Education Nationale: le 26 janvier est « Une sérieuse alerte » + Florilège d’articles académie de Toulouse

Avec 12% de grévistes dans le premier degré et 13% dans le second degré selon le ministère et un professeur sur trois selon la FSU, le mouvement de grève du 26 janvier lancé par 6 fédérations (Fsu, Fo, Cgt, Sud, Sncl, Snalc) semble modeste. Replacé dans le contexte de la crise sanitaire, des défis nouveaux qu’elle adresse aux enseignants et de l’isolement personnel qu’elle banalise, le mouvement a du sens. Dans le cortège parisien, la colère des professeurs présents vient de loin. Celle des infirmières est particulièrement visible.

Les infirmières contre leur décentralisation

Commençons par les vedettes de la journée. Les infirmières scolaires étaient nombreuses dans le cortège et particulièrement visibles, enveloppées dans une couverture de survie. « Je me bats avec mes collègues pour qu’on ne soit pas décentralisées et que l’on reste en établissement », nous a dit Nadia Barnerias, infirmière dans une cité scolaire de la banlieue parisienne. Le projet de loi 4D prévoit que la santé scolaire passe aux collectivités territoriales. Une autre menace est apparue récemment avec un amendement (adopté) au projet de loi sur « la santé par la confiance » mettant les infirmières sous la houlette des médecins. « On travaille à la réussite des élèves, à leur suivi, à la prévention. On ne chôme pas », assure t-elle. Elle ne voit pas comment en étant absentes des établissements les infirmières pourraient mieux assurer les visites obligatoires et suivre les élèves dans leurs problématiques de santé et d’aide psychologique ». Continuer la lecture de Education Nationale: le 26 janvier est « Une sérieuse alerte » + Florilège d’articles académie de Toulouse

Les recommandations explosives du Grenelle de l’éducation in Caf. Péda.

Selon un schéma bien classique à l’Education nationale, le Grenelle de l’Education accouche de propositions qui reproduisent exactement les conceptions libérales du ministre. Rémunération au mérite et à la carte, contractualisation d’établissements autonomes, statut de directeurs d’école, les propositions du Grenelle vont loin et sont explosives. JM Blanquer devrait prochainement dire ce qu’il en retient et cibler ce qu’il veut mettre en place d’ici 2022. Tout ?

Un édifice construit par le ministère

Officiellement le Grenelle de l’éducation regroupe des experts qui discutent librement de l’avenir de l’Ecole. Sauf que c’est le ministère qui a choisi les personnalités présentes et que chaque groupe est piloté par un cadre du ministère (généralement un inspecteur général). Au final on retrouve dans les différents groupes des renvois aux propositions des autres groupes. On a bien un édifice idéologique cohérent élaboré par le ministère. Continuer la lecture de Les recommandations explosives du Grenelle de l’éducation in Caf. Péda.

Contrer l’effet apéro. Chronique 3 de Marcel Duvel

 

Nous devons cette formule à Stanislas Guerini qui voulait ainsi justifier le couvre-feu à 18h. Stanislas Guerini qui n’est que délégué général de la REM mais qui mériterait bien d’être ministre tant il incarne l’aveuglement et le mépris qui caractérisent ce gouvernement.

Aveuglement, pour ne pas voir les effets dévastateurs causés par la disparition de notre vie sociale ; mépris, pour réduire les préoccupations des gens ordinaires à un moment passé devant un pastis. Comment les dirigeants d’un pays peuvent avoir, ou feindre d’avoir, une vision de leurs concitoyens aussi erronée ? Comment peuvent-ils ignorer, ou faire semblant d’ignorer, les multiples occupations qu’une famille doit assurer après l’école, après le travail ?

Mais cette formule cache une réalité plus grave encore : les soirées sont le moment de la vie civique. Les réunions d’associations, les commissions para-publiques, les débats politiques, les rencontres dans les quartiers… avaient toute leur place le soir après 18 heures. Il ne reste que le samedi ou le dimanche pour toutes les caser en sauvegardant quand même le temps des courses pour la semaine, un reste de vie familiale et le bol d’air indispensable aux corps et aux esprits.

« Contrer l’effet apéro », c’est, pour cette élite aussi puissante que médiocre, la possibilité de réaliser enfin ce rêve d’une démocratie sans peuple.

Il est d’ailleurs consternant, et quand même hilarant, de constater que les donneurs de leçons républicaines d’hier, ont su si vite s’adapter. L’annulation des réunions de quartiers qu’ils avaient promises durant la campagne électorale s’est faite sans états d’âmes. L’absence de public lors des réunions de conseils municipaux ne les gênent en aucune manière, ont-ils seulement pensé à les déplacer au samedi après-midi ?

Notre belle ville de Moissac ne fait pas exception. Nous croyions que son maire serait un exemple pour les autres dictateurs en herbe, il n’est que la pâle incarnation d’une vaguelette qui pourrait cependant noyer notre vie politique.

Marcel Duvel

Exclusif : Agité, répondeur, désordonné, rebelle : Le drôle de questionnaire du ministère pour les 3 ans in Caf. Péda.

« Répond mal à l’adulte ». « Est agité ». « Range n’importe comment ». « Coupe la parole ». Ces mentions sont extraites d’un questionnaire destiné aux élèves des petites sections de maternelle. Réalisée par la Depp, cette enquête va concerner 35 000 enfants qui seront suivis tout au long de leur scolarité. Mais que poursuit donc le ministère avec ces fiches d’observations qui rappellent de mauvais souvenirs ?

Comportementaliste et subjectif

Etalée sur plusieurs pages, la « grille d’observation élève » propose une vingtaine de questions par page, toutes relatives au comportement de l’enfant. L’enseignant doit cocher des cases pour dire si l’enfant se comporte ainsi souvent, parfois ou jamais. Le livret est nominatif et les données vont suivre l’élève jusqu’à sa sortie de l’éducation nationale.

Les qestions posées sont comportementalistes et subjectives. On demande si l’enfant « répond mal à l’adulte ». S’il « réagit de façon excessive ». S’il « refuse de rentrer dans l’activité ». S’il « ne réfléchit pas avant d’agir ». S’il perd des vêtements. S’il « coupe la parole ». S’il « a des accès de colère ». On imagine les petites croix s’accumuler et un expert comportementaliste dessiner un profil permettant de classer l’enfant dans une catégorie. Continuer la lecture de Exclusif : Agité, répondeur, désordonné, rebelle : Le drôle de questionnaire du ministère pour les 3 ans in Caf. Péda.

Grève du 26 janvier – De la maternelle à l’université, pas de génération sacrifiée ! (PCF)

Depuis des mois, la colère monte dans les établissements scolaires. Ce mardi 26 janvier, les syndicats de l’éducation et de l’enseignement supérieur appellent à la grève, de la maternelle à l’université. Les communistes seront à leurs côtés pour défendre les services publics d’éducation et d’enseignement supérieur, porter des réponses à la crise qu’ils traversent et construire une politique éducative de progrès.

Ce gouvernement est irresponsable : impeachment pour Blanquer et Vidal ! Cela fait maintenant presque un an que nous vivons au rythme de la crise sanitaire. Un an qui aurait pu être mis à profit pour prendre des décisions politiques, lutter contre le virus et renforcer nos sociétés. Dès le mois de mars, le PCF a proposé un plan d’urgence (https://www.pcf.fr/plan_d_urgence_pour_l_cole) qui devait permettre de garantir l’éducation de toutes et tous dans des conditions sereines. Le gouvernement a préféré faire comme si de rien n’était. C’est irresponsable !

Face à la progression du virus, face à la souffrance d’une génération sacrifiée, le gouvernement fait l’autruche. Refus de compter les élèves et les personnels malades, publication de chiffres faux, manque de vaccins…, croient-ils pouvoir éradiquer le virus simplement en répétant qu’on « ne tombe pas malade à l’école » ? Quelle réponse comptent-ils apporter à la souffrance des étudiantes et des étudiants isolés, privés de formation et de perspectives d’avenir ? Continuer la lecture de Grève du 26 janvier – De la maternelle à l’université, pas de génération sacrifiée ! (PCF)

Le scandale de la pénurie de vaccins… et comment Sanofi pourrait aider à y remédier

En vertu de l’état d’urgence sanitaire, le gouvernement français a la possibilité, de procéder à la «  réquisition de biens ou de services ». © Kay Nietfeld/Pool via Reuters

En vertu de l’état d’urgence sanitaire, le gouvernement français a la possibilité, de procéder à la « réquisition de biens ou de services ». © Kay Nietfeld/Pool via Reuters

La pénurie menace les campagnes de vaccination partout dans le monde. Face à ce spectre, la question d’une mutualisation globale commence à s’imposer. Sanofi pourrait tout à fait participer, mais cela demande une décision politique.

Nul n’a pu oublier l’image convoquée par Emmanuel Macron au printemps dernier. « Nous sommes en guerre », avait asséné le chef de l’État face à l’explosion de la pandémie due au nouveau coronavirus. Une image pas forcément très heureuse, mais elle prend aujourd’hui un sens plus macabre encore : les Français, comme beaucoup d’autres, évidemment, à l’échelle planétaire, vivent une phase de rationnement sévère. Les vaccins contre le Covid-19 existent : ils ont été mis au point grâce au travail de recherche mené dans des laboratoires publics pendant des décennies et aux montagnes de fonds publics pour le développement, les essais cliniques, la logistique, etc. Ils existent, mais les laboratoires qui, comme Moderna ou BioNTech, ont remporté la course de vitesse, sont en fait incapables de les produire à la hauteur des besoins.

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Sanofi : le carnage social orchestré par les actionnaires pèse lourdement sur la souveraineté sanitaire de la France (Fabien Roussel)

Les logiques de rentabilité des grands groupes font marcher le monde sur la tête…
Alors que nous traversons une pandémie mondiale, le groupe pharmaceutique Sanofi prend la décision de supprimer entre 400 et 600 emplois dans le secteur de la recherche et développement.

5 000 postes ont déjà été supprimés en France par le groupe en l’espace de 10 ans, sur un total d’environ 25 000 salariés. Et 3 000 postes ont été supprimés sur les 6 000 postes dans la recherche et développement.

Le retard de Sanofi sur le vaccin montre au contraire que le groupe devrait intensifier ses activités de recherche. La multiplication des variants à la Covid-19 doit inciter à une veille pharmaceutique permanente pour avoir une réponse adéquate aux besoins de santé.

Pour la 26e année consécutive, le groupe Sanofi a distribué des dividendes, battant par la même son record atteignant presque la somme astronomique de 4 milliards.

Autant d’argent qui n’a pas été investi dans la recherche, la formation, les salaires. Ni dans la production, alors que les pénuries de médicaments explosent depuis 2016 (2 400 ruptures d’approvisionnement en 2020, soit 4 fois plus qu’en 2016).

C’est une prédation à grande échelle qui s’effectue, au détriment de l’emploi et de l’efficacité même de l’entreprise.

Il est déraisonnable aujourd’hui plus qu’hier encore, de laisser les mains libres aux actionnaires.

Il y urgence à développer des logiques industrielles émancipées de la loi du profit, en donnant de nouveaux droits de gestion aux salariés, afin de développer l’emploi, la recherche et la formation, afin de développer un nouveau cycle vertueux dans un objectif de réponse aux besoins de santé.

Le PCF appelle par ailleurs à la création d’un pôle public du médicament, pour garantir la souveraineté sanitaire de la France.

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, député du Nord,

Nouveau protocole à l’école : L’art de ne rien changer In Caf. Péda.

« On a souhaité maintenir ouverts les établissements scolaires face aux inégalités et aux risques de décrochage. Pour tenir cette ligne on doit renforcer nos dispositifs ». Le premier ministre a annoncé le 14 janvier un « renforcement » du protocole sanitaire. JM Blanquer , un protocole sanitaire « plus strict ». En fait rien ne change sauf l’annonce d’une campagne de tests et l’interdiction des activités sportives scolaires et extrascolaires en intérieur. Alors que le variant anglais se diffuse, qu’il y a déjà deux clusters du variant sud africain et qu’on assiste à une véritable catastrophe humaine outre Manche, l’Education nationale ne change rien. Elle ne sera pas plus concernée par le couvre feu à 18 heures.

Le couvre feu ne concerne pas l’Ecole

Ce qui se passe chez nos voisins et particulièrement en Grande Bretagne, montre qu’il faut absolument bloquer la diffusion du variant anglais qui est presque deux fois plus contagieux et qui touche les enfants comme les adultes. Sur ce point, les jours qui viennent sont cruciaux. Et on pouvait s’attendre à des décisions d’ampleur. Malheureusement il n’en est rien en ce qui concerne l’Ecole où JM Blanquer réussit à maintenir , presque sans changement, la situation actuelle.

Le premier ministre a annoncé la mise en place d’un couvre feu à 18 heures à partir du 16 janvier. Cela ne concerne pas l’Ecole. Comme nous l’a confirmé l’entourage du ministre, les réunions et les cours qui sont prévus après 18 heures pourront avoir lieu. A partir du moment où les déplacements vers et depuis un établissement scolaire sont autorisés, ces cours et réunions peuvent avoir lieu. Il fait que les élèves, parents et professeurs remplissent les dérogations prévues. Continuer la lecture de Nouveau protocole à l’école : L’art de ne rien changer In Caf. Péda.

Comment la Méditerranée est devenue la frontière migratoire la plus meurtrière au monde. Carte interactive

Nicolas Lambert

Nicolas Lambert

Regard de cartographe #2. Au moins 50 000 femmes, hommes et enfants sont morts en migration au voisinage de l’Union européenne depuis le début des années 1990. Nicolas Lambert, ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique, nous propose avec ce nouveau « regard de cartographe » de saisir cette terrible « géographie des morts ». Une carte interactive qui prouve combien les politiques migratoires européennes sont non seulement inefficaces, mais avant tout dangereuses.

Du premier janvier 2014 jusqu’à la fin de l’année 2020, l’OIM (Organisation internationale pour les migrations) a comptabilisé 40 000 personnes mortes ou portées disparues au cours de leur migration à travers le Monde (dont au moins 2300 enfants). Parmi eux, plus de la moitié ont péri noyés en Méditerranée, ce qui en fait, et de loin, la frontière migratoire la plus mortifère au monde. En Méditerranée, les drames se succèdent mais ne se ressemblent pas. On peut penser en premier lieu au jeune Alan Kurdi, originaire de Kobané, dont le corps d’à peine 3 ans a été retrouvé inerte le 2 septembre 2015 sur une plage de Turquie et dont la photo a fait le tour du monde. Ou encore à ce naufrage du 19 avril 2015 au large des côtes libyennes qui a provoqué la mort simultanée de plusieurs centaines de personnes. Triste record… Ou enfin, à l’histoire du Left-to-die Boat relaté avec force par Charles Heller et Lorenzo Pezzani en 2014 dans le film cartographique, Liquid traces, et qui montre à quel point les pays européens placent la “protection” de leurs frontières bien avant les gestes de solidarité les plus élémentaires.

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Évasion fiscale : le Conseil d’État donne raison aux communistes ! (Fabien Roussel – PCF)

Depuis des mois, par voie d’amendement et dans une Proposition de loi que j’avais déposée au nom du groupe de la Gauche démocrate et républicaine, les députés communistes demandent la reconnaissance du statut juridique « d’établissement stable » pour les filiales françaises d’une société ayant son siège social dans un paradis fiscal.

Grâce à ce mécanisme d’évitement fiscal bien connu, les multinationales, en particulier celles du numérique, s’affranchissent de leurs obligations et privent les États de recettes très importantes. Au total, l’évasion fiscale coûte chaque année à la France entre 80 et 100 milliards par an, selon de nombreux experts.

Dans une décision récente, le Conseil d’État vient enfin d’établir cette qualification d’établissement stable, ce qui signifie tout simplement que ces filiales françaises doivent désormais se soumettre à l’impôt sur les bénéficies dans notre pays ! C’est une grande victoire pour tous ceux qui ont défendu cette position, en dépit de l’opposition systématique et résignée de la majorité parlementaire et du gouvernement, avec pour seul argument que cette notion était inapplicable. Forts de cette décision novatrice et audacieuse, qui ouvre la voie à une taxation plus juste des bénéfices des géants du numérique, nous redéposerons rapidement cette proposition à l’Assemblée comme nous le faisons depuis des années.

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF et député du Nord,