Assaillants du Capitole et figure du dark web graciés, sanctions levées contre les colons israéliens… Les mansuétudes de Donald Trump pour ses fidèles et alliés

Dès les premiers jours de son mandat, Donald Trump a décidé de gracier l’une des figures du dark web, Ross Ulbricht, créateur d’un site qui a servi de plateforme en ligne pour la vente de millions de dollars de drogues à travers le monde. Quelque 1 270 personnes déjà reconnues coupables pour leur participation à l’assaut du Capitole ont également bénéficié de la mansuétude du président qui a aussi décidé de lever les sanctions prises par son prédécesseur contre des colons israéliens coupables de violences.

 

À peine prononcé son discours d’investiture – dans lequel il a mobilisé tout le registre d’un nationalisme exacerbé, et prétendu avoir été « sauvé par Dieu pour rendre sa grandeur à l’Amérique » -, Donald Trump est passé aux actes sans tarder. Parmi la centaine de décrets signés par le 47e président des États-Unis, une série révèle la mansuétude dont le milliardaire est prêt à faire preuve… mais pas avec n’importe qui.

Les assaillants du Capitole graciés…

Le nouveau chef d’État a ainsi signé, dans la soirée du lundi, à la Maison Blanche un décret graciant les quelque 1 270 personnes déjà reconnues coupables pour leur participation à l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021. S’y ajoutent 14 membres des mouvements d’extrême droite Oath Keepers et Proud Boys, dont la peine a été commuée en période de prison déjà purgée.

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Donald Trump a décrit les inculpés comme des « otages », et a réaffirmé lors de la signature du décret qu’ils avaient été « traités très injustement ». « Les juges ont été absolument impitoyables. Les procureurs aussi », a-t-il insisté.

Le texte du décret indique mettre fin « à une grave injustice nationale infligée au peuple américain au cours des quatre dernières années », ordonnant aussi l’extinction des poursuites en cours contre quelques centaines de personnes.

C’est ce à quoi s’emploie depuis lundi soir devant le tribunal de Washington le nouveau procureur par interim de la capitale fédérale, Ed Martin, un juriste conservateur impliqué par le passé dans la
défense d’accusés de l’assaut du Capitole.

L’ex-présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a qualifié cette décision d’« insulte au système judiciaire américain ». « J’ai été trahi par mon pays et par ceux qui ont soutenu Donald Trump », a réagi sur CNN Michael Fanone, ancien membre de la police municipale de Washington, victime d’un arrêt cardiaque et d’un traumatisme crânien lors de l’assaut du Capitole.

…Tout comme Ross Ulbricht, trafiquant sur le Darkweb

Donald Trump a également indiqué, mardi 21 janvier, avoir gracié le créateur du site illégal « Silk Road », qui a servi de plateforme en ligne pour la vente de millions de dollars de drogues à travers le monde. Ross Ulbricht avait été condamné en 2015 à la prison à vie pour trafic de stupéfiants et opérations commerciales illégales.

Son site, créé en janvier 2011, a servi à vendre de nombreux biens illégaux sur le « darkweb », dont 200 millions de dollars de drogues, avant d’être fermé par la police fédérale américaine (FBI) en octobre 2013. L’homme de 40 ans était aussi accusé d’avoir commandité cinq meurtres.

« Je viens d’appeler la mère de Ross William Ulbricht pour lui faire savoir qu’en son honneur et celui du mouvement libertarien, qui m’a soutenu si ardemment, j’ai le plaisir de signer une grâce totale et inconditionnelle pour son fils », a déclaré le nouveau président américain sur Truth Social.

Les sanctions contre des colons israéliens levées

En outre, parmi les nombreux décrets signés, figure aussi la fin des sanctions prises par son prédécesseur contre des colons coupables de violences. Ainsi, Donald Trump a annulé le décret pris par Joe Biden en février 2024, préalable à des sanctions financières visant plusieurs colons. Était notamment visé un individu accusé d’avoir fomenté une émeute à Huwara, au sud de Naplouse, au cours de laquelle un Palestinien avait été tué.

L’extrême droite israélienne s’est réjouie du décret de Donald Trump. « Votre soutien inébranlable et sans compromission (…) est un témoignage de votre intense relation avec le peuple juif et notre droit historique sur notre terre », a écrit sur le réseau social X le ministre des Finances Bezalel Smotrich, une figure de l’extrême droite, ainsi qu’un colon. « Ces sanctions constituaient une intervention grave et flagrante dans les affaires intérieures d’Israël » a-t-il déclaré.

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Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite israélienne, qui a démissionné dimanche de son poste de ministre de la Sécurité nationale pour protester contre l’accord de cessez-le-feu avec le Hamas, a lui aussi salué la décision de Donald Trump. « C’est la correction d’une injustice de longue date », s’est-il réjoui, dénonçant ceux qui avaient « confondu les amis et les ennemis » d’Israël.

Le ministère des Affaires étrangères palestinien a indiqué que ce décret encourageait les colons « à commettre davantage de crimes contre notre peuple ». Moayad Shaaban, un ministre de l’Autorité palestinienne, a de son côté dénoncé le fait que cette décision donnait « le feu vert aux colons pour commettre des crimes plus graves encore », a-t-il ajouté, redoutant un « véritable massacre dans un de nos villages ».

Le gouvernement israélien a d’ailleurs engagé dès mardi une opération d’envergure, baptisée « Mur d’acier », dans la ville et le camp de réfugiés de Jénine en Cisjordanie occupée, faisant déjà 10 morts palestiniens.


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