Pris en flag, Cyril Hanouna nie en bloc

AFP ; Joël Saget / AFP

AFP ; Joël Saget / AFP

Pour Cyril Hanouna et sa bande, ce n’est pas un sujet. Tellement pas un sujet qu’ils lui ont consacré une longue séquence, dans Touche pas à mon poste, pour y répondre. Le 1er février, l’Humanité a publié un entretien de la chercheuse au CNRS Claire Sécail, qui établit, sur la base d’études quantitatives, que le temps d’antenne politique de TPMP est consacré à 53 % à l’extrême droite et, pour près de 45 %, rien qu’à Éric Zemmour.

« Zemmour, on ne va pas se mentir, c’est toujours un carton d’audience »

L’égotique animateur n’a pas apprécié, qualifiant en plateau Claire Sécail de « militante politisée » qui entacherait la réputation de l’honorable CNRS pour « faire du buzz ». Rien que ça… Et même plus, car les médias qui ont relayé ces recherches – basées sur des faits quantifiables et objectivables, rappelons-le, contrairement aux débats bistrotiers de TPMP – ont eux aussi été accusés de vouloir booster leurs ventes sur le dos du pauvre protégé de Vincent Bolloré. Continuer la lecture de Pris en flag, Cyril Hanouna nie en bloc

Cyril Hanouna, le bouffon au service de l’extrême droite + « rejoindre le comité des jours heureux »

Qu’on le veuille ou non, la présidentielle passe aussi par les plateaux de l’animateur star de C8. Claire Sécail étudie les contenus politiques de Touche pas à mon poste depuis la rentrée. Verdict : l’extrême droite y est comme à la maison.

53% du temps d'antenne politique de l'émission est consacré à l'extrême droite. © Philippe Mazzoni/C8

53% du temps d’antenne politique de l’émission est consacré à l’extrême droite. © Philippe Mazzoni/C8
© C8/Philippe Mazzoni

De son propre aveu, il s’est « fait manœuvrer ». Jean-Luc Mélenchon et ses équipes ont en travers de la gorge le passage du candidat FI chez Cyril Hanouna dans Face à Baba, le 27 janvier. Ils crient au traquenard, à cause entre autres d’un face-à-face avec Éric Zemmour taillé pour le polémiste, qui a duré une heure dix au lieu des vingt minutes prévues.

Surprenant, sur la chaîne de Vincent Bolloré ? Pas vraiment, répond Claire Sécail. La chercheuse au CNRS scrute et répertorie les contenus des émissions de Cyril Hanouna depuis le mois d’août, et notamment le temps d’antenne consacré aux questions politiques (17 % en moyenne).

Icon VideoA voir Notre série de décryptage vidéo « Zemmour contre l’histoire » :

  • Episode 1 avec l’historienne Mathilde Larrère.
  • Episode 2 avec l’historien Nicolas Offenstadt.  

Avec environ 1,5 million de téléspectateurs quotidiens, Touche pas à mon poste (TPMP) a bien grandi depuis sa création en 2010, où il occupait une obscure case horaire sur France 4. Douze ans plus tard, TPMP est devenu un espace fréquenté de la bataille culturelle, qui se décline avec les autres shows de Cyril Hanouna : l’hebdo Balance ton post et le plus événementiel Face à Baba. Continuer la lecture de Cyril Hanouna, le bouffon au service de l’extrême droite + « rejoindre le comité des jours heureux »

Francs-maçons et communistes : une poignée de main historique

La Société fraternelle « les amis de l’égalité »

Dans la noirceur ambiante, il en est un qui se distingue très positivement aux yeux des adeptes de la République sociale, universelle, laïque et démocratique. Nous voulons parler de Fabien Roussel, candidat du Parti communiste français à l’élection présidentielle. Francs-maçons et membres de la Société fraternelle les amis de l’égalité, nous estimons que la situation politique qui nous fait face est si grave qu’elle nous oblige, comme l’écrivait Aragon, à «regarder le néant en face pour savoir en triompher». C’est pourquoi, dans le respect des règles de la franc-maçonnerie, nous avons décidé d’unir nos forces pour apporter un soutien à Fabien Roussel, considérant que son projet politique ­rejoint en tous points les principes maçonniques d’amélioration matérielle et morale de l’homme et de la société.

Ce n’est pas la première fois que la franc-maçonnerie œuvre de ce côté de l’histoire, loin s’en faut. Héritiers de la philosophie des Lumières, nos frères et nos sœurs ont d’abord agi de manière décisive au cours de la grande Révolution française, en posant les premières pierres de notre République et en érigeant la liberté de conscience au plus haut grade des droits de l’homme. Ils n’ont pas manqué ensuite de travailler dans le camp des braves au moment de l’édification de la IIe République, en siégeant auprès d’illustres figures telles que Pierre Leroux, franc-maçon et théoricien du socialisme républicain.

Comment ne pas évoquer, enfin, la Commune de Paris, où se sont retrouvés côte à côte, derrière les barricades, des francs-­maçons, des communistes d’avant-garde et tous ceux qui étaient viscéralement attachés à la défense de la cause républicaine. Notre frère Édouard Vaillant était de ceux-là, avant de fonder quelques années plus tard la SFIO, avec Jean Jaurès et Jules Guesde. Hélas, le tourbillon de l’histoire peut parfois s’avérer cruel, y compris pour des idylles que l’on croyait indestructibles. En ce qui nous concerne, l’acte de rupture a été signé par Léon Trotski, lorsque celui-ci a imposé la 22e condition, en 1922. Nous n’ignorons rien de ce tumultueux épisode qui obligea des camarades à renoncer à leur appartenance à la franc-maçonnerie pour rester membres du Parti communiste. Il faut néanmoins tempérer la portée de cette décision, puisque, dès 1938, Maurice Thorez a estimé que l’heure n’était pas aux « disputes entre communistes et francs-maçons », permettant de fait la double appartenance. Puis, c’est à Auschwitz et à Buchenwald, dans l’antre de l’horreur nazie, que les francs-maçons et les communistes résistants déportés fraternisèrent pour renforcer la convergence entre les deux engagements.

Cet idéal commun ne nous a jamais quittés, ce qui explique la présence dans nos loges de militants communistes ou de compagnons de route de la cause. Parmi ces frères et ces sœurs, nombreux sont ceux qui se manifestent aujourd’hui pour soutenir la candidature de Fabien Roussel. Comme nous, ils considèrent que le député du Nord a parfaitement compris les dangers qui pèsent sur notre République, menacée par une extrême droite qui ne cesse de répandre le venin du racisme dans notre pays. Comme nous, ils appellent à la mise au pas du capitalisme et à la résurgence de l’intérêt général, à travers le déploiement de services publics humanisés – le patrimoine de ceux qui n’en ont pas – spécialement dans nos quartiers populaires et dans la ruralité.

Comme nous, ils souhaitent voir parachevée l’œuvre du Conseil national de la Résistance, en mettant à l’ordre du jour un nouvel âge de la Sécurité sociale, créée par Ambroise Croizat. La République sociale doit prendre soin des plus fragiles et garantir à tous une vie digne et émancipée. Comme nous, ils entendent offrir un nouvel élan à la démocratie sociale en donnant aux salariés l’opportunité de reprendre la main sur l’actionnariat, ce qui permettra d’agir concrètement pour que l’égalité salariale entre les femmes et les hommes soit respectée.

Comme nous, ils aspirent à ce que les mots de Jaurès s’incarnent concrètement, lui qui plaidait pour la République laïque et sociale, laquelle ne pourra rester laïque que « parce qu’elle aura su rester sociale ». C’est au nom de cette histoire commune et des idéaux partagés entre le communisme et la franc-maçonnerie que la Société fraternelle les amis de l’égalité agira afin que Fabien Roussel devienne le prochain président de la République.

Manuels scolaires. Laurence de Cock : « le signal d’un retour à une vision très nationaliste de l’histoire »

À droite et à son extrême, de Jean-Michel Blanquer à Éric Zemmour en passant par Valérie Pécresse et Marine Le Pen, tous veulent réformer les programmes d’histoire et d’éducation civique.

Laurence de Cock
Historienne, enseignante et essayiste

Laurence de Cock Historienne, enseignante et essayiste
Albert Facelly pour L’Humanité

La France n’échappe pas aux ­tentatives des partis politiques les plus réactionnaires de ­modifier les contenus des cours d’histoire et d’éducation civique. Valérie Pécresse, candidate « Les Républicains » à l’élection présidentielle, se réfère ainsi régulièrement à un « récit national » qu’il s’agirait de « remettre au centre des programmes ».

Marine Le Pen et Éric Zemmour évoquent plutôt le « roman national », avec cette même idée : réapprendre ce que sont la France et sa grandeur, quitte à la fantasmer et à occulter des passages de l’histoire nationale et mondiale, tout en bridant les réflexions. Des offensives qu’ils justifient par le mythe d’un « endoctrinement » des élèves par des professeurs aux idées de gauche, mais aussi par la supposée « pénétration grandissante de l’islamisme dans les écoles », dixit Christian Jacob, président LR. Deux arguments que l’actuel ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, a aussi pris à son compte.

Un climat qui inquiète Laurence de Cock, spécialiste des instrumentalisations politiques de l’histoire. Continuer la lecture de Manuels scolaires. Laurence de Cock : « le signal d’un retour à une vision très nationaliste de l’histoire »

La Gamelle nous voilà ! Par Christian Eyschen de la Libre Pensée

Les « ralliements »de certains couramment appelés « retournements de veste » semblent être un sport à la mode. Ils ont tous un point commun, ils ne représentent qu’eux-mêmes et leurs « ralliements » ne sont que de la communication, c’est-à-dire du vent. Par contre, Ils déclament : « La Gamelle, nous voilà ! »

La palinodie actuelle : Tous les concussionnaires, en devenir ou déjà accomplis, retournent leur veste, changent de camp, se rallient pour des prébendes. Ils ont tous un point commun, ils ne représentent qu’eux-mêmes et leurs « ralliements » ne sont que de la communication, c’est-à-dire du vent. Par contre, ce qu’ils espèrent tous doit être sonnant et trébuchant. Ils déclament : « La Gamelle, nous voilà ! »

Côté cour : Guillaume Peltier (LR), Jérôme Rivière (RN), Gilbert Collard (apparenté RN) déclament qu’ils se rallient à Eric Zemmour. Ils doivent tout à leur parti d’appartenance d’hier, ils ne sont rien par eux-mêmes. Pas même Gilbert Collard qui confond le potentiomètre de son haut-parleur avec la force des arguments. Une seule boussole : toujours plus à l’extrême-droite. Ils ont la conviction d’un mollusque, seuls comptent leurs intérêts personnels. Ils mordent la main qui les a nourris. Ils crachent aujourd’hui sur ce qu’ils ont encensé hier.

Il n’est même pas sûr qu’en définitive cela nuise beaucoup à Marine Le Pen et profite à Eric Zemmour, tout cela va se retourner comme une veste assez rapidement. Les gens n’aiment pas les traitres.

« NDLR de MAC: notre leader maximo local, notre potentat RN, notre girouette Lopez, s’interroge à haute portée de tweet sur la conduite à tenir vis à vis de Marine Le Pen et prépare son ralliement à Zemmour comme ses affidés… Sa seule boussole est le maintient des privilèges des nantis…. Il attend que les vents mauvais tournent pour :

Le temps de la clarification arrive et cela ne profite jamais aux clercs-obscurs Continuer la lecture de La Gamelle nous voilà ! Par Christian Eyschen de la Libre Pensée

« Éric Zemmour est un doctrinaire obsessionnel » par Laurent Joly

Le polémiste, selon Laurent Joly, «  pioche des faits qui vont dans le sens de ses préjugés en les amplifiant ou en les déconnectant de leur contexte pour généraliser et élaborer une théorie   ». Franck Crusiaux/Rea

L’historien décrypte « le rapport à l’histoire constamment perverti » du candidat d’extrême droite alors que son procès en appel pour ses propos sur le régime de Vichy s’ouvre ce jeudi.

Condamné lundi pour injure raciale dans l’affaire des mineurs étrangers, Éric Zemmour doit à nouveau comparaître, ce jeudi, devant la cour d’appel pour ses propos tenus en octobre 2019 sur le régime de Vichy qui aurait « sauvé les juifs français ». Auteur de la Falsification de l’Histoire. Éric Zemmour, l’extrême droite, Vichy et les juifs, paru début janvier chez Grasset, Laurent Joly resitue le désormais candidat dans la tradition de l’extrême droite française et dans le cadre de son projet politique.

Ce jeudi, Éric Zemmour doit comparaître en appel pour ses propos sur Vichy. Vous aviez témoigné lors de la première audience. En quoi était-ce important pour vous ? Continuer la lecture de « Éric Zemmour est un doctrinaire obsessionnel » par Laurent Joly

Extrême droite. Quand des néonazis défilent dans Paris

Des reporters de l’AFP ont été attaqués, le 15 janvier, en marge d’une mobilisation à l’appel des Patriotes. © P. Villette/Abaca

Cent cinquante ultranationalistes ont déambulé librement dans la capitale, samedi, lors d’une manifestation anti-passe où des journalistes ont été agressés. La préfecture de police de Paris n’a, elle, constaté aucun débordement…

Le fascisme manifeste dans la capitale en toute impunité. Samedi, en marge du mouvement anti-passe, environ 150 hommes en noir, identifiés comme des membres de groupuscules d’extrême droite, formaient un groupe compact et menaçant.

« Regarde-moi bien, je vais te tuer »

Alors que l’ensemble du cortège – quelque 7 000 personnes rassemblées à l’appel du parti de Florian Philippot, les Patriotes – approchait du palais de Tokyo, ce bloc nationaliste s’en est pris violemment à une équipe de journalistes. «  C’est l’AFP, niquez-les ces fils de pute ! » a harangué un homme cagoulé, comme le rapporte l’Agence France-Presse. Continuer la lecture de Extrême droite. Quand des néonazis défilent dans Paris

Mais il est où?… Mais il est où?…..

Mais il est où? ….

Mais il est où?….

Le fascisant de service……………. qui sert la soupe au capitalisme en faisant croire aux gogos qu’il est du peuple……..

Oups et re-oups…

 


Pour combattre Zemmour et sa clique, sa copine Le Pen …

Rejoignez le comité des Jours Heureux

Retour

Votre message a été envoyé

Attention
Attention
Attention
Attention

Attention.

Serge Klarsfeld : « Éric Zemmour promeut des thèses bestiales, comme les nazis »

Beate et Serge Klarsfeld au Mémorial de la Shoah, en 2017. Une vie passée à « combattre les négationnistes et les révisionnistes ». © Christophe Archambault/AFP

l’association Fils et Filles de déportés juifs de France (FFDJF) s’insurge contre les propos du polémiste concernant le rôle de Pétain dans la déportation des juifs.

Vous avez combattu le négationnisme et le révisionnisme toute votre vie. Que ressentez-vous quand un candidat à la présidentielle comme Éric Zemmour est donné si haut dans les sondages alors qu’il fait preuve de révisionnisme au sujet de Pétain ?

Serge Klarsfeld Je trouve cela dégoûtant. Répugnant. Je ne m’y habituerai jamais, quand bien même le négationnisme et le révisionnisme n’ont jamais cessé. Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, des gens comme Maurice Bardèche ont tout de suite nié le génocide des juifs et les chambres à gaz. Puis le négationnisme est réapparu à la fin des années 1970 avec Robert Faurisson, qui disait réfuter la « thèse » des chambres à gaz, comme s’il y avait deux « thèses » équivalentes, alors qu’il n’y a pas d’équivalence entre la réalité et la négation. Je n’ai pour ma part jamais cessé de combattre les négationnistes et les révisionnistes, qu’il s’agisse d’antisémites ou bien qu’il s’agisse, comme avec Éric Zemmour, de personnes d’origine juive qui reprennent le discours de l’extrême droite traditionnelle. Continuer la lecture de Serge Klarsfeld : « Éric Zemmour promeut des thèses bestiales, comme les nazis »

Lopez: Piqué au vif! + Le Pen-Zemmour, entraide cordiale et mises en scène…

NDLR de MAC: Indiscrétion de la DDM en image mise en avant. Il toujours temps de s’en apercevoir!

Nous l’avons dénoncé depuis plusieurs semaines, à Moissac l’équipe de campagne de Zemmour est la même que celle de Le Pen. Même personne, même idéal, mêmes méthodes….

M. Lopez est ainsi sorti de sa réserve en actionnant les 2 leviers de l’extrême droite  dans la cité Uvale. Comment certains pourraient croire encore qu’il n’y a pas de collusion en observant la présence de ces 2 individus collant ensemble pour les deux têtes de l’hydre fascisante.

Piqué au vif

Bien sur la présence récurrente des affiches de Fabien Roussel a du piquer les yeux des sbires de M. Lopez qui n’a pas hésité à déployer son équipe d’hommes à tout faire. Sous la houlette du directeur à la communication de la ville, Bruno Delvoire) qui enfin passe de la théorie à la pratique, de l’ordinateur à l’affiche à coller, nous avons le sieur Achtaoui  en train d’obtenir son CAP d’afficheur. Au moins au sortir de la séquence politique il pourra aligner un diplôme qualifiant valable sur le marché du travail. Les grands groupes (Publicis, Decaux et autres…) cherchent activement des professionnels et il devrait postuler!

Ainsi, alors que les militants communistes et leurs sympathisants collent en plein jour, au vu et au su de tout le monde, les sinistres lepénisto-zemmouriens préfèrent l’ombre de la nuit pour tenter de passer inaperçu… Heureusement que M. le Maire passait par là (et par inadvertance!) pour prendre la photo et tweeter de suite les exploits de ces messieurs.

On comprend mieux pourquoi M. Lopez a fait poser des panneaux devant chaque école pour communiquer sur les initiatives de la mairie dans la journée, laissant ainsi les rares panneaux « d’affichage libre » à la charge de ses élus et employés la nuit!

En fait, suite à leur collage de ce 19 décembre, Fabien Roussel est venu apposer son sourire, Le défi des jours Heureux » dans Moissac et aux alentours, jusqu’à Castelsarrasin en lieu et place des sinistres figures.

Et c’est mieux ainsi, plus coloré, moins anxiogène et nettement plus réjouissant en cette période de fête.

Enfin, pour ces messieurs, nous offrons un stage de confection de la colle, car à n’en pas douter la qualité de la leur fait défaut, comme il convient de préciser que coller par grand froid n’aide pas à « l’accroche  » du papier. Preuve si il en est, l’arrachage citoyen constaté avant que nous ne collions à notre tour… Quand on n’a pas l’habitude!

 

Lire aussi:

M. Lopez/DDM: l’insoutenable légèreté des collusions (+vidéo)

M. Lopez a choisi son camp: collages et mascarades

 


Extrême droite. Le Pen-Zemmour, entraide cordiale et mises en scène

Loin d’être opposés, les deux candidats imposent leurs thèmes dans le débat public et se font la courte échelle, comptant sur les réserves de voix de l’autre en cas de second tour.

« Je pense que la famille nationale a la possibilité de gagner. » Cette phrase, prononcée fin novembre par Marine Le Pen, résume l’ambition de l’extrême droite pour la prochaine présidentielle. La cheffe du Rassemblement national s’adresse alors à Éric Zemmour, lui proposant de la rejoindre à terme, compte tenu « du fait (qu’elle est) donnée à 46 % dans les sondages » au second tour. Jamais en effet les intentions de vote cumulées pour l’extrême droite n’ont atteint de tels niveaux – entre 30 et 38 % au premier tour, selon les études. Sans compter qu’Éric Zemmour « a contribué à aimanter les thèmes du débat politique dans le sens de l’extrême droite, d’abord chez LR mais aussi vers la gauche », note Philippe Corcuff, politologue et enseignant à Sciences-Po Lyon, auteur de l’ouvrage la Grande Confusion. Comment l’extrême droite gagne la bataille des idées (Textuel). Les deux candidats sont présentés en permanence comme des rivaux, avec une opposition personnelle savamment mise en scène, mais il semble plutôt qu’ils se nourrissent l’un l’autre.

« Ils sont concurrents, bien sûr, dans le sens où il y a compétition pour atteindre le second tour », concède Philippe Corcuff, rappelant que « ça a été tendu pour Marine Le Pen au début, car l’émergence de Zemmour l’a fait baisser dans les enquêtes d’opinion assez loin de Macron ». Avant de contrebalancer : « Mais, globalement, il y a des éléments dynamiques pour les deux candidats du fait de leur coprésence. » À l’un, les outrances, à l’autre, le visage plus « rassurant », comme l’admet elle-même la fille Le Pen : « La brutalité des propositions de Zemmour et son côté monothématique (sur l’immigration et l’islam – NDLR) démontrent que nous avons un projet complet, travaillé (…).  Il me recentre et peut représenter des réserves de voix plus importantes que Nicolas Dupont-Aignan. » Le président de Debout la France avait été le seul à la rallier entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2017.

Les idées et les intérêts convergent

Bruno Cautrès, politologue au Cevipof, nuance : « C’est vrai que si tous les électeurs potentiels d’Éric Zemmour se reportaient sur Marine Le Pen, ça ferait du monde. Mais les intérêts socio-économiques ne sont pas les mêmes. » De fait, les électorats sont sensiblement différents : « Plus féminin, plus jeune et plus populaire » pour l’une, « plus conservateur, proche de l’électorat du FN de Jean-Marie Le Pen » pour l’autre, poursuit Bruno Cautrès. Cependant, l’ex-chroniqueur du Figaro parle également à des électeurs venus de la droite traditionnelle, « pour les valeurs catholiques de droite, une frange de l’électorat Fillon », analyse le chercheur du CNRS. Le début de la campagne électorale, avec ses thèmes sur l’identité française rance et l’islam ressassés ad nauseam, marque une étape décisive : « L’emballement médiatique et sondagier autour de Zemmour l’a mis au centre et a légitimé ses thèmes, assure Philippe Corcuff, cela lui ouvre la possibilité d’aller chercher d’autres voix. » Entre les deux candidats, qui ne se portent certes pas une grande estime personnelle, les idées et les intérêts convergent donc.

Et leurs proches préparent le terrain. Olivier Ubéda, qui gère la communication d’Éric Zemmour, a annoncé, le 10 décembre, un débat entre les deux candidats d’extrême droite pour « janvier ou février ». « Le plus tôt sera le mieux », a-t-il précisé avant de poursuivre : « On est sur un premier tour, cela fait partie de l’éclairage démocratique, d’une campagne entre candidats qui veulent la même chose. » Un débat mais pas entre adversaires, donc. Pour la cheffe du RN, qui a assuré « y réfléchir très sérieusement », il s’agit de « rassembler » et de bénéficier à terme d’un bon report de voix venu du polémiste. Aucun des deux n’a intérêt à « injurier l’avenir afin de pouvoir se retrouver », analyse Bruno Cautrès. Fin novembre, lors de la visite éclair d’Éric Zemmour à Marseille, certains s’étaient étonnés de le voir accueilli par l’élu RN de la ville, Stéphane Ravier. Marine Le Pen avait alors confié : « Il faut bien qu’il y ait quelques élus qui soutiennent ma candidature et qui s’attachent à préparer le rassemblement le moment venu, soit avant, soit après le premier tour. » Le message est clair : l’extrême droite n’avance plus masquée.

Violences : le polémiste renvoie la balle

Éric Zemmour, qui s’est invité à Abidjan pour Noël et multiplie les clins d’œil à l’armée, a dû réagir après l’ouverture de l’enquête sur ses soutiens s’entraînant au tir sur une vidéo en citant des insoumis ou encore Emmanuel Macron. Un « spectacle pitoyable » commis par des « idiots » , a estimé le candidat d’extrême droite, pour mieux renvoyer la balle aux antifas, prétendant que « la violence a toujours été du côté de l’extrême gauche, jamais du (sien) ». Le meeting de Villepinte a pourtant prouvé le contraire. Sandrine Rousseau (EELV) a également porté plainte après des dégradations à son domicile par des pro-Zemmour.