La Base alternative de P. Laurent : beaucoup de bruit pour rien… ou peut-être une “scission” programmée… Par D.B.

 

Pierre Laurent lors de la présentation de ce texte « alternatif »

Temps de lecture 17 minutes

*Pierre Laurent et les siens publient aujourd’hui une base alternative qu’ils opposent à la base commune, publiera, publiera pas voilà qui est fait et entre nous singulièrement bâclé, il y a là beaucoup de hâte et l’art de s’engouffrer dans une voie qui vient d’ailleurs, la jonction se réalise mais elle n’aide pas à clarifier. Les raisons d’une telle publication? C’est néanmoins, nous en faisons le pari, une bonne chose, parce que ce texte malgré sa nullité assumée, aidera peut-être le parti et l’équipe qui a eu le courage du 38e Congrès à mener enfin le débat qui n’a été que trop longtemps évité. Parce que ce texte qui est intellectuellement et politiquement d’une rare indigence a l’immense mérite de nous montrer jusqu’où ces gens veulent mener la liquidation, la manière dont ils n’ont jamais admis ce 38e congrès et comment ils n’ont jamais arrêté au niveau des positions qu’on leur a laissées de torpiller tout espoir de renouveau. Ce texte à la limite du grotesque tant l’emphase masque mal l’abandon en rase campagne, est cependant un choix de tomber les masques auquel il faut se préparer en se renforçant. Fabien Roussel a jusqu’ici choisi de représenter l’unité du parti, et son renouveau, les deux positions étant souvent difficiles à mener ensemble face à une telle déstabilisation, désormais nous pouvons et il peut donner un sens plein et entier à ce renforcement unitaire.

Aujourd’hui l’Humanité, notre journal, va jusqu’au bout de la patiente réécriture de l’histoire et de son abandon volontaire de tout ce qui a fait l’identité communiste en publiant ce texte sous le titre grotesque « Urgence de communisme » et l’attaque est clairement dirigée d’abord contre la tentative de recréer le parti communiste et la tentative d”autonomie.

Comme le souligne Xuan : « Il faut lire page 13 le « bilan » des présidentielles pour mesurer la papelardise achevée des liquidateurs, quand on sait qu’eux-mêmes ont ouvertement saboté la candidature de Roussel et soutenu Mélenchon, c’est à la fois misérable et insultant :

« Le débat existe parmi les communistes sur les causes de notre affaiblissement. L’absence de can­didat lors des présidentielles de 2012 et 2017 fait partie des hypothèses avancées. De ce point de vue la candidature de Fabien Roussel, qui a incontestablement gagné en notoriété, entamerait donc notre retour. Aujourd’hui, force est de constater que cet objectif n’est pas atteint. Personne ne nie que dans un régime hyper-présidentialisé comme le nôtre, la visibilité d’une telle campagne joue un rôle important. Mais les causes de notre affaiblissement historique sont plus profondes. »

Mais les causes de notre affaiblissement historique sont plus profondes.

Sur ce plan là on peut s’entendre mais notons qu’ainsi avancées elles évitent soigneusement de faire le bilan de ce qu’ont fait du PCF ces gens-là… Ils ont eu tout pouvoir y compris de censurer, de diffamer tous ceux qui ne s’inclinaient pas devant leur liquidation. Mais de cela il ne doit pas être question, un FAIT de plus qui sera occulté pour démontrer qu’il n’y a pas d’issue. De la même manière qu’ils n’ont cessé de mettre des bâtons dans les roues dans la candidature de Fabien Roussel, comme dans l’activité du parti, en particulier le retour vers le monde du travail, des débats débouchant vers l’action…

Combien de lieux où le parti n’est même plus convoqué mais où on s’apprête avec quelques âmes mortes de la liquidation d’appuyer l’opération? Pas si évident au regard des signataires, il n’y a là que les contestataires mondains, pas tous… Le parti a malgré eux avancé et cela ne peut qu’aller dans le sens d’un refus de ce genre de manœuvre…

Mais la candidature de Roussel, l’opération d’aujourd’hui sur “l’urgence du communisme” repose sur une remise en cause fondamentale et le fond le projet est clairement d’enterrer le socialisme, de retourner à la IIe Internationale, celle de toutes les trahisons, y compris comme aujourd’hui l’adhésion à la guerre et se ranger dans le camp de l’OTAN. D’où le gros de l’affaire l’attaque en règle de toutes les expériences socialistes à commencer par l’union soviétique. C’est là-dessus que depuis plus de trente ans il font porter tous leurs efforts, là où ils ont marqué le plus de points, ce qu’ils pensent donc être leur point fort, celui d’où partira tout le reste.

Ce projet-là est celui qu’ici nous dénonçons et avoir pactisé avec ces gens-là a découragé beaucoup d’entre nous, ils ont grignoté partout où ils pouvaient la bonne volonté des communistes, pour mieux les convaincre que tout était inutile… pour les inviter à quoi ?

Ne partons pas de la défense pourtant indispensable du socialisme, mais voyons d’abord en toute justice ce que ces gens proposent pour “le grand remplacement”, le bradage constant de toutes nos luttes, de toute notre histoire et pire encore de ce qui surgit dans le monde ?

Il y a dans le projet qu’ils prétendent substituer au socialisme, à ce qui est en train de surgir dans le monde, quelque chose du dérisoire de la caricature que présentent les crêpages de chignon au sein de la NUPES et de l’effondrement d’un mouvement qui n’a jamais été que des ambitions déchaînées autour d’une personnalité social démocrate au radicalisme affiché. Nous sommes bien retournés à l’ère des Frossard même si les Marcel Cachin, les Jacques Duclos, les Thorez se font encore attendre, si la volonté de les ménager a fait perdre beaucoup de temps. Mais voyons d’abord leurs propositions et quel que soit le vide de l’affaire, une analyse de texte reste nécessaire.

Un texte bâclé au point que je ne sais toujours pas à la dixième page ce qu’est le communisme dont il est pourtant abondamment question. Et je sais encore moins comment accéder à cette chose si proche et si lointaine. Avec qui et comment… Il y a bien la jeunesse qui piétinerait d’impatience et là j’ai éprouvé quelque perplexité. Jugez-en plutôt, il s’agit d’un début du troisième paragraphe, sur les six résumant les traits principaux de la démonstration pour nous convaincre que le communisme est déjà là. Les deux premiers paragraphes témoignaient d’une légitime agitation devant les périls du moment et le fait que notre planète est dévastée, d’accord. Ce propos inquiétant mais consensuel débouchait sur une rassurante affirmation le capitalisme est mis en question… Bonne nouvelle mais par qui ?

Et là suit un paragraphe, qui est d’une construction obscure mais qui compense ce manque de clarté par un enthousiasme qui fait plaisir à voir.

Jugez-en plutôt selon les rédacteurs du texte : “Un mouvement de conscience mondiale se répand à la vitesse phénoménale des réseaux sociaux. Les scientifiques ont sonné l’alerte devant ce péril mortel pour l’humanité. En réponse, une mobilisation jamais vue de la jeunesse met progressivement en mouvement toute la société. “

Construction obscure, fallait-il faire vite ? : Quel est le péril mortel ? le mouvement de conscience et sa rapidité excessive ? se sont-ils relus ?

Ce texte est construit de telle manière qu’il prête à ces confusions, puisqu’en général il pousse les périls jusqu’à un certain point mais il bat en retraite lorsqu’on s’approche du concret et que cela risque de devenir sérieux, quand on se dit par exemple qu’il faut un parti, aller porter le fer dans l’entreprise dans les quartiers populaires, contraindre par des mesures énergiques comme les nationalisations cette chose à rendre gorge. L’emphase sert à éviter les périls de la lutte des classes. Aussi il fallait que l’émotion dramatique que soulèvent les périls débouche immédiatement sur “le mouvement de conscience mondiale qui se répand à la vitesse des réseaux sociaux” pour que ce communisme-là se termine prosaïquement quelques pages plus avant devant une urne et quelque accord électoral, la seule chose que ces gens-là ont jamais été capables de produire, la lutte des places et les reniements en cascade y compris devant la guerre.

Le style amphigourique a une fonction : faire oublier qu’il témoigne d’une aspiration moins au succès qu’à l’apparence du succès pour éviter la bataille pourtant indispensable puisque ce sont des choses très concrètes dans lesquelles chacun est désormais contraints, l’emploi, le pouvoir d’achat, tout ce que la candidature de Roussel avait justement aidé à mettre à l’ordre du jour et qui présente un danger tel pour le capital qu’il faut qu’il envoie sa troupe se démasquer. Est-ce que cette haute ambition à laquelle nous sommes invités à participer sans qu’il soit jamais esquissé la moindre voie d’accès, ne dit pas assez clairement que ces gens là depuis plus de trente ans visiblement ne peuvent ni ne veulent rien faire, puisqu’ils évitent soigneusement tout ce qui de près ou de loin pourrait être stratégie, proposition concrète. Donc celui qui ne veut rien faire inventera n’importe quoi pour masquer son impuissance ? Et leur référence au communisme n’est que cela et rien d’autre ? Beaucoup de bruits pour rien, il est temps de renvoyer la fanfare, lisez ce texte et dites-nous jusqu’où et jusqu’à quand il peut faire illusion ?

Toutes les dominations qui rendent la vie insupportable à l’immense majorité, à celles et ceux qui n’ont que leur travail pour vivre, sont questionnées. Cela fait jonction sous nos yeux avec l’autre phénomène de ce début de siècle : la mobilisation des femmes pour abattre la domination masculine millénaire que le capitalisme entretient comme pierre angulaire de son système d’exploitation. Tous ces combats, qui mettent en cause le capitalisme et les systèmes de dominations, font de nouveau du communisme une question brûlante. Ils nous appellent à nous adapter à cette situation nouvelle, à changer notre manière de concevoir notre projet, notre façon d’agir dans la société. Cela d’autant plus que des forces ultra-réactionnaires sont elles aussi à l’œuvre pour entraver et détourner l’émancipation recherchée. Une lutte acharnée décidera de l’issue de cette crise planétaire. Ce contexte exceptionnel doit faire de notre congrès un moment d’analyse renouvelée et d’innovation communiste. Car une chose est certaine : les convulsions du monde sont telles que la situation ne restera pas en l’état. Communistes, nous voulons être actrices et acteurs de ce moment historique.

Sublime n’est-ce pas!

Le seul ennui c’est qu’au fil d’une telle prose qui se poursuit pendant quelques pages, on ne sait toujours pas ce qu’est le communisme pourtant si souvent évoqué pas plus d’ailleurs que les dominations, l’adversaire en train d’être vaincu, je subodore qu’incapable et surtout peu désireux de vaincre un ennemi aussi puissant il faut l’affaiblir en parole. Nous avons largué le Que faire? L’impérialisme stade suprême du capitalisme, comme la lutte victorieuse contre le nazisme, les mouvements de libération nationale, toutes les révolutions, et même tout ce qui a permis les conquêtes de la libération de la France, depuis notre indépendance énergétique jusqu’à toute notre protection sociale, et enfin l’on découvre l’adversaire de “ce mouvement de conscience mondiale qui se répand à la vitesse phénoménale des réseaux sociaux” : le Capitalocène…

OUI LE CAPITALOCENE...

Certains d’entre vous ignorent ce qu’est cet animal-là? Allons, faites un effort… Vous savez vaguement ce qu’est l’anthropocène, en matière de concept on fait mieux, le flou accompagne nécessairement l’emphase et nous voici retombé de Marx en gadget anglo-saxon, il s’agit d’un “phénomène” qui renvoie au péril mortel précédemment cité, celui qui détruit la planète malgré “le mouvement de conscience mondiale qui se répand à la vitesse phénoménale des réseaux sociaux”.

Soyons justes, par rapport à l’anthropocène, le capitalocène témoigne au moins étymologiquement d’un progrès dans “la prise de conscience”. Ce n’est pas une mauvaise idée de passer de l’être humain comme responsable des dérèglements environnementaux à la mise en cause du capitalisme comme véritable cause. En tous les cas c’est le moins que l’on puisse attendre du fait que le communisme en tant que mouvement de conscience se répand à une telle vitesse… Sauf que le capitalisme en question est aussi vague que le communisme, certes il est question de profit mais pas de valeur liée à l’exploitation du travail, non c’est le capitalisme industriel avec au centre du profit, les valeurs d’échange que l’on obtient avec les énergies fossiles. Honnêtement je m’interroge jusqu’à quand une telle escroquerie intellectuelle aura-t-elle droit de cité dans le parti qui fut celui des plus grands intellectuels et artistes… Veuillez me pardonner d’ainsi m’éloigner apparemment du politique, mais dans la manière dont ces gens-là traitaient Louis Aragon j’avais prévu jusqu’où ils iraient dans la réhabilitation du conformisme et du sentencieux sous couvert de fausses audaces et références de cuistres. Cette bouillie conceptuelle qu’ils prétendent substituer au marxisme, au léninisme, à tout un véritable débat théorie pratique aujourd’hui à l’ordre du jour nous a rendu risibles dans le mouvement communiste international, comme elle montre de la “gauche à l’assemblée nationale” le spectacle de divisions sans fin autour de microscopiques ambitions.

Par un miracle stupéfiant que seule de telles confusions entre les causes et les effets, tous deux communisme et capitalisme, dans leur influence réciproque perdent leurs caractère distinctifs, ce qui est tout exprès conçu pour éviter la question du socialisme par exemple mais tout programme, toute disposition immédiate… Mais qu’allait-ils faire dans pareille galère ?

Ce que dit ce terme de CAPITALOCENE en dehors de la volonté d’en mettre plein la vue avec un pédantisme affiché, est que communisme comme le capital de ces gens-là de est en fait tombé en capilotade, c’est-à-dire qu’ils ne sont plus l’un et l’autre qu’un “un ragôut formé de restes”. Face à la réalité du soutien à ceux qui tels qu’ils sont s’estiment toujours parfaitement habilités à dominer ou à exploiter, parce que comme l’avait montré Marx exploiter et dominer ne sont qu’une seule et même idée, cette mise en capilotade des concepts, il faut donner encore et toujours plus d’importance à ce qui en a peu et cacher là où est la fragilité réelle. Pendant que l’on cherche la pierre philosophale de l’idéal transformé en caprice, le capital lui bat déjà monnaie… je parodie Marx et la lutte des classes en France en affirmant cela à propos de ce CAPITALOCENE qui comme le char de l’etat de monsieur Prudhomme navigue sur un volan.

Dans le CAPITALOCENE quand on parle de climat, d’énergies fossiles, il n’est plus besoin de chercher à savoir les responsabilités dans le coulage de notre industrie nucléaire… Et miracle encore plus stupéfiant on peut parler de paix sans mettre en cause l’OTAN, il suffit que “l’infâme” Poutine soit bien l’héritier de l’échec du socialisme soviétique ce qui le renvoie au meilleur des cas dos à dos avec Biden…

Après un tel miracle étonnez-vous qu’il n’y ait plus qu’à se mettre à genoux “Saints accords électoraux de sommet priez pour nous! ” Enterrons le socialisme pour la NUPES.

Nous serions, cela est dit et répété à défaut d’être démontré devant la chute historique du capitalisme, plus rien ne peut le sauver, inutile d’envisager le socialisme où il faudrait en effet s’opposer au capitalisme financier et oser des contraintes, un rapport de forces, toutes chose que ce galimatias nous évite soigneusement grâce à ce mouvement de conscience mondiale qui se répand à la vitesse phénoménale des réseaux sociaux, quel besoin d’un parti… Mais nous voilà emporté dans ce tumulte, plus c’est creux plus c’est bruyant, pour créer l’illusion du mouvement. Vous remarquerez qu’après un tel envol on se demande pourquoi surgissent tout à coup des forces réactionnaires tapies dans l’ombre, peut-être pour inciter au vote utile et à des accords de sommet pour les prochaines européennes ?

Parce que ne vous faites pas d’illusion, il y a de la part de ces gens-là un changement de stratégie depuis celle menée au 38e congrès et après, la déstabilisation permanente, l’inertie, les trahisons au milieu d’une campagne électorale difficile, la volonté de trainer le plus loin possible les abandons sur l’histoire du parti autant que les questions internationales, pour mieux remettre en cause le choix de Fabien Roussel tout axer sur le retour vers le monde du travail et sur la souveraineté française. Travailler à la marge en profitant de l’état du parti autant que de son aspiration à l’unité.

Mais là, la question ne peut pas être évitée :

« Le débat existe parmi les communistes sur les causes de notre affaiblissement. L’absence de can­didat lors des présidentielles de 2012 et 2017 fait partie des hypothèses avancées. De ce point de vue la candidature de Fabien Roussel, qui a incontestablement gagné en notoriété, entamerait donc notre retour. Aujourd’hui, force est de constater que cet objectif n’est pas atteint. Personne ne nie que dans un régime hyper-présidentialisé comme le nôtre, la visibilité d’une telle campagne joue un rôle important. Mais les causes de notre affaiblissement historique sont plus profondes. »

Puis s’ensuit une attaque en règle du socialisme, celui de hier, mais aussi d’aujourd’hui et cette attaque montre que les conférences de Patrick le Hyaric, les dérives quotidiennes de l’Humanité avaient un sens. Et nous sommes bien obligés de nous demander lequel puisque tout ce texte ne pose que cette question-là et derrière le propos emphatique de l’urgence du communisme de dénoncer le choix du congrès de Tours et de rejoindre la NUPES, et au-delà l’union sacrée.

Profiter comme Frossard en son temps de l’événement, en l’occurrence les législatives anticipées, ou tout autre élection pour en finir avec l’existence d’un groupe communiste, quitte à aggraver la débâcle de toute la gauche, mais l’enjeu qui demeure d’en finir avec le PCF demeure central. La proposition de Fabien Roussel d’un débat unitaire sur les retraites que nous avons approuvé était déjà une alternative qui répondait sur le fond à ces manœuvres, de bonne façon meilleure que de les suivre dans leur adhésion à l’OTAN et leur soutien à toutes les dérives de l’UE. Le fond est qu’ils peuvent faire des dégâts mais que le temps ne joue pas pour eux et ils ne peuvent le laisser jouer en leur défaveur. C’est au pied du mur que l’on voit qui construit et qui détruit, et ils sont au pied du mur.

Franchement était-il besoin de se compter et pourquoi faire ? Sur un texte qui évite soigneusement le Que faire ? et auquel il manque pas mal de signatures. Qu’est-ce qui leur a été refusé pour qu’ils tentent pareille sortie du bois? Pourquoi sont-ils eux et l’Humanité obligés de tomber les masques, c’est la seule question que devant pareil texte j’ai envie de me poser. Ont-ils si peur, je parle de ceux qui les encouragent à ainsi se dévoiler, de ce qui dans le contexte de ce qui est en train de réellement bouger au niveau de la planète, ce double mouvement celui d’un monde multipolaire avec une impulsion anti-néocoloniale venue du sud et dans lequel la Chine socialiste joue un rôle central, et celui de la classe ouvrière, des couches populaires, dénonçant l’exploitation et la guerre fasse effectivement jonction sur des choix concrets ? Ont-ils peur de la France, oui et j’ai envie de défendre ce point de vue-là. Dans l’impérialisme en crise, dans ce capitalisme, dans ce recours à la guerre, la France, notre parti communiste n’est pas là où on le croit. Et il y a là une espérance que ces gens-là veulent étouffer.

Il est bon que ce texte ait surgi, cela peut éviter ce qui s’est fait au dernier congrès et qui menaçait celui-ci : feindre un unanimisme pour vider la base commune de toute portée réellement transformatrice, tenter à partir de là de conserver les postes de responsabilité dans lesquels on pratiquera les jeux de faction à commencer par l’inertie et les activités de dévoiement, les confusions dont ce texte est l’illustration.

Depuis le 38 e congrès, pourquoi le cacher, le parti a été ainsi lesté de ce poids et il est bon qu’il apparaisse pour ce qu’il est mais ne nous faisons pas d’illusion ces gens-là cherchent la scission, la fin d’un groupe communiste y compris si se présente une dissolution de l’Assemblée nationale anticipée. Quelquefois il faut réactiver les leçons de l’histoire, c’est ce que nous avons fait ici en refusant de taire ce vote invraisemblable en faveur de l’OTAN et les conditions politiques dans lesquelles il intervenait : nous l’avons comparé au départ de Frossard sous couvert d’unanimité nationale, alors que Duclos, Gabriel Péri, Marcel Cachin et bien d’autres qui créeront le parti étaient arrêtés pour avoir osé fraterniser avec le parti communiste allemand, le prolongement du choix du congrès de Tours.

Nous savions dès le 38 e congrès que tout allait se jouer sur le “socialisme” et sur la poursuite ou non de la liquidation de hier mais aussi d’aujourd’hui de cette question. Ce blog n’a été conçu que pour fournir des arguments dans ce débat là. Nous y voici et il est heureux qu’enfin les masques tombent. C’est à cause de cette échéance là que nous n’avons cessé de soutenir Fabien Roussel, le courage dont il faisait preuve même si nous savions qu’il était impossible que les choses demeurent en état, il a su apparaître comme le garant de l’unité du parti et c’était la seule position qui était peut-être juste. Désormais il va falloir convaincre, et faire que ces gens-là s’ils veulent partir emportent avec eux le moins possible et même sur ce plan là que l’on sache enfin où on en est.

Le grand avantage de ce texte c’est qu’il oblige à travailler la base commune sur des point essentiels que celle-ci avait cru pouvoir éviter dans un unanimisme de surface que fort heureusement cette bande a elle même dénoncé pour montrer jusqu’où sous couvert de communisme va la liquidation.

Ne nous acharnons pas sur ce cadavre mais en revanche mettons tous nos efforts sur ce que nous avons à construire ensemble et préparons nous à de nouveaux coups de force de leur part . Par parenthèse, il n’y a pas que les militants communistes encartés qui sont invités à se positionner et à en finir avec leurs propres ambiguïtés. Certains “radicaux” vont-ils poursuivre leur critique du PCF pour dans le fond , avec à peu près la même emphase creuse, comme ils l’ont fait jusqu’ici aboutir aux mêmes choix, celui de la NUPES, Mélenchon contre Roussel, au nom de ce qu’était devenu le parti aux mains de ces gens-là? Ou chacun choisira-t-il cette indispensable clarification et l’existence du parti dont nous avons tous, la classe ouvrière, les couches populaires, la jeunesse, notre pays une si grande nécessité… Au-delà du vide des mots choisissons les FAITS.

 

Danielle Bleitrach

PS. le séisme qu’a été le vote de la résolution 390 par les députés communistes doit être analysé pour éviter les fausses manœuvres. Beaucoup de cmarades signent des interpellations et des demandes d’explication , ils n’ont pas tort mais il faut aussi faire attention: en utilsant l’événement (la possible dissolution de l’Assemblée nationale) et aussi le manque d’intérêt de nos camarades pour l’international et l’histoire du communisme, ils ont réussi ce coup de maitre de la résolution 390 (pendant que la NUPES s’abstenait, ce qui revient au même), et ils ont réussi à affaiblir ce faisant l’équipe qui a mené le 38 e congrès et le renouveau du parti. S’ils osent ce texte qui prouve que les chiens sont lâchés et ils le font pour deux raisons. La première est que tant au plan international qu’en France, il est impossible de continuer longtemps masqués, ensuite parce qu’ils ont réussi à mouiller Roussel dans cette affaire, et d’autres comme la cocarde et ils espèrent bénéficier des doutes.

Donc comme je vous y invite depuis le début il faut sauver le soldat Roussel sur lequel ils vont faire porter tous leurs coups. Je ne sais pas si Roussel et Chassaigne résisteront à la pression mais aujourd’hui on ne peut pas les confondre avec ces gens-là, leur préoccupation concernant l’avenir d’un groupe communiste autant que de mener à bien une lutte contre le 49.3 par un referendum en mobilisant la gauche est légitime, donc il faut bien axer la demande d’explication et dénoncer avant tout ceux qui empêchent la mise en oeuvre, le débat nécessaire et qui comme dans le moment “Frossard” ont déjà décidé d’une scission.

D’ailleurs c’est cette situation qui se profile depuis les résultats contrastées du 38e congrès, plus l’absence de majorité à l’assemblée nationale et enfin les effets du choix de la guerre derrière l’OTAN et les USA, qui me font opérer un tri entre ceux qui jouent les “radicaux” et en fait sont sur les mêmes choix que les liquidateurs : en finir avec le PCF et soutenir Melenchon et ceux qui veulent un parti communiste. Pour le moment il faut en rester là et pour que mon analyse soit plus complète, il faudrait que je vous explique le rôle spécifique de la France… tel que je le vois.

 


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