Le rapport de Benjamin Stora suscite de nombreuses réactions. Comment s’en saisir pour avancer sur la voie de la vérité et de la réparation ?
Aux sociétés civiles des deux pays à s’emparer de l’ouverture qu’offre Stora
Yacine Teguia Producteur de cinéma et membre du bureau national du Mouvement démocratique et social (Algérie)
« Pour exorciser l’horreur qui a un nom et un visage, il faut lui donner un autre nom et un autre visage » Chris Marker, Sans soleil
Le rapport Stora sur les mémoires de la colonisation et la guerre d’Algérie suscite la controverse. En France, on soupçonne le président de gérer des questions de société ou de verser dans les calculs électoraux, en agitant la « nostalgérie ». En Algérie, le pouvoir invite à se désintéresser d’un débat franco-français tout en alimentant la polémique en sous-main. Dans les rangs du hirak, la contestation surgie en février 2019, les uns flairent une diversion vis-à-vis de la crise sanitaire, socio-économique et politique, tandis que d’autres exigent la réécriture du récit national autour de la guerre de libération, mais aussi des luttes démocratiques et pour la reconnaissance de l’amazighité. D’ailleurs, le 16 février, des milliers de citoyens réunis à Kherrata ont commémoré les premières manifestations du deuxième anniversaire du hirak ainsi que la lutte pour l’indépendance, sur un site des massacres du 8 mai 1945.
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