Sommet des BRICS : il y a urgence à agir pour un nouvel ordre du monde de paix et de coopération (PCF)

Le sommet des BRICS qui s’est tenu à Johannesburg du 22 au 24 août marque une étape majeure dans la possibilité d’une recomposition en cours du monde. Avec six nouveaux membres, dont deux producteurs majeurs d’hydrocarbures, les BRICS représenteront à partir de janvier 2024 plus du quart du PIB mondial (plus de 35% en mesurant les PIB en parité de pouvoir d’achat) et près de 50% de la population de la planète.

C’est donc un élément important dans la remise en cause de l’hégémonie états-unienne et occidentale et dans la contestation de ses outils que sont principalement le dollar et l’Otan. Le grand nombre de pays ayant le statut d’observateurs montre la volonté de peser dans la recomposition des rapports de force. Cela ouvre également au sein du groupe de nouvelles contradictions : fractures accrues du monde ou nouvelle unification pour un monde commun et un nouvel ordre économique mondial ?
Le monde est à la croisée des chemins et de nouvelles perspectives s’ouvrent renforçant le refus de l’engrenage des confrontations militaires, économiques, commerciales et énergétiques, de l’égoïsme climatique et appelant à l’action pour un monde de sécurité commune et de coopérations dans le respect de la souveraineté des peuples.

Nous appuyons l’exigence des BRICS de paix, de partage et de co-développement. Nous appuyons et appuierons leur exigence d’une réforme profonde du FMI : le droit de veto, de fait, des États-Unis au FMI doit être supprimé et les droits de vote doivent tenir compte du poids démographique des pays. Nous appuyons leur exigence d’une alternative au dollar des Etats-Unis.

Il est urgent d’agir pour un nouvel ordre du monde régi par la paix, la sécurité commune et par des rapports internationaux équitables, rompant avec la logique de blocs qui est celle que cherchent à imposer les États-Unis et à laquelle l’Union Européenne emboîte le pas, contre l’intérêt même de l’Europe et de ses peuples. Cela implique d’agir pour une véritable monnaie commune mondiale alternative au dollar à partir des droits de tirage du FMI panier de monnaies qui doit être réformé et élargi à d’autres monnaies. Le rôle du dollar doit reculer dans les échanges commerciaux comme dans les réserves mondiales ou le crédit. Contrairement au « pacte financier » conservateur et paternaliste proposé par E. Macron, il est urgent d’émettre massivement des financements mondiaux à taux très bas pour répondre aux besoins de développement de tous les peuples : affectés à la protection sociale, aux services publics, aux investissements écologiques et créateurs d’emploi.

L’essor et le juste partage des biens communs universels doivent être les forces motrices de la mise en place de ces coopérations internationales émancipatrices d’un nouveau type. Le PCF s’y emploiera et considère que c’est une responsabilité de l’ensemble des forces progressistes et communistes pour un monde et une humanité commune. La France et l’Union européenne ont une responsabilité majeure en ce sens, contre la montée des fractures dans le monde et contre la domination impériale du dollar et de sa logique de guerre et de divisions.


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Pacte enseignant : le diable se cache dans les détails

Les promesses du gouvernement sur les remplacements ou sur « un professeur devant chaque classe » passent par le pacte. Rejeté par une majorité de personnels, ce dispositif cache une attaque en règle du service public d’éducation.

Ce dispositif laisse croire que la solution repose sur le seul volontarisme des enseignants. Julien Pebrel/Myop

Ce dispositif laisse croire que la solution repose sur le seul volontarisme des enseignants. Julien Pebrel/Myop
© Julien Pebrel/ MYOP

Le pacte, c’est le cœur de la « révolution » voulue par Emmanuel Macron en matière scolaire. Ce dispositif, complexe pour des yeux peu habitués aux arcanes de l’éducation nationale, doit permettre à la fois de tenir les promesses faites aux enseignants français – parmi les plus mal payés d’Europe – pour améliorer leur rémunération et les performances de l’éducation nationale en matière de réussite scolaire, de lutte contre les inégalités et même d’insertion dans l’emploi. L’enjeu n’est donc pas mince. Pap Ndiaye, le prédécesseur de Gabriel Attal Rue de Grenelle, l’avait claironné au printemps : pour que cela fonctionne, il faudrait que 30 % des enseignants s’engagent dans la démarche. Aujourd’hui, le ministère se fait beaucoup plus discret sur le sujet. Et pour cause : à en croire les remontées de terrain parvenues aux principaux syndicats, c’est au pire un rejet clair et net, au mieux de gros doutes qui habitent les professeurs. Décryptage des principaux points de friction. Continuer la lecture de Pacte enseignant : le diable se cache dans les détails