Communiqué du PCF: Le gouvernement doit stopper immédiatement l’opération Wuambushu
Les propos du vice-président (divers centre) du département de Mayotte, Salime Mdéré, tombent sous le coup de la loi et suscitent un tollé.
« Il faut peut-être en tuer, je pèse mes mots ». Alors que l’opération Wuambushu a débuté, le vice-président du département de Mayotte, Salime Mdéré, (divers centre) appelle au meurtre, tandis que la journaliste de Mayotte la Première qui l’interroge reste médusée. Des propos qui tombent sous le coup de la loi. La journaliste, lui, rétorque qu’elle ne peut pas le laisser dire ça, et quelques heures plus tard, la séquence est retirée du site de France Télévision.
De bout en bout, les propos de cet élu sont insupportables. « Des gamins qu’on voit de loin, dit-il sur le plateau … enfin c’est même pas des gamins, moi je refuse d’ailleurs qu’on emploie ces termes-là : ‘‘jeunes’’ ou ‘‘gamins’’, ces délinquants, ces voyous, ces terroristes… à un moment donné, il faut peut-être en tuer, je pèse mes mot ». « Si y’en a pas un qui est tué, y’en aura toujours d’autres qui vont oser tuer des policiers », insiste-t-il encore.
La polémique est immédiate. « Un élu LREM de Mayotte et vice-président du département appelle au meurtre, en direct, de jeunes comoriens lors de l’opération Wuambushu, réagit le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel. Honteux. Voilà où conduit la politique de notre gouvernement. J’appelle à mettre un terme immédiat à cette opération ».
« Est-ce que les élus LREM vont condamner ces propos insupportables du vice-président LREM du conseil départemental de Mayotte ? », interroge le coordinateur de la France insoumise, Manuel Bompard.
« Ces propos ne sont pas dignes de la République », a également dénoncé le ministre des Outre-Mers, Jean-François Carenco. Le préfet de Mayotte s’est dit lui « consterné ».
LREM prend ses distances
Une indignation générale, qui pousse le parti du président de la République, Renaissance, à réagir à son tour. D’abord, en déniant la qualité de membre de LREM comme de Renaissance à l’intéressé. « Il n’a jamais obtenu l’investiture de notre parti et n’a d’ailleurs pas accordé son parrainage au Président de la république en 2022 » explique Renaissance à Libération. « Il est membre depuis 2021 d’un exécutif départemental qui s’oppose fortement à l’action de notre majorité. Ses propos n’engagent en rien notre parti et appellent une condamnation sans ambiguïté de toutes les forces politiques ». Le chargé de mission départemental pour Les Républicains à Mayotte reconnaît en revanche qu’il est un « sympathisant » LR, qu’il « partage les idées de la droite » .
Devant le tollé, Salime Mdéré a publié un statut Facebook selon lequel il « tempère » (sic) son propos « excessif» (re-sic), « s’il a pu heurter des sensibilités ». Une rétractation timide, donc, qui exige d’autant plus de la justice qu’elle condamne cet appel au meurtre proféré par un élu de premier plan du département de Mayotte.