Sarah ou Fatima
Que tu t’appelles Sarah
Ou bien Fatima
Qu’importe ton prénom
La mort t’emporte en un sourire
Que de la pierre surgisse la colère…
Je ne saurais jamais,
L’exacte liberté
Une empreinte un visage
La montagne levée au bras de l’assassin
Que de la pierre surgisse la colère…
Mais je me souviendrais
La peur au ventre, de ta course
Une folle lueur dans leurs yeux
Les fusils braqués, prêts à tirer
Que de la pierre surgisse la colère…
Dans la nuit, je te verrais
Absentes, dans ces rues
Sous la poussée de l’assaut
Le feu, les horreurs subites
Que des cendres surgissent les pierres…
Le lendemain, à l’actualité
Présente, sur tant de télé
Les os brisés, la chair béante
Des blessures jetées à mon visage
Que des cendres surgissent les mots…
Que tu t’appelles Sarah
Ou bien Fatima
Qu’importe ton prénom
La mort t’emporte sur un sourire
Que mes mots…
Mes mots servent de pierres…
Maximilien, Octobre 1982