Un PCF toujours influent malgré les défaites électorales et une extrême droite à son plus haut historique, plus menaçante que jamais. Lors de leur université d’été, les militants cherchent un second souffle pour la rentrée.
Le PCF reste influent dans la gauche française malgré les défaites électorales. À l’occasion de son université d’été à Montpellier, militants et élus ont cherché des solutions pour la rentrée.
« Après la période qu’on vient de vivre, ça rebooste… » Avant de rentrer dans l’Aude, le secrétaire de la section de Narbonne, Patrick Castey, exprime un sentiment très partagé après l’université d’été de son parti, le PCF.
Préoccupé par la situation politique mais galvanisé par ces trois journées studieuses dans le grand auditorium du Corum de Montpellier. Un rendez-vous qui a commencé fort, vendredi en fin de journée, avec l’arrivée de Lucie Castets et de Fabien Roussel, sous les ovations des militants communistes.
Puisqu’il m’avait été interdit de présenter à l’université d’été une communication, qui aurait reflété le niveau de réflexion auquel nous avons plus ou moins abouti dans histoireetsociete, je vous avais expliqué que je privilégierai l’écoute et une sorte d’audit sur ce qui se serait dit dans ces trois jours. L’avantage de ce que je vais tenter de vous exprimer est qu’il s’agit non seulement d’un diagnostic qui me serait personnel mais de nombreux “points” que j’ai pu faire avec différents groupes, camarades venus d’horizons divers. Continuer la lecture de Voyage au coeur de l’Université d’été du PCF… (1)
Voici l’intervention de Franck lors de l’université d’été du PCF après l’étonnante prestation de Vincent Boulet le responsable du secteur international dont je vous décris par ailleurs la “méthode” d’enfumage et d’autres réflexions, impressions sur ces journées. Mais pour revenir à l’intervention de Franck Marsal, il faut voir le rôle très important qu’elle a joué et en quoi elle a fait consensus : les communistes, je ne crains pas de l’affirmer, à 80% minimum veulent que l’on respecte les positions du Congrès et ils ont eu l’impression que sur le plan de l’international en particulier ces positions n’étaient pas respectées et que cela nuisait à leur propre activité durant la campagne électorale ou plutôt les campagnes électorales depuis les européennes jusqu’à la dissolution et les législatives. D’où la force qu’avait pris ce rappel des positions internationales face à la dérive systématique de tout ce qui avait trait à ce secteur dans l’ensemble de la vie du parti. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Ce qu’ont voté les communistes à propos de la guerre en Ukraine
La guerre fait rage en Ukraine depuis 30 mois. Elle ne cesse de s’étendre, gagnant désormais le territoire russe, de s’approfondir, avec de nouvelles armes, et de s’approcher d’une guerre totale entre la Russie et l’OTAN, avec le risque d’escalade nucléaire. L’Ukraine n’est pas officiellement admise dans l’OTAN, mais les principaux pays dirigeant cette organisation ont signé avec le gouvernement de Kiev des pactes militaires bilatéraux, dont les détails ne sont d’ailleurs pas complètement connus. Des armes de l’OTAN, des financements de l’OTAN, des mercenaires et conseillers militaires de l’OTAN alimentent quotidiennement la guerre, y compris sur le territoire russe.Continuer la lecture de Franck Marsal : ce qu’ont voté les communistes à propos de la guerre en Ukraine…
En recul électoral aux législatives, le Parti communiste conserve une influence forte sur la vie politique, laquelle se trouve agitée par le refus d’Emmanuel Macron de confirmer la victoire de la gauche. C’est dans ce contexte qu’il tient son université d’été à Montpellier du 23 au 25 août.
L’université d’été du PCF s’ouvre ce vendredi, à Montpellier (Hérault), dans un contexte politique historique pour la gauche mais difficile pour les communistes. Le programme à lire ici!
Une rentrée qui n’est pas sans contradictions pour leur parti. Quatre députés communistes ont été battus lors des dernières élections législatives, dont le secrétaire national Fabien Roussel.
Ce recul électoral a également fait suite au scrutin européen du 9 juin, au cours duquel la liste conduite par Léon Deffontaines n’a pas franchi la barre des 5 %, score qui permet d’obtenir des élus à Strasbourg. Mais, dans la séquence des législatives anticipées et des suites de la victoire du Nouveau Front populaire, le PCF a joué un rôle moteur.
Alors que la gauche négocie le nom d’un (ou d’une) futur(e) premier(e) ministre, les communistes portent alors le nom d’Huguette Bello le 12 juillet, en accord avec les Écologistes et les insoumis. Le refus des socialistes ferme cette possibilité. Le 18 juillet, le président du groupe GDR, le communiste André Chassaigne, est le candidat à la présidence de l’Assemblée nationale au nom de la coalition mais échoue de peu à renverser Yaël Braun-Pivet, soutenue par les voix de la droite.
C’est la question posée aujourd’hui par Jean-Luc Picker : “L’opposition à la guerre reste bien faible dans nos pays et le camp de la paix ne parvient pas à s’organiser et à agir à une échelle visible”
Il y a bientôt deux ans et demi qu’un mouvement d’opposition à la guerre nous fait un défaut cruel. Est-ce que ce blog – qui rassemble parmi les plus lucides sur les enjeux en cours – n’a pas un rôle à jouer pour l’aider à s’organiser?
Cette question telle que je l’entends ne met pas en cause le dévouement et l’action des dirigeants et militants du mouvement de la paix qui porte ce nom mais elle se situe au niveau réel du problème de la possibilité d’un tel mouvement à une échelle de visibilité qui ne dépend pas d’une association mais qui est politique et implique une perspective de transformation sociale, l’intervention des masses conscientes… A ce titre je crois que ce blog et d’autres joue un rôle non négligeable mais qui ne saurait remplacer celui d’un parti révolutionnaire porteur d’une théorie révolutionnaire. Continuer la lecture de Y a-t-il aujourd’hui la possibilité d’un mouvement de masse en faveur de la paix en France ? par Danielle Bleitrach + Programme Université d’été du PCF
Le débat qui s’est ouvert ici pose une question d’autant plus incontournable que désormais personne ne peut l’éluder. La Théorie parait une activité intellectuelle réservée à quelques initiés, c’est tout le contraire et c’est pourquoi elle est “pratique” parce qu’elle est le sens de l’intervention populaire sans laquelle il n’y a pas d’issue et aujourd’hui le danger est celui de l’autodestruction mortifère de l’impérialisme qui confond son agonie avec celle de la planète. Comme le dit Lénine “sans théorie révolutionnaire pas de mouvement révolutionnaire. On ne saurait trop insister sur cette idée à une époque où l’engouement pour les formes les plus étroites de l’action pratique va de pair avec la propagande à la mode de l’opportunisme” (Que faire ?) et tu montres que ce régime vient de loin, il faut ajouter jusqu’au point où cet engouement pour les formes les plus étroites de l’action pratique a débouché sur l’inertie, sur l’abandon massif de toute activité spécifique du parti, des activités désordonnées, d’autres isolées qui tentent de reprendre pied sans aucune coordination… Le choix de l’opportunisme devient celui de la trahison quand il s’agit du fascisme et de la guerre. Oui il y a eu un sursaut au 38e congrès mais ce que tu décris du 39e congrès qui est bien le refus d’une théorie révolutionnaire est tout sauf une “consolidation”, c’est un désarmement programmé d’un peuple que l’on conduit à l’abattoir alors qu’il cherche en vain les chemins de la résistance, désorienté comme il l’est par l’expérience d’une gauche et d’une droite qui mènent la même politique, qui adhèrent à la même propagande, la théorie c’est ce qui permet justement de rompre avec ce bourrage de crâne autrement que dans des illusions gauchistes et pseudos radicales qui ne servent que les ambitions personnelles c’est pour cela qu’elle est “avant” le parti comme avant le mouvement révolutionnaire, sans elle tout cela est mort. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Le seul juge de la validité de la théorie, c’est l’histoire. La théorie véritablement révolutionnaire est celle qui permet de faire la révolution. La difficulté réside dans deux choses
avant qu’une théorie soit éprouvée par l’histoire, elle doit avoir créé et trouvé les conditions d’être expérimentée, parfois dans la durée, car une situation historique difficile ne se résout pas d’un seul élan, cela signifie qu’avoir une théorie, c’est en fait avoir tout un système d’analyse et de pensée, largement partagé et en interaction permanente au sein du parti, Continuer la lecture de La théorie et l’histoire du PCF… Par F. Marsal
Quel besoin avons-nous de la théorie demande un lecteur quand les faits sont aussi révoltant que le sort réservé à nos anciens à la fin de leur vie ? Est-ce que l’indignation suffit même quand elle débouche sur d’importants mouvements sociaux comme les gilets jaunes ou même les manifestations contre les retraites? Une autre intervenante souligne que la théorie doit être pratique c’est la pratique qui fonde sa validité et pour cela elle a besoin d’un parti, d’une organisation.
NDLR de MAC: ce texte est une réflexion à verser dans la construction d’un PCF de demain…. Il n’est ni l’alpha, ni l’oméga d’une pensée qui reste à structurer mais il donne matière à débat. Lecture un peu longue mais nécessaire. La candidature d’A. Chassaigne est l’illustration de l’importance d’un PCF qui existe pour l’émancipation humaine et pour la nécessaire lutte des classes. Les résultats de cette élection au « perchoir » en diront long sur le travail qui restera à accomplir.
Félicitations pour le choix d’André Chassaigne comme candidat de la NFP au “perchoir” de l’assemblée Nationale. Il est un atout pour le fonctionnement de cette assemblée dans le respect du dialogue mais aussi pour l’application du programme de la principale force issue des élections. Notons que cette propositions est une des premières décisions qui restaure la dignité du vote des Français. et pas seulement au niveau de la gauche… Mais nous vous proposons de pousser plus avant la réflexion d’une manière collective, sans censure, ni tentation de règlement de comptes…
Pour mesurer pleinement la signification d’une telle proposition et l’espoir qu’elle peut encore représenter alors que Macron poursuit son travail de sape, mais peut-il faire autre chose ? Les forces qui continuent à le porter sont-elles capables d’autre chose que d’engendrer la guerre, la misère, la destruction des hommes et de l’environnement ? A cela il faut répondre non et voir que là est la question… Et que face à cela le sursaut antifasciste entre les deux tours n’a aucune expression politique digne de ce nom si ce n’est étrangement un parti communiste en état de survie ?Continuer la lecture de Méditations sur l’unité faite autour d’André Chassaigne, par Danielle Bleitrach
A la veille des résultats de cette élection du 7 juillet, il y a eu un certain nombre de prises de position dans lesquelles je me suis reconnue. Celle de Benjamin Amar et cette proclamation ci dessous d’un certain nombre de communistes responsables, élus dirigeants. Ces déclarations, comme nous l’avons noté nous-mêmes approuvaient l’intervention de Fabien Roussel après le premier tour mais insistaient sur ce qu’il fallait que les communistes dans le PCF mais aussi au-delà apportent au réflexe antifasciste. Nous rappelons quelques données de cette proposition après les résultats du second tour et nos propres appréciations, en tenant compte de la nouveauté que représente le résultat de ce deuxième tour.
Les résultats laissent apparaître que les votes ont été favorables à l’Union de la Gauche (dénomination utilisée par le ministère) laquelle obtient 178 sièges à l’Assemblée Nationale, auxquels s’ajoutent ceux des Écologistes (1), du Parti Socialiste (2) et des Divers Gauche (12), soit un total de 193 députés.
Le parti présidentiel obtient quant à lui 150 sièges, complétés par ceux du parti Horizons (6), des Divers Centre (6) et de l’Union des Démocrates et Indépendants (3), ce qui lui offre 165 représentants.
Après avoir obtenu 37 députés au premier tour de l’élection, le Rassemblement National en ajoute 88, et reste le premier parti en nombre de suffrages exprimés ce dimanche 7 juillet avec 8 745 144 voix (32,05 %). L’Union de l’extrême droite décroche 17 sièges et l’extrême droite 1.
Les Républicains parviennent de leur côté à envoyer 39 élus au Palais Bourbon, tandis que les Divers droite obtiennent 27 parlementaires. 9 députés Régionalistes rejoignent aussi l’Hémicycle.
L’appel rédigé par des dirigeants et militants du “réseau” disait les choses suivantes et publié ce 7 juillet en anticipant le résultat des élections et ces résultats confortent la pertinence de l’analyse (1)
:
1. Des élections à haut risque, celui de voir le fascisme s’installer et durablement
Porter un signal d’avenir en direction des classes populaires et de la jeunesse !Pour ouvrir une issue à la crise, les communistes se tournent vers notre peuple pour faire reculer l’extrême-droite Ce 7 juillet les élections sont à hauts risques. Le président Macron, de sa seule initiative, sans consulter aucun groupe parlementaire, ni parti, a dissout l’assemblée nationale, créant une opportunité historique pour le courant fasciste français et une menace vitale pour l’ensemble du mouvement progressiste et humaniste. La gauche a organisé la riposte sous la forme du Nouveau Front Populaire, sur la base de la dénonciation du danger, du refus de la politique libérale et d’un projet esquissé de progrès social. Mais elle n’a pu formuler la nécessité d’une rupture franche avec le capitalisme et les institutions bourgeoises ni dénoncer les liens multiples entre la finance, le pouvoir et le courant fasciste qui se développe impunément dans notre pays depuis 40 ans. Pourtant, la classe dominante, avec l’aide des sociaux libéraux, de ses médias, de ses intellectuels, déploie depuis des décennies sa stratégie qui amène au pouvoir les fascistes.
2. Le danger de croire qu’une coalition “élargie” et sans principe pourrait faire autre chose que reporter le danger et le rendre irrésistibleet le fait que le NFP ait la majorité et soit en situation de gouverner…
La gauche a organisé la riposte sous la forme du Nouveau Front Populaire, sur la base de la dénonciation du danger, du refus de la politique libérale et d’un projet esquissé de progrès social. Mais elle n’a pu formuler la nécessité d’une rupture franche avec le capitalisme et les institutions bourgeoises ni dénoncer les liens multiples entre la finance, le pouvoir et le courant fasciste qui se développe impunément dans notre pays depuis 40 ans. Pourtant, la classe dominante, avec l’aide des sociaux libéraux, de ses médias, de ses intellectuels, déploie depuis des décennies sa stratégie qui amène au pouvoir les fascistes. Bolloré confirme que le capital n’a plus besoin de la démocratie. Le 1er tour, dans la foulée des européennes du 7 juin, a montré une immense colère, malheureusement exprimée dans le vote RN et secondement dans le vote NFP. L’extrême-droite double ses voix de 2022, en tête partout en France hors métropoles. La gauche ne mobilise qu’un inscrit sur 5. Elle en mobilisait 1 sur 4 en 2012, plus d’1 sur 3 en 1981.En rejetant dos à dos les votes RN et NFP, la bourgeoisie accentue son mépris de classe et sa domination, son hégémonie sur le monde du travail. Elle a même le culot d’appeler à un gouvernement élargi.Dans ce contexte, ni une participation, ni un soutien à un gouvernement, toujours aux mains du capital ne permettront de changer la vie des travailleurs ni de résoudre la crise profonde que traverse la France. Pire cela renforcera la colère et continuera à propulser les forces obscurantistes vers la victoire dès les prochaines élections. Le PCF doit refuser clairement de discuter d’une telle éventualité. Il doit s’engager et être 100 % disponible pour la construction d’une opposition forte et d’une voie alternative répondant réellement à la crise historique.Il nous faut aussi tirer le bilan de ces dernières années. La recherche de simples réformes et d’alliances électoralistes nuisent au Parti et ne sont pas des réponses aux attentes légitimes de celles et ceux qui produisent les richesses. C’est ce que disent ces élections ! Et quelle qu’en soient les résultats, les communistes doivent décider des choix de leur part
Le résultat du deuxième tour nous confronte avec la nouveauté de la situation qui veut que non seulement la mobilisation du peuple français ait repoussé le Rassemblement national mais ait placé le Nouveau Front populaire comme le parti qui a une majorité relative et qui peut revendiquer son droit à gouverner pour appliquer son programme, sans se livrer à aucun marchandage comme certains l’espéraient pour aboutir à une majorité absolue qui l’obligerait à gouverner avec ceux que le peuple a totalement désavoué, la macronie qui d’ailleurs a totalement éclaté et qu’il s’agisse d’Attal ou d’autres. Ils ne peuvent pas ignorer qu’un certain nombre d’entre eux ne doivent leur élection qu’au barrage contre l’extrême droite proposé et animé par le Nouveau Front populaire. Une telle coalition avec la macronie, comme l’a reconnu Olivier Faure serait brader le capital de confiance du vote, capital reconquis sur des décennies de dérive du parti socialiste et de la gauche.
Le travail de terrain et de contact a apporté une connaissance de la réalité des souffrances et des colères. Tous ceux qui ont mené ce contact et encore plus ceux qui étaient ailleurs que dans les métropoles ont vécu ce constat de Ruffin qui a fini par être réélu et ce député nouvellement réélu a d’ailleurs bientôt un ton plus grave, détonnant avec l’ambiance générale : « Maintenant, je dis attention aux illusions. En Picardie sur les 17 députés élus, 13 sont issus du Rassemblement national. Nous parlons d’un bassin minier ravagé où certes, le front de la Somme n’a pas craqué mais a perdu 8 points en deux ans. Perdre les ouvriers est très grave car quand la gauche perd les ouvriers ce n’est pas seulement ses électeurs qu’elle perd mais son âme. »
C’est un constat qui a été porté par Fabien Roussel et qu’il a réitéré, la gauche tout entière telle qu’elle a été depuis des décennies n’a pas été jugée apte à offrir une voie à la colère populaire qui s’est reportée sur le fascisme. Ce constat a-t-il vraiment été changé par le vote de ce 7 juillet, oui et non ! Les Français se sont emparés de l’outil qui leur était offert, mais ce n’est qu’un répit.
Fabien Roussel a dit beaucoup de choses justes ce soir et il est clair que pour le moment le secrétaire national du PCF perçoit bien dans ses déclarations le fond de la situation, qu’il s’agisse du rôle nouveau du parlement et du rôle du Nouveau Front Populaire qui n’est pas la NUPES. Quoiqu’ait voulu en dire Mélenchon avec le talent oratoire qui est le sien, la situation est différente les Français ont pris l’instrument de lutte qui s’est constitué pour vaincre l’extrême-droite et l’ont utilisé sans se faire d’illusion. La FI est un groupe important mais non majoritaire dans le NFP, les décisions doivent en tenir compte. Et surtout du fait que cette union doit faire la preuve dans son fonctionnement dans ses ambitions qu’elle poursuit ce travail qui a été approuvé et qu’elle ne se contente pas d’un simple répit.
Il a dessiné le noyau de l’entente et l’on ne pouvait qu’être frappé de la manière dont il établissait quatre forces: le parti communiste, le parti socialiste, la France insoumise et les écologistes qui se sont entendus sur une mission et une seule : répondre à l’exigence des Français à partir du programme de la NFP, ajoutant à ces forces fondatrices Place publique qui n’est pas le PS et dont les déclarations d’alliance avec Ensemble (l’ex parti présidentiel qui a marqué avec Attal son autonomie).
Ce qui était positif était l’unanimité des interventions dans le sens de la volonté pour le Nouveau Front populaire de porter son programme et de ne pas se lancer dans les transactions avec une majorité déconsidérée mais ce qui a été perçu à travers une campagne de terrain peut très bien se perdre dans les illusions des jeux politiciens dans les couloirs de l’Assemblée où la nécessité d’innover dans les procédures peut prendre le pas sur le nécessité de renouer des liens avec les ouvriers, les couches populaires.
Rien n’est résolu mais se dessine une autre manière de gouverner dans laquelle l’affaiblissement du président de la République crée des conditions nouvelles pour tâche extraordinairement difficile qui est de fait poursuivre la reconquête d’un peuple français qui a été prêt de se lancer dans l’aventure fasciste.
Fabien Roussel a déclaré qu’il existait d’ores et déjà un groupe communiste, il faudra voir ses contours mais il est clair que Chassaigne sait gérer ce genre de groupe mais ce ne sera pas sur un tel groupe que pourra se constituer un parti communiste indispensable à la lutte sur le fond contre l’extrême-droite utilisant le désespoir des couches populaires, de la classe ouvrière, des territoires désertés par les service publics. Cette leçon-là à savoir l’existence d’un groupe et le fait qu’il ne sera pas à lui seul le lieu de l’intervention populaire doit rester au centre de nos réflexions et de celle du secrétaire national et des instances dirigeantes du PCF.
Comment ignorer que partout dans les terres jadis ouvrières du parti communiste français en particulier dans les Bouches du Rhône, on voit Garanne Meyreuil confirmer la suprématie du RN, la défaite du candidat communiste à Arles toujours au profit du RN et le plus douloureux, Martigues perdre son député Dharéville au profit toujours du Rassemblement National. Les camarades ne sont pas en cause mais quelles leçons faudra-t-il tirer de la manière dont la gauche a perdu son âme ?
3. Maintenant il y aurait un danger à limiter la nécessité de la résistance à de nouvelles formules parlementaires. L’essentiel ne se joue pas au parlement… sur les bases de l’entente et du programme d’urgence… Il faut offrir une perspective.
Il y a beaucoup de leçons à tirer de la situation, d’abord le fait que la Ve avec le pouvoir présidentiel et sa majorité godillot n’existe plus et qu’il va falloir innover : le fait que effectivement il y ait un déplacement sur le parlement peut être un renouveau démocratique mais aussi un danger si tout reste centré sur le parlement et si les conditions de l’intervention populaire ne sont pas réalisées en lien et par ailleurs.
Et de ce point de vue la radicalité de Mélenchon une fois de plus économise la question de l’organisation de la résistance dans les couches populaires, dans la classe ouvrière et dans le monde du travail en général.
A ce jour, notre discours ne nous permet pas assez de nous différencier des forces sociales-démocrates et pro-atlantistes ! Notre critique de la France Insoumise ne porte pas sur la question de classe, la nécessité de l’unité du peuple contre ceux qui exploitent ses divisions, l’internationalisme et la perspective d’une société socialiste, critiques indispensables pour éclairer sa nature social-démocrate. Dans l’appel « Répondre à l’urgence, construire l’avenir ! » du 25 juin dernier, nous citions Marx dans le manifeste :« Les communistes combattent pour les intérêts et les buts immédiats de la classe ouvrière ; mais dans le mouvement présent, ils défendent et représentent en même temps l’avenir du mouvement. »Nous avons besoin de porter l’avenir pour les milieux populaires. Il nous faut une analyse et des propositions à la hauteur du chaos qui s’installe ! C’est pourquoi, il y a urgence, dans cette guerre de classe exacerbée, que le PCF ouvre des axes nouveaux et offensifs :La rupture avec le capitalisme et avec les institutions bourgeoises, système barbare et parasitaire qui n’est absolument ni soutenable, ni réformable.L’ouverture d’une autre voie de développement interne pour la France, d’un autre projet de société dans laquelle les travailleurs détiendront les moyens de productions, pas qualitatif vers le socialisme (première phase du communisme), un système économique, politique et social qui abolit enfin, l’exploitation capitaliste, les aliénations et les oppressions.La rupture avec l’impérialisme dont la prédation sans limite, propose une mondialisation intégrée exclusive sous l’égide étasunienne avec l’aide de l’OTAN, entrainant misère et guerre sur toute la planète. Pour la France, c’est la soumission, l’abandon des diverses dimensions de souveraineté et la camisole libérale.Une place retrouvée pour la France dans le monde, solidaire internationaliste, ouverte aux coopérations et complémentarités avec le Sudglobal et de nouveaux rapports mondiaux doit être notre priorité.Il n’y aura jamais de changement en France sans un Parti communiste fort. Il n’y aura pas de renforcement du parti sans un signal puissant adressé prioritairement aux salariés et à la jeunesse affirmant que nous sommes décidés à attaquer les choses à leur racine. Parallèlement, nous devons montrer notre capacité à mener le travail sur nous même, à tirer les leçons du passé et à renforcer notre organisation. Nous voulons faire du PCF l’outil du combat de classe, pour engager un véritable changement de société !
Ces réflexions jetées à la hâte doivent être débattues dans le PCF, au sein des adhérents pour avancer mais il faudra trouver les moyens d’associer à cette réflexion comme l’a esquissé là encore Fabien Roussel tous les collectifs syndicaux, associatifs qui s’intéressent à cette orientation d’un parti communiste et là il faudra bien passer du défensif à une perspective qui corresponde au basculement historique que vit non seulement la France mais la planète, elle aussi à la recherche d’un monde qui veut la paix, la justice sociale et refuse le fascisme qui est la guerre. A nous de nous unir pour convaincre et gagner notre peuple au socialisme et à l’internationalisme. Il faut mesurer l’extrême difficulté de ce choix et la manière dont il exige de FAIRE et pas seulement de bavarder…
Histoire et societe continuera à apporter des éléments de réflexion et de débat, Marianne prend huit jours bien mérités de vacances mais nous avons en réserve un certain nombre de textes qu’elle nous a laissé. Et nous vous annonçons la publication grâce à Catherine Winch qui a accepté d’en assurer la traduction de textes d’un groupe de marxistes chinois dans lequel intervient Jean-Claude Delaunay, des textes qui nous aideront dans cette réflexion face aux travaux pratiques ouverts par cette volonté du peuple français.
Voici un texte de benjamin Amar, avec lequel mon accord est quasi total… Dans le prolongement de l’intervention de Fabien Roussel aux 4 verités et dans une tonalité un peu moins ‘responsable’ celle de François Ruffin, tous ont posé le problème essentiel du moment à savoir que le peuple français, la France profonde a manifesté une forte de volonté de changement alors que la gauche sous aucune de ses formes ne pouvait traduire cette volonté. Eux, face à ce monde ouvrier, ont pris la vague en pleine figure et ils sont plus conscients que l’isolat de la région parisienne et de quelques métropoles. Autre chose est l’habitude de confondre un mouvement, y compris populaire, de classe avec une représentation politicienne comme le RN et d’en déduire que le RN serait miraculeusement devenu autre chose que ce leurre d’extrême-droite qu’il faut combattre avec ce que l’on a sous la main. Cet échec pour le PCF à représenter le changement est le nôtre à tous, il ne date pas d’aujourd’hui et nous y sommes tous confrontés depuis des décennies, pas de solution miracle… mais les conditions d’enfin aller jusqu’au bout d’un renouveau stratégique se créent. J’ajouterais en plaisantant que si le PCF a perdu un député, peut-être y gagnera-t-il un secrétaire national dont le travail principal ne sera plus les couloirs de l’assemblée nationale, mais de recréer un véritable parti communiste adapté aux tâches de l’heure et les défis sont énormes mais un texte comme celui-ci qui est aussi une sensibilité syndicale nous y aide. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetscociété)
Dans la séquence actuelle, chaque jour amène son lot d’imprévus et d’inédits, de coups d’éclat et de scénarios inattendus. Depuis le 30 juin cela s’est encore vérifié : avec le score très haut du RN, mais aussi celui de la gauche qui le talonne à moins de 400 000 voix (une réalité que les médias ont largement euphémisée), avec surtout une tendance très large au désistement dès lundi dans le cadre du front républicain surtout de la part du Front populaire, mais aussi chez Ensemble. Continuer la lecture de NEUTRALISER LE RN ET EN FINIR AVEC LA GAUCHE DE CATILINA (1) par Benjamin Amar