Accusé de s’être mobilisé, en 2014, contre l’expulsion de la famille de l’auteur de l’attentat d’Arras, le PCF d’Ille-et-Vilaine a trouvé, dimanche, sa permanence taguée. Le groupuscule d’extrême droite l’Oriflamme Rennes a revendiqué cette dégradation.
Rubalises et taches de peintures rouges recouvrent le portail d’entrée du local du PCF de Rennes, ce dimanche 15 octobre au soir. Plusieurs feuilles sont aussi collées, portant les inscriptions « Aujourd’hui le PCF soutient les assassins islamistes comme autrefois il défendait les terroristes algériens du FLN » et « Traîtres à la France, PCF assassins ».
Les militants d’extrême droite du groupuscule l’Oriflamme Rennes ont mis en scène leur immonde attaque, qu’ils revendiquent sur leurs réseaux sociaux : « L’entrée du local du PCF rennais, situé rue Louis Hémon, a été fermé (sic) symboliquement car après l’attaque d’Arras, il est devenu une véritable scène de crime ».
Depuis vendredi et l’attentat d’Arras, l’extrême droite accuse les communistes de s’être mobilisés en 2014, avec plusieurs associations dont le Mrap et la Cimade, pour empêcher l’expulsion de la famille Mogouchkov. Une mobilisation qui avait permis de faire annuler la procédure d’expulsion collective vers la Russie de cette famille assignée en résidence dans un foyer de La Guerche-de-Bretagne, en Ille-et-Vilaine. Mohammed Mogouchkov, le jeune homme qui a mortellement poignardé vendredi un enseignant devant un lycée d’Arras avait alors une dizaine d’années.
Aurélien Guillot, secrétaire fédéral du PCF en Ille-et-Vilaine, annonce porter plainte
Ce qui n’empêche pas l’extrême droite comme le groupuscule l’Oriflamme Rennes de considérer le PCF du département comme « des gauchistes qui promeuvent l’invasion migratoire et qui se retrouvent avec du sang sur les mains sans jamais l’assumer ».
Aurélien Guillot, secrétaire fédéral du PCF en Ille-et-Vilaine, a indiqué qu’il était « en train de porter plainte » et qu’il déplore que « l’extrême droite tente de créer une polémique de toutes pièces » en exploitant l’« acte terroriste » d’Arras. Le secrétaire national du PCF Fabien Roussel avait réagi, avant les dégradations du local de Rennes, aux attaques de l’extrême droite : « C’est honteux face à un tel drame d’ouvrir une polémique à l’encontre d’associations qui, au quotidien, œuvrent pour protéger des enfants. C’est indigne à l’heure où tout doit être fait pour unir les Français contre le terrorisme, l’obscurantisme et les fanatismes religieux. »
De son côté, le Mrap, également mis en cause, a dénoncé une « honteuse récupération d’un crime odieux », et rappelé qu’en 2014, le futur terroriste n’avait que 11 ans. « À moins de penser que le terrorisme est inscrit dans les gènes, il est idiot de répandre l’idée que le MRAP a « soutenu un terroriste » », écrit l’association, rappelant que la responsabilité judiciaire est « individuelle et non pénale ».