Lors des universités du PCF, le secrétaire national a appelé à amplifier les mobilisations sociales pour mettre en échec Emmanuel Macron. Le député du nord met par ailleurs en garde ses partenaires de la Nupes sur les risques d’uniformisation de la gauche.
Fabien Roussel de retour en meeting. Pas pour une campagne électorale cette fois, mais à l’occasion des universités d’été du PCF à Strasbourg (Alsace), trois mois après les législatives et la création de la Nupes. Un rassemblement qui n’est pas parvenu à priver les libéraux macronistes et LR d’une majorité à l’Assemblée nationale. « Alors c’est par la mobilisation du monde du travail que le changement viendra », a assuré le secrétaire national du PCF lors de son discours, samedi, devant un millier d’adhérents.
Très chaleureusement accueilli par ses militants, après une candidature qui aura permis aux communistes de regagner en visibilité, Fabien Roussel poursuit sa recette des présidentielles, en parlant d’abord du quotidien des gens. A contrario du chef de l’État qui a décrété cette semaine la « fin de l’abondance et de l’insouciance ». « Il y a un gouffre entre le Président des riches qui refuse de voir les grandes inégalités qui se creusent dans notre pays et la grande majorité de nos concitoyens qui ont bien du mal à vivre de leur travail », lui rétorque le député du Nord. Le communiste mise donc sur la rue pour mettre en échec le chef de l’État. Un premier test se présentera dans les semaines à venir, celui de la réforme des retraites.
La nécessité de construire une contre-réforme était d’ailleurs au cœur du débat entre les représentants de la Nupes à Strasbourg, la veille. « Travaillons ensemble, force de gauche et mouvement social à une réforme progressiste des retraites et obtenons un référendum pour que les Français puissent choisir », propose-t-il. Pour autant, dans ce rassemblement à gauche, la Nupes, le secrétaire national du PCF met en garde : « Nous ne serons pas plus forts en effaçant notre diversité dans une fédération, un parti unique ou encore en tentant de chapeauter le mouvement social ». Fabien Roussel enjoint ses militants à soutenir les syndicats dans leurs journées d’action des 22 et 29 septembre, ainsi qu’à la marche contre la vie chère lancée par la Nupes et prévue en octobre. Il entend également bâtir un appel de cent personnalités françaises pour la paix dans le monde, afin de « s’ériger en rempart contre ces escalades guerrières qui se multiplient. »
S’il joue la carte du collectif, l’ex prétendant à l’Élysée entend toutefois fructifier les bénéfices de sa campagne. « Les gens nous regardent autrement et l’image des communistes a changé », assure-t-il, sous les applaudissements nourris de ses troupes. Au-delà du capital sympathie, « nous avons fait grandir dans les têtes l’utilité du PCF pour la construction d’une alternative politique en rupture avec le capital, autant que pour la construction d’une véritable union populaire », poursuit-il. Fabien Roussel veut rester en campagne permanente. Il engagera d’ailleurs à l’automne « un grand Tour de France », « pour aller à la rencontre des Français et entamer un dialogue sans tabou ni détour ». Le secrétaire national du PCF aura aussi la tâche d’organiser le congrès de sa formation, prévu les 7, 8 et 9 avril 2023, dont les travaux débuteront en septembre. « Nous aborderons tous les sujets sans sectarisme ni naïveté », prévient-il, avant se montrer enthousiaste d’accueillir les forces politiques, syndicales et associatives à la Fête de l’Humanité.
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