Stop au cycle sans fin des violences contre les femmes ! Agir pour que la vie des femmes ne soit plus classée sans suite

La référence au mythe des Danaïdes, condamnées à remplir éternellement des jarres percées, permet d’illustrer le cycle sans fin des violences faites aux femmes, génération après génération.

Une fatalité qui n’est qu’apparente pour les communistes : si la situation actuelle des femmes est préoccupante, le continuum des violences allant des stéréotypes sexistes et des inégalités salariales jusqu’au féminicide, des solutions politiques assorties de moyens proportionnés peuvent enrayer cette spirale infernale.

Le gouvernement n’est pas au rendez-vous

Les femmes parlent mais qui écoute, qui répond, qui agit ? La mal-nommée grande cause du quinquennat n’a rien produit : une femme est tuée tous les trois jours en France, soit 94 femmes à ce jour.

Quand la Fondation des femmes estime à 2,6 milliards d’euros par an le budget minimum que l’État devrait consacrer à la protection des victimes de violences conjugales, sexistes et sexuelles en France, il n’en dépense que 184,4 millions…

Face à cette situation insupportable, le PCF est partie prenante du collectif « Grève Féministe » réunissant syndicats, associations et partis politiques et appelle à la mobilisation le 25 novembre !

De nombreuses raisons de se mobiliser

La justice est aujourd’hui dans l’incapacité d’assurer la sécurité des femmes par manque d’investigation : 80 % des plaintes pour viol classées sans suite ; moins de 1 % d’entre elles aboutit à une condamnation ; 80 % des plaintes des victimes de féminicide classées sans suite.

Les annonces sur le sort de la CIIVISE sont floues. Son travail avec le juge Durand doit être pérennisé pour suivre la mise en œuvre des propositions élaborées et assurer prévention, détection, prise en soin des victimes et lutte contre la reproduction des violences, le tout dans le cadre d’un service public doté d’agent·es et de moyens suffisants.

Les trafics de femmes précaires et vulnérables sont massifs, ils ont même encore augmenté depuis le début de la guerre en Ukraine. Le corps des femmes n’est pas une marchandise et ne doit faire l’objet d’aucun contrat : la GPA « éthique » n’existe pas.

Dans un contexte international guerrier, le PCF cultive la paix car les femmes des pays en guerre, réfugiées ou déplacées pour cause de conflit sont souvent en première ligne. Nous exprimons notre solidarité avec les Iraniennes, les Afghanes, les Kurdes, les Ukrainiennes, les Israéliennes, les Palestiniennes, les Yéménites, les Arméniennes, les Syriennes qui vivent dans des territoires où des conflits perdurent. Nous soutenons les mobilisations des femmes pour la démocratie, la justice, l’égalité et la paix, contre les politiques d’extrême-droite, qui prônent la haine et la division, contre les intégrismes religieux. Et nous rendons femmage à Viviane Silver, militante pacifiste canado-israélienne et co-fondatrice de Women Wage Peace, tuée par le Hamas le 7 octobre dernier.

Des points d’appui pour sortir des violences

Le rapport conduit notamment par la sénatrice communiste Laurence Cohen a mis en lumière les violences constitutives de l’industrie lucrative de la pornographie, adossée à un système de traite des êtres humains à des fins sexuelles, ainsi que l’ampleur des réseaux de proxénétisme et le danger que ce système représente pour les enfants.

Le Parlement européen a également reconnu le caractère violent de la prostitution, qui touche de plus en plus les mineur·es. C’est pourquoi la loi de 2016 doit être garantie dans une perspective d’abolition de la prostitution. Le PCF dénonce l’idée mensongère selon laquelle l’interdiction de la prostitution contreviendrait à la liberté des femmes à disposer librement de leur corps quand elle le réduit à un objet à disposition de la jouissance d’un tiers. La prostitution, complice d’une économie néolibérale dans laquelle tout s’exploite et tout se vend, nie les droits fondamentaux de la personne.

Des propositions pour la sécurité des femmes, contre toutes les formes de violences :

✦ Créer des brigades et juridictions spécialisées pour une justice dotée de formations, moyens humains et financiers à la hauteur des enjeux spécifiques des violences sexistes et sexuelles, en s’inspirant du modèle espagnol.

✦ Mettre fin à l’impunité : établir une liste d’actes d’enquête minimaux sans lesquels le procureur ne pourrait pas classer sans suite une affaire.

✦ Mettre en place un dispositif visant à assurer le respect d’une ordonnance de protection par la police.

✦ Rendre gratuite l’assistance juridique pour les personnes victimes de violences sexuelles et/ou conjugales et informer les victimes de leurs droits dès le dépôt de plainte.

✦ Modifier rapidement la position de la France qui refuse aujourd’hui de définir le viol comme un crime dans la directive sur la violence à l’égard des femmes et la violence domestique.

✦ Appliquer la loi Aubry de 2001 relative à la dispense de cours d’éducation à la vie sexuelle et affective.

✦ Pérenniser le travail de la Commission Indépendante sur l’Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants (CIIVISE) et suivre ses recommandations.

✦ Permettre l’accès, immédiat et gratuit, à des soins en psycho-traumatologie pour toutes les victimes et co-victimes.

✦ Chaque département doit se doter d’un centre de psycho-traumatologie avec un accueil médico-judiciaire et un Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS).

✦ Porter la création d’un Protocole européen d’accueil et de respect des droits des femmes migrantes afin de lutter contre la traite des êtres humains et les violences sexuelles subies dans le cadre du parcours migratoire.

✦ Renforcer la loi du 13 avril 2016 relative à la lutte contre le système prostitutionnel grâce à des moyens supplémentaires, humains et financiers : lutter plus efficacement contre les réseaux de proxénétisme, déployer les commissions départementales, augmenter de manière significative le nombre de parcours de sortie, revaloriser l’allocation actuelle, permettre l’accès effectif au logement et aux titres de séjour, à une formation professionnelle, à la protection et aux soins.

Bureau de presse du PCF, Paris, le 25 novembre 2023.


Je participe aux luttes, je rejoins le PCF

Black Friday. Contre Amazon, le vendredi noir social d’Attac (Vidéo)

Franck Cartelet

En plein Black Friday, l’association Attac a ciblé ce vendredi 24 novembre, les « lockers » d’Amazon afin de sensibiliser les consommateurs au danger de la surconsommation. L’Humanité a rejoint des militants à la station de métro Château-Landon.

Il est 7 h 30 et Paris s’éveille avec des « lockers d’Amazon » mis hors service symboliquement. Pour le traditionnel Black Friday, dont on ne dira jamais assez les dégâts que cause cette fête de la surproduction et de la surconsommation, l’association Attac était une nouvelle fois dans l’initiative.

Un modèle dans l’impasse

Alors que les médias traditionnels incitent depuis une semaine les citoyen-nes à se ruer sur le net et/ou dans les magasins afin de bénéficier de « supposées » bonnes affaires, l’association Attac avait annoncé un week-end placé sous le signe d’un « vendredi noir » de l’injustice écologique, sociale et fiscale.

L’empreinte du Black Friday est globale rappelle l’association. Elle concerne les gaz à effet de serre, le cycle de vie des biens, des équipements et l’utilisation de l’eau. La plupart des produits vendus durant le « vendredi noir » sont fabriqués par des personnes mal rémunérées, dont les conditions de travail sont particulièrement dégradées et les droits sociaux ignorés, souligne Nicolas, militant d’Attac.

Un vendredi noir social

Le Black Friday est le symbole d’un modèle dépassé, qui détruit la planète, les territoires et les solidarités. Évasion fiscale massive, destruction d’emplois, dégradation des conditions de travail, activités climaticides… Un vendredi noir social.

Pour Sylvain, jeune militant d’Attac, ces actions sont aussi une occasion de retrouver des camarades alors que l’actualité n’est pas facile. « Si ça peut devenir une tradition, avant les fêtes, c’est chouette ! »

Lutte contre l’antisémitisme : pourquoi la gauche doit faire mieux

Une partie des forces progressistes est accusée d’avoir cédé aux sirènes de cette forme de racisme. Mauvais procès ou signe qu’elles auraient failli dans la défense des concitoyens de confession juive qui se sentent abandonnés ? Des voix demandent à la gauche de se ressaisir, loin des allégations outrancières orchestrées par la droite et l’extrême droite.

À la marche contre l’antisémitisme le 12 novembre à Paris, Fabien Roussel (PCF), Marine Tondelier (EELV) et Olivier Faure (PS) © Michel Stoupak / NurPhoto via AFP

La voix, rageuse, s’élève au-dessus des huées : « Collabos ! C’est eux les vrais fachos ! » L’homme vise le groupe d’élus socialistes, communistes et écologistes, venus participer à la marche du 12 novembre, à Paris, contre l’antisémitisme. À quelques centaines de mètres, le cortège d’extrême droite n’est pas autant chahuté. Comment en sommes-nous arrivés à ce monde à l’envers ?

Bien sûr, vingt ans de dédiabolisation de l’extrême droite et des décennies de stigmatisation de la cause pro-palestinienne, suspectée de se nourrir de l’antisémitisme, sont passés par là. Mais plusieurs voix progressistes pointent également, tantôt un « malaise », tantôt une « minimisation », voire un « déni », sur la question de l’antisémitisme, à gauche.

« Ce qui est sûr, c’est qu’un fil s’est rompu, constate Ian Brossat, porte-parole du PCF. Pendant la marche (du 12 novembre – NDLR), une jeune femme franco-israélienne est venue me voir, surprise que des communistes marchent contre l’antisémitisme. Nous ne sommes plus identifiés à ce combat-là, nous devons y travailler. » Continuer la lecture de Lutte contre l’antisémitisme : pourquoi la gauche doit faire mieux