Violence, antisémitisme… l’inquiétant visage de l’ultradroite qui prospère en France et en Occitanie

Lors d’un rassemblement du groupe Génération identitaire aujourd’hui dissout.
Lors d’un rassemblement du groupe Génération identitaire aujourd’hui dissout. AFP

Les coups de filet dans les milieux de l’ultra-droite s’accélèrent en France. Ils sont entre 3 000 et 3 500 militants, entre violence et antisémitisme.

Depuis trois ans le rituel est immuable : ce 10 octobre 2021, au cœur du cimetière de Terre-Cabade, à Toulouse, les « Nationalistes », ce groupuscule d’extrême droite, rendent hommage à Pierre Lespinasse, ancien magistrat toulousain sous Vichy, à la tête d’une section spéciale chargée d’envoyer à la guillotine Marcel Langer, internationaliste juif polonais, l’une des figures de la résistance. Dans le silence de la plus grande nécropole de la région, l’avocat toulousain, Pierre-Marie Bonneau, aux côtés de l’ancien dirigeant de l’Oeuvre française, Yvan Bénedetti, s’inclinent devant le caveau de Pierre Lespinasse, serviteur de Pétain, tué en 1943 en guise de représailles par la résistance française, « victime de son devoir », comme le précise l’épitaphe. Une cérémonie discrète suivie d’un cassoulet nationaliste. « Une apologie du collaborationnisme », selon Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême droite. Mais c’est aussi l’un des visages de cette ultradroite protéiforme qui se dévoile au grand jour. Continuer la lecture de Violence, antisémitisme… l’inquiétant visage de l’ultradroite qui prospère en France et en Occitanie

Ouvriers de la métallurgie : « Tous nos acquis sociaux sont en jeu »

« Tous nos acquis sociaux sont en jeu à l’heure actuelle. C’est pour ça qu’on se mobilise aujourd’hui ! ». Dimitri Pora travaille depuis 20 ans chez Arcelormittal. Il est venu sur Paris dans sa tenue de travail, ce jeudi 25 novembre, aux côtés d’ouvriers de la métallurgie en provenance de toute la France et aux couleurs de la CGT, pour défiler jusqu’aux fenêtres de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM). 

En cause, « le dispositif conventionnel » national négocié avec le patronat de la métallurgie et auquel s’oppose ardemment la CGT. « On est face à un patronat qui veut casser le statut du métallurgiste », attaque Frédéric Sanchez, secrétaire général de la Fédération de la métallurgie CGT. Classification du travail, temps de travail, heures supplémentaires… Le projet, tel qu’il est conçu par le patronat qui espère signer avant la fin de l’année, serait lourd d’impact pour les salariés du secteur qui compte près d’1,4 million de personnes en France. Continuer la lecture de Ouvriers de la métallurgie : « Tous nos acquis sociaux sont en jeu »

Calais. 27 morts en mer : après la honte et l’émotion, le besoin d’accueil

Au nord de la France, vers Wimereux, un groupe de 40 exilés accompagnés de jeunes enfants s’apprêtent à quitter la côte sur une embarcation gonflable pour traverser la Manche. Gonzalo/Reuters

Le plus grave naufrage de réfugiés dans la Manche, mercredi, rappelle avec violence l’urgence de changer de politique migratoire pour la fonder sur l’accueil et la fraternité, quand le gouvernement et la droite montrent les muscles et fustigent avant tout les passeurs.

Jamais autant de réfugiés n’étaient morts en un jour en tentant de rejoindre l’Angleterre depuis la France. Mercredi, au moins vingt-sept personnes ont perdu la vie en pleine mer, au large de Calais (Pas-de-Calais), après être montées sur une embarcation de fortune. La plupart étaient des Kurdes originaires d’Irak et d’Iran. Des hommes, des femmes, et des enfants. Avant ce naufrage, le bilan humain depuis janvier était de trois morts noyés et quatre disparus dans la Manche. S’il vient d’augmenter spectaculairement, il n’a hélas rien de surprenant. De nombreuses associations alertaient depuis des mois sur l’imminence d’une tragédie d’une telle ampleur. Continuer la lecture de Calais. 27 morts en mer : après la honte et l’émotion, le besoin d’accueil

Métallurgie. L’État regarde la filière automobile partir en morceaux

Les salariés de la SAM étaient réunis en assemblée générale, hier à Viviez, après l’annonce de l’abandon du site par Renault. Valentine Chapuis/AFP

L’abandon par Renault de la fonderie SAM illustre le laisser-faire du gouvernement en matière de politique industrielle, à mille lieues des déclarations volontaristes d’Emmanuel Macron.

Il aura suffi d’un communiqué de presse lapidaire, envoyé dans la soirée, pour enterrer un projet de reprise concernant 350 salariés. Et semer la consternation sur tout un territoire. La direction de Renault a annoncé son intention, ce mardi, de ne pas soutenir le plan de sauvetage de la SAM (Société aveyronnaise de métallurgie), fonderie automobile, située dans l’Aveyron, en recherche désespérée d’un repreneur depuis des mois. Une offre de rachat avait bien été mise sur la table par un ancien dirigeant de la fonderie, mais elle supposait que le constructeur tricolore, principal donneur d’ordres, s’engage sur un volume de production. Ce qu’il n’a pas fait, arguant de la fragilité – bien réelle – de la proposition de reprise. Continuer la lecture de Métallurgie. L’État regarde la filière automobile partir en morceaux

Médias et extrêmes droites : mais que font les rédactions ? in ACRIMED

par Pauline Perrenot,

Un sursaut dans la profession. C’est a minima ce que devrait provoquer la surexposition et la banalisation d’un agitateur fasciste (n’ayant toujours pas officiellement déclaré de candidature), telle qu’elle est donnée en spectacle jour après jour dans les médias. Un sursaut qu’on attend toujours…

Le rouleau compresseur autour d’Éric Zemmour interroge les journalistes. On lit que certains s’en inquiètent, on entend que d’autres s’en indignent. À l’issue de son congrès fin octobre, le SNJ a produit le premier (et unique) texte syndical sur la question [1], en dénonçant la « « zemmourisation » de la campagne présidentielle », la « couverture médiatique frénétique » dont il fait l’objet, ainsi que le « suivisme nauséabond » des directions des rédactions. Continuer la lecture de Médias et extrêmes droites : mais que font les rédactions ? in ACRIMED

L’inquiétante porosité entre les attaques du Figaro magazine et les discours de M. Blanquer in Slate.fr

[TRIBUNE] Les enseignants bataillent contre l’appauvrissement de l’école publique, contre les inégalités qu’elle continue d’entretenir voire d’aggraver, pourtant ce serait toujours eux le problème. 

Le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer ne semble jamais pressé de défendre les profs, ni d'ailleurs l'institution dont il a la charge. | Ludovic Marin / AFP
Le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer ne semble jamais pressé de défendre les profs, ni d’ailleurs l’institution dont il a la charge. | Ludovic Marin / AFP

Une petite musique se fait entendre, depuis un an plus insistante. C’est en tout cas à cette époque l’année dernière que j’ai commencé à y faire attention, parce qu’elle intervenait lors d’un épisode particulièrement traumatique, l’assassinat de notre collègue Samuel Paty. Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a cru bon d’affirmer, à cette occasion, que les tendances «islamo-gauchistes» de l’université française avait pour ainsi dire armé, sinon matériellement, du moins idéologiquement, l’assassin.

Il déclare ainsi sur Europe 1, moins d’une semaine après l’attentat: «Ce qu’on appelle l’islamo-gauchisme fait des ravages. Il fait des ravages à l’université, il fait des ravages quand l’UNEF cède à ce type de choses (…). Ces gens-là favorisent une idéologie qui ensuite, de loin en loin, mènent au pire.» Il poursuit, en parlant du terroriste: «C’est un assassin conditionné par d’autres gens, en quelque sorte des auteurs intellectuels de cet attentat.» Les «auteurs intellectuels de cet attentat», l’accusation est gravissime et le raccourci, pour le moins, osé, qui passe de l’université au meurtre abominable dont notre collègue, lui-même produit valeureux de ladite université, fut victime. Continuer la lecture de L’inquiétante porosité entre les attaques du Figaro magazine et les discours de M. Blanquer in Slate.fr

#NousToutes. Forte mobilisation pour dire STOP aux violences sexistes et sexuelles (video)

 

« Les violences ne sont pas une fatalité » : les défenseurs des droits des femmes se sont mobilisés samedi, en particulier lors d’une manifestation à Paris, pour dire « stop » aux violences sexistes et sexuelles et « exiger des politiques publiques à la hauteur » contre ce fléau.

La manifestation parisienne, partie de la place de la République vers Nation derrière une banderole #NousToutes proclamant « stop aux violences sexistes et sexuelles »,  a rassemblé 50.000 personnes selon les organisateurs.

D’autres rassemblements sont programmés partout en France entre ce samedi 20 et le 25 novembre, journée internationale contre les violences faites aux femmes. A Rouen, une centaine de personnes ont ainsi défilé, en attendant une marche nocturne, jeudi, sur le thème « reprenons la rue, la nuit! ». Continuer la lecture de #NousToutes. Forte mobilisation pour dire STOP aux violences sexistes et sexuelles (video)

Économie. Pouvoir d’achat, chômage… foire aux intox en Macronie

Pour préparer la campagne présidentielle, Emmanuel Macron et ses lieutenants vantent leur bilan économique et social, quitte à faire mentir les chiffres et à travestir les faits.

Assurer le service après-vente du quinquennat. Telle est désormais la priorité des marcheurs, à moins de six mois du premier tour de la présidentielle. Avec plusieurs mots d’ordre à imprimer dans tous les esprits qu’Emmanuel Macron lui-même a commencé à marteler lors de son allocution du 9 novembre  : « Depuis quatre ans, le travail paie mieux. » Le président aurait également fait reculer le chômage dans des proportions inégalées depuis quinze ans et relancé la machine économique grâce à son plan de relance, malgré la pandémie mondiale. Désintox.

1. Macron, « champion » du pouvoir d’achat ? Continuer la lecture de Économie. Pouvoir d’achat, chômage… foire aux intox en Macronie

#NousToutes. « Sur les violences faites aux femmes, un retard considérable en France »

Marine Turchi est journaliste à Mediapart. Son travail d'enquête sur les violences sexuelles a permis, en novembre 2019, les révélations d'Adèle Haenel. © Emmanuelle Marchadour

Alors que #NousToutes organise une soixantaine de manifestations en France contre les violences sexuelles ce samedi 20 novembre, la journaliste de Mediapart Marine Turchi interroge la défiance face à nos institutions dans son livre enquête « Faute de preuves » (Seuil).

« La justice nous ignore, on ignore la justice. » Cette phrase forte était prononcée par l’actrice Adèle Haenel suite à la révélation de son affaire par Marine Turchi, relançant en France la vague #MeToo. La journaliste de Mediapart est allée recueillir les paroles d’avocats, magistrats, policiers, plaignantes pour confronter la justice à son miroir.

La justice est-elle structurellement antiféministe ?

Marine Turchi Il y a trois types de réponses qui reflètent le débat qui existe au sein même du monde judiciaire. Il y a ceux qui haussent les épaules quand j’évoque la question du miroir renvoyé à la justice sur ses dysfonctionnements et qui n’ont pas l’impression de rendre des non-lieux à la pelle. Il y a ceux qui considèrent que ces défaillances sont des loupés sur une minorité de dossiers. Et ceux qui estiment le problème systémique. Continuer la lecture de #NousToutes. « Sur les violences faites aux femmes, un retard considérable en France »

Éducation: Mais à quoi servent les évaluations nationales ? in Caf. Péda.

« Globalement on retrouve le niveau de 2019. Les effets négatifs de la crise sont résorbés ». Pour Fabienne Rosenwald, directrice de la Depp (division des études du ministère) et Edouard Geffray, Dgesco, les résultats des évaluations nationales de début d’année scolaire 2021-22 sont bons. Pourtant on constate juste que quand les enfants commencent l’école en CP en 2021 ils obtiennent les mêmes résultats que quand ils commençaient l’école en 2019. Entre temps de nombreux  postes ont été mobilisés pour étendre les dédoublements à 100% des CP et CE1 de l’éducation prioritaire et limiter à 24 le nombre d’élèves hors éducation prioritaire. Près de la moitié des élèves ne sait toujours ni additionner ni soustraire en CE1 et 20% comprendre une phrase ou un mot lu par l’enseignant. A cette cinquième rentrée de JM Blanquer; la moitié des enseignants du premier degré juge toujours que les évaluations ne servent à rien.

 

Les résultats scolaires sont meilleurs quand les élèves vont à l’école


« La fermeture des écoles avait eu un impact négatif sur les résultats des élèves, rappelle Fabienne Rosenwald. « A la rentrée 2021 les élèves de CP ont retrouvé des niveaux de résultats équivalents à ceux de la rentrée 2019 ». De la même façon en CE1 « les élèves ont retrouvé au moins le niveau de 2019″. En gros, les résultats confirment une trouvaille extraordinaire : quand les élèves vont à l’école ils réussissent mieux aux tests scolaires organisés par l’éducation nationale que quand l’école est fermée. »Globalement cette génération arrive en CE1 avec le niveau d’avant la crise sanitaire ». On ne saurait mieux attester l’absence de progrès même avec des évaluations maison. Continuer la lecture de Éducation: Mais à quoi servent les évaluations nationales ? in Caf. Péda.