Yannick Morez : « L’État nous a abandonné face à l’extrême droite »
Le maire démissionnaire de Saint Brévin, acculé par des groupuscules néofascistes, était entendu ce mercredi 17 mai par la Commission des lois du Sénat. Il dénonce une série de défaillances de l’État dans la gestion du projet de création, dans sa commune, d’un Centre d’accueil pour demandeurs d’asile.
« On s’est retrouvés seuls à devoir affronter l’extrême-droite. » Yannick Morez, le maire démissionnaire de saint Brévin les pins, en Loire Atlantique, a exposé, devant la commission des lois du Sénat, ce mercredi 17 mai, au travers d’une minutieuse chronologie débutant en 2016, la cascades de défaillances de l’Etat et de ses représentants qui l’ont conduit, le 10 mai, a démissionner et a quitter le territoire de sa commune. L’Édile a dénoncé l’inaction des forces de gendarmeries, de la procureur de la république, du préfet et du sous-préfet, des ministres et même du président de la république tous sollicités, certains à plusieurs reprises, ces deux dernières années, depuis que le Collectif de préservation de la Pierre attelée et ses alliés de la fachosphère ont commencé de semer la terreur dans sa commune.
NDLR de MAC: Saint-Brévin : Rassemblés et unis le 24 mai en solidarité avec Yannick Morez (Fabien Roussel)
L’extrême-droite, comme elle l’avait fait à Callac, dans les côtes d’Armor, a multiplié, ces derniers mois, les attaques violentes contre le projet de l’ Etat d’installer un Centre d’accueil pour demandeur d’asile (cada), à Saint Brévin les pins. Tracts haineux, menaces sur internet contre des conseillers municipaux, contre la directrice de l’école et celle de l’association de parents d’élèves, intimidations du maire lors de commémorations officielles, manifestations violentes, dégradations, incendie du véhicule de l’élu… « La gendarmerie a, à chaque fois, répondu qu’elle ne pouvait rien faire au nom de la liberté d’expression, a expliqué Yannick Morez. Le préfet ne m’a parlé au téléphone qu’à deux reprises. Le 22 mars, après l’attentat criminel contre mon domicile et le jour où j’ai annoncé ma démission. Lorsqu’il dit m’avoir parlé régulièrement, il ment effrontément. Il n’a jamais, non plus, organisé de réunion publique sur le projet de cada. La municipalité, dès le début du processus, a dû se débrouiller seule pour communiquer avec la population. »
Ce mercredi 17 mai, en fin d’après-midi, Elisabeth Borne, première ministre, devait recevoir à Matignon l’édile bafoué. Le matin même, elle demandait au préfet de ne pas accepter sa démission. « Le gouvernement est à ses côtés, a-t-elle déclaré mardi devant l’Assemblée Nationale. Je suis consciente que condamner ne suffit pas, et mon gouvernement prend à bras le corps la question des violences envers les élus », assurant que préfets, policiers ou gendarmes « sont aux côtés des élus ». Les faits décrits avec précision par l’intéressé, devant les sénateurs, démentent catégoriquement ces propos.
Un groupuscule d’extrême droite s’en prend à des étrangers à Paris
Dans la soirée du mardi 16 mai, le groupuscule d’extrême-droite Les natifs, composée d’anciens nervis de Génération Identitaire, s’est rassemblé pour scander des slogans hostiles à l’association Utopia 56 et aux 400 jeunes étrangers isolés, devant l’école désaffectée où ils ont trouvé refuge, à Paris. « Malgré la menace, le gouvernement laisse faire », dénonce l’association. «Il est temps que l’Etat réagisse, organise une opération de mise à l’abri digne de ce nom avant que la pègre d’extrême-droite ne mette ses menaces à exécution», a commenté de son côté Ian Brossat, adjoint (PCF) au maire de Paris.
C’est le moment de rejoindre le PCF pour combattre l’extrême droite….
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