En meeting, Fabien Roussel a surtout évoqué le monde du travail, « les femmes et les hommes qui créent la vraie valeur ». Pour le candidat communiste, « voter utile, c’est voter pour (ses) convictions ».
Toulouse (Haute-Garonne), envoyé spécial.C’est d’abord aux Toulousains et aux habitants de la région que Fabien Roussel, en meeting hier dans la Ville rose, s’est adressé : « Vous les infirmières des hôpitaux de Rangueil et Purpan, vous les cheminots de Matabiau, défenseurs du rail, vous les métallos de la SAM qui luttez pour vos emplois et pour l’industrie… vous êtes le meilleur de la France ! » Parmi ces professions citées par le candidat communiste, figurent en bonne place « les aides à domicile, les auxiliaires de vie, métiers généralement exercés par des femmes et qui subissent horaires décalés et salaires de misère ». Fabien Roussel rappelle son engagement : « Ce n’est que justice de garantir l’égalité des salaires entre hommes et femmes. »
« Le meilleur de la France », c’est aussi les industries de pointe, l’aéronautique, le spatial, les laboratoires de recherche… autant de secteurs très implantés à Toulouse. Et Fabien Roussel égratigne au passage son concurrent Yannick Jadot, sans le nommer : « Nous aimons la science et le progrès. »
La Halle aux grains de Toulouse était, hier après-midi, une enceinte joyeuse et enfiévrée. Des cars venus des départements voisins ont convergé vers la capitale régionale. Dans les travées, Gérard, 73 ans, qui fut chef de magasin pour une célèbre enseigne de bricolage, n’a pas attendu le début du meeting pour décider de son vote du 10 avril : « Rien ne peut me faire changer. Pour une fois qu’on a un candidat communiste… Fabien Roussel parle franchement, il met les points sur les i. »
À toutes les femmes et les hommes qui créent des richesses, le candidat à l’élection présidentielle s’est adressé : « C’est vous, la France des Jours heureux ! » À plusieurs reprises dans son discours, Fabien Roussel le répète, comme un leitmotiv : « Le temps de la dignité est venu. » La dignité, ce n’est certainement pas de travailler 15 à 20 heures par semaine pour les bénéficiaires du RSA, en percevant à peine 6 euros de l’heure. Fabien Roussel ironise : « C’est intéressant, ça veut donc dire qu’il y a du travail. » Pour lui, pas question d’accepter le « MTO » : mi-temps obligatoire.
le contrepied des politiques néolibérales
La majeure partie de l’allocution a été consacrée au monde du travail, à son refus de repousser l’âge de départ à la retraite à 65 ans, comme le veut Emmanuel Macron, « alors que l’espérance de vie en bonne santé pour un ouvrier s’établit à 59 ans ».
À ceux qui s’interrogent sur la possibilité de financer le programme des Jours heureux, Fabien Roussel donne la réponse : « Nous irons chercher l’argent là où il est. » Il évoque notamment le prélèvement à la source sur les bénéfices des multinationales et la lutte contre la fraude fiscale « qui coûte plus de 100 milliards d’euros par an ». Et c’est sans complexe qu’il prend le contrepied des politiques néolibérales : « Macron, Pécresse et l’extrême droite veulent réduire le budget de l’État, nous voulons l’augmenter. (…) La vraie valeur n’est pas créée par les actionnaires mais par le monde du travail. »
Au cours de son allocution enflammée d’une heure, Fabien Roussel n’a fait qu’une seule fois allusion à Jean-Luc Mélenchon : « Certains nous chantent le refrain du vote utile. Il y aurait donc des votes inutiles… Toutes les voix sont utiles. Votez pour vous, vos idées, vos convictions ! » Cela suffira-t-il à convaincre Laurence, venue écouter le candidat communiste mais pas encore sûre de son choix : « J’hésite entre le cœur et la raison, entre Roussel et Mélenchon. » Elle n’a pas lu le programme des Jours heureux, mais apprécie l’idée d’indexer les retraites sur l’inflation, elle qui perçoit une pension d’à peine 1 250 euros, après avoir exercé la profession de médecin généraliste.
Vers la fin de son allocution, Fabien Roussel est interrompu par le public de la Halle aux grains, qui scande « Fabien, président ! » Avec un brin de malice le candidat communiste reprend la parole, entretient le suspense, un peu mystérieux : « Je vais vous faire une confidence… Nous allons gagner. La question est de savoir quand et pour quoi faire. » En attendant, il exhorte pour la date du 10 avril à « utiliser le bulletin de vote des Jours heureux avec fierté ».
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