#ConferenceNationalePCF (Vidéo) + Parlons au peuple d’abord – Introduction de Fabien Roussel (Video)

NDLR de MAC: Compte tenu de l’importance du débat, MAC se devait de porter à la connaissance du plus grand nombre de nos concitoyens-nes, les différentes interventions des délégués-es à la conférence du 14 décembre 2024 sans exclusive pour comprendre ce qui a présidé à l’élaboration de la feuille de route du PCF votée à 79,09 % des représentants-tes. Cela va faire grincer des dents et pour autant dans la continuité du 39ème congrès, les communistes  se mettent en ordre de bataille sans céder aux tentatives d’effacement, de dilution de la construction engagée vers le communisme! une feuille de route claire pour aller à la rencontre, partager nos propositions et construire les majorités à gauche pour gagner…


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Retransmission des prises de paroles


Parlons au peuple d’abord, introduction de Fabien Roussel

Cette introduction dit ce qu’a été cette conférence nationale et comment elle a mis le PCF en position de lutte pour la France, face à la crise politique, économique, culturelle qui frappe notre pays et sa place réelle dans le mouvement du monde. C’est un choix qui nous permet à nous Français, progressistes, révolutionnaires, de nous rassembler, d’être organisés en nous donnant un but et un chemin, le socialisme. Ce qui rend d’autant plus forts cette orientation, ce fondamental c’est que :

  • premièrement le chemin est tracé avec un plan d’action, d’organisation et de formation des militants, en rupture avec des années de bavardage impuissant et de peur à l’idée de ne pas être accepté d’un consensus dominant à gauche. Un consensus qui en fait était celui de la classe dominante et creusait toujours plus le fossé avec la classe ouvrière, les intellectuels, la jeunesse, tous de plus en plus désorientés, sacrifiés.
  • deuxièmement : Ce mouvement n’était pas seulement celui du PCF, il a été celui de la société française, celui de l’UE, celui du monde. Le PCF, la gauche en ressortent laminés mais il y a eu le courage incarné par Fabien Roussel de tirer de tout cela, vers la nécessité d’être toujours plus communiste, c’est-à-dire de parler d’abord au peuple avant de s’enfermer dans des conclaves de sommet. Tirer de l’échec non une nouvelle démission mais une offensive malgré notre état de faiblesse voilà qui est nouveau.
  • Fabien Roussel incarne cette orientation parce qu’il représente à la fois ce courage, ce choix d’être soi-même dans la reconquête populaire mais il représente bien tout ce qui reste à construire, reconstruire. Parce qu’il ne se fait pas d’illusion, parce qu’il est tout à fait lucide sur la situation, il a tiré y compris de son propre échec la nécessité d’être toujours plus communiste et ce choix a permis à tous ceux qui le ressentaient dans le parti de ne pas baisser les bras.
  • Non seulement il faut le but parce qu’autrement il n’y a pas de chemin qui permette de mesurer les obstacles, échecs et avancée, s’il choisit avec le but du socialisme, le combat de la ré-industrialisation, de l’emploi, des services publics et de la paix pour que toutes les ressources humaines et matérielles du pays soient utilisées pour le développement des êtres humains et pas l’accumulation des profits, il faut arracher la vie, le goût du bonheur au catastrophisme, à la haine, à la démission.
  • Et là, l’affirmation du refus de laisser l’extrême-droite être l’arbitre de la politique du pays comme elle l’est actuellement prend tout son sens, pour la première fois depuis des années lutter contre le fascisme ne nous fait pas réduire nos exigences en acceptant des coalitions sans perspective et le moindre mal. Des alliances électorales de dernière minute, de sommet avec les divisions perpétuelles entre leaders non c’est au contraire ce qui nous fait choisir le socialisme, le renforcement du parti communiste comme le facteur d’unité et de souveraineté de notre nation française, parce qu’elle est retour au peuple souverain, moyen de l’intervention des masses à la base comme au sommet.
  • C’est déjà ce que nous avions ressenti à l’Université d’été malgré certaines conférences, déclarations et qui se confirme..

Cette conférence renoue avec un positionnement international et brièvement je voudrais insister sur ce qui n’a peut être pas été perçu et dont nous Histoireetsociete, avons fait notre apport principal. Je ne suis plus et ne serai plus jamais membre de ce parti, mais animer ce blog internationaliste, sur la réalité de ce qui est déjà là est la manière que j’ai trouvée de défendre l’importance de l’existence d’un parti révolutionnaire et ses buts le socialisme. On ne peut qu’être heureux de ce qui est affirmé là et a été approuvé par 79,69% des délégués parce que cette conférence et sa combativité correspond à ce que nous percevons de l’état du monde. Et pour faire simple : l’important c’est le chemin, celui qu’on prend va plus loin que l’obstacle que l’on croit affronter, nous sommes dans un basculement historique : est-ce que notre planète, notre terre va choisir l’autodestruction d’un hégémonisme épuisé et qui n’avance plus qu’en allumant des foyers d’incendie, de guerre, de sous-développement ou ferons-nous le choix de coopérations, de négociations ? la conférence va dans ce sens, mais ce choix est porté par un pays socialiste avec un parti communiste à sa tête, le parti communiste chinois. Ce qu’ont compris un maximum de partis communistes.

Alors là aussi, il faut entendre ce qui est dit, ce désir de renouer avec les partis communistes est encore timide, mais le chemin est bon, le Vietnam et Cuba. Ce dernier pays qui a toujours été un phare trouant la nuit de la contrerévolution, ouvrant la voie à toutes les résistances et en particulier celles des pays du sud, reprenant leur exigence de développement dans un grand mouvement déclenché avec la révolution d’octobre et bloqué par la contre-révolution, les complicités qui ont abattu le socialisme en URSS, celui des non alignés puis avec l’entente avec Chavez l’autre phase celle dans laquelle la Russie de Poutine, celle d’un nationalisme conservateur mais comparable à De Gaulle qui a prétendu être maître de ses ressources avec les recompositions de l’OPEP. Hier se réunissait l’Alba ; Cuba rappelait la rencontre entre Fidel et Chavez et accueillait les Palestiniens.

Si l’on reprend le discours de Fabien Roussel, il est déjà dans ce mouvement de l’Alba avec la rencontre avec l’OLP et la référence à Cuba, même si la rencontre avec des partis aussi importants que le parti communiste chinois, le KPRF russe ne sont pas mentionnés. Mais déjà il y a le refus de la propagande anti-chinoise et anti-russe, la base d’un évolution essentielle.

Le moment et le choix de cette orientation correspond à ce que l’on peut percevoir au niveau international, comme l’orientation du PCF part d’une situation abominable en France, tant dans la guerre sociale menée contre le travail, le choix de la guerre et de l’aggravation du déclin français, l’absence d’issue politique, le blocage institutionnel, la crise républicaine de sommet, on peut tout craindre de ce que représentent les USA, l’OTAN, et le rappel de devoir en sortir est là aussi fondamental. Le complément indispensable d’une voie socialiste et donc le seul choix alternatif celui du monde multipolaire.

Oui, mais dans le crépuscule de la passation de pouvoir entre Biden et Trump partout on a assisté à un pouvoir de nuisance accru avec en particulier les événements de Syrie, mais aussi d’Ukraine, de Corée, de Taiwan, en Afrique, tous les brasiers ont été rallumés. Deux conséquences doivent en être tirées :

  1. Partout où il est en difficulté, l’impérialisme crée des guerres meurtrières, l’asphyxie des peuples et quand il est battu, il s’emploie à installer des situations telles que le cessez-le-feu offre toujours la possibilité de recréer les conditions de l’affrontement encore plus meurtrier. Ce qui s’est passé en Syrie, le danger de la situation ukrainienne témoignent de cette guerre perpétuelle et de qui fait les frais de la situation.
  2. Si les BRICS, les nouvelles routes de l’échange tablent sur une alternative plus que jamais nécessaire entre des pays qui ont à leur tête les régimes les plus divers correspondent bien à ce que représente le système hégémonique impérialiste, et à ce titre doivent poursuivre leurs réalisations, il y a la nécessité de renforcer ce qui en fait la force de résistance, le choix socialiste, celui des partis communistes et forces progressistes. L’imbroglio syrien et les limites des nationalismes, les bases réactionnaires à prétexte religieux mais en fait de corruption qui coupent des peuples, sont fragiles. Comme l’est en France, l’extrême-droite dans son affirmation de souveraineté et le radicalo-gauchisme social-démocrate et son clientélisme.

La conférence du parti communiste ce 14 décembre a témoigné à sa manière de ce que sont les communistes, lucides mais pas catastrophistes, c’est-à-dire n’inventant pas chaque événement comme un grand final dans lequel on passe d’une vision de toute puissance au drame de la fin de tout espoir. Une sensibilité excessive à la propagande de guerre de l’adversaire capitaliste. Ne rien laisser passer mais poursuivre sa route sans se laisser impressionner c’est ce que partageaient les militants communistes jadis. C’est l’attitude de Cuba, confronté à la menace d’un ministère des affaires étrangères dirigé par un malade de l’anticastrisme comme il en fleurit dans la mafia de Floride. Dans le contexte de l’effondrement de Bachar El Assad, une campagne a commencé, Cuba abriterait des bases chinoises, on nous rejoue les fusées de Cuba pour voir s’il est possible de mener la même offensive contre l’Amérique latine et ses “sentinelles” mexicaine et cubaine. La réponse du Mexique mais aussi celle du refus de la division avec Lula, est là. Mais il y a aussi cette visite du ministre de la défense chinois à Cuba, la rencontre avec Raoul Castro, le calme défi sur bien des points du globe.

Alors même si cette conférence du parti communiste français ne prend pas encore en compte toutes les données, tout ce qui est proposé va dans le bon sens, y compris la référence bien venue aux territoires d’outre-mer et au mouvement de poursuite de la décolonisation qui va bien au-delà des clientélismes radicaux-gauchistes socio-démocrates. Comme d’ailleurs l’analyse des marchés, et celle des coopérations internationales qui n’en reste déjà plus à un protectionnisme. Cette “conscience” tranquille de l’urgence de l’intervention populaire est celle de l’action, là où elle est possible mais avec la visée particulière des cellules d’entreprise, la joie éprouvée par nous, dans Hitoireetsociete, qui avons continué et continuerons à tenter de comprendre le mouvement géopolitique mondial, la manière dont il demeure travaillé par les perspectives révolutionnaires, est celle d’enfin savoir que quelque chose de la conscience réelle, du travail, de l’action est là, et qu’enfin la compréhension ira jusqu’au bout celle de la transformation par l’intervention populaire.


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