Léon Deffontaines a tenu son dernier grand meeting de campagne à Marseille, ce dimanche 2 juin. L’occasion de mobiliser les troupes militantes pour la dernière ligne droite de sa campagne pour « le monde du travail ».
Marseille (Bouches-du-Rhône), envoyé spécial.
« Tant que le coup de sifflet final n’a pas retenti, rien n’est joué. » Il reste une semaine de campagne et, pour les communistes, pas question de baisser la garde. Sigrid Gérardin, en deuxième position sur la liste conduite par Léon Deffontaines, mobilise donc pour la dernière ligne droite. Fabien Roussel insiste à son tour : « Chaque voix va compter. » Dans la friche de la Belle de Mai, les communistes ont battu le rappel.
Au moins 2 000 personnes font la queue une demi-heure avant l’ouverture des portes, tandis que les bus venus des villes des Bouches-du-Rhône et des départements alentour déposent militants et sympathisants venus écouter Léon Deffontaines pour ce dernier grand meeting. Quelque part, c’est aussi un peu l’heure du bilan de cette campagne, même si rien n’est joué d’ici le 9 juin.
L’enjeu « mobiliser les abstentionnistes »
Tous ont un horizon en tête : 5 %. « On peut les atteindre », assure Michel Lafelice, militant à Berre-l’Étang. « À condition de mobiliser les abstentionnistes », précise-t-il tout de suite, « les gens qui en ont marre des outrances de la FI ou du libéralisme de Glucksmann ». « Si je me réfère à ce que nous vivons entre nous, on gagne », plaisante Jean-Claude. « Mais avec l’atmosphère générale, il y a de quoi se faire des cheveux blanc », tempère le militant.
L’investissement dans la campagne est total. « J’essaie de faire le maximum, j’ai tout fait pour éclairer les gens sur la vraie nature du RN en rappelant ses votes à l’Assemblée », explique un autre militant venu de La Ciotat. « Sa politique patronale, antiféministe, antisociale, raciste… » égrène-t-il. À ses côtés, Maryse fait part de ses doutes. « Je rencontre des gens qui restent indifférents. D’autres qui prennent volontiers nos tracts et nos programmes. On verra bien ce que ça donnera dimanche prochain », raconte-t-elle.
Quel que soit le résultat de dimanche 9 juin, les communistes venus écouter leur tête de liste se disent fiers du chemin parcouru. « Léon a fait une belle campagne. Il est bien, ce garçon », lâche Christian, de Marseille, qui affiche sa confiance en son parti. « On peut avoir les 5 %, et envoyer cinq députés de gauche de plus. Heureusement que le parti a un réseau de militants solide. Et si on ne passe pas les 5 %, on continuera. Le PCF en a vu d’autres », affirme-t-il.
« Envoyer au Parlement européen les héritiers de Jaurès »
Sur la scène du meeting, le secrétaire national du PCF rappelle les enjeux de ces européennes. « Le vote du 9 juin, c’est pour envoyer au Parlement européen les héritiers de Jaurès ! » clame le dirigeant communiste en évoquant « le génocide en cours » à Gaza, les « crimes contre l’Humanité » commis contre les Palestiniens et la guerre en Ukraine. Dans la métropole méditerranéenne, il s’en prend vivement au trafic de drogue, alors que le sénateur local Jérémy Bacchi dénonce « les mafias » et défend « l’appel de Marseille » lancé il y a quelques mois.
« Nous voulons que toutes les familles n’aient plus peur de laisser leurs enfants sortir tranquillement. Nous voulons mettre fin au marché de la drogue ! » lance Fabien Roussel, qui réclame des « grandes opérations de nettoyage dans les banques, où transitent les milliards d’euros de la drogue et de la prostitution ». Des banques qui, à l’échelle européenne et mondiale, n’hésitent pas à organiser fraude et évasion fiscale contre lesquelles l’UE doit et peut faire beaucoup plus.
Léon Deffontaines insiste plus tard sur la raison d’être de la liste qu’il conduit : « Face à la brutalité de la situation sociale dans ce pays, nous n’avons pas d’autre choix que d’être porteurs d’espoir, porteurs de l’ambition d’une France souveraine, dans une Europe heureuse. » À nouveau, il s’en prend à ceux qu’il considère comme ses véritables adversaires, le RN de Marine Le Pen et Jordan Bardella. « Je ne les lâcherai pas, parce qu’ils mentent et trahissent les Français », promet-il en rappelant leurs votes contre le monde du travail. « Face à eux, nous opposons notre projet. Celui d’une France républicaine, laïque, sociale et universaliste. »
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Léon Deffontaines se projette également sur l’après- 9 juin. « Il est temps d’écrire une nouvelle page de la gauche, dit-il, captive de deux offres politiques qui ne nous permettent pas de gagner. » Sous les ovations de la salle, au terme de ce parcours de campagne, il sonne la mobilisation.
« Je ne vous ferai pas croire que, le 9 juin, nous allons bouleverser l’ordre établi », explique la tête de liste. Mais « si nous nous donnons la force d’aller au bout de la démarche que nous avons entamée, alors ce seront bien cinq sièges que nous ferons perdre à Jordan Bardella et Emmanuel Macron ».
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