Jour du dépassement : comment faire reculer cette date fatidique

Ce jeudi 28 juillet marque le « jour du dépassement », date à laquelle l’humanité a épuisé les ressources que la Terre peut fournir en un an, selon les calculs du Global Footprint Network. L’ONG américaine et le WWF pointent du doigt un système agricole et alimentaire insoutenable.

 « Nous consommons autant que 1,75 planète. » Laetitia Mailhes, Global Footprint Network. © A. Francisco Nunes Ribeiro / EyeEm

« Nous consommons autant que 1,75 planète. » Laetitia Mailhes, Global Footprint Network. © A. Francisco Nunes Ribeiro / EyeEm

Selon l’ONG Global Footprint Network, nous atteignons ce jeudi 28 juillet le « jour du dépassement », date où l’humanité a épuisé l’ensemble des ressources biologiques que la Terre peut générer en un an. Depuis les années 1970, cette date grignote toujours plus de jours – à l’exception d’années de crise comme 2020. En 2021, ce jour intervenait le 29 juillet, soit un jour plus tard.

En 2002, il y a vingt ans, il tombait deux mois plus tard. Laetitia Mailhes, porte-parole du Global Footprint Network, explique : « Nous consommons autant que 1,75 planète. On produit plus de CO2 que ce que les forêts et les océans ne peuvent absorber. On prélève plus de poissons que ce que le système aquatique peut régénérer, et on déforeste plus qu’on plante. » Nous entamons alors jusqu’à la fin de l’année les ressources du capital naturel de la planète. Continuer la lecture de Jour du dépassement : comment faire reculer cette date fatidique

Total, Engie, Stellantis, LVMH… Le filon inexploité des superprofits des crises

Alors que Total et Stellantis viennent d’annoncer des résultats record, responsables politiques et ONG appellent à ponctionner les profits indus des multinationales.

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CREDIT PHOTO/AGENCE Julia ZIMMERMANN/LAIF-REA

 

Il parait que les arbres ne grimpent pas jusqu’au ciel. Mais on se demande si, à ce rythme, les grands groupes ne finiront pas par faire mentir le proverbe. Total vient d’annoncer 18,5 milliards d’euros de bénéfices au premier semestre, en hausse de 200 % par rapport au premier semestre 2021. Cette envolée doit tout à la flambée délirante des cours du pétrole et à celle des marges de raffinage, multipliées par 13,3 en un an, conflit ukrainien oblige.

Cette semaine, d’autres groupes ont publié des résultats semestriels canon, parmi lesquels le géant du luxe LVMH (6,5 milliards d’euros de bénéfices, + 23 %). Voilà qui relance le débat sur la taxation des « profiteurs de crise », ces entreprises réalisant des résultats faramineux en pleine tempête géopolitique.

La proposition d’une taxe exceptionnelle de 25 % Continuer la lecture de Total, Engie, Stellantis, LVMH… Le filon inexploité des superprofits des crises

Du réchauffement climatique à la spéculation sur l’alimentation

Nous avons évoqué hier les risques de voir chuter fortement la production agricole en France du fait de la sécheresse et des journées de canicule qui détruisent des cultures. Mais c’est aussi le cas un peu partout dans le monde et on annonce déjà une baisse des rendements céréaliers. De quoi faire repartir la spéculation au détriment de la souveraineté des peuples, y compris en France et dans les autres pays membres de l’Union européenne.

Les journées chaudes de la fin du printemps et du début de l’été ont fait prendre trois semaines d’avance aux moissons de cet été en France par rapport aux dates moyennes des années précédentes. Dans les pays membres de l’Union européenne, la récolte céréalière de 2022 est annoncée en baisse 4,4 % sur 2021 pour totaliser 227 millions de tonnes, selon des prévisions faites au début du mois de juillet par le COPA-COGECA. En France, on annonce des rendements hétérogènes selon les régions et la nature des sols, qu’il s’agisse du blé, de l’orge d’hiver ou du colza. Le rendement moyen est actuellement estimé à 69,5 quintaux l’hectare pour le blé tendre, soit une baisse de 2 % comparé à 2021 et de 3 % sur la moyenne des dix dernières années. Continuer la lecture de Du réchauffement climatique à la spéculation sur l’alimentation

Agriculture, tourisme, énergie… Les désastres d’un été à sec

Baisse de production hydroélectrique, rendements inquiétants pour les cultures, économie du tourisme en difficulté… Dans les Alpes, la diminution de la ressource en eau s’annonce particulièrement menaçante.

Le lac de Castillon, dans les gorges du Verdon, a reculé de plusieurs mètres, impactant le secteur du tourisme. Sébastien Nogier/EPA/MaxPPP

Le lac de Castillon, dans les gorges du Verdon, a reculé de plusieurs mètres, impactant le secteur du tourisme. Sébastien Nogier/EPA/MaxPPP

Le lac de Serre-Ponçon, plus grande retenue d’eau artificielle de France, situé dans les Hautes-Alpes, devait atteindre le 30 juin son niveau d’eau optimal, nécessaire pour lancer une saison touristique fortement attendue après deux années de Covid. Mais, à cette date, la cote mesurée affichait déjà un déficit de… 9 mètres. En août, les prévisions annoncent – 15 mètres.

Pour Philippe Rossello, géographe spécialiste du climat et coordinateur du Grec-Sud (Groupe régional d’experts sur le climat et le changement climatique en région Sud-Paca), la situation est critique. « La machine de la sécheresse est en marche depuis maintenant une dizaine de mois, explique-t-il. En principe, les recharges des nappes phréatiques et des cours d’eau se font au cours de l’automne et de l’hiver, avec la neige et les pluies. Or, depuis septembre, on n’a que des mois déficitaires en termes de précipitations ou, au mieux, conformes à la normale. » Continuer la lecture de Agriculture, tourisme, énergie… Les désastres d’un été à sec

Adaptons nos villes aux canicules in REPORTERRE

par Stéphane Troussel (tribune)

 

Face aux canicules plus intenses, il est urgent de lutter contre les passoires thermiques et de verdir les villes, soutient l’auteur de cette tribune. Avec des logements mal isolés, les familles plus populaires sont plus exposées.

Stéphane Troussel (Parti socialiste, PS) est président du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis .


Avec le réchauffement climatique, les vagues de chaleur se font de plus en plus précoces, intenses et longues. Nous en faisons une nouvelle fois l’expérience. Et non seulement elles affaiblissent notre agriculture et notre environnement naturel, mais elles éprouvent beaucoup les zones urbaines.

Certaines administrations publiques et entreprises prennent d’ailleurs des mesures d’urgence pour en atténuer les effets sanitaires. Lors de l’épisode de juin dernier, par exemple, dans les départements en alerte rouge, l’État avait proposé aux collégiens et écoliers de rester chez eux. Mais, outre qu’elle entame la nécessaire continuité du service public de l’éducation, cette mesure n’est pas suffisante au regard de l’augmentation des températures prévue par les experts. Continuer la lecture de Adaptons nos villes aux canicules in REPORTERRE

L’État préempte EDF pour relancer Hercule

 Élisabeth Borne a annoncé la nationalisation d’EDF. Syndicalistes et économistes dénoncent un coup de com et voient dans cette stratégie l’acte I d’un vaste projet de démantèlement.

Rassemblement contre le projet Hercule, à Paris, le 10 février 2021. Thomas SAMSON/AFP

Rassemblement contre le projet Hercule, à Paris, le 10 février 2021. Thomas SAMSON/AFP

Bruno Le Maire l’avait laissé entendre, Élisabeth Borne vient de le confirmer : « L’État a l’intention de détenir 100 % du capital d’EDF. » Et pour justifier une décision qu’elle estime « radicale », la première ministre a usé de toutes les grandiloquences, évoquant la « pleine maîtrise » retrouvée de la production d’électricité, le gain de « souveraineté face aux conséquences de la guerre et aux défis colossaux à venir », et la réponse à « l’urgence climatique ». Mais, à dessein, le mot nationalisation, lui, n’a pas été prononcé. Car, derrière une annonce qui pourrait sonner positivement à l’oreille de ceux qui défendent une maîtrise publique de l’énergie, le flou sur les réalités techniques d’une telle opération cache un tout autre projet.

Une manipulation « grossière » Continuer la lecture de L’État préempte EDF pour relancer Hercule

Fabien Roussel (PCF) : « Je veux que la gauche puisse gouverner à nouveau en France »

Propos recueillis par Florence Chédotal Pour le journal « La Montagne »
On reproche souvent au député du Nord et secrétaire national du Parti communiste français de faire cavalier seul. Lui préfère répondre qu’il oeuvre pour la gauche.
Élisabeth Borne prononce mercredi son discours de politique générale. Quelles sont vos attentes ?
Il faut que le gouvernement s’engage véritablement dans des mesures fortes, pour la hausse des salaires, des retraites, le blocage des prix, et mette fin à la politique des petits chèques pratiquée ces deux dernières années, d’abord parce que ça coûte cher et ensuite parce que ça ne répond pas aux problèmes de fond.
Depuis le lancement de la Nupes, vous vous comportez en électron libre. Quel rôle les communistes souhaitent-ils endosser au cours de cette nouvelle législature ? Continuer la lecture de Fabien Roussel (PCF) : « Je veux que la gauche puisse gouverner à nouveau en France »

Grève chez TotalEnergies, profiteur de crise dans le collimateur de ses salariés

Alors que les bénéfices du groupe pulvérisent tous les records, portés par la flambée des prix de l’énergie, la CGT appelle l’ensemble de ses salariés à une grève inédite ce vendredi.

Ce vendredi, les grévistes réclament des hausses de salaires permettant de couvrir l’inflation. moschetti/REa

Ce vendredi, les grévistes réclament des hausses de salaires permettant de couvrir l’inflation. moschetti/REa
Jean Claude MOSCHETTI/REA

Depuis dix ans, c’est presque devenu une loi physique, aussi intangible que celle de l’eau qui bout à 100 degrés au niveau de la mer : chez TotalEnergies, les dividendes ne baissent jamais. Quelle que soit la conjoncture économique, que les bénéfices s’envolent ou qu’ils flanchent, le géant tricolore garantit à ses actionnaires une fidélité sans faille. « En 2020, lorsque le groupe n’a engrangé “que” 4 milliards de dollars de résultat net, c’était la panique à bord, raille Thierry Defresne, de la CGT. Mais comme ils avaient 7 milliards de dividendes à verser malgré tout, nos dirigeants ont simplement décidé d’emprunter auprès des banques. Résultat, le taux d’endettement du groupe est passé de 16 % à 19 %…» Continuer la lecture de Grève chez TotalEnergies, profiteur de crise dans le collimateur de ses salariés

Législatives. Le PCF en lice pour 32 seconds tours

Avec plus de candidats qualifiés qu’en 2017, les communistes pourraient voir leur groupe se renforcer à l’Assemblée nationale.

Dans le Puy-de-Dôme, c’est le président sortant du groupe GDR, André Chassaigne, qui, face à un candidat du RN, est favori après ses 49,13 % du premier tour. © Richard Damoret/Rea

Dans le Puy-de-Dôme, c’est le président sortant du groupe GDR, André Chassaigne, qui, face à un candidat du RN, est favori après ses 49,13 % du premier tour. © Richard Damoret/Rea

Sur les 50 candidats présentés aux législatives par le PCF, dans le cadre de la Nupes, pas moins de 32 disputeront le second tour le 19 juin. Un chiffre en nette progression par rapport à 2017, où 12 de ses prétendants s’étaient qualifiés. Parmi ces communistes en lice dimanche prochain figurent ceux des 11 circonscriptions sortantes du PCF, soit 9 députés qui sollicitent un nouveau mandat, et 2 passages de relais. Le premier en Seine-Saint-Denis : Soumya Bourouaha remplace Marie-George Buffet, devenue sa suppléante, et est arrivée avec 36,13 % devant le dissident Azzédine Taïbi (21,43 %). Le second dans l’Allier : Jean-Paul Dufrègne, élu en 2017, a laissé sa place de titulaire à Yannick Monnet, qui, fort de 30,57 % des voix, affrontera Michel Barbarin (LaREM, 19,44 %). Dans le département voisin, c’est le président sortant du groupe GDR, André Chassaigne, qui, face à un candidat du RN, est favori après ses 49,13 %. Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, réalise également un bon score dans sa circonscription du Nord, avec 34,13 %, face au RN (32,64 %). Soit un bond de près de 11 points par rapport au premier tour de 2017 (23,61 %). Continuer la lecture de Législatives. Le PCF en lice pour 32 seconds tours

Stéphane SIROT : « Pouvoir d’achat », une notion piège

Publié le par FSC

« Pouvoir d’achat » ! De quoi parle-t-on ? De pouvoir ? De consommation ? De revenus ? De nécessaire augmentation des salaires ? De prix ? Pour décrypter cette formule utilisée à toutes les sauces dans la campagne électorale à l’heure où l’inflation s’envole, nous avons interrogé Stéphane Sirot, historien et auteur d’un dictionnaire de la novlangue managériale édité en décembre dernier.

Avec le retour de l’inflation, les revendications salariales sont à l’origine de nombreuses grèves. Dans le même temps, la notion de « pouvoir d’achat » sature l’espace politique, médiatique et même syndical.

Pourquoi cette formulation ne va-t-elle pas de soi ? Continuer la lecture de Stéphane SIROT : « Pouvoir d’achat », une notion piège