« C’est de la santé à petit prix » : le service urgence de l’hôpital de Castelsarrasin-Moissac passe tout près d’une fermeture cet été in DDM

Les urgences de l’hôpital Castelsarrasin-Moissac font face à une pénurie de médecins urgentistes./ DDM, GSD

Alors que l’absence d’un médecin urgentiste, pour cause d’arrêt maladie, devait entraîner des complications pendant plusieurs jours du mois de juillet 2024, une solution in extremis a été trouvée pour remédier aux difficultés du service au centre hospitalier intercommunal Castelsarrasin-Moissac (Tarn-et-Garonne).

L’ouest du département du Tarn-et-Garonne allait-il être dépourvu de médecin urgentiste en cette période estivale ? Il semblerait que la réponse soit « non », après des négociations de dernière minute menée par l’Agence régionale de santé (ARS) d’Occitanie. (1)

Le centre hospitalier intercommunal de Castelsarrasin-Moissac vient d’échapper à une situation peu confortable ; celle de devoir « fermer » le service urgence. Ce qui est déjà le cas pour les horaires de nuit depuis 2021, en déportant notamment les activités vers le CHU de Montauban. Continuer la lecture de « C’est de la santé à petit prix » : le service urgence de l’hôpital de Castelsarrasin-Moissac passe tout près d’une fermeture cet été in DDM

La prise de conscience de la réalité risque d’aller vite, très vite… (Merci L. Deffontaine)

NDLR de MAC: l’ensemble des réflexions exprimées ici méritent un approfondissement et une analyse en construction. Pour le coup nous sommes loin des formes simplistes que le Capital veut nous imposer à la manière hollywoodienne avec « les gentils » vs « les méchants ». Il va falloir faire preuve de pédagogie, d’intelligence et surtout construire un large rassemblement pour aboutir à une paix des peuples et non une paix de l’argent!

Je ne sais qui a pu suivre l’émission sur la 5C politique de hier dimanche, c’était riche d’enseignements … Précisons d’abord le statut de cette émission C politique est une émission de la télévision publique française consacrée à la politique française diffusée sur la chaîne 5 publique, mais elle est Co-produite par la société privée Together Media appartenant à l’homme d’affaires Renaud Le Van Kim et détenue en partie par la holding Banijay Group du milliardaire Stéphane Courbit, l’émission est animée par Thomas Snégaroff. Paradoxalement il semble que ce statut lui permette d’échapper à la propagande pro-gouvernementale qui règne sur la quasi-totalité des médias français. L’émission revendique peut-être une sorte d’héritage au magazine de Serge Moati Riposte qui tout en militant pour les choix d’un PS mitterrandien laissait parfois filtrer un débat contradictoire, en tous les cas tenait suffisamment à son statut de journaliste du service public pour ne pas apparaitre comme une simple courroie de transmission d’un gouvernement et des intérêts privés.

L’émission de hier 3 septembre que vous pouvez écouter en replay avait un titre dénué d’ambiguïté

 

Comment arrêter Poutine ?

Ceux qui auraient pensé qu’il s’agissait d’arrêter les Etats-Unis ou l’OTAN n’avaient donc pas voix au chapitre…

le plateau comprenait :

  • Elsa Vidal correspondante à Moscou pour RFI en langue russe
  • Guillaume Ancel, es-officier de l’armée française
  • Isabelle Lassere, journaliste au Figaro
  • Léon Deffontaines, porte parole du PCF et tête de liste du PCF pour les Européennes
  • Jean de Glianasty, ex ambassadeur de France à Moscou
  • Pierre Lellouche ex-secretaire d’Etat

Notons sans insister que ceux qui pensent que toutes les femmes sont des anges de paix, ont reçu un démenti en la personne d’une très envahissante Isabelle lasserre et d’une tout aussi jusqu’au boutiste Elsa Vidal qui avaient toute deux un côté Thatcherien tranchant sur le débat passionné mais argumenté du plateau. Dommage…

En fait, au bout de quelques minutes il y a eu un accord – en dehors de ces deux charmantes dames – sur le fait que la déclaration de Macron était pour le moins mal venue puisqu’elle avait immédiatement provoqué un refus général des partenaires européens et même masqué les résultats d’un sommet qui était conçu pour marquer l’unité de l’UE et de l’OTAN en soutien de l’Ukraine.

Le paradoxe du débat a été que celui qui était le plus chaud partisan de fait de la position de Macron, Guillaume Ancel était aussi celui qui en dévoilait le plus l’enjeu réel : il disait deux choses, d’abord ne nous racontons pas d’histoire, nous sommes déjà en Ukraine quasiment en guerre contre l’expansionnisme de Poutine. Les Etats-Unis ne veulent pas continuer à assumer notre défense, celle-ci ne peut exister qu’à l’échelle européenne et il faut en finir avec l’idée d’une défense nationale, c’est la proposition de Macron en finir avec la souveraineté nationale tabler sur l’intégration dans l’UE. Confronté par Pierre Lellouch, à l’état réel de cette “défense” en particulier la désunion du couple franco-allemand et les nombreux états européens eux mêmes divisés, l’ex-militaire a bien voulu reconnaitre que faire la guerre à la Russie serait pure folie. Bref que la déclaration de Macron d’envoi de troupes au sol non seulement n’apportait rien de plus que ce que pratiquaient déjà les membres de l’UE mais qu’il s’agissait enfin de renoncer totalement à une défense nationale qui n’avait plus de sens depuis le passage de la France à une armée de métier.

C’est alors qu’on a assisté sous l’influence de deux intervenants courageux et réalistes qu’étaient Léon Deffontaines et Pierre Lellouch à une évolution de la nature même du débat et une esquisse de mise en cause des responsables réels de la situation.

Pas question au départ, ni pour les uns, ni pour les autres de remettre en cause la volonté belliciste de Poutine, le thème du débat n’était pas contesté mais peu à peu le couvercle du consensus a sauté, l’ex-ambassadeur a balbutié sur le caractère quasi-identique des peuples russes et ukrainiens. Pierre Lellouch s’est contenté de dénoncer l’utopie d’une “défense” européenne confondue avec l’UE et a dénoncé le caractère “irréaliste” de ce péril “imaginé : Si Macron est réellement convaincu de l’imminence du péril et du fait que la Russie dont on dit qu’elle s’épuise face à l’Ukraine veut prendre Paris, très bien alors décrétons la patrie en danger et rassemblons la nation sur cet unique sujet qui passe par une économie de guerre, la reconstruction d’une industrie, d’une armée capable de faire face à l’agression supposée de Poutine, mettons tous nos moyens pour construire une industrie de l’armement… ne passons pas au gré des jours de la patrie en danger, à l’inscription de l’avortement dans le constitution, à l’agriculture cause nationale… La patrie est en danger soit : on agit… Ou alors la provocation qui divise les “alliés” sans prendre les mesures d’une économie de guerre est une stupidité, un leurre.

Là dessus, Léon Deffontaines, au nom de la jeunesse qui devra faire la guerre, prend la position de Jaurès et s’y montre inexpugnable. C’est d’une grande habileté parce que l’image de l’ennemi supposé, tout ce que le PCF a laissé s’installer depuis trente ans n’est pas prise de front mais s’estompe devant ce qu’éprouvent les Français à savoir le refus de la guerre à près de 80%. Mieux la sortie de Macron qui devait isoler l’adversaire favorite du rassemblement national limiter son audience tout en nous conduisant de plus en plus vers une intégration européenne vassalisée aux Etats-Unis, réveillait une population française bercée d’illusoires victoires de notre champion ukrainien.

Léon Deffontaines parlait au nom de ce réveil et du refus de la guerre comme un communiste sans la moindre complaisance à l’extrême-droite.

Et c’est là que peu à peu, malgré la colère de la journaliste du Figaro (le marchand d’armes) et d’Elsa Vidal représentant sans doute la collaboration pro-occidentale totalement minoritaire en Russie, celle d’un Kamenka dans le journal l’Humanité, celle de LCI … a commencé à se dévoiler un historique réel du refus de négocier malgré la bonne volonté de Poutine… L’ancien ambassadeur de France s’est enhardi, encore un débat de ce type et on finira par se demander comment arrêter non seulement l’OTAN, mais les bellicistes qui ont forcé Zelensky à ne pas négocier… à même dénoncer les traités signés…

Mais là où Leon Deffontaines a été très fort c’est qu’il a ouvert une perspective politique qui correspond à celle que nous défendons ici : à savoir que cette guerre “européenne” inquiète la majeure partie de l’humanité, un monde émergent comme le Brésil mais aussi la Chine. Il faut s’appuyer sur cette volonté de paix. Il ne s’agissait plus de savoir si nous étions en 1918 ou aux accords de Munich, ce jeune homme refusait la guerre au nom de la réalité de 2024.

Jusqu’ici personnellement j’avais fait un choix résigné de voter pour la liste dirigée par le PCF et ce jeune homme que je ne connaissais pas, sans enthousiasme mais parce que c’était la seule qui offrait une perspective non seulement pour les communistes, pour la gauche, mais pour mon pays, avec cette perspective les raison de voter devenaient plus offensives et l’adhésion dépassait peut-être la résignation.

Ce que l’on peut en tirer de leçon c’est que ce choix communiste de la paix devrait s’ancrer sur quelques fondamentaux qui relèvent à la fois de la tradition communiste mais aussi de la conscience de la nouveauté de la situation en 2024. Ce qui dépasse l’analyse de qui ou n’est pas Poutine, même si aboutir à une démystification de la propagande atlantiste et USA n’est pas sans importance.

la première nécessité c’est celle qu’a réussi à me faire partager Marianne, c’est de redonner sens à l’idée de sécurité. D’abord bien sûr en défendant les multiples formes de sécurité dont les individus et en particulier les couches populaires ont besoin, mais aussi la sécurité en matière de défense. La sécurité de chaque nation est lié à la sécurité de son voisin, cela passe par la diplomatie et pas par les jeux de la CIA, les coups fourrés, la déstabilisation permanente et les coalitions. Les communistes ont toujours porté cette conception du droit international et elle était présente dans les affirmations de Léon Deffontaines. Il faut pousser en ce sens là.

La seconde nécessité est de bien mesurer la réalité du monde de 2024.

Paradoxalement, ce sont souvent certains trotskistes comme WSWS qui sont les plus clairs là-dessus, ceux qui tout en n’ayant aucune complaisance pour le bellicisme impérialiste en appellent à l’union des peuples en train de se libérer dans le sud avec les combats de la classe ouvrière dans le nord. Il n’acceptent pas et c’est tout à leur honneur la thèse des deux impérialismes renvoyant dos à dos agresseur et agressés. Ils ne cèdent ni aux sirènes d’autres trotskistes ou groupes orphelins historiques à la recherche du sauveur suprême: qu’il s’agisse de ceux qui ont besoin d’inventer une nouvelle URSS camp du bien contre le mal type le KKE, voire faire de l’antisémitisme de fait leur anti-impérialisme des imbéciles ou – le cas existe ceux qui cherchent dans le Hamas, le nouveau messie qui grâce à l’antique propriété palestinienne va incarner Marx- alors qu’il faut battre Netanyahou impérativement sans pour autant ne pas mesurer l’état réel de toutes les forces en présence… toutes ces catégories existent y compris les utopies localistes… chacune avec ses errances et son apport…

Ce dont il faut avoir conscience c’est que nous en sommes en 2024, dans une histoire en train de se faire

Le passé, ses leçons nous sont indispensables mais l’essentiel nous est largement inconnu, la capacité de Marx, mais aussi de Lénine et tous les révolutionnaires s’inspirant du marxisme à voir surgir l’inconnu. On peut imaginer ce qu’un Fidel Castro, lui qui entendait pousser l’herbe et savait immédiatement le levier et le point d’appui à partir desquels agir, emporter les convictions collectives… ce qu’il verrait dans un tel contexte, encore aujourd’hui le peuple cubain au cœur de la pire des oppressions, manifeste un positionnement qui inspire les résistances, les prises de conscience… Que sommes-nous capables de percevoir pour mieux transformer? … D’où la nécessité de ne pas se tromper sur la réalité et ce qu’elle présente déjà de possibles en matière d’union entre peuples luttant contre l’impérialisme, voire leurs propres oppresseurs, et mettant en minorité ce qui a jusqu’ici imposé sa loi planétaire et la classe exploitée souvent aliénée au sein de l’impérialisme.

La confusion a toujours été la règle dans le basculement fondamental des modes de production, coexistent nécessairement des états divers de consciences, des temps entrelacés : quand on est passé de la féodalité à un embryon de capitalisme, la main mise sur les “Amériques”, certains ne voyaient avec la chute de Constantinople que la fin de l’empire romain, les grandes découvertes scientifiques coïncidaient avec les buchers des sorcières, c’est pourquoi l’essentiel aujourd’hui est de bien faire percevoir ce qui est déjà là et qui transforme la nature de nos combats. C’est sur ce plan que la prise de conscience de nos amis de WSWS est encore en retrait.

Oserai-je dire que c’est aussi une question de méthode, la rationalité de l’analyse, l’observation des faits est indispensable, mais il s’agit de plus que ça, de logique dialectique, celle capable de voir l’unité des contraires, celle qui voit le mouvement, le devenir… celle qui crée l’unité entre théorie et pratique…

Cette discussion sur ce plateau de télévision reflétait à la fois les limites dans lesquelles le monde mediatico-politique français est enfermé, un consensus atlantique autour d’un déclin, un petit groupe de pays “développés, en train de perdre leur capacité d’être le principal voire le seul acteur de l’histoire et qui va jusqu’à envisager la destruction de la planète pour ne pas perdre son pouvoir de nuisance mais se dessinait aussi la vague conscience que ce monde-là va devoir compter avec ce qui est déjà là. La jeunesse doit en prendre conscience parce qu’elle va être aux premières loges de cette réalité. Léon Deffontaines a su incarner à sa manière ces temps nouveaux éclairés par l’histoire d’un parti qui a toujours privilégié une sécurité basée sur la paix et le respect de la sécurité de chacun.

Il va falloir rassembler, faire des choix à partir de réponses concrètes et aujourd’hui rien de plus concret que le fait de découvrir dans quelle impasse nous mène le pari de Macron, cette gesticulation aussi ridicule que dangereuse.

Peut-être est-ce mon optimisme indécrottable qui me fait espérer à partir de ce que j’ai entendu de ce débat, il y a lieu de “s’engager”: le fond est un peuple français qui découvre la réalité de ce qui le menace, l’irresponsabilité de ceux qui l’ont conduit là… mais à partir de là monte aussi la nécessité de très vite prendre pied sur la réalité et pas sur un narratif qui joue aux dés avec l’anéantissement.

Et là on ne peut pas faire l’économie de ce monde multi-polaire qui voit monter des aspirations mais aussi des intérêts concurrents, et qui a comme leader de fait la Chine dans son mode de transition, une modernité qui prétend économiser à la planète les voies du capitalisme à l’occidental, flanqué d’une Russie qui reste profondément marquée par la révolution bolchevique matrice de toutes les expériences… mais dirigée également par une oligarchie contrerévolutionnaire… Une situation totalement inusitée.

Danielle Bleitrach

LÉON LANDINI, RÉSISTANT COMMUNISTE, RÉPOND À MICHEL ONFRAY (ainsi qu’à Macron et Ruffin)

Léon LANDINI est né en 1926 au sein d’une famille italienne immigrée en France, fuyant la répression du fascisme. Il adhère au PCF en 1942 à l’âge de 16 ans. Il fait ensuite partie des FTP-MOI (Francs-tireurs et partisans – Main-d’œuvre immigrée) pendant l’occupation allemande.

Ces unités de la Résistance communiste sont fondées en avril 1942 pour conduire la guérilla urbaine en France contre l’occupant nazi. Léon LANDINI est Grand mutilé de guerre (suite aux tortures infligées par Klaus Barbie notamment), ancien officier FTP-MOI, officier de la Légion d’honneur, médaillé de la Résistance, décoré par l’Union soviétique pour sa participation aux combats contre le nazisme, ainsi que président de l’Amicale des Anciens FTP-MOI des Bataillons Carmagnole-Liberté.

Il est enfin président du PRCF (Pôle de Renaissance Communiste en France).

Pour commander le livre : https://editionsdelga.fr/produit/repo…

Le maire de Moissac avait refusé une salle à la Cimade : le festival Migrant’scène émigre à l’auditorium in DDM

L'affiche du film "Le chant des vivants".
L’affiche du film « Le chant des vivants ». Reproduction DDM

 

Après l’annulation de la réservation de la salle du centre culturel par le maire de Moissac Romain Lopez, suivie de non-réponses à ses courriers, la Cimade a délocalisé sa soirée Migrant’scène, qui aura lieu le 19 janvier, à l’auditorium.

La Cimade* tiendra finalement sa soirée Migrant’scène avec la projection du film « Le Chant des vivants », le vendredi 19 janvier à 20 heures à Moissac.
Cette soirée n’aura pas lieu dans des locaux municipaux, mais à l’auditorium, au 20, rue du Pont.

Sans réponse du maire

La Cimade avait, en effet, été contrainte d’annuler cette soirée initialement programmée le vendredi 8 décembre à 20 h 30, au centre culturel de Moissac (salle n. 2). Alors que la municipalité de Moissac avait donné son accord (par lettre du 19 octobre 2023) pour l’utilisation de cette salle et son programme, la Cimade avait reçu, le 28 novembre 2023, un courrier du maire de Moissac, Romain Lopez, pour l’informer que le centre culturel ne pouvait être utilisé pour cause de travaux, ce jour-là ! Continuer la lecture de Le maire de Moissac avait refusé une salle à la Cimade : le festival Migrant’scène émigre à l’auditorium in DDM

AVONS-NOUS PEUR DE PENSER ?

Russel nous met en garde, mais il demeure une référence au sujet pensant, au rationalisme des Lumières, ce qui est déjà important. Les intellectuels allemands à maintes reprises historiquement ont fait l’expérience de la manière dont la bourgeoisie alliée à l’aristocratie conservatrice trahissait la réalisation politique des Lumières par la Révolution française et comment cela débouchait sur des guerres impérialistes avec le paroxysme du nazisme.

Cet échec des intellectuels allemands est au centre de la tragique réalité du nazisme, de l’esthétique de la guerre chez un Jünger, de la fascination pour la force et la puissance du nihilisme dans l’individualisme comme aujourd’hui. Donc je voudrais à ce texte de Russel joindre ce constat d’intellectuels allemands : Pratiquement oui, on peut penser. Mais et s’il y a des forces dans la société qui ont le pouvoir absolu du discours, et qui savent exactement comment empêcher les discussions larges de s’intensifier, non seulement sur le climat, mais sur tous les sujets sensibles. Il fallait que ces contenus soient ignorés au point de ne pas avoir besoin d’être interdits, le changement de société en ‘démocratie’ au cours des 50 dernières années, c’est-à-dire l’évolution d’une société libre à une dictature de la classe dirigeante ainsi que leurs instruments sociaux-politiques : groupes de pression, fondations, populistes, “organisations non gouvernementales”, influenceurs, médias (“journalistes”), est une véritable machine à ignorance… Continuer la lecture de AVONS-NOUS PEUR DE PENSER ?

Un président ne devrait pas se satisfaire de ça

S’adressant aux Français dans l’espoir de solder la « séquence » de la réforme, Emmanuel Macron s’est montré une énième fois totalement déconnecté du violent rejet qu’il inspire désormais au pays.

Emmanuel Macron lors de son allocution télévisée © Ludovic Marin/AFP

Emmanuel Macron lors de son allocution télévisée © Ludovic Marin/AFP

Oyez, oyez, braves gens ! Le roi a parlé. Emmanuel Macron s’est adressé aux Français, ce lundi 17 avril, à 20 heures, le temps d’une allocution qui voudrait solder les comptes d’une crise puissante qui secoue le quinquennat et, par-delà, le régime même de la Ve République. Le président devait, selon le jargon creux habituel des communicants de l’Élysée, y « réaffirmer le cap qui est le sien » et « tracer des perspectives pour les semaines à venir ». En d’autres termes : on oublie tout, et on recommence.

« Les gens le détestent »

Opération séduction délicate, boudée par les Français avant même d’avoir commencé : 90 % d’entre eux déclaraient, avant sa prise de parole, ne pas croire que celle-ci allait apaiser quoi que ce soit. Une pétition citoyenne, notamment relayée par le PCF, pour boycotter l’allocution a circulé en ligne, sur le thème « Macron ne nous écoute pas, ne l’écoutons pas », alors que l’association Attac a appelé, quant à elle, à un « concert de casseroles » à 20 heures sur le parvis des mairies, au moment où le président prenait la parole.

vidéo du rassemblement à Castelsarrasin MVI_2289 Continuer la lecture de Un président ne devrait pas se satisfaire de ça

Laurent Brun : le gouvernement mise sur la peur et le fatalisme

Le Gouvernement mise clairement sur la peur et le fatalisme pour pouvoir passer à autre chose et définitivement acter sa réforme des retraites. Et il cherche à faire diversion pour pouvoir passer à autre chose mais l’essentiel est que le mouvement est proche de gagner et qu’il doit maintenir la pression sur le refus du projet des retraites. “Si nous maintenons la pression, ce gouvernement n’aura plus d’autre choix que de reculer ! Mobilisons nous massivement mardi 28 mars pour montrer qu’il n’y a ni peur ni fatalisme chez nous !Tou.tes en grève et en manifestation !” (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Pour la peur, il a clairement ordonné aux forces de police de franchir un cap. Un cheminot éborgné, un camarade qui a perdu un doigt, des charges à répétitions, un déluge de gaz, des arrestations préventives et mise en garde à vue pour des motifs futiles… tout cela vise à impressionner, à faire peur, à dissuader de continuer à manifester. Les dérives de la BRAV ne sont qu’une interprétation de cette directive, qui conduit certains policiers à penser qu’ils peuvent se défouler sans crainte de sanction, puisque cela va dans le sens de ce que le Gouvernement veut… il ne s’agit pas de dérive individuelle, mais de dérive du pouvoir d’Etat. Continuer la lecture de Laurent Brun : le gouvernement mise sur la peur et le fatalisme

Macron veut des jeunes au garde-à-vous

Gadget aux airs militaristes du président de la République, l’extension à tous les lycéens du service national universel pourrait coûter 2 milliards d’euros par an. Un chiffre considérable par rapport aux sacrifices exigés sur les retraites.

Les hypothèses sont calées. Une préférence est même donnée. Tout est prêt à l’évidence, mais ce n’est vraiment pas le moment de l’officialiser… Il y a un lien qu’Emmanuel Macron et le gouvernement d’Élisabeth Borne redoutent manifestement comme la peste : la jonction pourrait survenir à tout moment entre la contre-réforme des retraites, combattue par le mouvement syndical, mais aussi rejetée par une écrasante majorité de la population, et la possible généralisation du service national universel (SNU), un dispositif qui, basé jusqu’ici sur le volontariat, risque d’être étendu jusqu’à devenir obligatoire, chaque année, pour les lycéens de seconde dans tout le pays.

C’est l’histoire d’une lubie transformée en serpent de mer. Et, aujourd’hui, en bombe menaçant d’exploser dans les mains de son concepteur. En mars 2017, avant sa première victoire à l’élection présidentielle, Emmanuel Macron promet d’instaurer un « service national obligatoire et universel » permettant que « chaque jeune Français ait l’occasion d’une expérience, même brève, de la vie militaire ».

Le dispositif ne soulève pas un enthousiasme débordant : l’année dernière, 32 000 jeunes ont participé à l’initiative, loin de l’objectif budgétisé de 50 000.

Le SNU a été créé en 2019, sous la forme d’un « stage de cohésion » de deux semaines pour les jeunes volontaires entre 15 et 17 ans, avec la possibilité d’exécuter, en plus, une mission d’intérêt général. Mais depuis sa mise en place, le dispositif ne soulève pas un enthousiasme débordant : l’année dernière, 32 000 jeunes ont participé à l’initiative, loin de l’objectif budgétisé de 50 000 participants.

Les grands mots du gouvernement, « cohésion nationale », « mixité sociale »

Difficile de démêler derrière les grands mots – « cohésion nationale », « mixité sociale » et « engagement » – la portée et l’utilité réelle d’un tel dispositif pour la jeunesse ou, d’ailleurs, pour la nation. Diffusées lors des déplacements de Sarah El Haïry, la secrétaire d’État (Modem) à la Jeunesse et au SNU, dans les centres d’accueil, toutes les images renvoient à une forme de pantomime militaire.

Icon QuoteÀ chaque fois, ce qu’on nous met sous les yeux, ce sont des lycéens en rangs serrés et en silence, une jeunesse mise au pas, avec ses casquettes bien droites et ses uniformes». William Petipas,coanimateur du Forum français de la jeunesse

« À chaque fois, ce qu’on nous met sous les yeux, ce sont des lycéens en rangs serrés et en silence, une jeunesse mise au pas, avec ses casquettes bien droites et ses uniformes, souligne William Petipas, coanimateur du Forum français de la jeunesse et secrétaire national du Mouvement rural de jeunesse chrétienne. Je ne vois pas du tout comment ça pourrait être la meilleure manière d’inculquer des valeurs à qui que ce soit. »

Volontairement ou non, en matière de SNU, de sa gestation à son expérimentation et avant sa généralisation, tous les signaux renvoient au même imaginaire. Le 20 février dernier, à Paris, la ministre a visité des jeunes volontaires enrôlés dans la « cohorte André-Maginot », en mémoire de l’inventeur de la fameuse ligne de défense après la Première Guerre mondiale.

De quoi provoquer des railleries sur les réseaux sociaux ces derniers jours, mais d’après le secrétariat d’État interrogé par l’Humanité, « le gouvernement n’y est pour rien, cela renvoie simplement à une fédération d’anciens combattants qui porte ce nom-là »

Selon le secrétariat d’Etat à la jeunesse, « l’uniforme, au fond, c’est comme dans un club sportif »

Plus symptomatique sans doute : lors d’une consultation à Matignon, à l’automne 2022, un conseiller a, d’après un participant à la réunion, fait référence au « climat actuel de mobilisation et de défense du fait de la guerre en Ukraine » pour justifier l’obligation pour les lycéens d’en passer toutes et tous par le SNU.

Même dans ses dernières interventions sur le sujet, Emmanuel Macron ne lésine ni sur les symboles martiaux, ni sur les envolées lyriques. « Je sais pouvoir compter sur les militaires et sur les anciens militaires pour faire face aux défis de renforcer les forces morales de la nation, en particulier de la jeunesse », avait lancé début novembre le président de la République en annonçant un grand discours imminent, puis repoussé une fois de plus, sur le SNU.

Face aux réticences d’une jeunesse qui, sur des terrains accusateurs pour le pouvoir, comme la lutte contre le réchauffement climatique ou l’égalité entre les femmes et les hommes, n’a peut-être jamais été aussi engagée qu’aujourd’hui, mais aussi face à l’inquiétude, voire à l’opposition catégorique, chez les enseignants, dans le secteur de l’éducation populaire et même dans l’armée, Emmanuel Macron et son gouvernement s’enferrent.

 

À ce stade, selon le secrétariat d’État à la Jeunesse et au SNU, « rien n’est arbitré et c’est le président de la République qui tranchera » dans un créneau désormais large, entre fin mars et juin. Et d’ajouter : « Son nom peut induire en erreur, mais le SNU n’a rien à voir avec le service militaire. L’uniforme, au fond, c’est comme dans un club sportif. »

Le SNU devrait être rendu obligatoire pour tous les lycéens sur deux semaines confisquées au temps scolaire

Mais selon plusieurs représentants d’organisations qui, reçus ces dernières semaines par Sarah El Haïry, se sont confiés à l’Humanité, l’essentiel est ficelé. Révélé lundi par Politis, un document officiel, dont nous disposons également, incite à penser que le SNU devrait être rendu obligatoire pour tous les lycéens sur deux semaines confisquées au temps scolaire.

Dans cette foire aux questions, mise en ligne momentanément début décembre sur l’un des sites Web du ministère de l’Éducation nationale, le gouvernement décrit un processus conduisant à une « généralisation totale » du dispositif.

Dans ce scénario, il est envisagé de lancer « l’expérimentation de l’obligation à la rentrée scolaire 2023-2024 dans six départements qui seront déterminés par décret », avant un « élargissement » ultérieur les années suivantes. Selon les recoupements effectués par le Snes-FSU et rendus publics le week-end dernier, les départements envisagés seraient les Hautes-Alpes, le Cher, la Dordogne, le Finistère, le Var et les Vosges.

Le cabinet de Sarah El Haïry botte en touche. « Pour nous, il n’y a rien de nouveau, explique-t-on à l’Humanité. C’est un document de travail qui n’est pas resté en ligne plus de dix minutes. Nous travaillons à des hypothèses, et la généralisation en fait partie, c’est notre job d’être prêts lorsque le président de la République tranchera. »

Pour Claire Guéville, secrétaire nationale du Snes-FSU, le gouvernement cherche une « fenêtre de tir » afin de faire ses annonces sur le SNU, mais désormais, l’obligation pour tous les lycéens sur le temps scolaire « tient la corde », en lieu et place de la simple incitation sur la base du volontariat.

« On n’a pas voulu prendre en compte des propositions alternatives comme le statut du lycéen engagé »

«  Nous sommes face à un double discours et tout est très mal ficelé, dénonce la dirigeante syndicale. Le SNU multiplie les symboles de soumission à l’ordre établi pour la jeunesse. À nos yeux, c’est très éloigné des valeurs de la République ; le libre arbitre est très important ! Le gouvernement planche sur un scénario de généralisation et d’obligation qui a pour corollaire la coercition. Il serait ainsi obligatoire d’avoir fait le SNU pour s’inscrire aux examens et cela pourrait apporter des bonifications dans Parcoursup. C’est catastrophique en termes de conception de l’enseignement, nous sommes catégoriquement opposés à ce type d’incitation comme à toute forme d’absorption de l’enseignement moral et civique dans le SNU. C’est un casus belli pour nous ! »

Icon Quote Il serait ainsi obligatoire d’avoir fait le SNU pour s’inscrire aux examens et cela pourrait apporter des bonifications dans Parcoursup. C’est catastrophique en termes de conception de l’enseignement ». Claire Guéville, secrétaire nationale du Snes-FSU

Secrétaire général de la Voix lycéenne, Ephram Strzalka-Beloeil, lui aussi reçu par le gouvernement à la mi-février, appuie dans le même sens. « On a la certitude que tout est bouclé, confie-t-il à l’Humanité. C’est trop tard pour changer quoi que ce soit, nous laisse-t-on entendre, et on n’a pas voulu prendre en compte nos propositions alternatives comme la prise en compte d’un statut du lycéen engagé, qui, lui, serait valorisé pour le bac ou dans Parcoursup. Pour nous, ce projet ne peut pas passer dans la jeunesse, et c’est pour ça que le gouvernement attend, car il sait qu’il provoquera une levée en masse. »

La gabegie d’argent public, 2 milliards d’euros par an

Pour beaucoup, néanmoins, l’étincelle dans le passage en force en gestation ne réside pas forcément dans l’obligation en tant que telle pour le SNU… mais peut-être plus encore dans la gabegie d’argent public. Le dispositif pourrait, une fois généralisé, coûter jusqu’à 2 milliards d’euros par an. Un chiffrage confirmé à l’Humanité par les services du ministère et qui est très éloigné des estimations initiales tournant autour de 1 milliard d’euros…

« La somme est considérable et elle pourrait être affectée à de vraies priorités pour la jeunesse, ajoute William Petipas. Le gouvernement dépense beaucoup pour la promotion du SNU, il pourrait orienter cet argent vers la promotion des formations pour les animateurs, qui font cruellement défaut, pour revaloriser les indemnités des jeunes en service civique, etc. Surtout, alors que la pauvreté affecte durement les jeunes, mettre enfin en place une extension de l’accès au RSA aux moins de 25 ans. Ce ne serait pas de l’assistanat, mais un véritable outil d’émancipation, ce que le SNU n’est pas du tout, en l’état. »

Retraites : les sénateurs de gauche dénoncent « l’ingérence » de Jean-Luc Mélenchon in Public Sénat

Montpellier:Jean-Luc Melenchon at the meeting against pension reform

 

A quelques jours de l’examen de la réforme des retraites à la Haute assemblée, le Conseil politique de LFI a appelé « solennellement » les « sénateurs de la Nupes » à « tout faire pour empêcher l’adoption de la retraite à 64 ans au Sénat ». Un appel perçu « comme une ingérence » de la part des sénateurs de gauche, qui ont adopté une autre stratégie pour s’opposer à la réforme.

Simon Barbarit Par Simon Barbarit

« On est très heureux que La France Insoumise s’intéresse au Sénat, une assemblée qu’elle voulait supprimer dans son programme l’Avenir en commun ». On l’aura compris, le patron des sénateurs socialiste, Patrick Kanner, ne compte pas vraiment prendre au mot le message adressé aux sénateurs de gauche par le conseil politique de la formation de Jean-Luc Mélenchon. Cette instance, censée débattre des décisions stratégiques, a appelé lundi « solennellement » les « sénateurs de la Nupes » à « tout faire pour empêcher l’adoption de la retraite à 64 ans. Continuer la lecture de Retraites : les sénateurs de gauche dénoncent « l’ingérence » de Jean-Luc Mélenchon in Public Sénat

Zones à Faibles Émissions (ZFE) : les aides sont toujours très insuffisantes ! (Com. PCF)

Il faut une aide de 10 000 euros pour l’achat de véhicules d’occasion Crit’Air 1.

Le gouvernement vient de confirmer la mise en place des Zones à Faibles Emissions, avec l’interdiction des véhicules de Crit’Air 3, 4 et 5 au 1er janvier 2025 sur le territoire de 43 métropoles.

Il est indispensable d’améliorer la qualité de l’air. C’est une urgence en matière de santé publique, alors que 40 000 décès prématurés sont constatés chaque année.

Mais la mise en œuvre de cette mesure sans mesures d’accompagnement revient à allumer une vraie bombe sociale !

14 millions de véhicules sont concernés, c’est énorme. Or, la plupart des propriétaires sont des ménages à bas revenus, qui n’ont pas les moyens de changer de voiture. Pour nombre d’entre eux qui n’ont pas d’autre choix que de prendre leur voiture pour travailler, l’instauration d’une ZFE sans un accompagnement de qualité pour changer de voiture pourrait être dramatique.

Les aides actuelles accordées par l’Etat sont très insuffisantes. La prime de 7000 euros ne concerne que l’achat de véhicules électriques neufs, qui sont encore beaucoup trop chers pour un ménage à bas revenu.

Il faut des aides ciblées pour acheter des véhicules abordables. Le PCF propose qu’une aide de 10 000 euros soit offerte comme prime à la conversion pour les propriétaires de vieux véhicules pour acheter des véhicules moins polluants, y compris des véhicules d’occasion de Crit’Air 1. Cela nécessite évidemment un budget de l’Etat pour ces aides beaucoup plus important. Mais c’est indispensable pour que les ZFE n’entraînent pas de drames humains.

Le système d’aide prévu actuellement par l’Etat est tellement insuffisant que les ZFE risquent d’être complètement inapplicables au 1er janvier 2025. Pour l’amélioration de la qualité de l’air, pour sauver des milliers de vies, il y a urgence à offrir des aides à un bon niveau, et à dégager les budgets nécessaires, d’au moins 5 milliards supplémentaires par an.

Enfin, en même temps que le gouvernement et les métropoles mettent en place des ZFE, la SNCF supprime des TER, des trains et prive nos concitoyens de transports doux, non polluants.

La mise en place des ZFE doit s’accompagner d’un vrai plan Marshall en faveur du train, du TER, des transports collectifs. C’est le sens du projet du PCF.

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, député du Nor