Vers un retour de l’École normale d’instituteurs ?

Revenir à un concours en fin de licence et permettre des prérecrutements rémunérés, pourquoi pas dès l’après-bac : ce sont les propositions chocs de la mission flash de l’Assemblée nationale, pour résoudre la crise de recrutement dans le primaire.

Le recrutement de nouveaux professeurs est un enjeu majeur pour l'avenir de l'école. © Fréderick Florin AFP

Le recrutement de nouveaux professeurs est un enjeu majeur pour l’avenir de l’école. © Fréderick Florin AFP

Sous Jean-Michel Blanquer, l’une était la voix parlementaire qui portait et défendait les projets du ministre. L’autre, coprésident de la FCPE, était l’un des plus véhéments opposants – et l’une des principales cibles – de ce dernier, juste après les syndicats. Effet de l’absence de majorité absolue à l’Assemblée nationale : c’est ensemble que les députés Cécile Rilhac (Renaissance) et Rodrigo Arenas (Nupes-LFI) ont conduit, pour la commission des Affaires culturelles et de l’éducation, la mission flash « sur le recrutement, l’affectation et la mobilité des enseignants du premier degré ». Ils ont rendu leur copie le 23 novembre, sans masquer leurs divergences et avec quelques propositions qui pourraient bousculer le Landerneau de l’éducation nationale, en tête desquelles figure celle de (re) mettre en place un recrutement dès la licence, voire dès le bac. Continuer la lecture de Vers un retour de l’École normale d’instituteurs ?

La guerre d’Ukraine est-elle un prélude à une guerre mondiale plus longue ?

Cet article, publié dans Counterpunch et qui date de mars 2021 est bien vu, ce qu’il annonce est en train de se réaliser, en tous points la guerre par procuration exigée de l’Europe, les conséquences de la stratégie américaine en Ukraine qui aurait pour but final la Chine a bien produit les effets escomptés et la chute sur un nouveau Bandung correspond à ce qui nous parait se mettre en place étant bien entendu que l’histoire ne se reproduit jamais à l’identique parce que l’apparente contre-révolution victorieuse symbolisée par la chute de l’URSS a en fait approfondi les contradictions tout en posant de nouveaux problèmes qui se traduisent dans la durée de l’affrontement. Demain, nous publierons un article plus récent de cet auteur qui analyse cette fois le Congrès du Parti communiste chinois et les perspectives qu’il ouvre en particulier aux pays du sud. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoire et société)

PAR DEBORAH VENEZIALE Facebook (en anglais)

Même en ces premiers jours intenses de la crise ukrainienne, les élites américaines n’ont pas oublié qui est leur ennemi le plus important. Avant que le conflit militaire en Ukraine n’éclate complètement le 24 février le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a clairement indiqué que la Maison Blanche n’enverrait pas de troupes américaines en Ukraine. Presque au même moment, un article intitulé « Washington doit se préparer à la guerre avec la Russie et la Chine » a été publié par le Conseil de l’Atlantique, qui a déclaré dans « The Longer Telegram », son rapport de l’année dernière sur la stratégie envers la Chine, que « le défi le plus important auquel sont confrontés les États-Unis et le monde démocratique au 21e siècle est la montée de la Chine). L’utilisation de l’Ukraine comme champ de bataille contre la Russie fait partie du siège total et de l’endiguement de la Chine par les États-Unis. Continuer la lecture de La guerre d’Ukraine est-elle un prélude à une guerre mondiale plus longue ?

Laurent Lardeux : « La jeunesse est plurielle et diverse »

À rebours des analyses simplistes qui évoquent le « vote des jeunes » comme un ensemble homogène, la jeunesse apparaît comme un électorat aussi divisé que les autres tranches d’âge (quand elle vote) mais qui se distingue par ses priorités. Entretien avec le sociologue Laurent Lardeux, chercheur à l’INJEP.

Le vote des jeunes à l'élection présidentielle 2022 s'est réparti entre Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. Emmanuel Macron ne fait que 13 % chez les 18-24 ans et 16 % chez les 25-34 ans. © Philippe Huguen/AFP

Le vote des jeunes à l’élection présidentielle 2022 s’est réparti entre Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. Emmanuel Macron ne fait que 13 % chez les 18-24 ans et 16 % chez les 25-34 ans. © Philippe Huguen/AFP

Une jeunesse plurielle et aussi polarisée que ses aînés, mais qui ne vote pas pour les mêmes raisons que les plus âgés. Voilà ce qui ressort de l’enquête Youngelect 2022, cordonnée par les chercheurs Vincent Tiberj, Amaïa Courty, et l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (INJEP).

Un des slogans de la présidentielle 2022, côté majorité sortante, était « Macron, président des jeunes ». À la lumière de votre enquête, on en est bien loin…

Laurent Lardeux
Sociologue

Emmanuel Macron obtient ses meilleurs scores chez les plus de 65 ans. Il ne fait que 13 % chez les 18-24 ans et 16 % chez les 25-34 ans. On a parlé à raison de tripartition des votes, à la présidentielle, entre trois candidats – Emmanuel Macron, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon – ayant capté à eux trois 75 % des voix. On ne peut pas vraiment parler de tripartition, en revanche, quand on prend le vote des moins de 35 ans, on observe plutôt une bipolarisation du vote autour de la candidature de Jean-Luc Mélenchon (38 % chez les 18-24 ans, 30 % chez les 25-34 ans) et de Marine Le Pen (28 % chez les 18-24 ans, 33 % chez les 25-34 %). Les jeunes qui ont voté pour le président de la République sont un électorat très marqué socialement, plutôt avantagés socialement ou scolairement. Continuer la lecture de Laurent Lardeux : « La jeunesse est plurielle et diverse »