Énergie. Les syndicats à l’unisson contre le projet Hercule

Le projet gouvernemental Hercule vise à éclater EDF en plusieurs entités. © Philippe Roy/Aurimages

Le projet gouvernemental Hercule vise à éclater EDF en plusieurs entités. © Philippe Roy/Aurimages

Philippe Martinez (CGT), Laurent Berger (CFDT), Yves Veyrier (FO) et François Hommeril (CFE-CGC) ont cosigné une lettre à Emmanuel Macron. Ils y dénoncent ce projet acté sans concertation et qui prévoit le démantèlement de l’énergéticien public EDF.

Le courrier, daté du 7 janvier et adressé à Emmanuel Macron, est signé de la main des quatre représentants confédéraux des organisations représentatives d’EDF. Un texte long, argumenté et incisif, dans lequel Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, Yves Veyrier, secrétaire général de FO, et François Hommeril, président de la CFE-CGC, réaffirment leur attachement au service public de l’énergie et dénoncent les conséquences du projet Hercule. « Nous vous demandons de renoncer à ce projet », écrivent les signataires, qui exigent l’ouverture d’ « un véritable débat pour bâtir ensemble l’avenir de l’électricien national EDF ».

Des fondamentaux financiers et une concurrence mercantile

Unanimement combattu en interne, ce plan – acté sans concertation ni débat – prévoit « une réorganisation du groupe EDF qui conduit de facto à son démantèlement, à sa désoptimisation et à la fin de la vision intégrée de l’électricité ». Un « montage » qui « repose en outre sur la création d’une structure capitalistique dite Vert, objet d’une introduction en Bourse prélude à une privatisation que rien n’interdira à l’avenir », dénonce le courrier. À contre-courant des orientations gouvernementales, les syndicalistes rappellent que l’électricien public a « un rôle central (à) jouer au service des orientations énergétiques du pays, de la neutralité carbone, de la politique industrielle ».

La mission d’EDF, poursuivent les signataires, « c’est aussi et surtout d’être mobilisé quotidiennement au service de l’approvisionnement électrique des Français, 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, avec une égalité de traitement mais aussi une maîtrise, une efficacité et un professionnalisme incontestables ».

Alors que la crise sanitaire a aggravé les inégalités sociales, « la période exige un retour aux fondamentaux de la République (…) et la nécessité de la continuité des services publics », poursuivent-ils. Réaffirmant leur entier soutien à la mobilisation des salariés « contre la désintégration de leur entreprise », les leaders syndicaux dénoncent « un projet conçu avant la crise sanitaire sur des fondamentaux strictement financiers et une concurrence mercantile ». Une fuite en avant contre laquelle l’intersyndicale préconise le « retour à un cadre économique guidé par la gestion des biens communs ».

Covid-19. Le scandaleux business du rendez-vous vaccinal

Le gouvernement a confié les prises de rendez-vous en ligne pour la vaccination contre le Covid-19 à trois sociétés privées.

Bon courage aux plus de 75 ans qui voudront prendre rendez-vous pour se faire vacciner contre le Covid-19. Pour accélérer la campagne et faire taire les critiques, le premier ministre a annoncé le 7 janvier que cette tranche d’âge pourrait commencer à se faire vacciner à partir du 18 janvier. Pour ce faire, les 5 millions de Français concernés pourront prendre rendez-vous à partir du 14 dans un des centres de vaccination installés dans chaque département et répertoriés sur le site public Santé.fr. Continuer la lecture de Covid-19. Le scandaleux business du rendez-vous vaccinal

Extrême droite. Enquête à Lyon, au cœur du laboratoire de la violence fasciste

Situé dans le quartier du Vieux Lyon, le bar associatif d’extrême droite la Traboule est un lieu de rencontre pour les identitaires et l’ultradroite. © Bruno Amselle /Divergence

Situé dans le quartier du Vieux Lyon, le bar associatif d’extrême droite la Traboule est un lieu de rencontre pour les identitaires et l’ultradroite. © Bruno Amselle /Divergence

Centre névralgique de l’extrême droite en France, la capitale des Gaules est le théâtre de multiples agressions de militants de gauche, migrants ou syndicalistes. Une situation qui prospère via les locaux, avec pignon sur rue, de ces groupuscules.

Lyon (Rhône), envoyé spécial.

Elles portent bien leur nom, les pentes de la Croix-Rousse. Tout comme la montée de la Grande-Côte, une de ces nombreuses voies piétonnes pittoresques qui relient la « colline qui travaille » au quartier des Terreaux, un des cœurs du centre-ville de la capitale des Gaules. À Lyon, il y a deux collines, « celle qui travaille », donc, et « celle qui prie, Fourvière », détaille malicieusement Aline Guitard, la secrétaire départementale du PCF, qui nous attend devant son local. Situé au croisement de cette fameuse montée et de la rue Imbert-Colomès, celui-ci est en piteux état : ouvert aux quatre vents, les fenêtres brisées. À l’intérieur, encore des éclats de verre et un petit radiateur électrique qui serait bien en peine de chauffer les lieux. Mieux vaut garder son manteau. « On attend les réparations, le feu vert de l’assurance », explique Aline Guitard, qui fait contre mauvaise fortune bon cœur. La mauvaise fortune, ce sont « sept attaques en dix-huit mois, dont trois fois les fenêtres cassées », précise-t-elle. Des actes de vandalisme qui portent une marque évidente, malgré l’absence de revendication officielle : celle de l’extrême droite.

Continuer la lecture de Extrême droite. Enquête à Lyon, au cœur du laboratoire de la violence fasciste

À Montauban, des clitoris placardés dans les rues de la ville in DDM + Radio Totem

Le clitoris placardé dans les rues de Montauban
Le clitoris placardé dans les rues de Montauban
Le clitoris placardé dans les rues de Montauban Louis Rayssac – Louis RayssacEt sur Radio Totem

À Montauban, des représentations du clitoris sont placardées dans les rues de la ville. En parallèle, une brigade antisexiste colle des messages dans les lieux de passage de la cité d’Ingres.

« This is not a bretzel ». Sur les murs de Montauban, pousse depuis plusieurs mois des affiches aux formes étranges. Beaucoup y passent devant sans même y prêter attention. D’autres s’interrogent sur la représentation de cette photocopie au format A4 en noir et blanc : un bretzel ? un alien ? un fantôme ? Continuer la lecture de À Montauban, des clitoris placardés dans les rues de la ville in DDM + Radio Totem

Une année américaine, un hors-série indispensable pour comprendre les États-Unis

UNE ANNÉE AMÉRICAINE un numéro exceptionnel. L'Humanité fait le bilan des élections présidentielles et dresse un état des lieux des États-Unis.

UNE ANNÉE AMÉRICAINE un numéro exceptionnel. L’Humanité fait le bilan des élections présidentielles et dresse un état des lieux des États-Unis.

À travers une sélection d’articles, d’entretiens et de reportages, l’Humanité retrace cette année 2020 de campagne présidentielle où rien ne s’est passé comme prévu. Un hors-série qui donne des clés pour comprendre les espoirs et les contradictions des États-Unis de ce début 2021.

UNE ANNÉE AMÉRICAINE
À quelques semaines de l’investiture de Joe Biden à la présidence des États-Unis, l’Humanité fait le bilan des élections présidentielles et dresse un état des lieux de l’Amérique dans un numéro spécial consacré à cette année à l’issue de laquelle Donald Trump a été défait.
Icon Education Un hors-série de 48 pages vendu 4,80 euros à commander ici.

Même sous la mandature Trump aux États-Unis, où rien ne se passe comme ailleurs depuis quatre ans, le nouveau président élu doit succéder au sortant. Quoi de plus banal dans un pays qui se prétend l’une des plus grandes démocraties du monde, au terme d’une présidence hors norme sur tous les plans. Et pourtant, ce passage de témoin n’a rien d’ordinaire. Si Donald Trump ne laissera assurément pas la trace d’un grand président, ses quatre années au pouvoir sont déjà gravées dans l’histoire des États-Unis comme celles de ruptures, de bouleversements et de reconfigurations tant idéologiques que politiques, avec une accélération sensible ces douze derniers mois.

Continuer la lecture de Une année américaine, un hors-série indispensable pour comprendre les États-Unis

Alain Damasio : « On vit dans un laboratoire en temps réel »

Avec d’autres, Alain Damasio a décidé de monter, dans les Hautes-Alpes, une ZOUAVE : une zone où apprendre à vivre ensemble, une zone où apprivoiser le vivant ensemble. Au programme : maraîchage, élevage de chevaux, ateliers, cours de philosophie et formations à l’action directe.

 

Loi sécurité globale, confinement, dépassement du capitalisme, culture du vivant… L’écrivain de science-fiction démarre l’année 2021 avec un grand entretien pour « l’Humanité Dimanche ».

Dimanche 27 décembre. L’année 2020 touche à sa fin et le romancier Alain Damasio part en Bretagne pour une session d’écriture. Juste avant, « l’Humanité Dimanche » lui a tenu compagnie pendant deux heures, pour une séance photo au-dessus d’un centre commercial Montparnasse déserté, avant un long entretien plus au chaud, dans la gare. L’écrivain de science-fiction enthousiaste et plein de vitalité n’en finit plus de se passionner pour le monde et les façons de lutter.

Donald Trump, du Capitole… à la Roche tarpéienne

L’histoire retiendra que celui qui voulait « rendre sa grandeur à l’Amérique » a été l’instigateur de la profanation d’une des institutions de la démocratie américaine. © Brendan Smialowski/AFP

L’histoire retiendra que celui qui voulait « rendre sa grandeur à l’Amérique » a été l’instigateur de la profanation d’une des institutions de la démocratie américaine. © Brendan Smialowski/AFP

Événement sans précédent, l’intrusion de militants trumpistes dans l’enceinte du Congrès, mercredi 6 janvier, signe la dérive d’un courant politique qui tend à faire sécession avec le reste de la société.

Une tragédie et une farce. Mercredi, à Washington, au Capitole, l’histoire a joué simultanément sur ces deux registres. La prise du siège du Parlement de l’autoproclamée « plus grande démocratie du monde » s’est soldée par la mort d’une personne et par des dizaines de selfies de putschistes d’opérette, déchaînés puis presque goguenards, posant pour l’éternité. L’espace d’une journée particulière, cette troupe manifestement aussi haineuse qu’impréparée a réussi à stopper le processus démocratique, ne faisant finalement que retarder l’échéance. Le cours des choses a repris : la victoire de Joe Biden a été certifiée, jeudi, par le Congrès. Et Donald Trump a dû se résoudre à annoncer une « transition ordonnée ».

Continuer la lecture de Donald Trump, du Capitole… à la Roche tarpéienne

M. Lopez: l’indécence et l’abject des membres de votre équipe!

Quand à la suite de la tentative fasciste de prise du Capitole aux Etats Unis par les soutiens de Trump, un élu de la majorité municipale de Moissac se « lâche » sur les réseaux sociaux, l’indécence et l’abject devient une valeur mise en exergue dans les pas du Leader Minimo de Moissac….

A force de prôner l’intolérance, elle finit par exploser et ce genre de propos est d’une extrême gravité pour celui qui se veut élu municipal du peuple. Nous ne saurions croire que M. Lopez, Maire de Moissac ne cautionne pas ce genre de propos car comme dit le proverbe: « qui ne dit mot consent! ».

Lamentable!

 

L’absurdité de l’indécision… Chronique de Marcel Duvel

En 2002, Christian Morel publiait chez Gallimard un livre fort intéressant intitulé «les décisions absurdes ». Il y décrivait avec de nombreux exemples comment, quand on s’engage dans une erreur, on peut renforcer cette erreur et même la conduire jusqu’à son terme, jusqu’à la catastrophe. Les processus en sont à la fois simples et multiples.

  • S’entourer de conseillers qui ont tous la même formation, le même cursus, la même « expertise ».
  • Evaluer les résultats à l’aide d’indicateurs qui mesurent tous la même chose.
  • Considérer que l’objectif fixé est le bon sans avoir vérifié sa pertinence, et donc sans considérer d’autres objectifs qui seraient plus adaptés à l’enjeu auquel on veut répondre.

Autant de raisons parmi d’autres de persister dans une erreur sans qu’aucune alerte n’annonce le crash final, pourtant inéluctable.

Emmanuel Macron pilote notre navire à vue, sûr de lui, renforcé par un conseil scientifique dont les membres semblent avoir été clonés sur la même souche, et rassuré par des indicateurs qu’il a lui-même définis. Continuer la lecture de L’absurdité de l’indécision… Chronique de Marcel Duvel

Les primes principal outil des inégalités salariales dans l’Education Nationale in Caf. Peda.

Alors que toute la politique de revalorisation du ministère repose sur des primes, l’analyse de la dernière édition du Bilan social du ministère montre que ce sont surtout elles qui creusent les inégalités entre les genres et entre les corps. Les écarts de rémunération à l’intérieur de l’éducation nationale sont importants. Ils se maintiennent de façon très nette entre les sexes.

Inégalités entre premier et second degré

Le salaire net moyen des salariés de l’Éducation nationale se monte à 2270 € contre 2530 € pour les salariés du privé. Si l’écart avec le privé est à relever, ce chiffre moyen n’a pas grande signification tant les écarts de salaire sont importants entre les différents corps du ministère et aussi entre les genres.

On peut relever l’écart entre premier et second degré. Le salaire net moyen dans le premier degré est de 2310€ contre 2800€ dans le second degré. Le second degré se caractérise par des corps mieux rémunérés (agrégés) et des possibilités de primes importantes.

Car ce sont bien les primes qui sont au cœur des inégalités salariales de l’Éducation nationale. Ainsi les professeurs des écoles ont un salaire net moyen de 2316€ avec un écart de 250€ entre hommes (2517€) et femmes (2276€). En principe les PE devraient gagner autant que les certifiés du second degré. Mais ceux-ci gagnent en moyenne 2624€ avec aussi un écart entre les genres (2774 et 2592€). Continuer la lecture de Les primes principal outil des inégalités salariales dans l’Education Nationale in Caf. Peda.