Franck Marsal ou pourquoi le marché n’est pas le même sous la dictature du capital ou sur celle du prolétariat..

Oui nous en sommes toujours au problème soulevé par Marx pas seulement en « économie » mais en tant que matérialiste historique. Les obscurités et les contradictions des économistes tiennent toujours à leur négation des hommes concrets au profit de l’appropriation privée (privée de quoi disait déjà Henri Lefebvre), de ce qu’il appelle l’individu générique et identifie au « prolétaire »qui est la classe ouvrière mais plus que celle-ci, l’homme marchant dans l’histoire de son émancipation. Les économistes du moins ceux de son temps, quelles que soient leurs différences proposent tous la propriété privée sans entraves serait la seule en capacité d’organiser de manière utile (à l’accumulation du capita) la division du travail et donc la société. Ce qui les conduit à attribuer la richesse des nations toujours à cette origine, en tenat compte de la transformation de la propriété. Il ne s’agit pas seulement d’une « illusion », mais d’une réalité d’organisation des institutions, des rapports sociaux qui à son tour intervient sur la conscience. Il ne s’agit pas de émonter l’illusion mais de transformer sa base. De ce point de vue, il en est d l’URSS quelque chose d’essntiel mais aussi quelque chose comme ce matériel de l’Union soviétique, les tankers qui transportent le pétrole et qui sont les seuls à lutter contre le blocus mais qui aussi ont besoin d’être renouvelés, ce que ne font pas les oligarques qui contrôlent l’économie russe actuellement. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Cet article repose la question que nous avons déjà soulevé et discuté plusieurs fois sur ce blog, celui de la mesure de la valeur réelle et de la déformation de cette mesure par l’économie capitaliste, tournée exclusivement sur le profit, sa captation et sa répartition. Cela a évidemment un impact sur les rapports de force mondiaux réels, notamment entre la Chine et les USA ou entre les BRICS et le bloc impérialiste occidental.

La société Apple Inc., une des plus puissantes entreprises des USA, ne fabrique pas elle-même. Elle n’est pas une entreprise industrielle. Les iphones, produit phare de la marque, sont assemblés par deux sous-traitants, Foxconn et Pegatron à partir de composants fournis par des sociétés tierces.

Apple emploie directement seulement 160 000 personnes dans le monde. Mais la société taïwannaise Foxconn en employait fin 2021 près d’un million (à 75% en Chine continentale), dont 350 000 sur le seul complexe de Zhenzhou surnommé « iphone city ».

Pourtant, la valeur boursière d’Apple (Marx qualifie les actions de « capital fictif », au sens d’un titre de propriété qui donne droit à un revenu comme un capital, mais qui n’est qu’un titre de seconde main par rapport au contrôle direct du capital, et qui, par le jeu de la finance et de la spéculation, peut s’éloigner substantiellement de sa valeur réelle) est de 3 400 milliards d’euros. La valeur boursière de Foxconn (groupe Hon Hai) est « seulement » de 2 500 milliards de dollars.

Ce principe de « société sans usine » a été un leitmotiv du néo-libéralisme, avec l’idée que la « valeur » réside dans la conception, le développement, la recherche et le marketing, et que la fabrication pouvait être sous-traitée.

La réalité, à mon sens, est que le contrôle de la conception, de la R&D et du marketing permet de draîner la valeur, ce qui n’est pas du tout la même chose que d’en être la source. Bien sûr, lorsque l’innovation technologique est rapide, ou lorsque l’effet de mode impose des barrières à l’entrée très importantes sur les marchés, l’effet de contrôle peut être suffisant pendant un certain temps. Cependant, et nous le voyons aujourd’hui sous bien des aspects, cela a des limites dures. Surtout, lorsque le pays sous-traitant dispose de la volonté et des moyens d’une stratégie propre de développement, qu’il s’organise et investit sur très longues durée, pour remonter de la valeur réelle produite, aux outils de contrôle et de draînage de celle-ci.

Cela a beaucoup de conséquences concrètes sur la manière dont on envisage le monde d’aujourd’hui, et encore plus celui de demain.

Lire aussi: La cage sans les oiseaux… La terre sans les hommes…



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