L’ÉMOTION DE CENSURE, par Fabien Roussel, secrétaire national du PCF + CR du conseil national PCF

En gros je résume : c’est la catastrophe imminente sans moyens de la conjurer, faut sauver les meubles face à l’inondation et les monter à l’étage supérieur au lieu de se disputer… Et pourquoi me reviennent ces insultes adressées au jeunes militants de l’UEC dans les facs, tous ceux qui aujourd’hui se sont ruées dans les allées des courtisans de tous les pouvoirs nous accusaient de ne plus être des révolutionnaires. Nous chantions « des gommes, des crayons nous sommes infatigables! » Nous défendions l’accès à l’université, au savoir des couches populaires… Pourquoi ai-je toujours en tant qu’intellectuelle individualiste, inapte à toute pratique collective, confiance en ce mode d’ancrage du PCF, à cette forme de désintéressement et à ce véritable respect de chacun ? Effectivement il y a les « mots simples » et les « doutes sérieux », la bienveillance et le choix de la vie, de soulager la peine… Maintenant cela ne saurait suffire, il faut se donner les moyens d’acquérir des « certitudes » pas contre la finance, le capitalisme, là il y a foule, de Hollande à Mélenchon, non la certitude c’est de se battre pour le socialisme à la française dans un bouleversement géopolitique comme il n’y en a pas eu depuis un siècle. Au fait le secrétaire du PCF serait-il devenu marxisto-lacanien dont l’inconscient fonctionne comme un langage de witz en witz? En passant par l’armée rouge libérant Auschwitz ?. (note de Danielle Bleitrach )

Avec des mots simples et des doutes sérieux, nos concitoyens s’inquiètent d’une énième séquence de 49.3 et de motions de censure.

L’émotion est grande. Les motions sont nombreuses. Alors que la situation de l’emploi, la grande braderie de notre tissu industriel, les questions de salaires et de pouvoir d’achat, l’avenir de nos écoles, de nos hôpitaux, de notre justice, de la culture devraient être au cœur du message politique.

Toute l’énergie des parlementaires est aspirée par la tentative de coup de force d’un gouvernement soumis aux exigences du capital et la prétendue radicalité dans les faits, impuissante d’une partie de la gauche. Stop !

Le premier responsable de cette situation est le Premier ministre qui utilise le 49.3 pour éviter un vote sur son budget. Il n’y a pas les méchants qui votent la censure et les gentils qui utilisent le 49.3. Ces deux outils – bien que constitutionnels – sont violents pour la démocratie. Ils sont la preuve d’un gouvernement brutal mais aussi de l’incapacité des groupes parlementaires à trouver des compromis.

J’avais d’ailleurs proposé, lors d’une réunion de toutes les forces politiques en présence du président de la République, une sorte de « pacte » engageant toutes les parties à ne recourir ni au 49.3 ni au vote de motions de censure, pour forcer les uns et les autres à trouver les voies du compromis et des majorités.

Las, personne n’a voulu s’engager.

Comment s’opposer à ces budgets iniques présentés par François Bayrou ? Comment les amender, les transformer quand le Gouvernement empêche les parlementaires de voter en déclenchant le 49.3 ?

La motion de censure devient automatiquement le seul moyen pour les rejeter.

Mais voter une motion de censure sans majorité alternative, c’est faire tomber le gouvernement sans rien régler des problèmes de nos concitoyens et concitoyennes.

Pour la vie quotidienne de nos concitoyens, leur pouvoir d’achat, leur emploi, pour nos communes, nos entreprises, nos associations, nos hôpitaux, nos écoles… ces motions de censure ne résolvent rien.

J’appelle les responsables de gauche et toutes les forces sociales, le monde du travail, les forces associatives et citoyennes à dépasser le débat sur la censure pour agir ensemble.

C’est pourquoi, après ce nouveau 49.3, je peux comprendre autant ceux qui votent la censure que ceux qui ne la votent pas.

Je comprends autant celles et ceux qui veulent tout faire pour empêcher l’adoption d’un budget extrêmement dur et dangereux pour la France et je comprends aussi ceux qui ne veulent pas d’un saut dans le vide, de l’inconnu politique, d’un pays sans budget où l’extrême droite est en embuscade.

Surtout, j’appelle les responsables de gauche et toutes les forces sociales, le monde du travail, les forces associatives et citoyennes à dépasser le débat sur la censure pour agir ensemble.

Ripostons à l’offensive capitaliste des grands groupes qui détruisent notre industrie, aux néolibéraux qui cassent nos services publics et aux forces d’extrême droite qui nous divisent.

Et mobilisons-nous pour faire progresser un projet rassembleur pour le travail, pour des salaires et des pensions dignes et une appropriation sociale de la production, un projet pour la paix et la coopération, pour la République sociale, laïque et démocratique.

Je me suis engagé en politique pour améliorer la vie des gens. Pas pour jouer aux dés avec leur avenir et celui de mon pays.

Notre industrie comme nos services publics, sont gravement menacés.

Partout, des salariés, des agents publics des usagers luttent. Mais les espoirs de victoire apparaissent souvent bien minces.

Ces femmes et ces hommes ont besoin de nous. Ils ont besoin de la gauche. D’une gauche qui les soutienne, qui donne à leurs voix l’écho dont elles ont besoin pour être entendues ; d’une gauche prête à gouverner avec un programme de rupture avec le système économique, une gauche qui choisira de défendre l’être humain et la planète plutôt que les rentes du capital.

En psychanalyse nous dit le dictionnaire de l’Académie française, la censure constitue l’« action défensive du moi qui empêche le retour à la conscience de représentations inacceptables, refoulées ».

Le refoulé de la gauche, les catégories populaires dans leur diversité, ne peuvent plus être la victime de l’action défensive du moi qui ces dernières semaines a utilement pris les habits de la motion de censure.

Allons plus loin, sortons de l’émotion de censure. Travaillons à éveiller les consciences, à nourrir les luttes, à ouvrir un chemin d’espoir pour révolutionner la France.


Rapports et discussions au Conseil National du PCF (1er février 2025)

Rapport au CN (cliquez sur l’image)

Relevé des interventions (Cliquez sur l’image)

Propositions « Handicap » (Cliquez sur l’image)


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