Industrie verte : le capital remporte la mise, l’écologie, l’emploi et la formation attendront !

Le bilan de l’action d’Emmanuel Macron sur la « réindustrialisation » est mensonger : notre pays continue de se désindustrialiser.

Le déficit commercial de marchandises manufacturées a enregistré un record en 2022, en atteignant 80 milliards d’euros ! Et le solde très faiblement positif d’emplois industriels depuis 2017 ne compense pas les millions d’emplois détruits (deux millions depuis 1974, dont un million depuis 2001). Aujourd’hui, seuls deux secteurs de l’industrie (énergie et traitement des déchets) voient des créations d’emplois, quand tous les autres décrochent. Dans l’automobile, après deux décennies d’affaiblissement, le patronat vient à nouveau de planifier la réduction d’emplois jusqu’en 2035, projetant une destruction de 90 000 emplois. Dans d’autres secteurs, la faiblesse de la filière est flagrante, comme dans le médicament, avec des pénuries de produits désormais.

Le sommet « Choose France » est symptomatique d’une politique au service du capital. Emmanuel Macron attire quelques projets par des aides publiques massives, sans aucune garantie, ni suivi démocratique dans la durée, sur la relocalisation de productions, la valeur ajoutée et le développement d’emplois. Et il le fait au détriment de l’écologie, en exigeant « une pause réglementaire » en matière environnementale. Emmanuel Macron se félicite de la création par Nokia de 500 emplois dans le pays, alors que l’entreprise a supprimé 1 800 emplois depuis 2016, s’est emparée d’Alcatel et délocalise les brevets à l’étranger !

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Avec son projet de loi « industrie verte », Emmanuel Macron poursuit cette politique désastreuse et l’inscrit dans une course au moins disant fiscal et social de l’Union européenne, prétendant riposter à l’Inflation Reduction Act américain, et entre Etats européens eux-mêmes.

Non seulement cette politique ne permettra pas la réindustrialisation du pays et ne répondra pas aux exigences écologiques mais de plus, les baisses d’impôts affaibliront les services publics qui font la réelle attractivité de la France, en affaiblissant en particulier l’Education nationale et l’enseignement supérieur qui permettent notamment la formation de nos ingénieurs, techniciens, ouvriers qualifiés et chercheurs.

Les exonérations massives de cotisations sociales, véritables trappes à bas salaires, continueront d’assécher le financement de notre Sécurité sociale alors que nos entreprises continuent d’être minées par les prélèvements du capital. L’appel renforcé au capital étranger qui détient déjà en moyenne 40 % du capital du CAC 40 va renforcer encore ces prélèvements, au lieu de s’appuyer sur la mobilisation du crédit bancaire et des banques françaises.

A l’opposé de cette politique, le PCF propose de se donner les moyens d’une réelle relocalisation de la production industrielle en France, qui contribuera à développer l’emploi et à l’objectif que nous portons d’une empreinte carbone nulle d’ici 2050.

Nous portons l’ambition d’un Etat stratège qui travaille avec tous les acteurs concernés, à commencer par les salarié·es, dans des institutions démocratiques, nationales et locales, pour développer des filières industrielles stratégiques pour notre pays et qui empêche toute soumission au capital étranger, ce qui peut passer par des participations publiques au capital de ces entreprises, jusqu’à des nationalisations.

Ainsi, dans le domaine de la mobilité, nous proposons par exemple un plan de développement de la filière automobile qui repose sur la construction massive de petits véhicules électriques, avec des aides aux particuliers selon leur revenus, et la poursuite des recherches sur toutes les motorisations. La réforme du bonus écologique proposée par Emmanuel Macron n’est pas à la hauteur des besoins des ménages et ne fait que conforter les profits des constructeurs automobiles. Nous proposons également un plan de développement du ferroviaire. Et cela commence par sauver le site de Valdunes, dernier fabricant français de roues et d’essieux pour trains, tramways et métros et par conforter SNCF réseau menacée d’éclatement par la commission européenne. C’est à l’Etat et à Ile-de-France mobilités d’agir !

La réindustrialisation sociale et écologique de la France implique 6 grandes mesures :

  • Toutes les aides publiques doivent être conditionnées aux respects de critères sociaux et environnementaux. C’est la priorité à l’heure où 200 milliards d’euros d’aides publiques sont versées aux entreprises sans contrepartie.

  • Empêcher l’accès à la commande publique aux entreprises moins ditantes sur le plan social et environnemental.

  • Un grand plan de financements bancaires à taux zéro pour les projets de haute qualité sociale et environnementale et à taux élevé pour les autres, ainsi que la modulation des cotisations sociales patronales sur ces mêmes critères.

  • Le développement de la formation initiale et continue et des qualifications et le retrait de la réforme du lycée professionnel, qui asservit l’éducation aux exigences étroites et de court terme du capital.

  • La création de nouveaux contrats sécurisés et attractifs pour les salariés, permettant mobilité et sécurité de revenu.

  • Baisser fortement le prix de l’énergie avec une entreprise publique de l’énergie, mettre fin à l’Arenh (accès régulé à l’électricité nucléaire historique), sortir du marché européen et adopter une loi française supprimant l’indexation du prix de l’électricité sur l’énergie la plus chère évaluée par le marché.

Paris, le 16 mai 2023.

Parti communiste français


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