Face à la menace des variants, le ministère de l’Éducation nationale a mis en place un protocole sanitaire renforcé dans les écoles en vigueur depuis le 1er février 2021. Les changements : le port du masque de catégorie 1 pour les enfants, la mise en place d’une distance de deux mètres entre chaque enfant dans les cantines, ainsi que la fermeture d’une classe si un élève de maternelle est positif au Covid. Analyse de la FCPE sur les nouvelles mesures en vigueur.
– Port du masque : depuis le 8 février 2021, les parents doivent se mettre en conformité avec le protocole, à savoir donner à leurs enfants des masques de catégorie 1 (cela exclut de fait les masques artisanaux). Tout d’abord, la FCPE s’interroge sur la capacité des personnels à « faire le tri » et à pouvoir certifier qu’un tissu est de catégorie 1 et pas tel autre.
Ensuite, la fédération aimerait s’assurer qu’aucun enfant ne sera exclu ou sanctionné pour ne pas porter « le bon masque ». Il faut pour cela que, dans le doute, les personnels puissent distribuer des masques chirurgicaux, deux fois par jour, à ces élèves.
« A priori il peut paraitre étonnant que les enseignants aient accepté des baisses de salaires d’une telle ampleur et ceci pendant une période aussi longue ». Dans un petit livre (Salaires des enseignants. La chute, L’Harmattan), Bernard Schwengler, professeur de SES, reprend de façon très précise la question des salaires enseignants. Des années 1980, il montre comment les politiques de revalorisation n’ont en rien empêché la baisse des salaires des professeurs qui s’est accélérée ces dernières années. Il montre aussi les mécanismes du décrochage par rapport aux autres fonctionnaires. Et il pose une bonne question : mais comment tout cela est-il possible ? Pourquoi les enseignants acceptent-ils ce déclassement à la fois réel et relatif ?
Une chute de 20% depuis les années 1980
« Des années 1980 à nos jours, les salaires des enseignants ont subi des influences contradictoires. Ils ont d’une part été tirés vers le haut par des mesures de revalorisation de carrières. Et ils ont subi par ailleurs des facteurs de baisse, correspondant principalement en la perte de valeur du point d’indice et en la hausse des retenues sociales. Ces influences contradictoires rendent difficiles une perception d’ensemble de leur évolution. Et elles génèrent des discours contradictoires sur leur évolution », écrit Bernard Schwengler. Tout l’intérêt du livre tient dans le démontage clair et très précis de ces mécanismes.
Parce que sur le résultat final il n’y a pas photo et les enseignants le savent bien. De 1982 à 2018, pour un indice 100 en 1982, le salaire moyen d’un certifié est à 80 au bout de 10 ans de carrière en 2018. Ce n’est d’ailleurs pas mieux en fin de carrière. Celui d’un professeur des écoles est à 92 et en fin de carrière à 101.
Avec 12% de grévistes dans le premier degré et 13% dans le second degré selon le ministère et un professeur sur trois selon la FSU, le mouvement de grève du 26 janvier lancé par 6 fédérations (Fsu, Fo, Cgt, Sud, Sncl, Snalc) semble modeste. Replacé dans le contexte de la crise sanitaire, des défis nouveaux qu’elle adresse aux enseignants et de l’isolement personnel qu’elle banalise, le mouvement a du sens. Dans le cortège parisien, la colère des professeurs présents vient de loin. Celle des infirmières est particulièrement visible.
Les infirmières contre leur décentralisation
Commençons par les vedettes de la journée. Les infirmières scolaires étaient nombreuses dans le cortège et particulièrement visibles, enveloppées dans une couverture de survie. « Je me bats avec mes collègues pour qu’on ne soit pas décentralisées et que l’on reste en établissement », nous a dit Nadia Barnerias, infirmière dans une cité scolaire de la banlieue parisienne. Le projet de loi 4D prévoit que la santé scolaire passe aux collectivités territoriales. Une autre menace est apparue récemment avec un amendement (adopté) au projet de loi sur « la santé par la confiance » mettant les infirmières sous la houlette des médecins. « On travaille à la réussite des élèves, à leur suivi, à la prévention. On ne chôme pas », assure t-elle. Elle ne voit pas comment en étant absentes des établissements les infirmières pourraient mieux assurer les visites obligatoires et suivre les élèves dans leurs problématiques de santé et d’aide psychologique ». Continuer la lecture de Education Nationale: le 26 janvier est « Une sérieuse alerte » + Florilège d’articles académie de Toulouse
Selon un schéma bien classique à l’Education nationale, le Grenelle de l’Education accouche de propositions qui reproduisent exactement les conceptions libérales du ministre. Rémunération au mérite et à la carte, contractualisation d’établissements autonomes, statut de directeurs d’école, les propositions du Grenelle vont loin et sont explosives. JM Blanquer devrait prochainement dire ce qu’il en retient et cibler ce qu’il veut mettre en place d’ici 2022. Tout ?
Un édifice construit par le ministère
Officiellement le Grenelle de l’éducation regroupe des experts qui discutent librement de l’avenir de l’Ecole. Sauf que c’est le ministère qui a choisi les personnalités présentes et que chaque groupe est piloté par un cadre du ministère (généralement un inspecteur général). Au final on retrouve dans les différents groupes des renvois aux propositions des autres groupes. On a bien un édifice idéologique cohérent élaboré par le ministère. Continuer la lecture de Les recommandations explosives du Grenelle de l’éducation in Caf. Péda.
« Répond mal à l’adulte ». « Est agité ». « Range n’importe comment ». « Coupe la parole ». Ces mentions sont extraites d’un questionnaire destiné aux élèves des petites sections de maternelle. Réalisée par la Depp, cette enquête va concerner 35 000 enfants qui seront suivis tout au long de leur scolarité. Mais que poursuit donc le ministère avec ces fiches d’observations qui rappellent de mauvais souvenirs ?
Comportementaliste et subjectif
Etalée sur plusieurs pages, la « grille d’observation élève » propose une vingtaine de questions par page, toutes relatives au comportement de l’enfant. L’enseignant doit cocher des cases pour dire si l’enfant se comporte ainsi souvent, parfois ou jamais. Le livret est nominatif et les données vont suivre l’élève jusqu’à sa sortie de l’éducation nationale.
Les qestions posées sont comportementalistes et subjectives. On demande si l’enfant « répond mal à l’adulte ». S’il « réagit de façon excessive ». S’il « refuse de rentrer dans l’activité ». S’il « ne réfléchit pas avant d’agir ». S’il perd des vêtements. S’il « coupe la parole ». S’il « a des accès de colère ». On imagine les petites croix s’accumuler et un expert comportementaliste dessiner un profil permettant de classer l’enfant dans une catégorie. Continuer la lecture de Exclusif : Agité, répondeur, désordonné, rebelle : Le drôle de questionnaire du ministère pour les 3 ans in Caf. Péda.
Depuis des mois, la colère monte dans les établissements scolaires. Ce mardi 26 janvier, les syndicats de l’éducation et de l’enseignement supérieur appellent à la grève, de la maternelle à l’université. Les communistes seront à leurs côtés pour défendre les services publics d’éducation et d’enseignement supérieur, porter des réponses à la crise qu’ils traversent et construire une politique éducative de progrès.
Ce gouvernement est irresponsable : impeachment pour Blanquer et Vidal ! Cela fait maintenant presque un an que nous vivons au rythme de la crise sanitaire. Un an qui aurait pu être mis à profit pour prendre des décisions politiques, lutter contre le virus et renforcer nos sociétés. Dès le mois de mars, le PCF a proposé un plan d’urgence (https://www.pcf.fr/plan_d_urgence_pour_l_cole) qui devait permettre de garantir l’éducation de toutes et tous dans des conditions sereines. Le gouvernement a préféré faire comme si de rien n’était. C’est irresponsable !
Face à la progression du virus, face à la souffrance d’une génération sacrifiée, le gouvernement fait l’autruche. Refus de compter les élèves et les personnels malades, publication de chiffres faux, manque de vaccins…, croient-ils pouvoir éradiquer le virus simplement en répétant qu’on « ne tombe pas malade à l’école » ? Quelle réponse comptent-ils apporter à la souffrance des étudiantes et des étudiants isolés, privés de formation et de perspectives d’avenir ? Continuer la lecture de Grève du 26 janvier – De la maternelle à l’université, pas de génération sacrifiée ! (PCF)
« On a souhaité maintenir ouverts les établissements scolaires face aux inégalités et aux risques de décrochage. Pour tenir cette ligne on doit renforcer nos dispositifs ». Le premier ministre a annoncé le 14 janvier un « renforcement » du protocole sanitaire. JM Blanquer , un protocole sanitaire « plus strict ». En fait rien ne change sauf l’annonce d’une campagne de tests et l’interdiction des activités sportives scolaires et extrascolaires en intérieur. Alors que le variant anglais se diffuse, qu’il y a déjà deux clusters du variant sud africain et qu’on assiste à une véritable catastrophe humaine outre Manche, l’Education nationale ne change rien. Elle ne sera pas plus concernée par le couvre feu à 18 heures.
Le couvre feu ne concerne pas l’Ecole
Ce qui se passe chez nos voisins et particulièrement en Grande Bretagne, montre qu’il faut absolument bloquer la diffusion du variant anglais qui est presque deux fois plus contagieux et qui touche les enfants comme les adultes. Sur ce point, les jours qui viennent sont cruciaux. Et on pouvait s’attendre à des décisions d’ampleur. Malheureusement il n’en est rien en ce qui concerne l’Ecole où JM Blanquer réussit à maintenir , presque sans changement, la situation actuelle.
Le premier ministre a annoncé la mise en place d’un couvre feu à 18 heures à partir du 16 janvier. Cela ne concerne pas l’Ecole. Comme nous l’a confirmé l’entourage du ministre, les réunions et les cours qui sont prévus après 18 heures pourront avoir lieu. A partir du moment où les déplacements vers et depuis un établissement scolaire sont autorisés, ces cours et réunions peuvent avoir lieu. Il fait que les élèves, parents et professeurs remplissent les dérogations prévues. Continuer la lecture de Nouveau protocole à l’école : L’art de ne rien changer In Caf. Péda.
Continuant de diffuser des chiffres de contamination en milieu scolaire tellement faux qu’ils sont contredits par ceux de Santé publique France, ignorant que les nouveaux variants du virus pourraient toucher plus fortement les jeunes, le ministre de l’Éducation nationale camoufle ses échecs, repousse les échéances de vaccination et refuse tout aménagement pédagogique. Jusqu’à quand ?
À quand les premières vaccinations pour les enseignants de France ? Fin janvier, fut la première réponse du ministère. La semaine dernière, c’était mars, puis finalement avril. Et maintenant, « cela aura forcément lieu dans le courant du premier semestre », a déclaré Jean-Michel Blanquer, dimanche 10 janvier, sur RTL. Ce qui peut donc nous emmener jusqu’en juin, juste avant… les vacances scolaires. Mais, que l’on se rassure, a aussitôt précisé le ministre de l’Éducation nationale, puisque « le grand critère de vaccination reste celui de l’âge (…), quand on arrivera à celui de la population active, les professeurs seront parmi les premiers concernés ».
Alors que toute la politique de revalorisation du ministère repose sur des primes, l’analyse de la dernière édition du Bilan social du ministère montre que ce sont surtout elles qui creusent les inégalités entre les genres et entre les corps. Les écarts de rémunération à l’intérieur de l’éducation nationale sont importants. Ils se maintiennent de façon très nette entre les sexes.
Inégalités entre premier et second degré
Le salaire net moyen des salariés de l’Éducation nationale se monte à 2270 € contre 2530 € pour les salariés du privé. Si l’écart avec le privé est à relever, ce chiffre moyen n’a pas grande signification tant les écarts de salaire sont importants entre les différents corps du ministère et aussi entre les genres.
On peut relever l’écart entre premier et second degré. Le salaire net moyen dans le premier degré est de 2310€ contre 2800€ dans le second degré. Le second degré se caractérise par des corps mieux rémunérés (agrégés) et des possibilités de primes importantes.
Car ce sont bien les primes qui sont au cœur des inégalités salariales de l’Éducation nationale. Ainsi les professeurs des écoles ont un salaire net moyen de 2316€ avec un écart de 250€ entre hommes (2517€) et femmes (2276€). En principe les PE devraient gagner autant que les certifiés du second degré. Mais ceux-ci gagnent en moyenne 2624€ avec aussi un écart entre les genres (2774 et 2592€). Continuer la lecture de Les primes principal outil des inégalités salariales dans l’Education Nationale in Caf. Peda.
Las de ne plus vivre autrement qu’enfermés dans les certitudes des autres, il est grand temps que 2020 s’éloigne et vit ses dernières heures dans une agonie sans fin. Des remous du monde montent le bruit des bottes ici, les cris de haine là jusque dans nos campagnes où s’esbaudissent les fâcheux en bande organisée pour un pillage en règle de notre démocratie.
Là où le citoyen se fait consentement tacite, d’autres relèvent la tête, avec la timidité de ceux qui savent et qui ne veulent pas laisser ce monde à nos enfants. En sinistre écho, l’argent-roi bannit nos libertés, laissant exsanguent les peuples à leurs chaines, leur labeur et leurs espoirs. Partout, les injustices rythment les jours et d’un virus apparut avec ses frères, l’humain redécouvre l’incertitude et le jeu mortifère des gouvernants à la solde des labos et de la finance. Une année à marquer à l’encre rouge, dans laquelle il est bien vain d’y puiser l’espoir d’un monde meilleur tant l’affront fait à l’humanité est multiple et génère une vague pessimiste sans égale comme à l’aube d’une de ces guerres dont nous avons bien trop souvent eu la primeur.
Ici, pourtant, en l’absence de lumières, ils sont présents, portant les combats de la dignité pour des salaires décents dans une obscure banlieue, redonnant du sens à la valeur travail, ailleurs entonnant les chants féministes pour le choix du corps dans un pays trop souvent rétrograde, élisant une jeune femme maire dans un pays au patriarcat essentiel, renversant la table pour affirmer des droits sur ce continent pendant qu’à l’autre bout du monde les armes cessent en fin de cracher la mort… 2020 semble s’éterniser et déjà 2021 apparait dans l’aurore septentrionale.
Ici comme là-bas, 2021 aura le gout des absents
Alors avec nos volontés partagées, nous rallumerons les étoiles pour que des consciences naissent à de nouveaux horizons car nous ne sommes pas ce qu’ils essaient de nous faire croire, nous sommes nés de la pensée universelle, avec un sens aigu du commun et face aux obscurantismes, nous portons collectivement les idées et les choix pour demain. Des joutes électorales avec des résultats incertains aux combats qui font sens au quotidien, nous œuvrons ensemble avec nos différences.
Nous sommes de ce peuple porteur de rêve-lutions, nous sommes l’utopie joyeuse qui enfantera les pires cauchemars pour les repus aux richesses incalculables, les dirigeants, les dictateurs de ce monde tant virtuel que réel.
Nous sommes de celles et ceux qui arpentent les chemins des possibles cherchant sans cesse l’adhésion du plus grand nombre pour construire et opposer, la raison à l’iniquité, la solidarité à la haine de l’autre, le respect à l’insulte, la liberté aux noirs desseins policés.
Nous sommes humains, à la pensée bouillonnante et féconde, n’en déplaisent aux sinistres directeurs de consciences qui ne servent qu’eux-mêmes, qui ne servent que les puissants.
Nous sommes … ce que nous entreprendrons en 2021, pour reprendre en main nos destinées, nos rêves et notre vie, ensemble… 2021, toi, moi, nous….