Inflation : quatre associations interpellent Emmanuel Macron et demandent une « transparence totale » sur les prix alimentaires

Quatre organisations de défense des consommateurs ont adressé, ce mercredi 19 novembre, une lettre au président de la République pour demander une « transparence totale » sur les marges des industriels et distributeurs et sur la construction des prix alimentaires.

Les signataires rappellent que l’inflation alimentaire a atteint plus de 20 %, le prix d’un litre de carburant a régulièrement avoisiné les 2 euros, et celui de l’énergie s’est envolé. Photo by Thibaut Durand/ABACAPRESS.COM

« Ces 2 dernières années ont été particulièrement éprouvantes pour le budget de nombreux ménages. » Ainsi commence la lettre écrite par les associations Foodwatch, UFC-Que Choisir, Familles Rurale et la CCLV (Consommation Logement Cadre de Vie), et adressée au président de la République.

Les signataires rappellent que l’inflation alimentaire a atteint plus de 20 %, le prix d’un litre de carburant a régulièrement avoisiné, voire dépassé les 2 euros, et celui de l’énergie s’est envolé. Partant de ce constat, et alors que certaines entreprises enregistrent des profits records, les associations exigent que « toute la lumière sur la construction des prix alimentaires » soit faite et de « mettre fin au plus vite aux marges excessives ».

Le 23 novembre, l’Insee publiait son étude annuelle, « France, portrait social », qui détaille les impacts économiques du système socio-fiscal et de l’inflation. Bilan : la hausse du niveau de vie ne permet pas de compenser les dépenses supplémentaires liées à l’inflation. Et évidemment, surtout pour les foyers les plus modestes. Continuer la lecture de Inflation : quatre associations interpellent Emmanuel Macron et demandent une « transparence totale » sur les prix alimentaires

« La Maison du Peuple ne vous appartient pas » : vives tensions au conseil municipal de Montauban autour de l’avenir d’un bâtiment symbole in DDM

Une page s'est tournée pour la Maison du Peuple jeudi soir au conseil municipal de Montauban: la majorité a voté pour la désaffectation et le déclassement de ce bâtiment emblématique... ce qui ouvre la voie à sa mise en vente.
Une page s’est tournée pour la Maison du Peuple jeudi soir au conseil municipal de Montauban: la majorité a voté pour la désaffectation et le déclassement de ce bâtiment emblématique… ce qui ouvre la voie à sa mise en vente. DDM – ERIC THERON

l’essentiel Le déclassement de la Maison du peuple a cristallisé les débats au conseil municipal de Montauban, ce jeudi soir 30 novembre. L’opposition a voté contre après une salve de réactions hostiles. Une manifestation a même réuni une quarantaine de personnes devant les grilles de l’hôtel de Ville, essentiellement des membres de la CGT.

C’était attendu et on n’a pas été déçu. Alors que quelques représentants de la CGT battaient le pavé sous la pluie devant l’hôtel de ville de Montauban, l’ordre du jour du conseil municipal de ce jeudi 30 novembre a rapidement évoqué le sort futur de la Maison du Peuple. Fermé depuis le 1er septembre 2020 après le départ des syndicats (CGT, FO, UNSA), le bâtiment a longtemps fait l’objet d’un contentieux entre la mairie et la CGT.

Après avoir réalisé des travaux, notamment un désamiantage pour un coût de 1 à 2 M€ dixit Brigitte Barèges, il était question de faire du site un tiers lieu numérique. Mais devant le coût de la remise en état, la municipalité a renoncé au projet, préférant miser sur une location, vente totale ou partielle du bâtiment. Ce jeudi, il n’était pas encore question de location ou de vente mais de « constater la désaffectation de la Maison du Peuple », qui n’abritera plus de syndicats et de « prononcer son déclassement ».

La Maison du Peuple rejoint la longue liste des bâtiments communaux enlevés à l’usage public. C’est une erreur et une faute, considère Jeanine Meignan.

Malgré l’absence de Rodolphe Portoles, l’opposition l’a joué collective pour dénoncer ces décisions. À commencer par Cathy Philippe (Montauban Citoyenne). « Fermer les portes d’un bâtiment aussi symbolique n’est pas une bonne chose. La Maison du Peuple ne vous appartient pas. C’est un bien commun qui a été le poumon de notre démocratie. Vous enlevez à la ville l’un de ses derniers bâtiments publics pour l’offrir au privé. »

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Jeanine Meignan a à son tour pris la balle au bond. « La Maison du Peuple rejoint la longue liste des bâtiments communaux enlevés à l’usage public. C’est une erreur et une faute. Ce n’est pas un bâtiment comme les autres. Il a été construit grâce à des dons d’un million de francs de l’époque offert par les habitants de la ville de Paris suite aux crues de 1930 pour créer des activités populaires. C’est pourquoi nous demandons de la conserver dans le bien commun. »

« Allez-vous nous refaire le coup pour la cathédrale ? » demande Arnaud Hilion.

Arnaud Hilion, qui piaffait d’impatience, ne pouvait pas laisser passer ce dossier sans broncher. « C’est avec une certaine tristesse que je vous vois pousser cette logique contre la Maison du Peuple. Tout ne se vend pas, tout ne s’achète pas. Vous nous dites qu’elle est fermée depuis trois ans. Allez-vous nous refaire le coup pour la cathédrale ? »

De la tristesse, on est passé à la colère dans la bouche d’Olivier Fournet. « La politique, c’est aussi des symboles et la Maison du Peuple représente la résilience de Montauban. C’était un lieu de rencontre et de lutte sociale et c’est là que vous avez fêté votre victoire de 2001… »

« Redonner un nouvel élan à ce bâtiment »

Étonnamment magnanime, Brigitte Barèges a répondu point par point aux allégations de ses opposants. « Je suis attachée au droit syndical, mais nous avons longtemps maintenu une coutume qui consistait à loger des syndicats départementaux alors que ce n’est pas une obligation légale. En 2001, la Ville était très endettée et nous avons dû vendre des bâtiments. Depuis, on a rénové et construit. M. Hilion vous êtes triste, M. Fournet vous êtes en colère, mais il y avait encore pour plusieurs millions de travaux à effectuer. Nous ne nous interdisons rien. Il manque une locomotive en centre-ville, des salles de réunion ou de conférence. Nous voulons donner un nouvel élan à ce bâtiment. Ce ne sera peut-être pas avec des galas de la CGT, mais la Maison du Peuple sera ouverte au public. »

Sans surprise, l’opposition a voté contre à l’unisson. Une page d’histoire locale s’est définitivement tournée ce jeudi soir.


Manifestation devant la mairie de Montauban : « Non à la vente de la Maison du Peuple »

Pas trop de monde, mais de la colère, beaucoup d’amertume et aussi de la nostalgie.
Pas trop de monde, mais de la colère, beaucoup d’amertume et aussi de la nostalgie. DDM – Hugues de LESTAPIS

l’essentiel Avant la séance du conseil municipal qui devait entériner la désaffectation et le déclassement du bâtiment de la Maison du Peuple, plusieurs dizaines de personnes se sont réunies devant l’hôtel de Ville de Montauban. Pour réclamer que ce bâtiment symbolique reste un bien public.

À l’initiative de plusieurs organisations syndicales, l’UD CGT 82 en tête, puis relayée par les élus du groupe d’opposition L’alternative pour Montauban, une manifestation a eu lieu ce jeudi soir 30 novembre devant la mairie à 18 heures, à l’amorce du conseil municipal, pour dénoncer « la future vente » de la Maison du Peuple.

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Une cinquantaine de personnes se sont retrouvées sous une pluie battante, pour dire en substance leur « stupeur » d’avoir appris que dans l’ordre du jour de ce conseil du 30 novembre, « Brigitte Barèges entendait faire voter une délibération lui donnant les pleins pouvoirs pour vendre la Maison du Peuple ». Et de rappeler, à qui l’ignorerait, que ce bâtiment historique a été construit avec les dons de la commune de Paris pour y héberger les organisations syndicales d’ouvriers et les associations venant en aide aux populations.

Un haut lieu de rassemblement

Les conditions qui ont permis la construction de la Maison du Peuple faisaient suite aux terribles inondations de 1930. L’endroit est devenu, « un haut lieu de vie et de rassemblement des Montalbanaises et Montalbanais, et bien au-delà. Depuis 1945, ce bâtiment a vu se dérouler toute l’histoire sociale, politique et associative du département. Un « forum » de construction des luttes syndicales, de manifestations culturelles, humanitaires, associatives, bref elle appartient à tous ! ».

Les drapeaux de la CGT étaient ce jeudi soir les plus visibles. Ce rassemblement a été aussi l’occasion, pour de vieux militants, de se remémorer des souvenirs politiques, dont la victoire de Louis-Jean Delmas à la mairie en 1965. « Lui, en tout cas, il aimait le peuple ».