Pour la vérité et la justice pour Nahel, contre toutes les violences, unissons-nous !

Mardi dernier, à Nanterre dans les Hauts-de-Seine, un contrôle routier opéré par deux policiers a débouché sur la mort de Nahel, tué par un tir au thorax de l’un d’eux.

Face à ce décès d’un jeune de 17 ans, l’émotion des communistes du pays est immense. Nous adressons nos condoléances à la famille et aux proches de la victime. Nous saluons la mobilisation massive, digne et sereine, de jeudi dernier à Nanterre et apportons notre soutien au maire, Patrick Jarry et à toute l’équipe municipale.

Après les premières auditions, le policier auteur du tir a été mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention préventive. Nous appelons à ce que toute la lumière soit faite sur le contrôle et le tir meurtrier du policier dans les meilleurs délais pour que la justice soit rendue. Continuer la lecture de Pour la vérité et la justice pour Nahel, contre toutes les violences, unissons-nous !

Mort de Nahel : « La culture policière de la force s’appuie sur la frustration »

Pour le sociologue Jacques de Maillard, la constante dégradation de la relation police-population est due à l’absence d’évolution des politiques de « maintien de l’ordre » depuis les années 2000.

À Nanterre, le 29 juin, pendant la marche blanche pour Nahel, le dispositif policier déployé est important © Reuters

À Nanterre, le 29 juin, pendant la marche blanche pour Nahel, le dispositif policier déployé est important © Reuters
REUTERS

Les affrontements entre la police et certains habitants des quartiers populaires, indignés par le meurtre de Nahel, ne sont pas sans rappeler les violents événements qui avaient suivi la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré, en 2005. Jacques de Maillard, professeur de science politique et directeur du Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales, analyse l’évolution des pratiques de maintien de l’ordre et leurs répercussions sur les relations entre population et police. Il vient de codiriger, avec Wesley Skogan, l’ouvrage  Police et société en France (Presses de Sciences-Po, 2023).

Les relations entre les habitants des quartiers populaires et la police ont-elles changé depuis 2005 ?

Depuis cette époque-là, la dégradation des relations au quotidien, faites d’hostilité réciproque, de malentendus et de cercles vicieux, est restée particulièrement prégnante. Les politiques policières n’ont pas connu de changements majeurs. Continuer la lecture de Mort de Nahel : « La culture policière de la force s’appuie sur la frustration »

Embrasement (Edito de l’Huma)

Maud Vergnol, codirectrice de la rédaction.

Maud Vergnol, codirectrice de la rédaction.

Le gouvernement redoutait l’embrasement. Il a eu lieu. L’émotion après le meurtre de Nahel par un policier à Nanterre a laissé place à la colère chez une partie de la jeunesse des quartiers populaires. Les secousses se sont fait sentir sur tout le territoire, où des dizaines de commissariats et bâtiments publics ont été incendiés. Des nuits difficiles pour les habitants de ces quartiers, qui se sont réveillés sans transports, sans mairie ou sans école, autant de services publics si précieux. Ces dégradations reviennent, pour ceux qui les commettent, à retourner la violence contre eux-mêmes. « Oui, mais quand on ne crame pas les voitures, il ne se passe rien » a-t-on entendu ces derniers jours. Comment leur donner – entièrement – tort après l’année écoulée ? L’indifférence du pouvoir aux cris de la société ne peut qu’engendrer de la violence.

Alors bien sûr, le souvenir de 2005 est dans toutes les têtes. Le 27 octobre de cette année-là, la mort de Zyed Benna, 17 ans, et Bouna Traoré, 15 ans, électrocutés alors qu’ils tentaient d’échapper à un contrôle de police, avait embrasé les banlieues françaises. C’est le scénario que redoute aujourd’hui le pouvoir macroniste, tiraillé entre les tentatives d’apaisement et la surenchère sécuritaire qu’il n’a cessé d’alimenter dans sa compétition avec l’extrême droite. Pris entre deux feux, Emmanuel Macron, déjà fragilisé par le mouvement social des retraites, sait qu’il est assis sur une poudrière. Que l’étincelle est là, et qu’il sera plus difficile d’éteindre ce nouvel incendie face à cette jeunesse qui n’a rien à perdre. Elle ne demande pourtant que l’égalité et la justice.

La mort de Nahel, causée par des policiers qui n’ont plus grand-chose de « gardiens de la paix » et à qui la loi de 2017 a octroyé un « permis de tuer », devrait susciter un électrochoc pour toute la société sur la réalité des violences policières, que nous avons de si nombreuses fois documentées dans ces colonnes. L’état de la police française, de l’institution – et non de l’ensemble de ses agents –, est un symptôme alarmant de l’état de déliquescence de la promesse républicaine et des dangers qui guettent. Avec ce nouveau drame, la faillite de l’engrenage sécuritaire est patente.

Fabien Roussel appelle à un « nouveau Front populaire »

Le secrétaire national du PCF Fabien Roussel vient de publier une lettre ouverte aux Français, qui sera distribuée tout l’été par les militants communistes.

Dans sa lettre, Fabien Roussel appelle de ses vœux à la création d'un « nouveau Front populaire ». © AFP - EMMANUEL DUNAND

Dans sa lettre, Fabien Roussel appelle de ses vœux à la création d’un « nouveau Front populaire ». © AFP – EMMANUEL DUNAND

Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, vient de rendre publique une « lettre aux Français » appelant à la création d’un « nouveau Front populaire ». Il s’agit d’un document de deux pages, qui sera tiré à deux millions d’exemplaires, et distribué par les militants communistes durant tout l’été, jusqu’à la Fête de l’Humanité en septembre.

Ce texte signé par le dirigeant communiste rappelle que « les temps sont durs pour tout le monde. Et nous savons que ce gouvernement cherche à nous diviser et à briser tout espoir de changement ».

Fabien Roussel rappelle également les positions de son parti quant au monde du travail : « un vrai salaire, tout au long de la vie, permettant de vivre, d’élever nos enfants, de partir en vacances, de nous projeter dans l’avenir et de pouvoir profiter d’une bonne retraite en bonne santé ». Il fustige également le gouvernement, accusé de vouloir « (vous) faire taire », et de mépriser « les millions de travailleuses, de travailleurs qui manifestent depuis six mois contre la retraite à 64 ans ».

« Il est temps d’indexer les salaires sur l’inflation » écrit par ailleurs Fabien Roussel, qui rappelle qu’une proposition de loi a été déposée en ce sens. Il invite également les lecteurs de sa lettre à signer la pétition en ligne. « Unissons-nous dans les entreprises, dans nos communes, dans nos quartiers pour faire respecter partout la dignité humaine » et « faire vivre l’égalité, la fraternité et la République dans une France libre de ses choix », ajoute le secrétaire national du PCF.

Il lance en conclusion de sa lettre son appel à bâtir « ensemble un nouveau Front populaire qui rassemble la France des villes et des champs, la France du travail et du progrès social, une France souveraine, capable de mettre enfin l’être humain et la planète au cœur de tous ses choix »

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Décret de dissolution des soulèvements de la Terre : réaction du PCF

Sur proposition du ministre de l’Intérieur, le Conseil des ministres vient d’adopter un décret de dissolution des soulèvements de la Terre.

Les motivations de la décision du gouvernement ne sauraient obtenir l’approbation du PCF comme de toute force attachée aux principes de la démocratie et de la République.

Dissoudre une structure qui ne dispose d’aucune existence juridique propre aura, en effet, pour seule conséquence d’aggraver le climat liberticide sous lequel vit notre pays, sous la présidence d’Emmanuel Macron.

Le Parti communiste français n’acceptera jamais qu’un gouvernement mette hors-la-loi des structures politiques ou associatives sans apporter de preuves précises que celles-ci constituent des menaces pour les règles de notre vie collective, les valeurs de la démocratie, ou la forme républicaine de l’État. Mais il ne soutiendra jamais non plus la violence pour faire avancer des revendications même les plus légitimes. Il ne partage pas les méthodes d’actions de soulèvements de la Terre dans l’indispensable mobilisation pour le climat.

Le décret du Conseil des ministres ne le fait pas, alors que la loi en fait obligation aux gouvernements en place pour procéder à des dissolutions.

C’est pourquoi cette décision nous inquiète d’autant plus qu’elle ne manquera pas de servir demain à justifier de nouvelles atteintes aux libertés d’organisation ou de manifestation.

Le Parti communiste français appelle les Françaises et les Français à la plus grande vigilance devant les atteintes à l’État de droit, qui se multiplient dans notre pays.

Paris, le 21 juin 2023,
Parti communiste Français

En grève pour tenter de réanimer l’hôpital public

Santé Les agents de la fonction publique hospitalière se retrouvent ce mardi dans la rue. Ils alertent sur leurs conditions de travail et le manque de personnel. Ils exigent en outre l’arrêt des fermetures de lits et attendent toujours une réelle revalorisation salariale.

En juillet 2020, Olivier Véran clamait que le Ségur de la santé allait devenir « un accélérateur qui a vocation à engager rapidement les transformations dont notre système de santé a besoin ». Trois ans plus tard, ce nouveau monde promis par l’ancien ministre de la Santé n’est pas advenu. Si bien que les personnels de la fonction publique hospitalière se retrouvent dans la rue, ce mardi 20 juin, à l’occasion d’une journée de grève à l’appel des syndicats CGT, FO, SUD et Unsa.

Dans son communiqué revendicatif, l’intersyndicale exige « l’arrêt de toutes les fermetures de lits et la réouverture des services fermés, des embauches de personnel formé et qualifié ou encore une revalorisation des salaires par l’augmentation du point d’indice au moins égale à l’inflation, et le rattrapage de ce qui a été perdu depuis 2010 ». Cette nouvelle mobilisation nationale fait suite à celle de septembre 2022, qui avait déjà pour but de dénoncer l’épuisement des agents et de pointer les insuffisances du Ségur de la santé. Continuer la lecture de En grève pour tenter de réanimer l’hôpital public

Santé : « Il faut sortir le médicament de la logique de marché », selon Laurence Cohen

La sénatrice PCF Laurence Cohen appelle à la création d’un pôle public du médicament et à la reconquête de l’appareil industriel sanitaire français, au moment où Emmanuel Macron annonce, ce mardi, à l’occasion d’une visite en Ardèche, la relocation d’une « cinquantaine de médicaments essentiels » dont la moitié dans « les semaines à venir ».

Un laboratoire.

Un laboratoire. AFP

Du paracétamol à l’amo­xi­cilline cet hiver, ou plus récemment le misoprostol, molécule des pilules abortives, la raréfaction des stocks de produits pharmaceutiques inquiète. La pénurie fait peser de graves dangers sur la santé des Français. C’est dans ce contexte qu’Emmanuel­ Macron s’est rendu, mardi 13 juin, au laboratoire Aguettant (Ardèche) pour présenter un plan de « reconquête sanitaire ».

Parmi les annonces du chef de l’Etat figure la relocalisation d’une première « cinquantaine de médicaments essentiels pour lesquels notre dépendance aux importations extra-européennes est avérée », dont la moitié « verront leur production relocalisée ou augmentée significativement (…) dans les semaines à venir ».  Une liste « unique » et « évolutive » de 450 médicaments a également été évoquée par le président afin d’atteindre « l’objectif de sécurisation des chaînes d’approvisionnement de ces molécules au niveau français et européen ». « Un plan blanc du médicament sera développé », a-t-il ajouté, sans plus de détail sur ce dispositif déjà annoncé précédemment par le ministre de la Santé. Continuer la lecture de Santé : « Il faut sortir le médicament de la logique de marché », selon Laurence Cohen

Fret SNCF : comment le gouvernement organise la grande braderie

  • Dix-sept ans après l’ouverture à la concurrence, Fret SNCF est sous le coup d’une enquête de la Commission européenne pour les aides publiques perçues entre 2007 et 2019.
  • Le ministre Clément Beaune a fait le choix de liquider l’entreprise.
  • Les syndicats appellent à une journée de grève, ce jeudi 15 juin.
Le gouvernement organise un démantèlement de Fret SNCF. L’entreprise devra céder 30 % de ses activités et 20 % de son chiffre d’affaires à ses concurrents © Demian Letinois Taillant

Le gouvernement organise un démantèlement de Fret SNCF. L’entreprise devra céder 30 % de ses activités et 20 % de son chiffre d’affaires à ses concurrents
© Demian Letinois Taillant

C’est un dossier à 5,3 milliards d’euros. Ces aides publiques perçues par Fret SNCF entre 2007 et 2019 valent à l’entreprise l’ouverture d’une enquête par Bruxelles, après le dépôt de trois plaintes de ses concurrents.

«Fret SNCF a subi pendant une longue période des pertes annuelles très importantes couvertes par l’État au détriment des concurrents qui n’ont pas eu accès à un tel soutien», a fait savoir Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive de la Commission européenne, dans de mercredi (article payant).

459 emplois, soit 10 % des effectifs de Fret SNCF, sont d’ores et déjà visés

Pour éviter de rembourser cette somme, en cas de condamnation, Clément Beaune a présenté, le 23 mai, un plan de«discontinuité économique» . En clair : Fret SNCF va disparaître, remplacée par de nouvelles entreprises, afin que «la Commission constate une discontinuité économique entre Fret SNCF et les nouvelles entités», écrit le ministre des Transports, dans un courrier adressé à Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF. Continuer la lecture de Fret SNCF : comment le gouvernement organise la grande braderie

Rapport de la CIIVISE : « Il est urgent d’agir contre les violences sexuelles sur mineur·es ! »

Créée en 2021 dans la suite de « Mee Too inceste », dirigée par le juge des enfants Edouard Durand et Nathalie Mathieu – directrice générale de l’association Docteurs Bru, la Commission Indépendante sur l’Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants (CIIVISE)  sensibilise, dresse un état des lieux et établit des préconisations en matière de détection, prévention et protection.

Edouard Durand travaille aussi aux côtés d’Ernestine Ronai. Ils ont publié ensemble en 2021 : « Violences sexuelles, en finir avec l’impunité ».

Chaque année en France, 160.000 enfants sont victimes de violences sexuelles. 5,5 millions d’adultes ont été victimes dans leur enfance. Ces violences ont le plus souvent lieu dans le cadre familial. Ces chiffres permettent de sortir d’un déni collectif. Continuer la lecture de Rapport de la CIIVISE : « Il est urgent d’agir contre les violences sexuelles sur mineur·es ! »

Salaires des fonctionnaires : pourquoi le compte n’y est pas

Le ministre Stanislas Guerini a annoncé une revalorisation de 1,5 % du point d’indice, et l’octroi de 5 points supplémentaires par agent, soit 25 euros brut par mois. Pour les syndicats, le compte n’y est pas.

Clement Martin

La réunion était très attendue, et son résultat décevant. Après des rencontres bilatérales à la fin du mois de mai et des promesses d’annonces rapides, le ministre de la Transformation de la fonction publique, Stanislas Guerini, a reçu lundi, à 14 h 30, les huit organisations syndicales des fonctionnaires (CGT, FO, CFDT, Unsa, FSU, Solidaires, CFE-CGC, FA-FP) au cours d’une réunion plénière.

Le ministre a annoncé une revalorisation du point d’indice, qui sert de base au calcul du traitement des agents, de 1,5 %, à partir de juillet. Cinq points seront de plus octroyés à chacun, soit environ 25 euros brut par mois.

Des mesures qui n’entreront pas en vigueur avant 2024

Ces mesures, complétées par des primes ponctuelles, n’entreraient en vigueur qu’en 2024, laissant dans la bouche des syndicats, qui espéraient arracher une revalorisation significative et immédiate, un goût amer.

Lire aussi: Revalorisation de la fonction publique : le compte n’y est pas

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