Présidentielle 2022. À Grigny, Fabien Roussel s’adresse aux « invisibles du périphérique »

 Nicolas Cleuet

En déplacement en Essonne, jeudi, le communiste a conclu une journée marathon par une rencontre avec les habitants et associations de Grigny. En compagnie du maire PCF de la commune, Philippe Rio, il s’est engagé à faire adopter une loi de « rattrapage » pour les banlieues.

« Philippe, on a déjà décidé de faire une manifestation à la CAF d’Évry pour réclamer les moyens nécessaires au respect des habitants ! », glisse Fabien Roussel, à Philippe Rio, le maire PCF de Grigny (Essonne) lorsque que celui le rejoint à une rencontre avec les habitants de sa ville. Après la province, à l’occasion des Rencontres des jours heureux, le candidat communiste à l’Élysée s’attelle depuis début janvier à parcourir l’Ile-de-France. Jeudi 20 janvier, le député était dans l’Essonne, un département en partie enclavé où se mêlent urbanisation et zone agricole. La journée s’est terminée dans « la ville la plus pauvre de France, mais où nous avons le meilleur maire du monde », assume fièrement, une habitante venue écouter le discours du prétendant communiste, en référence à la récompense décernée par la City Mayors Foundation au maire de la commune, Philippe Rio.

À Grigny, 45 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. C’est à ces « invisibles du périphérique » que Fabien Roussel souhaite « redonner espoir ». « À Saint-Amand-les-Eaux, comme à Grigny, il existe le même sentiment d’abandon », estime le candidat. Député du Nord, il connaît néanmoins la vie en banlieue, après une adolescence passée à Champigny-sur-Marne. Dans la salle municipale jouxtant, une friche commerciale, où se déroule la rencontre, les habitants témoignent tous de ce délaissement. « Quand on a une maladie chronique, c’est très difficile de trouver un spécialiste, ils sont déjà tous complets », raconte l’un. « Le commissariat est toujours fermé. On subit des choses invivables mais ils ne viennent pas. On veut simplement vivre comme avant », enchaîne un autre. « Toutes ces questions touchent au service public, souligne Fabien Roussel, heureusement des maires mènent le combat, mais ils n’ont pas de planche à billets, ils doivent être aidés par l’État ». « Moi président de la République, il y aura une loi de programmation pour les 200 villes de France signataires de l’appel de Grigny », s’est d’ailleurs engagé le candidat, un peu plus tard dans la soirée, devant 450 participants.

« Les premiers de corvées, ils habitent ici. Ils y élèvent leur enfant. Pourtant, moins de deux ans après le début de la crise, on a l’impression que tout le monde a oublié cette réalité », tacle Philippe Rio. Et de déplorer  l’attitude de ces « candidats qui jouent à un concours Lépine de celui qui nous piétine le mieux. Comme si chaque jour, on remettait en cause l’appartenance de la banlieue à la nation ». Dans l’assistance, un retraité voudrait bien en découdre avec ceux-là : « je suis prêt à vous accompagner pour affronter Éric Zemmour », dit-il. Relayant une lutte de travailleurs étrangers en situation irrégulière à DPD France, filiale de La Poste, une syndicaliste demande : « Toi président que fais-tu pour les sans papiers ? » « Je les régularise une bonne fois pour toutes ! », répond du tac au tac Fabien Roussel. « Si à Grigny l’usine Bergams a fermé, ce n’est pas la faute des migrants, mais de son propriétaire Bruno Caron, parmi les 500 grosses fortunes de France mais qui en veut toujours plus », poursuit le député.

Délaissée depuis plusieurs décennies, cette commune populaire de 28 000 habitants a vu les associations pallier les défaillances de l’État. Elle en compte plus de 560. « Avec le Covid, la situation empire. Ça fait 10 jours que le site de demande de RSA est bloqué ! Les gens sont dans une précarité administrative. Je passe des journées aux téléphones avec les administrations sans résultats », témoigne une bénévole. « Elles doivent embaucher ! On peut quand même recruter en urgence des jeunes qui n’attendent que ça pour 6 mois pour suppléer aux absences Covid », fustige le candidat communiste qui assure, lors de son discours, « tout faire pour mettre la question sociale, et donc des salaires et de l’emploi, à l’ordre du jour du débat politique ». Et de rappeler « qu’une fois à l’Élysée, (s) a première mesure sera d’augmenter le SMIC à 1 800 euros brut, les pensions de 200 euros et de rétablir la demi-part fiscale pour les veufs ! ».

Plus tôt dans la journée, au cours de son périple du sud francilien, Fabien Roussel s’est rendu au péage de Saint-Arnoult pour réclamer la baisse du prix de l’essence via la taxation des profits des compagnies pétrolières, avant de visiter une ferme municipale à Pussay, tenue par un jeune couple qui vend exclusivement ses produits à travers une AMAP, hors des fluctuations des prix de Rungis. Pour le candidat, la campagne s’accélère. Les 500 promesses de parrainages en poches, il est donné, par un sondage Opinionway, paru vendredi, à 3 % des intentions de voix, devant Anne Hidalgo (PS) et proche de Yannick Jadot (5 %). « Les choses peuvent bouger », insiste Amadou Demem, responsable de la fédération PCF qui a prévu un week-end d’actions les 28, 29 et 30 janvier. Une force militante de terrain sur laquelle mise beaucoup le candidat.


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