Accepter l’inacceptable. Chronique 4 de Marcel Duvel

« La corruption et la brutalité sont des comportements modelés sur ce que font les autres, des façons d’agir attendues, récompensées, qui deviennent normales. Et quiconque essaie de résister, de leur dire que c’est mal, se fait rabrouer. Ou pire. Rares sont les personnes qui ne s’égareraient pas. » (Louise Penny, « La faille en toute chose »)

 Ainsi la corruption, comme la pression exercée sur les autres ou le harcèlement sous toutes ses formes, deviennent la norme, le référence. En devenant ordinaire, la corruption se fait oublier, et on l’oublie volontiers. Il est vite normal d’obtenir une meilleure place dans la file d’attente en échange d’une faveur, et puis la place dans la file devient la promesse d’un emploi, l’assurance d’un bulletin de vote ou un passe-droit pour une situation juteuse. Il n’y a pas de degrés dans la corruption. Par sa capacité à créer de la normalité, la corruption existe ou n’existe pas, il n’y a pas de demi-mesure. Continuer la lecture de Accepter l’inacceptable. Chronique 4 de Marcel Duvel

Gestion citoyenne de l’eau : pourquoi est-ce nécessaire et comment y parvenir 

Dans un monde confronté au réchauffement climatique, le service de l’eau doit être d’intérêt général et au cœur des politiques publiques.
Pour en débattre : Christophe Lime, président de France Eau publique, Sylvie Paquerot, administratrice de la Fondation Danielle-Mitterrand, et Amine Abdelmadjid, docteur en droit.

Un rôle social sur les territoires

Par Christophe Lime Président de France Eau publique 

L’appropriation des enjeux de l’eau par les citoyens est au cœur de la réussite de la transition écologique. Dans une période marquée par le changement climatique et les crises écologiques, il est plus que jamais nécessaire que les citoyens et l’ensemble des parties prenantes (agriculteurs, industriels, chefs d’entreprise…) puissent prendre conscience du fait que leurs usages de l’eau ont un impact sur la ressource et son devenir. Avec l’augmentation des périodes de sécheresse, nous devons aller collectivement vers plus de sobriété dans les consommations en eau, tout en permettant un juste partage de la ressource disponible ; il faut également préserver et reconquérir la qualité des masses d’eau en eau, ce qui nécessite de réduire – à défaut de supprimer – les rejets polluants (lingettes, rejets de produits chimiques, vidanges de voitures, pesticides, entretien des espaces verts…). Continuer la lecture de Gestion citoyenne de l’eau : pourquoi est-ce nécessaire et comment y parvenir 

Tarn-et-Garonne : rassemblement contre l’extrême droite à Moissac in DDM + Videos

NDLR de MAC: retrouver la vidéo sur la page Facebook de « Moissac Mérite Mieux » ou l’information sur France 3 (2ème minute). et Le 19/20 à partir de 7min 45 . De plus entre la parution de l’article de la DDM parut hier et repris ici à 16h30 et ce matin la version papier, le titre a été caviardé par la bien « bienpensance » de la rédaction. Il est devenu « Moissac Mérite Mieux » une mobilisation timide contre le RN réduisant d’un tiers au passage le nombre de présents. De bonne guerre ou ultime manipulation!
Entre 60 et 90 personnes se sont réunies ce samedi matin pour le lancement de "Moissac mérite mieux".
Entre 60 et 90 personnes se sont réunies ce samedi matin pour le lancement de « Moissac mérite mieux ». DDM – L.C.
Publié le

« Moissac mérite mieux. » Plus qu’un nom, un véritable credo répété inlassablement par les 60 à 90 personnes, selon les chiffres des forces de l’ordre ou des organisateurs, réunies ce samedi matin sur l’esplanade des Justes à Moissac.

Militants du Parti communiste français, d’Europe écologie les verts, de la France insoumise, de la CGT, ou encore antifas et citoyens, ont bravé la pluie pour le lancement de ce tout nouveau mouvement politique ce samedi 30 janvier. « Moissac mérite mieux » veut « faire barrage au Rassemblement national » de Romain Lopez.

Une mobilisation très timide mais que les participants voient comme « un bon début ». « Il ne s’agit pas d’une démonstration de force mais d’une conférence de presse publique, c’est vraiment un temps d’explications, de compréhensions, et le lancement de quelque chose qui va dérouler par la suite. C’est important que chacun puisse s’emparer de cela, ce n’est pas une remise en cause du scrutin », assurent les organisateurs.

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Moissac: La REM alliée objective du RN…

M. Valles en discussion avec Mrs Lopez et Charles (photo de la rédaction)

Nous en doutions encore et pourtant avec La REM (République en Marche), nous ne sommes pas au bout de vilenies en tout genre. Nous savions qu’au plus haut niveau du pouvoir, M. Macron rêve d’un 2ème tour face à Marine Le Pen à la présidentielle mais nous ne pensions pas que M. Valles voudrait appliquer la même recette face à M. Lopez.

C’est donc bien à courte vue, que M. Valles intervient après de longs mois de silence dans le débat public initié depuis quelques semaines par le collectif « Moissac Mérite Mieux » en « pleurant » pour ne pas avoir été invité. Comment dire…

Comment expliquer à M. Valles qu’il s’agit d’un collectif de gauche et n’en déplaise au journaliste de la Dépêche, La REM n’est surement pas à gauche, à la fois dans sa construction et dans son orientation. Ou alors, nous aurions été dupés, quelle gageure ! Continuer la lecture de Moissac: La REM alliée objective du RN…

Les recommandations explosives du Grenelle de l’éducation in Caf. Péda.

Selon un schéma bien classique à l’Education nationale, le Grenelle de l’Education accouche de propositions qui reproduisent exactement les conceptions libérales du ministre. Rémunération au mérite et à la carte, contractualisation d’établissements autonomes, statut de directeurs d’école, les propositions du Grenelle vont loin et sont explosives. JM Blanquer devrait prochainement dire ce qu’il en retient et cibler ce qu’il veut mettre en place d’ici 2022. Tout ?

Un édifice construit par le ministère

Officiellement le Grenelle de l’éducation regroupe des experts qui discutent librement de l’avenir de l’Ecole. Sauf que c’est le ministère qui a choisi les personnalités présentes et que chaque groupe est piloté par un cadre du ministère (généralement un inspecteur général). Au final on retrouve dans les différents groupes des renvois aux propositions des autres groupes. On a bien un édifice idéologique cohérent élaboré par le ministère. Continuer la lecture de Les recommandations explosives du Grenelle de l’éducation in Caf. Péda.

Contrer l’effet apéro. Chronique 3 de Marcel Duvel

 

Nous devons cette formule à Stanislas Guerini qui voulait ainsi justifier le couvre-feu à 18h. Stanislas Guerini qui n’est que délégué général de la REM mais qui mériterait bien d’être ministre tant il incarne l’aveuglement et le mépris qui caractérisent ce gouvernement.

Aveuglement, pour ne pas voir les effets dévastateurs causés par la disparition de notre vie sociale ; mépris, pour réduire les préoccupations des gens ordinaires à un moment passé devant un pastis. Comment les dirigeants d’un pays peuvent avoir, ou feindre d’avoir, une vision de leurs concitoyens aussi erronée ? Comment peuvent-ils ignorer, ou faire semblant d’ignorer, les multiples occupations qu’une famille doit assurer après l’école, après le travail ?

Mais cette formule cache une réalité plus grave encore : les soirées sont le moment de la vie civique. Les réunions d’associations, les commissions para-publiques, les débats politiques, les rencontres dans les quartiers… avaient toute leur place le soir après 18 heures. Il ne reste que le samedi ou le dimanche pour toutes les caser en sauvegardant quand même le temps des courses pour la semaine, un reste de vie familiale et le bol d’air indispensable aux corps et aux esprits.

« Contrer l’effet apéro », c’est, pour cette élite aussi puissante que médiocre, la possibilité de réaliser enfin ce rêve d’une démocratie sans peuple.

Il est d’ailleurs consternant, et quand même hilarant, de constater que les donneurs de leçons républicaines d’hier, ont su si vite s’adapter. L’annulation des réunions de quartiers qu’ils avaient promises durant la campagne électorale s’est faite sans états d’âmes. L’absence de public lors des réunions de conseils municipaux ne les gênent en aucune manière, ont-ils seulement pensé à les déplacer au samedi après-midi ?

Notre belle ville de Moissac ne fait pas exception. Nous croyions que son maire serait un exemple pour les autres dictateurs en herbe, il n’est que la pâle incarnation d’une vaguelette qui pourrait cependant noyer notre vie politique.

Marcel Duvel

Exclusif : Agité, répondeur, désordonné, rebelle : Le drôle de questionnaire du ministère pour les 3 ans in Caf. Péda.

« Répond mal à l’adulte ». « Est agité ». « Range n’importe comment ». « Coupe la parole ». Ces mentions sont extraites d’un questionnaire destiné aux élèves des petites sections de maternelle. Réalisée par la Depp, cette enquête va concerner 35 000 enfants qui seront suivis tout au long de leur scolarité. Mais que poursuit donc le ministère avec ces fiches d’observations qui rappellent de mauvais souvenirs ?

Comportementaliste et subjectif

Etalée sur plusieurs pages, la « grille d’observation élève » propose une vingtaine de questions par page, toutes relatives au comportement de l’enfant. L’enseignant doit cocher des cases pour dire si l’enfant se comporte ainsi souvent, parfois ou jamais. Le livret est nominatif et les données vont suivre l’élève jusqu’à sa sortie de l’éducation nationale.

Les qestions posées sont comportementalistes et subjectives. On demande si l’enfant « répond mal à l’adulte ». S’il « réagit de façon excessive ». S’il « refuse de rentrer dans l’activité ». S’il « ne réfléchit pas avant d’agir ». S’il perd des vêtements. S’il « coupe la parole ». S’il « a des accès de colère ». On imagine les petites croix s’accumuler et un expert comportementaliste dessiner un profil permettant de classer l’enfant dans une catégorie. Continuer la lecture de Exclusif : Agité, répondeur, désordonné, rebelle : Le drôle de questionnaire du ministère pour les 3 ans in Caf. Péda.

À la Stef, cinq semaines de grève pour vivre enfin de son travail… in l’Humanité

Le 14 janvier à Montbartier. Les employés demandent une requalification de certains métiers et une revalorisation des majorations de nuit.
Les salariés du spécialiste du transport et de la logistique du froid de Montbartier, dans le Tarn-et-Garonne, ont cessé le travail depuis le 16 décembre. Ils exigent des hausses salariales et dénoncent les méthodes de la direction.

C’est une très longue grève. À Montbartier, dans le Tarn-et-Garonne, le mouvement des salariés de la Stef atteint aujourd’hui son 35e jour. Le 16 décembre 2020, les femmes et les hommes de la plateforme logistique – qui centralise les produits frais et les surgelés avant de les expédier vers les magasins Intermarché – ont cessé le travail, excédés par des salaires de misère et des lourdes tâches de manutention qu’il faut exécuter toujours plus vite.

« Après cinq années d’ancienneté, je gagne 1 250 euros net par mois, raconte Cindy. J’embauche à 13 heures, mais je ne peux pas quitter mon travail avant 22 heures ou 22 h 30. Je n’ai pas de soirée ! » Kevin n’est pas mieux loti. Recruté d’abord en intérim puis en CDI depuis juillet 2020, ce manutentionnaire dénonce les conditions de travail. « J’arrive sur place à 11 h 30, mais je ne peux pas partir, en moyenne, avant 20 heures. Il m’est arrivé de rester jusqu’à 23 heures. Les chefs font aussi pression pour qu’on travaille six jours sur sept. On nous en demande toujours plus », confie-t-il. Le mouvement revendique aussi de véritables augmentations sur la feuille de paye : selon les salariés de la Stef, ils perçoivent 100 à 300 euros de moins que leurs homologues d’entreprises identiques, basées elles aussi dans le secteur de Montbartier. Autre réclamation : que cessent les pressions de la part des chefs pour travailler toujours plus et toujours plus vite.

Depuis cinq semaines, les chasubles jaune et bleu de la plateforme ne passent pas inaperçues dans le Tarn-et-Garonne : tractage auprès des clients d’un magasin Intermarché, rassemblement devant la préfecture à Montauban… La lutte s’est aussi prolongée dans les locaux de l’inspection du travail, le 28 décembre, avant que d’imposantes forces de police viennent vite en déloger les occupants.

Conséquence de la grève, les clients des magasins Intermarché ont trouvé des rayons vides, surtout pendant les fêtes de fin d’année. Rien n’indique, pourtant, que cette enseigne de la grande distribution demande à la Stef, son sous-traitant, de mettre fin à la mobilisation. De son côté, la direction de la plateforme logistique semble jouer le pourrissement du conflit, et les négociations avec les salariés grévistes s’avèrent très sporadiques. Et les dirigeants n’hésitent pas à recourir à des méthodes musclées. Des vigiles, avec un chien, ont été embauchés pour surveiller le site jour et nuit, ce qui a provoqué un face-à-face tendu avec les grévistes. De source syndicale, le puissant groupe Stef, présent dans toute la France, cherche également à entraver la grève en recrutant des intérimaires, en mutant à Montbartier des manutentionnaires venus d’autres sites. Le 7 janvier, la direction pensait même remporter une bataille en lézardant l’intersyndicale. La section FO s’est en effet retirée du mouvement après avoir obtenu, d’après ses calculs, une augmentation de 42 euros net par mois (51 euros pour certains opérateurs).

« J’irai jusqu’au bout ! »

Mais, dans les faits, très peu de salariés ont arrêté la grève. Et la CGT, syndicat majoritaire, poursuit le mouvement, ne se contentant pas des modiques sommes lâchées par la direction. Objectif : une augmentation de 150 euros brut mensuels. « J’irai jusqu’au bout ! » s’écrie Kevin. Comme lui, comme Cindy, beaucoup de salariés ont rejoint la CGT, que cette lutte semble renforcer.

Lundi matin, les grévistes tenaient une assemblée générale dans les locaux de l’union départementale de la CGT à Montauban. Principale décision, le mouvement est reconduit. Mais ce très long conflit, qui ne semble pas se débloquer, pousse plusieurs salariés à envisager des moyens extrêmes : certains envisagent même une possible grève de la faim. L’assemblée générale a tout de même appris une bonne nouvelle : les négociations doivent reprendre ce mardi, avec la présence d’un dirigeant national du groupe Stef et, de l’autre côté, d’un responsable de la fédération CGT transports et logistique. « Mais les négociations auront-elles vraiment lieu ? » s’interroge un syndicaliste, échaudé par cinq semaines de mobilisation acharnée. La situation, semble-t-il, se débloquera au niveau national.

Le scandale de la pénurie de vaccins… et comment Sanofi pourrait aider à y remédier

En vertu de l’état d’urgence sanitaire, le gouvernement français a la possibilité, de procéder à la «  réquisition de biens ou de services ». © Kay Nietfeld/Pool via Reuters

En vertu de l’état d’urgence sanitaire, le gouvernement français a la possibilité, de procéder à la « réquisition de biens ou de services ». © Kay Nietfeld/Pool via Reuters

La pénurie menace les campagnes de vaccination partout dans le monde. Face à ce spectre, la question d’une mutualisation globale commence à s’imposer. Sanofi pourrait tout à fait participer, mais cela demande une décision politique.

Nul n’a pu oublier l’image convoquée par Emmanuel Macron au printemps dernier. « Nous sommes en guerre », avait asséné le chef de l’État face à l’explosion de la pandémie due au nouveau coronavirus. Une image pas forcément très heureuse, mais elle prend aujourd’hui un sens plus macabre encore : les Français, comme beaucoup d’autres, évidemment, à l’échelle planétaire, vivent une phase de rationnement sévère. Les vaccins contre le Covid-19 existent : ils ont été mis au point grâce au travail de recherche mené dans des laboratoires publics pendant des décennies et aux montagnes de fonds publics pour le développement, les essais cliniques, la logistique, etc. Ils existent, mais les laboratoires qui, comme Moderna ou BioNTech, ont remporté la course de vitesse, sont en fait incapables de les produire à la hauteur des besoins.

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Sanofi : le carnage social orchestré par les actionnaires pèse lourdement sur la souveraineté sanitaire de la France (Fabien Roussel)

Les logiques de rentabilité des grands groupes font marcher le monde sur la tête…
Alors que nous traversons une pandémie mondiale, le groupe pharmaceutique Sanofi prend la décision de supprimer entre 400 et 600 emplois dans le secteur de la recherche et développement.

5 000 postes ont déjà été supprimés en France par le groupe en l’espace de 10 ans, sur un total d’environ 25 000 salariés. Et 3 000 postes ont été supprimés sur les 6 000 postes dans la recherche et développement.

Le retard de Sanofi sur le vaccin montre au contraire que le groupe devrait intensifier ses activités de recherche. La multiplication des variants à la Covid-19 doit inciter à une veille pharmaceutique permanente pour avoir une réponse adéquate aux besoins de santé.

Pour la 26e année consécutive, le groupe Sanofi a distribué des dividendes, battant par la même son record atteignant presque la somme astronomique de 4 milliards.

Autant d’argent qui n’a pas été investi dans la recherche, la formation, les salaires. Ni dans la production, alors que les pénuries de médicaments explosent depuis 2016 (2 400 ruptures d’approvisionnement en 2020, soit 4 fois plus qu’en 2016).

C’est une prédation à grande échelle qui s’effectue, au détriment de l’emploi et de l’efficacité même de l’entreprise.

Il est déraisonnable aujourd’hui plus qu’hier encore, de laisser les mains libres aux actionnaires.

Il y urgence à développer des logiques industrielles émancipées de la loi du profit, en donnant de nouveaux droits de gestion aux salariés, afin de développer l’emploi, la recherche et la formation, afin de développer un nouveau cycle vertueux dans un objectif de réponse aux besoins de santé.

Le PCF appelle par ailleurs à la création d’un pôle public du médicament, pour garantir la souveraineté sanitaire de la France.

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, député du Nord,