En s’accrochant, Adrien Quatennens s’enfonce

Après les entretiens qu’il a accordés dans la presse, le député du Nord est vivement critiqué pour sa ligne de défense dans les rangs de la Nupes et de son propre mouvement. Gérald Darmanin a annoncé un dépôt de plainte en diffamation.

Le député du Nord annonce son retour en janvier à l’Assemblée nationale. alain jocard/afp

Le député du Nord annonce son retour en janvier à l’Assemblée nationale. alain jocard/afp
AFP

Sitôt condamné pour violences conjugales à quatre mois de prison avec sursis, le député insoumis du Nord Adrien Quatennens, a accordé deux entretiens. Le premier à la Voix du Nord, publié dès le soir de sa comparution le 13 décembre, le second le lendemain à Bruce Toussaint sur BFMTV. Loin d’être close par la décision de justice, la polémique se prolonge.

En premier lieu, sur la ligne de défense qu’il a choisie. L’ex-coordinateur de la France insoumise (FI) a réfuté les comparaisons avec d’autres affaires de violences sexistes et sexuelles : « Je demande la proportion et je souhaite simplement pouvoir reprendre une activité parlementaire normale », a-t-il déclaré face à Bruce Toussaint. En outre, il n’épargne plus son ex-compagne. Depuis l’éclatement de l’affaire au mois de septembre, celle-ci aurait, selon le député, un « sentiment de pleine puissance et de plein pouvoir ». Continuer la lecture de En s’accrochant, Adrien Quatennens s’enfonce

Violences faites aux femmes. « S’il n’y a pas de sang, madame, on ne se déplace pas »

Myriam, Marine et Sarah sont membres de l’association la Collective des mères isolées de Montreuil qui dénonce les manquements à la déontologie du commissariat de leur ville, lors de dépôts de plaintes pour violences conjugales. Teresa Suarez

À Montreuil, six femmes victimes de violences conjugales ont décidé de dénoncer l’accueil déficient du commissariat de leur ville lors des dépôts de plainte. IGPN et Défenseur des droits sont saisis.

« Maman, il est là. » Lorsqu’elle l’alerte une première fois, en janvier 2021, Katia se dit que sa fille se fait des films. Mais le lendemain, l’adolescente la rappelle en lui expliquant que son père la filme sur le chemin du conservatoire et qu’il lui a crié : « Vous allez me le payer. » Katia rejoint alors sa fille et fonce au commissariat de Montreuil (Seine-Saint-Denis) pour porter plainte. « Les agents ont d’abord refusé, en disant que c’était son père – alors qu’il est déchu de ses droits parentaux – et que filmer sur la voie publique était un droit. Mais je ne suis plus celle que j’étais en 2013 : j’ai hurlé jusqu’à ce qu’ils acceptent de prendre ma plainte. » Août 2013 : c’est le mois où Katia, après six ans de violences conjugales, finit par appeler la police. Continuer la lecture de Violences faites aux femmes. « S’il n’y a pas de sang, madame, on ne se déplace pas »

Essai. « Nous sommes en guerre », une mise à nu de la militarisation de la police

Après « l’Arme à l’œil », paru en 2016, Pierre Douillard-Lefèvre dresse, dans son nouvel ouvrage, un réquisitoire contre un État qui, depuis plusieurs décennies, se laisse gagner par une hégémonie sécuritaire. Mais l’auteur ne s’en tient pas là et interroge nos capacités de résistance.

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Nous sommes en guerre
Pierre Douillard-Lefèvre
Grevis, 250 pages, 12 euros

À 16 ans, Pierre Douillard-Lefèvre est grièvement blessé à l’œil par un tir de lanceur de balles de défense (LBD) lors d’une manifestation lycéenne en 2007. Membre fondateur de l’Assemblée des blessés, le militant est aujourd’hui devenu chercheur en sociologie urbaine. Mais ce n’est ni le témoignage d’une victime, ni une historiographie universitaire que nous livre l’auteur dans son dernier ouvrage.

« Nous sommes en guerre » est un essai politique, la démonstration chapitre après chapitre du « processus de militarisation de la police » qui se mettrait « au service d’une terreur d’État », le tout dans une langue précise et incisive. Continuer la lecture de Essai. « Nous sommes en guerre », une mise à nu de la militarisation de la police

Harcèlement scolaire. « Les solutions ne peuvent être que collectives »

Mulhouse (Haut-Rhin), le 24 octobre. Marche blanche en mémoire de Dinah. Victime de harcèlement, cette adolescente de 14 ans s’est donné la mort le 5 octobre. © Frédéric Florin/AFP

Pour Éric Debarbieux, pédagogue spécialiste de la violence à l’école, la lutte contre le harcèlement nécessite une prise en charge globale de l’acceptation de l’autre qui dépasse le milieu scolaire.

Plus de 1 400 personnes ont défilé, dimanche 24 octobre, à Mulhouse (Haut-Rhin) pour rendre hommage à Dinah, l’adolescente de 14 ans qui s’est suicidée le 5 octobre. Depuis deux ans, elle était victime de harcèlement en raison de son origine ethnique et de son orientation sexuelle. Éric Debarbieux, philosophe et professeur en sciences de l’éducation, réagit.

Comment de tels drames peuvent-ils encore avoir lieu ?

Éric Debarbieux Philosophe et professeur en sciences de l’éducation

Éric Debarbieux On aurait certainement pu faire autrement. Les cellules d’écoute ne sont pas suffisantes. La prise en compte collective dans les établissements scolaires, la formation ne sont pas à la hauteur, même si les choses ont progressé. Mais on le sait : dans la plupart des cas les plus sévères, aucun programme magique de peut résoudre le problème.

Les programmes nationaux de lutte contre le harcèlement ne seraient donc pas efficaces ? Continuer la lecture de Harcèlement scolaire. « Les solutions ne peuvent être que collectives »

Il y a urgence à combattre le racisme sous toutes ses formes ! (PCF)

April Benayoum, Miss Provence élue première dauphine de Miss France, vient de subir, ce week-end, de violentes attaques antisémites après avoir déclaré que son père était d’origine israélienne.

L’an dernier, la Guadeloupéenne Clémence Bottino, à peine élue Miss France, avait elle aussi subi des attaques racistes sur les réseaux sociaux et avait été comparée à un singe.

Dans le même temps, des tags haineux étaient découverts sur la mosquée de Beaucaire. Et la parole raciste pouvait s’exprimer sans filtre sur les radios, avec des propos abjects tenus contre la chroniqueuse Rokaya Diallo mettant en cause ses origines africaines.

Sud Radio vient d’ailleurs de présenter ses excuses à cette dernière. Il n’en demeure pas moins que la libération de la parole raciste est intolérable et qu’elle est insuffisamment combattue sur les réseaux sociaux.

Face à ces agressions, le PCF assure April Benayoum, Rokaya Diallo et toutes les victimes de racisme, d’antisémitisme et d’autres propos haineux, notamment sur les réseaux sociaux de son soutien.

Il demande que les auteurs d’actes et de paroles racistes et antisémites soient sans délai recherchés, poursuivis et condamnés comme le prévoit déjà la Loi Gayssot.

Il appelle le Conseil supérieur de l’audiovisuel à intervenir auprès des chaînes de radio et télévision afin que ne soient plus tolérés des débordements qui deviennent de plus en plus fréquents.