Palestine : La colonisation tue à Huwara

Suite à l’attaque meurtrière contre deux colons, engagés dans l’armée israélienne en Cisjordanie, des extrémistes juifs ont, dans la nuit de dimanche à lundi, lancé une expédition punitive nommée « le prix à payer » dans le village palestinien d’Huwara avec barres de fer et armes à feu.

L’armée israélienne a laissé faire, bilan : 1 mort, des centaines de blessés, une quarantaine de voitures brûlées, 75 maisons complètement ou partiellement détruites, des arbres arrachés, les secours palestiniens attaqués et empêchés de porter secours à la population attaquée, et la région bouclée par l’armée israélienne.

La gauche israélienne n’a pas hésité à qualifier de « pogrom » les événements de cette nuit.

Mais malheureusement comment s’étonner d’une telle libération de la haine quand, dans les meetings d’au moins deux ministres au pouvoir du nouveau gouvernement Netanyahou, on a pu entendre scander : « mort aux Arabes ! »

Si l’armée israélienne n’est pas en mesure de contrôler les franges les plus extrémistes de sa population, il est urgent que la communauté internationale envoie une force de protection pour le peuple palestinien et que les sanctions que le PCF, comme d’autres, réclament depuis des années, soient enfin mises en œuvre :

• Interdiction des produits de colonies israéliennes.

• Suspension des accords d’associations UE/Israël.

• Suspension des accords bilatéraux militaires et sécuritaires entre la France et Israël.

• Désinvestissements des entreprises françaises dans les territoires occupés.

Il est grand temps qu’Emmanuel Macron reconnaisse l’État de Palestine conformément aux résolutions de l’Assemblée nationale et du Sénat.

Il faut que la France soit à l’initiative d’une initiative pour une paix juste et durable où seront réglées les questions des frontières, des prisonniers et du droit au retour, et que les Palestiniens aient droit comme tout peuple à leur autodétermination.

Mathilde Caroly
responsable du collectif Palestine du PCF

Espagne, État multinational, par Dolores Ibárruri

Dans ce texte écrit par Dolores Ibárruri en septembre 1970 on pourrait presque y retrouver une illustration de notre monde actuel et des problèmes que rencontrent les peuples, les dirigeants, les opportunismes, les empires…

La Pasionaria pose le Droit à l’autodétermination des peuples comme fondement de la Démocratie et de la lutte contre la dictature qui n’est que l’aboutissement d’un long processus de centralisation absolutiste et de concentration du pouvoir dans les classes dirigeantes réduisant par la force la démocratie des peuples d’Espagne bien antérieurs à la naissance de l’Espagne même et dont l’aboutissement sera à l’époque le franquisme (et aujourd’hui la monarchie constitutionnelle dans la mondialisation financière sous tutelle de l’UE et des monopôles financiers).

Pour le PCE la réponse au problème des nations espagnoles est clair: droit à faire partie d’une fédération ou être indépendants.

Les monopoles après avoir détruit les instances juridiques des nations ont monopolisé et privatisé pour leur seul profit les ressources minérales, le commerce et le développement industriel en vendant les richesses de l’Espagne à l’étranger en particulier à l’Angleterre, la France et la Belgique.La trahisons des élites dirigeantes Catalanes pour se prémunir des revendications des classes laborieuses montrent comment parfois l’indépendance nationale peut être trahie par les classes dirigeantes si leurs intérêts sont menacés par les revendications démocratiques de leurs peuples.

La dialectique du mouvement nationaliste des peuples espagnols est dans ce texte bien perçue.La perspective communiste considère le droit à l’autodétermination des peuples dans l’intérêt des classes ouvrières, paysannes et populaires.

La vision des communistes espagnols sur les nationalités est internationaliste et revendique une fédération sur des bases démocratiques depuis les différents peuples espagnols.Dans le cas de l’Espagne l’autodétermination des peuples Basque, Catalan et de Galice rejoint la lutte anti impérialiste contre l’Angleterre et les États-Unis pour une Espagne indépendante ; c’est aussi rejoindre la lutte anti impérialiste avec le peuple d’Indochine.

Ce texte peut permettre aussi de percevoir les évènements actuels au Donbass et en Ukraine et de préciser les rôles des puissances étrangères d’hier et d’aujourd’hui sur la conduite des peuples autochtones sans oublier le point de vue de classe.Nous y voyons comment les querelles des puissants et des propriétaires mènent les peuples à leur ruine économique, sociale et culturelle. Continuer la lecture de Espagne, État multinational, par Dolores Ibárruri

Macron veut des jeunes au garde-à-vous

Gadget aux airs militaristes du président de la République, l’extension à tous les lycéens du service national universel pourrait coûter 2 milliards d’euros par an. Un chiffre considérable par rapport aux sacrifices exigés sur les retraites.

Les hypothèses sont calées. Une préférence est même donnée. Tout est prêt à l’évidence, mais ce n’est vraiment pas le moment de l’officialiser… Il y a un lien qu’Emmanuel Macron et le gouvernement d’Élisabeth Borne redoutent manifestement comme la peste : la jonction pourrait survenir à tout moment entre la contre-réforme des retraites, combattue par le mouvement syndical, mais aussi rejetée par une écrasante majorité de la population, et la possible généralisation du service national universel (SNU), un dispositif qui, basé jusqu’ici sur le volontariat, risque d’être étendu jusqu’à devenir obligatoire, chaque année, pour les lycéens de seconde dans tout le pays.

C’est l’histoire d’une lubie transformée en serpent de mer. Et, aujourd’hui, en bombe menaçant d’exploser dans les mains de son concepteur. En mars 2017, avant sa première victoire à l’élection présidentielle, Emmanuel Macron promet d’instaurer un « service national obligatoire et universel » permettant que « chaque jeune Français ait l’occasion d’une expérience, même brève, de la vie militaire ».

Le dispositif ne soulève pas un enthousiasme débordant : l’année dernière, 32 000 jeunes ont participé à l’initiative, loin de l’objectif budgétisé de 50 000.

Le SNU a été créé en 2019, sous la forme d’un « stage de cohésion » de deux semaines pour les jeunes volontaires entre 15 et 17 ans, avec la possibilité d’exécuter, en plus, une mission d’intérêt général. Mais depuis sa mise en place, le dispositif ne soulève pas un enthousiasme débordant : l’année dernière, 32 000 jeunes ont participé à l’initiative, loin de l’objectif budgétisé de 50 000 participants.

Les grands mots du gouvernement, « cohésion nationale », « mixité sociale »

Difficile de démêler derrière les grands mots – « cohésion nationale », « mixité sociale » et « engagement » – la portée et l’utilité réelle d’un tel dispositif pour la jeunesse ou, d’ailleurs, pour la nation. Diffusées lors des déplacements de Sarah El Haïry, la secrétaire d’État (Modem) à la Jeunesse et au SNU, dans les centres d’accueil, toutes les images renvoient à une forme de pantomime militaire.

Icon QuoteÀ chaque fois, ce qu’on nous met sous les yeux, ce sont des lycéens en rangs serrés et en silence, une jeunesse mise au pas, avec ses casquettes bien droites et ses uniformes». William Petipas,coanimateur du Forum français de la jeunesse

« À chaque fois, ce qu’on nous met sous les yeux, ce sont des lycéens en rangs serrés et en silence, une jeunesse mise au pas, avec ses casquettes bien droites et ses uniformes, souligne William Petipas, coanimateur du Forum français de la jeunesse et secrétaire national du Mouvement rural de jeunesse chrétienne. Je ne vois pas du tout comment ça pourrait être la meilleure manière d’inculquer des valeurs à qui que ce soit. »

Volontairement ou non, en matière de SNU, de sa gestation à son expérimentation et avant sa généralisation, tous les signaux renvoient au même imaginaire. Le 20 février dernier, à Paris, la ministre a visité des jeunes volontaires enrôlés dans la « cohorte André-Maginot », en mémoire de l’inventeur de la fameuse ligne de défense après la Première Guerre mondiale.

De quoi provoquer des railleries sur les réseaux sociaux ces derniers jours, mais d’après le secrétariat d’État interrogé par l’Humanité, « le gouvernement n’y est pour rien, cela renvoie simplement à une fédération d’anciens combattants qui porte ce nom-là »

Selon le secrétariat d’Etat à la jeunesse, « l’uniforme, au fond, c’est comme dans un club sportif »

Plus symptomatique sans doute : lors d’une consultation à Matignon, à l’automne 2022, un conseiller a, d’après un participant à la réunion, fait référence au « climat actuel de mobilisation et de défense du fait de la guerre en Ukraine » pour justifier l’obligation pour les lycéens d’en passer toutes et tous par le SNU.

Même dans ses dernières interventions sur le sujet, Emmanuel Macron ne lésine ni sur les symboles martiaux, ni sur les envolées lyriques. « Je sais pouvoir compter sur les militaires et sur les anciens militaires pour faire face aux défis de renforcer les forces morales de la nation, en particulier de la jeunesse », avait lancé début novembre le président de la République en annonçant un grand discours imminent, puis repoussé une fois de plus, sur le SNU.

Face aux réticences d’une jeunesse qui, sur des terrains accusateurs pour le pouvoir, comme la lutte contre le réchauffement climatique ou l’égalité entre les femmes et les hommes, n’a peut-être jamais été aussi engagée qu’aujourd’hui, mais aussi face à l’inquiétude, voire à l’opposition catégorique, chez les enseignants, dans le secteur de l’éducation populaire et même dans l’armée, Emmanuel Macron et son gouvernement s’enferrent.

 

À ce stade, selon le secrétariat d’État à la Jeunesse et au SNU, « rien n’est arbitré et c’est le président de la République qui tranchera » dans un créneau désormais large, entre fin mars et juin. Et d’ajouter : « Son nom peut induire en erreur, mais le SNU n’a rien à voir avec le service militaire. L’uniforme, au fond, c’est comme dans un club sportif. »

Le SNU devrait être rendu obligatoire pour tous les lycéens sur deux semaines confisquées au temps scolaire

Mais selon plusieurs représentants d’organisations qui, reçus ces dernières semaines par Sarah El Haïry, se sont confiés à l’Humanité, l’essentiel est ficelé. Révélé lundi par Politis, un document officiel, dont nous disposons également, incite à penser que le SNU devrait être rendu obligatoire pour tous les lycéens sur deux semaines confisquées au temps scolaire.

Dans cette foire aux questions, mise en ligne momentanément début décembre sur l’un des sites Web du ministère de l’Éducation nationale, le gouvernement décrit un processus conduisant à une « généralisation totale » du dispositif.

Dans ce scénario, il est envisagé de lancer « l’expérimentation de l’obligation à la rentrée scolaire 2023-2024 dans six départements qui seront déterminés par décret », avant un « élargissement » ultérieur les années suivantes. Selon les recoupements effectués par le Snes-FSU et rendus publics le week-end dernier, les départements envisagés seraient les Hautes-Alpes, le Cher, la Dordogne, le Finistère, le Var et les Vosges.

Le cabinet de Sarah El Haïry botte en touche. « Pour nous, il n’y a rien de nouveau, explique-t-on à l’Humanité. C’est un document de travail qui n’est pas resté en ligne plus de dix minutes. Nous travaillons à des hypothèses, et la généralisation en fait partie, c’est notre job d’être prêts lorsque le président de la République tranchera. »

Pour Claire Guéville, secrétaire nationale du Snes-FSU, le gouvernement cherche une « fenêtre de tir » afin de faire ses annonces sur le SNU, mais désormais, l’obligation pour tous les lycéens sur le temps scolaire « tient la corde », en lieu et place de la simple incitation sur la base du volontariat.

« On n’a pas voulu prendre en compte des propositions alternatives comme le statut du lycéen engagé »

«  Nous sommes face à un double discours et tout est très mal ficelé, dénonce la dirigeante syndicale. Le SNU multiplie les symboles de soumission à l’ordre établi pour la jeunesse. À nos yeux, c’est très éloigné des valeurs de la République ; le libre arbitre est très important ! Le gouvernement planche sur un scénario de généralisation et d’obligation qui a pour corollaire la coercition. Il serait ainsi obligatoire d’avoir fait le SNU pour s’inscrire aux examens et cela pourrait apporter des bonifications dans Parcoursup. C’est catastrophique en termes de conception de l’enseignement, nous sommes catégoriquement opposés à ce type d’incitation comme à toute forme d’absorption de l’enseignement moral et civique dans le SNU. C’est un casus belli pour nous ! »

Icon Quote Il serait ainsi obligatoire d’avoir fait le SNU pour s’inscrire aux examens et cela pourrait apporter des bonifications dans Parcoursup. C’est catastrophique en termes de conception de l’enseignement ». Claire Guéville, secrétaire nationale du Snes-FSU

Secrétaire général de la Voix lycéenne, Ephram Strzalka-Beloeil, lui aussi reçu par le gouvernement à la mi-février, appuie dans le même sens. « On a la certitude que tout est bouclé, confie-t-il à l’Humanité. C’est trop tard pour changer quoi que ce soit, nous laisse-t-on entendre, et on n’a pas voulu prendre en compte nos propositions alternatives comme la prise en compte d’un statut du lycéen engagé, qui, lui, serait valorisé pour le bac ou dans Parcoursup. Pour nous, ce projet ne peut pas passer dans la jeunesse, et c’est pour ça que le gouvernement attend, car il sait qu’il provoquera une levée en masse. »

La gabegie d’argent public, 2 milliards d’euros par an

Pour beaucoup, néanmoins, l’étincelle dans le passage en force en gestation ne réside pas forcément dans l’obligation en tant que telle pour le SNU… mais peut-être plus encore dans la gabegie d’argent public. Le dispositif pourrait, une fois généralisé, coûter jusqu’à 2 milliards d’euros par an. Un chiffrage confirmé à l’Humanité par les services du ministère et qui est très éloigné des estimations initiales tournant autour de 1 milliard d’euros…

« La somme est considérable et elle pourrait être affectée à de vraies priorités pour la jeunesse, ajoute William Petipas. Le gouvernement dépense beaucoup pour la promotion du SNU, il pourrait orienter cet argent vers la promotion des formations pour les animateurs, qui font cruellement défaut, pour revaloriser les indemnités des jeunes en service civique, etc. Surtout, alors que la pauvreté affecte durement les jeunes, mettre enfin en place une extension de l’accès au RSA aux moins de 25 ans. Ce ne serait pas de l’assistanat, mais un véritable outil d’émancipation, ce que le SNU n’est pas du tout, en l’état. »

PCF 82: Lettre ouverte aux sénateurs de Tarn et Garonne, Messieurs Levi et Bonhomme

NE VOTEZ PAS LA REFORME DES RETRAITES DU GOUVERNEMENT

Messieurs les Sénateurs de Tarn et Garonne,

Le gouvernement d’Emmanuel MACRON impose aux françaises et aux français une réforme brutale et injuste en décidant de reculer l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans.

Une grande majorité de nos concitoyennes et concitoyens (plus de 70%) sont contre cette réforme, l’ampleur des manifestations ces dernières semaines en est la démonstration.

Dans une période lourde d’inquiétude et marquée par l’inflation, la hausse des prix de l’énergie, de l’alimentation, le report de l’âge légal de la retraite à 64 ans et l’augmentation de la durée de cotisations assombrit encore un peu plus le tableau déjà bien noir de l’avenir de millions de personnes dont celui des femmes qui seront les grandes perdantes de cette réforme.

Messieurs les Sénateurs, nous vous demandons de ne pas voter la réforme du gouvernement en premier lieu parce que les dépenses de retraite ne dérapent pas comme le président du Conseil d’orientation des retraites l’a redit devant vous au Sénat. Là où le gouvernement parle de financement  et de déficit, nous lui rétorquons que notre pays est suffisamment riche pour garantir à chacune et chacun un départ à la retraite à 60 ans avec une pension digne pour vivre. L’argent existe dans notre pays, mais il n’y a aucune volonté du gouvernement d’imposer le partage des richesses équitablement avec celles et ceux qui les produisent. Au contraire, cette réforme n’existe que pour mieux servir le capital et ses actionnaires !

Reste la question du choix de société dans laquelle nous voulons vivre. D’un côté les tenants du libéralisme qui veulent nous faire travailler toujours plus et plus longtemps au nom de la compétitivité économique et de l’autre une majorité de françaises et français qui veulent profiter de la vie, qui s’autorise le droit au repos et aux loisirs, être des grands parents aux côtés de leurs petits-enfants, s’engager dans le monde associatif …

Ambroise Croizat, ministre communiste du travail à la libération disait : « La retraite ne doit plus être l’antichambre de la mort mais une nouvelle étape de la vie ».

Alors, Messieurs les Sénateurs, nous serons attentifs aux débats qui se tiendront au Sénat et à la position que les Sénatrices et Sénateurs prendront dans les jours prochains et particulièrement à celle de nos élus Tarn et Garonnais ainsi qu’au vote que vous choisirez de faire.

Recevez Messieurs les Sénateurs nos salutations républicaines.

Parti Communiste Français – Section de Montauban