Faut-il parler d’« absence », d’« absentéisme » des professeur.es ou plutôt d’une pénurie de professeur.es ? Les mots ont un sens et véhiculent des idées, des clichés. Le mot « absentéisme » a une connotation négative, signifiant une absence non justifiée. Dans le langage scolaire, il renvoie non aux professeurs, mais à des élèves qui « sèchent » les cours, les élèves qui sont absents avec une raison d’ordre médical, sont absents car malades. On voit là un curieux renversement qui dénote une vision infantilisante des agents, voire paternaliste.
Dès lors, parler d’absentéisme révèle un regard négatif et jette l’opprobre sur les personnels ainsi désignés. Une fois passé cet éclairage lexical et sémantique, qu’en est-il en réalité ? Ces propos ne véhiculent-ils pas une idée fausse ? Parler de fonctionnaires absentéistes montre et nourrit un regard dépréciatif, un lancinant #profbashing qui viendrait justifier la cure d’austérité. Le service public est ainsi désigné comme le bouc-émissaire par une politique et une communication politique qui l’attaquent. Continuer la lecture de Débunkage : derrière le prétendu « absentéisme » des fonctionnaires, une énième attaque contre les services publics