On n’est toujours pas sorti de l’Europe occidentale d’après guerre, reconstruite, remodelée et intégrée à sa zone économique par les USA… Par Franck Marsal

Nous ne pouvons qu’être d’accord avec le constat de Franck Marsal, le cas de la Bulgarie aujourd’hui est une illustration parmi d’autres de ce qu’est l’UE et jusqu’où va l’exigence de vassalisation. (note de danielle Bleitrach pour histoire et societe)

Entre 1945 et 1951, cette réorganisation de l’Europe a reposé sur trois grands piliers

a) le plan marshall, qui s’accompagne d’une ouverture globale des marchés et des empires aux capitaux et aux produits états-uniens. Les marchés nationaux sont dans les principes dissous. Les capitaux US peuvent circuler librement et prendre progressivement le contrôle des moyens de production.

b) on oublie souvent ce point : la création de la République Fédérale Allemande. L’Allemagne est au point zéro. Elle est le cobaye idéal de la création d’une nouvelle Europe dominée par les USA. Le principe de fédéralisme est un principe US et la “nouvelle Allemagne” est le point d’ancrage militaire et politique de la domination US en Europe occidentale. Elle sera à ce titre privilégiée dans son développement économique et industriel, par rapport à la France ou l’Italie, dans lesquelles notamment l’influence communiste importante est considérée comme une menace.

c) La création de la CECA, communauté Européenne du Charbon et de l’Acier. Cette institution préfigure et prépare l’UE actuelle sous une forme calquée sur les institutions US.L’ensemble des classes politiques dominantes qui vont ainsi gouverner les pays d’Europe vont être modelées dans ce contexte : le ralliement à l’OTAN est une condition préalable (la plus visible, mais pas la seule) d’existence politique.

Tout le monde y passera : le SPD allemand en 1959 – 1960, avec le congrès de Bad – Godesberg, les socialistes espagnols après 1981 etc etc. Ceux qui s’opposent à l’OTAN sont condamnés à la marginalité. La même démarche sera appliquée aux anciens pays du bloc soviétique.Tout le personnel politique de l’Europe pro-occidentale, y compris les tendances pro-UE en Arménie et Géorgie et une bonne partie des classes bourgeoises, les industriels et les financiers, les hauts fonctionnaires, ont basé leur existence sur l’acceptation de la domination US sur l’Europe, qui y a sauvé le capitalisme puis l’a réorganisé comme une branche filiale de son propre capitalisme.

C’est pourquoi ils craignent comme la mort, comme un inconnu impensable, la fin de cette domination et sont prêt à tout pour perpétuer et sauver cette domination dont ils sont les relais, qui les protège en tant que classe, et qui leur donne un sentiment et des signes concrets d’appartenance à la domination impérialiste mondiale.

Franck Marsal


La Bulgarie ultime victime de la vassalisation européenne

L’Union européenne a adopté, lundi 18 décembre, un douzième paquet de sanctions contre la Russie en réponse à sa tentative d’invasion de l’Ukraine. Les pays de l’UE l’avaient déjà approuvé vendredi, en marge d’un sommet européen, mais il n’avait pas pu être formellement adopté en raison d’une réserve de l’Autriche, désormais levée. Ce paquet de sanctions comprend notamment l’interdiction des importations de diamants russes dans l’UE. L’interdiction concernera les diamants naturels ou synthétiques et les bijoux dès janvier, et les diamants russes taillés dans d’autres pays à partir de septembre 2024. L’UE a également décidé d’ajouter 29 nouvelles entités à la liste de celles accusées de soutenir l’effort de guerre russe. Elles font toutes l’objet de restrictions concernant leurs exportations de produits susceptibles de renforcer l’industrie d’armement de la Russie. Certaines de ces entités, impliquées dans le contournement de sanctions, proviennent de pays tiers, Singapour et l’Ouzbékistan notamment, selon un communiqué de la Commission européenne. Et pour montrer à quel point l’Unoion Européenne triomphe sur tous les terrains celui militaire bien sur puisque Zelensky nous l’assure et qu’Ursula et le ministre de la défense allemand paraissent convaincus, mais aussi en envoyant un malheureux pays comme la Bulgarie jouer les exemples sur l’autel du sacrifice.

Après deux ans de crise politique marquée par cinq scrutins législatifs consécutifs, la Bulgarie avait fini par se doter, mardi 6 juin 2023, d’un gouvernement de coalition regroupant les forces pro-occidentales de ce pays profondément divisé sur la question russe. Le Parlement de Sofia a approuvé par 132 voix sur 201 la nomination d’un gouvernement soutenu par le parti conservateur GERB (pour Grazdani za Evropejsko Razvitie na Balgarija – « Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie ») de l’ancien premier ministre Boïko Borissov et les forces centristes proeuropéennes regroupées derrière le mouvement Continuons le changement de Kiril Petkov. les deux partis se sont entendus pour former un gouvernement autour de Nikolaï Denkov. Avec pour programme d’essayer d’intégrer l’espace Schengen dès cette année et la zone euro en 2025. C’est donc ce gouvernement qui est loin de jouir d’un consensus dans l’ensemble d’un pays parmi les plus attachés à la Russie dans l’ex- aire du pacte de Varsovie qui vient de prendre une décision lourde de conséquences pour la population dans l’attente d’urgence d’aides de Bruxelles en réponse à cette adhésion aux santions européennes à l’égard de la Russie.

C’est ce gouvernement qui va instaurer à partir de mars l’embargo européen sur le pétrole russe transporté par voie maritime, renonçant à l’exemption dont la Bulgarie bénéficiait, selon un texte adopté lundi par le Parlement. L’UE a mis en place en décembre 2022 des sanctions censées réduire de quelque 90% les importations par les 27 de brut russe, afin de tarir le financement de la guerre menée par Moscou en Ukraine.

Fortement dépendante de l’énergie russe, la Bulgarie avait à l’époque obtenu une dérogation qui devait prendre fin en décembre 2024. Elle dispose en effet sur son sol d’une raffinerie du géant pétrolier russe Loukoïl, la plus grande des Balkans. Mais le Parlement a finalement décidé un arrêt anticipé, “afin de priver Loukoïl et par là-même le Kremlin de nouveaux profits alimentant potentiellement l’offensive menée en Ukraine”, écrivent les auteurs de l’amendement. Il a été adopté par 131 députés, mais les socialistes et les nationalistes pro-Kremlin ont boycotté le vote, qui a donné lieu à des affrontements très vifs, certains élus bloquant même l’accès à la tribune dans une atmosphère tendue.

Selon des estimations citées par la législation, “les activités de Loukoïl en Bulgarie lui ont rapporté 3 milliards de dollars depuis le début de l’invasion russe”. La compagnie ne pourra donc plus importer de brut russe dès le mois de mars pour son usine située à Bourgas sur la Mer Noire, et devra se tourner vers d’autres sources d’approvisionnement. Ou bien se séparer de la raffinerie – une option évoquée début décembre face aux mesures jugées “discriminatoires” prises à son encontre par le gouvernement pro-européen à Sofia.

Au cours des vingt dernières années, Loukoïl jouissait d’un quasi-monopole, forte d’un réseau composé de neuf dépôts pétroliers et 220 stations-service. La Bulgarie pourrait avoir du mal à s’approvisionner en brut quand prendra fin l’exemption, selon les experts qui évoquent l’absence d’infrastructures portuaires adéquates et l’engorgement du détroit du Bosphore.

En fait c’est toute l’Europe de l’est et des Balkans dans lesquelles s’accroît ainsi les divisions qu’il s’agisse de la Moldavie ou de la Serbie hier et les proclamations triomphales quand c’est un gouvernement considéré comme pro-européen et en général émanant des milieux d’affaires qui prennent le pouvoir, cela ne fait qu’exaspérer les tensions sociales comme on le voit y compris avec le blocage à l frontière polonaise-ukrainienne, parce que l’Ukraine non seulement exige des dépenses bellicistes, des sanctions dont font les frais les peuples concernés et aggrave les concurrences.

 

PS .L’Alternative pour l’Allemagne (AfD) a remporté dimanche sa première mairie d’une ville de taille moyenne (40.000 habitants), en Saxe Cette victoire de l’AfD conforte la poussée du parti, qui surfe actuellement sur la grogne d’une partie de l’opinion contre la coalition gouvernementale. Cette dernière est composée des sociaux-démocrates du chancelier Olaf Scholz, des écologistes et des libéraux résolument tous pro-européens et pour la guerre.


Lire aussi: Élargissement de l’Union Européenne, le choix du pire (PCF: Leon Deffontaines)

La lutte contre les dérives sectaires a-t-elle les moyens de ses ambitions ?

Un projet de loi visant à renforcer l’action contre les nouvelles formes de « gourous » et autres « maîtres à penser autoproclamés », en forte augmentation, est à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale.

Des témoins de Jéhovah distribuent des brochures dans la rue.
AFP / Loïc Venance

 

Une fois le diagnostic posé, il faut améliorer l’arsenal juridique, l’information et la formation. Sans oublier d’accompagner les victimes

Catherine Katz, Magistrate, présidente de l’Unadfi et ancienne secrétaire générale de la Miviludes

L’argent seul ne sert à rien. C’est le volontarisme pour améliorer la situation des victimes et l’information du grand public qui est essentiel. Nous avons besoin d’un engagement fort. Les dérives sectaires sont un phénomène particulier : si on ne le connaît pas, on ne le voit pas. Personne n’est à l’abri. Si on veut éviter le piège, il faut être informé de son existence. Il faut donc informer et former plus encore les enquêteurs, les policiers, les magistrats, les assistantes sociales, les enseignants, les éducateurs, bref, les primo-intervenants… pour accompagner ce parcours de combattants pour les victimes.

Le projet de loi présenté en commission des Lois au Sénat allait dans le bon sens, en introduisant de nouveaux délits, dont le délit autonome de maintien dans un état de sujétion et un délit de provocation à l’abandon de soins. La philosophie générale du texte a été fondamentalement modifiée par des amendements en commission des Lois. Le harcèlement des lobbyistes pro-sectes en est, peut-être, l’explication. Continuer la lecture de La lutte contre les dérives sectaires a-t-elle les moyens de ses ambitions ?

Élargissement de l’Union Européenne, le choix du pire (PCF: Leon Deffontaines)

A la veille d’un nouveau sommet européen visant à discuter d’un nouvel élargissement de l’Union Européenne, le club des 27 se trouve à un nouveau carrefour de son histoire.

Le retour d’un conflit armé sur notre continent et l’accroissement des inégalités sociales éloignent les promesses de paix et de prospérité faites lors de la création de l’Union Européenne.

C’est dans ce contexte que le président du Conseil européen, le Belge Charles Michel a indiqué que « l’Union Européenne devait être prête à intégrer de nouveaux membres d’ici 2030 » préconisant l’intégration de l’Ukraine, la Moldavie, l’Albanie, le Monténégro, la Serbie et la Bosnie-Herzégovine. D’autres pays comme la Géorgie et la Turquie pourraient également être ajoutés à cette liste.

Le prochain Conseil européen pourrait ainsi recommander l’ouverture des négociations d’adhésion avec l’Ukraine et la Moldavie dès le 14/15 décembre prochain.

Une fois de plus, les peuples européens sont mis au pied du mur de décisions fondamentales dont ils sont dépossédés.

Comme citoyen français, engage de longue date pour faire respecter la souveraineté populaire et candidat aux élections européennes du 9 juin, Je suis pour ma part, catégoriquement opposé à ces élargissements.

L’intégration de nouveaux pays, minés par la corruption et des salaires indignes entraînera nécessairement dans tout l’Europe de nouvelles délocalisations et un nouveau cycle de destructions massives de nos emplois.

Les travailleuses et les travailleurs de notre pays en savent quelque chose, eux à qui la prospérité économique et sociale a été promise à mesure de l’intégration européenne et qui n’ont connu que l’impuissance des pouvoirs publics et les engagements sans lendemain des patrons voyous.

Écoutez la détresse et la colère des salariés de Whirlpool à Amiens, qui ont perdu leurs emplois suite à la délocalisation de leur usine en Pologne. Demandez aux ouvriers de Peugeot et de Citroën pour quelles raisons une partie de leur activité a été envoyée en Slovaquie. Questionnez les dirigeants de Total à propos du transfert des postes d’informaticiens en Roumanie, alors même que cette entreprise a réalisé des bénéfices record.

Il va sans dire que les travailleurs de ces pays ne sont pas les responsables de cette concurrence mortifère. La faute en revient au patronat et aux éminences grises de l’Union européenne qui ont en partage une vision du monde profondément utilitariste, dans laquelle l’homme est un loup pour l’homme, uniquement guidé par ses intérêts économiques. Pour les technocrates bruxellois, qu’importe si le travailleur moldave est payé une misère et si cela a pour conséquence d’envoyer un salarié français au chômage. Seule compte cette maudite course au profit, destructrice des femmes, des hommes et de la nature.

Un nouvel élargissement de l Europe, base sur une conception technocratique et ultraliberale du projet européen, n’est souhaitable ni pour les travailleurs français ni pour les travailleurs extracommunautaires concernés car cette nouvelle mise en concurrence entraînera inévitablement une révision à la baisse de leurs salaires et de leurs droits sociaux.

Mise en œuvre à grande échelle, l’orthodoxie ultralibérale a permis à l’Union européenne de devenir le paradis des vainqueurs de la mondialisation et l’enfer de ceux qui ont comme principale richesse leur force de travail. Depuis Maastricht, parfois seuls contre tous, nous contestons vigoureusement ce projet mortifère.

Fidèles à cet esprit, nous continuerons d’agir pour la sauvegarde de nos emplois, la dignité de nos salaires et la réindustrialisation de la France. Il est certain qu’une partie de la réponse tient dans le non-élargissement de l’Union européenne. Si la gauche entend véritablement défendre les classes populaires de notre pays, alors elle devra, sur ce sujet, comme sur d’autres, faire le choix de la clarté. Pour notre part, nous tiendrons bon.

Au cours des prochaines semaines, nous formulerons des propositions afin que le peuple français reprenne la main et retrouve sa souveraineté perdue. C’est le préalable à la construction d’un projet européen au service des intérêts des peuples de tout le continent.

Nous mettrons en chantier la construction d’une union de peuples et de nations européennes souveraines et associées, fondée sur des coopérations solidaires et sur l’alignement des droits sociaux vers le haut. C’est une Europe du progrès social et de la paix que nous devons bâtir.

Léon Deffontaines, tête de liste au Européennes et Fabien Roussel, secrétaire national du PCF

Extrême droite : L’inquiétante bascule de l’opinion (notre dossier)

NDLR de MAC: Et bien entendu l’opération de communication des ministres Véran et RimaAbdulMalak en visite dans la cité Uvale offrent une tribune au roitelet RN de Moissac qui en profite pour distiller son venin, bien content de trouver là une audience de portée nationale a ces propos fascisants. Cela était tellement prévisible que cela en est pathétique!

Les communistes font bien de ne pas se compromettre dans ce genre de confrontation stérile. Ils préfèrent porter la contradiction sur le terrain dans les entreprises, les quartiers, les villages pour redonner de l’espoir et du sens, lutter pour garantir les droits conquis et en gagner d’autres. Ils font le choix de combattre le capitalisme dont le RN n’est autre que le bras armé qui préside à la peur, à l’ignorance et au repli sur soi.

 

La progression du Rassemblement national dans les urnes et dans les sondages est-elle la conséquence d’une adhésion grandissante à ses idées fondamentalement xénophobes et autoritaires ? Les études sociologiques montrent une réalité plus complexe. Un enseignement utile pour mieux le combattre.

Ici Marine Le Pen accueillie par des sympathisants du Rassemblement National à son arrivée au bureau de vote d’Hénin-Beaumont.

 

Le constat est indéniable : l’extrême droite monte. Dans les urnes, Marine Le Pen a fait progresser, au premier tour de 2022, le score de son père en 2002 de 140 %, avant de faire élire 89 députés. Depuis, les sondages se suivent et empirent. Aidée par la complaisance médiatique et les « plateaux d’argent » offerts par la Macronie – selon les mots de la députée Renaissance Nadia Hai à propos de la loi immigration, lundi 11 décembre –, l’image du Rassemblement national n’a jamais été aussi radieuse. Pour la première fois depuis 1984, les Français sont plus nombreux à penser que le Rassemblement national ne présente pas de danger pour la démocratie (45 %) que le contraire (41 %), selon l’institut Verian-Epoka. Les différentes listes d’extrême droite sont annoncées autour de 35 % aux élections européennes de juin et Jordan Bardella, président du RN, ferait même « un bon premier ministre de cohabitation » pour 46 % des Français, selon un sondage Elabe publié mercredi. Continuer la lecture de Extrême droite : L’inquiétante bascule de l’opinion (notre dossier)

Le Youtubeur d’extrême droite Papacito en garde à vue après des menaces contre un maire

Le Youtubeur d’extrême droite Papacito a été placé en garde à vue mardi 12 décembre dans le cadre d’une enquête de la division de lutte contre les crimes de haine. En mai 2023, il avait publié une vidéo ciblant le maire de Montjoi (Tarn-et-Garonne), Christian Eurgal.

Capture d’écran de la vidéo datant de juin 2021 où le youtubeur Papacito tire sur un mannequin censé représenter un militant de La France insoumise. Capture d’écran Youtube

Le youtubeur d’extrême droite Papacito, de son vrai nom Ugo Gil Jimenez, a été placé en garde à vue, mardi 12 décembre, dans le cadre d’une enquête de l’OCLCH (Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité et la haine en ligne), après la diffusion de vidéos de menaces envers le maire de Montjoi (Tarn-et-Garonne), a fait savoir le parquet de Paris à franceinfo, confirmant des informations de Libération. Continuer la lecture de Le Youtubeur d’extrême droite Papacito en garde à vue après des menaces contre un maire

Israël / Palestine : Après l’odieux veto américain, la France doit agir pour une coalition internationale pour le cessez-le-feu et la paix

 

Déclaration du conseil national du PCF
10 décembre 2023

La rupture de la trêve à Gaza a signifié non seulement la reprise, mais aussi l’intensification des opérations militaires israéliennes, désormais dans le sud de la bande de Gaza, exposant directement des centaines de milliers de personnes aux bombardements.

La population civile palestinienne, prise en étau, en est la première victime. Elle se retrouve acculée près de Rafah et totalement démunie. Près d’un million d’enfants ont été déplacés de force et se retrouvent sans eau, nourriture ni protection.

Les alarmes impérieuses et nombreuses lancées par les agences de l’ONU et les ONG sur l’effondrement humanitaire, sanitaire, alimentaire à Gaza qui menace l’existence des 2,4 millions de Gazaouis ne sont pas entendues par le gouvernement suprémaciste de Benyamin Netanyahou qui poursuit les massacres de masse, les crimes de guerre, les déplacements forcés et les expulsions de populations. C’est la réalité des opérations de l’armée israélienne à Gaza comme à Jérusalem-Est. En Cisjordanie, l’armée et les colons d’extrême droite arrêtent, expulsent violemment les civils palestiniens. Continuer la lecture de Israël / Palestine : Après l’odieux veto américain, la France doit agir pour une coalition internationale pour le cessez-le-feu et la paix

Rétablir Barbara OLIVIER-ZANDRONIS à l’antenne de RCI Guadeloupe (Pétition)

La journaliste Barbara OLIVIER-ZANDRONIS ne présentera plus de journal sur RCI Guadeloupe jusqu’à nouvel ordre, à l’antenne de RCI Guadeloupe après avoir interviewé Jordan BARDELLA, président du Rassemblement National ( ex FN), vendredi 8 décembre sur le média radio RCI Guadeloupe.

En tant que fervents défenseurs de la liberté d’expression et du respect pour l’histoire coloniale récente de la Guadeloupe, nous, Guadeloupéens, sommes profondément troublés par la suspension de Barbara OLIVIER-ZANDRONIS.

Large leader avec 50,3% de part d’audience, RCI Guadeloupe est un média de référence, important dans le paysage médiatique de nos îles. Cette suspension sonne comme une menace pour la liberté d’expression et de la presse en France et particulièrement en Guadeloupe. La censure est un problème grave qui touche à l’un des fondements les plus importants de notre démocratie : le droit à la parole libre et sans entrave.

Selon Reporters sans frontières, la France se classait 34ème au monde pour la liberté de presse en 2021. Il est triste que dans un pays qui se targue d’être le berceau des droits de l’homme, nous devons nous battre pour que chaque voix soit entendue, surtout celles qui osent poser des questions difficiles.

En tenant compte du passé colonial récent en Guadeloupe, il est essentiel que nous soutenions les journalistes qui cherchent à donner une voix à tous les aspects politiques et sociaux qui affectent notre communauté.

Pour rappel, de multiples membres du FN ( devenu RN ) ont écopé de condamnations pour incitation à la haine raciale.

Nous demandons donc le rétablissement de notre journaliste, Barbara OLIVIER-ZANDRONIS, à l’antenne. (Pétition)

 

Crépol : des policiers auraient livré la liste des suspects et de leurs proches aux militants d’extrême droite

Selon des révélations du « Canard enchaîné », le parquet de Valence mène l’enquête sur les fuites au sein de la police, dont des agents auraient livré à des militants d’extrême droite, pressés d’en découdre, la liste détaillée des suspects impliqués dans la mort de Thomas, à Crépol. Des faits qui révèlent la porosité entre police et extrême droite.

Le parquet de Valence soupçonne que des fuites au sein de la police ont facilité l’expédition punitive de l’extrême droite le 25 novembre, quelques jours après la mort de Thomas devant une salle des fêtes de Crépol. © Forian Poitout/ABACAPRESS.COM

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La peste brune par Philippe Rio

 

Des lapins pris dans les phares !

Telles semblent être les forces de progrès en Europe face à la montée de l’extrême droite, de l’Italie à la Finlande, en passant par la Hongrie et les Pays-Bas. Les élections européennes sont présentées comme un raz-de-marée annoncé pour les fascistes européens de tout poil avec, pour projet, la haine de l’étranger, de l’égalité et de la liberté.

En France, le Rassemblement national caracole en tête des sondages et peut se payer le luxe électoral d’être concurrencé par le parti d’Éric Zemmour et sa tête de liste Marion Maréchal-Le Pen. La fatigue démocratique des électeurs qui ont le sentiment d’avoir goûté toutes les nuances électorales, la porosité de la droite version Ciotti et la mise à l’index, par la Macronie, de nouveaux diables de la République à gauche ont transformé le « barrage républicain » en marchepied vers le pouvoir pour l’extrême droite. Continuer la lecture de La peste brune par Philippe Rio

Le vrai visage de l’extrême droite : le désordre public et la violence

Par Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, député du Nord

Lorsque l’extrême droite tente de nous faire croire qu’elle est devenue respectable, et même fréquentable, grâce à certains médias engagés dans une croisade d’un autre temps, que constate-t-on en réalité ? Qu’elle s’acharne à semer le poison de la division, à provoquer des violences et à tenter d’engager la nation sur l’autoroute de la guerre civile, pied au plancher.

Ses méthodes ? D’un côté, des forces politiques qui exploitent sans vergogne des faits divers pour faire le lien entre immigration, délinquance et terrorisme. De l’autre côté, des milices, encagoulées, armées de barres de fer, qui passent aux actes, provoquent des révoltes, organisent des « ratonnades », attaquent des policiers, dessinent des croix gammées.

Elles s’en prennent, dans un même élan nauséeux, aux Arabes, aux juifs, aux communistes et aux organisations de défense des droits de l’homme. Les sièges locaux du PCF, à travers la France, ont subi une trentaine d’attaques et de dégradations. Des militants envahissent le quartier de la Monnaie à Romans-sur-Isère, défilent à Rennes, Laval, Lyon, scandent et menacent : « Un bon musulman est un musulman mort. »

Voilà ce que révèle la terrible séquence que nous venons de vivre, marquée par la mort d’un adolescent de 16 ans, Thomas, qui n’aurait dû entraîner que notre compassion unanime et la colère la plus digne. Au lieu de cela, nous avons assisté, horrifiés, à une campagne de fausses informations, de récupération politique et de haine. Tel est le vrai visage de l’extrême droite, si loin des oripeaux de notabilité qu’elle tente désespérément d’arborer.

Ouvrons plutôt les yeux et tenons-nous-en aux faits. L’extrême droite, une mouvance au service des intérêts du peuple ? Vraiment ? Sur les salaires, elle refuse l’indexation sur l’inflation et la hausse du Smic. Les déserts médicaux ? Elle s’oppose à la régulation de l’installation des médecins, pourtant soutenue par 75 % des Français. La fiscalité ? Elle est contre le retour de l’ISF, plébiscité par 80 % de nos concitoyens. La Sécurité sociale et les retraites ? Le RN propose de supprimer les cotisations sociales. L’avenir de nos agriculteurs ? Le parti de Marine Le Pen ne trouve rien de mieux que de proposer la baisse du budget de la PAC attribué à la France. Et l’on pourrait ainsi décliner un programme que n’auraient pas renié Margaret Thatcher et Ronald Reagan.

Alors, oui, ouvrons les yeux et déjouons les manœuvres de l’extrême droite coordonnées avec ses milices. Rappelons qu’en France, le racisme et l’antisémitisme ne sont pas des opinions. Depuis la loi Gayssot, votée en 1990, ce sont des délits. Il nous revient d’appeler à l’unité de la nation et au respect des valeurs de la République. Et de mobiliser toutes nos énergies pour résoudre la grave crise sociale qui mine autant le moral que le pouvoir d’achat des Français.

Non, la montée de l’extrême droite n’est pas une vague irrésistible. Certes, elle avance, en Italie, en Hongrie ou tout récemment aux Pays-Bas. Mais elle connaît aussi des reflux, comme en Pologne cet automne ou en Espagne avec la victoire de la gauche et des communistes. Il n’y a aucune fatalité dans le désastre annoncé.