Vincent Tiberj : « Pour les jeunes, le vote ne suffit plus »

La question d'un nécessaire "changement de système" est une préoccupation qui traverse la jeunesse, engagée ou non. © Albert Facelly

La question d’un nécessaire « changement de système » est une préoccupation qui traverse la jeunesse, engagée ou non. © Albert Facelly

Pour le sociologue et chercheur délégué de Sciences-Po Bordeaux, la « cassure avec les partis » illustre une société qui peine à faire une place, autre que symbolique, à la jeunesse. Une mutation des pratiques est en cours qui transforme la politique en France.

Tous pourris, défiance, abstention… la crise démocratique est régulièrement évoquée. Pourquoi estimez-vous qu’il s’agit davantage, parmi les jeunes, d’une transformation des pratiques citoyennes ?

Vincent Tiberj. © Hugues Bretheau/SAM Univ Bordeaux

Vincent Tiberj Cette notion de crise est utilisée depuis la fin des années 1980, cela devient une caractéristique durable de notre système. Ensuite, ces phénomènes ne constituent une crise que si on adopte un certain point de vue, celui des responsables politiques, des partis, des gouvernants. Notre système a été validé par le peuple français en 1958, à un moment où 10 % de la population au maximum avaient le bac, contre plus de 60 % pour ceux nés dans les années 1980 ou 1990. Ces jeunes générations sont armées pour jouer leur rôle de citoyens, mais cette démocratie représentative très verticale et centrée sur un exécutif fort ne leur correspond plus.

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Couac à Ankara, Ursula Von Der Leyen humiliée

Ankara, le 6 avril. Ursula Von der Leyen cherche en vain un siège, tandis que Charles Michel et Recep Erdogan se sont déjà installés. © AFP / PHOTO / TURKISH PRESIDENTIAL PRESS SERVICE

Ankara, le 6 avril. Ursula Von der Leyen cherche en vain un siège, tandis que Charles Michel et Recep Erdogan se sont déjà installés. © AFP / PHOTO / TURKISH PRESIDENTIAL PRESS SERVICE

Lors d’une visite officielle, la présidente de la Commission européenne a été reléguée sur un canapé, en retrait, lorsque le dirigeant turc, Recep Tayyip Erdogan, et le président du Conseil européen, Charles Michel, ont pris possession des deux seuls sièges installés au centre de la scène. Aucun des deux hommes n’a cédé sa place.

Venue à Ankara avec le président du Conseil européen, Charles Michel, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ne pensait certainement pas être humiliée de la sorte. Leur mission était de permettre un réchauffement des relations entre l’Union européenne (UE) et la Turquie. Mais von der Leyen a plutôt eu le droit à une douche glacée.

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Bulgare = bruits… c’est l’équation RN du moment!

La semaine fut bien délicate pour nos arboriculteurs et ils sont peu nombreux à avoir pu dormir en toute tranquillité avec ces variations de températures en dessous de zéro qui faisaient sonner les alarmes.

Comme pour la vigne, il y a deux moments particuliers dans nos campagnes, les périodes de gel et celles de sécheresse. En cette sortie d’hiver, le gel fait de la résistance et la précocité des fleurs est devenue le soucis premier dans les vergers car pas question de perdre les fleurs promesses de récoltes abondantes. Alors armé de bougies paraffinées tous les 10 m dans les rangées et/ou d’aspersion de gouttelettes, le combat des arboriculteurs ne fut pas vain même si une forte odeur a pu stagner durant deux matinées sur la vallée avec de sombres nappes de fumées noircies.

Bref, le travail est exigeant et l’aide des équipes d’ouvriers agricoles en alerte depuis une dizaine de jours permettait un allumage en pleine nuit efficace et une vaporisation entre les arbres protégeant les fleurs et les premiers bourgeons naissant. Pour le coup, personne ne regarde l’origine des hommes qui ont peiné deux ou trois nuits pour sauver leur gagne pain et la richesse de notre territoire. Continuer la lecture de Bulgare = bruits… c’est l’équation RN du moment!

Culture à Moissac: Prise de Parole durant le rassemblement

NDLR de MAC: à l’appel du PCF et dans le cadre du CODEX 82 ( ATTAC 82, CGT 82, FSU 82, LDH 82, Montauban Citoyenne, PCF 82, NPA 82, FI 82, RESF 82, Solidaires 82, Union Antifasciste 82) le rassemblement a réuni plus d’une centaine de personnes pendant que l’association MCV tenait son assemblée générale. Le courage des élus de la majorité municipale est tel, qu’aucun d’entre-eux ne s’est rendu à cet AG. Une lâcheté qui évitait de répondre aux avanies égrenées par M. Lopez dans les colonnes du Petit Journal. Sur que de nombreux membres de MCV avaient des questions à poser à la hauteur de leur mécontentement. Par ailleurs, M. Lopez a la culture particulière, il propose via l’association « L’art s’invite à Moissac » des prix (de 300 à 1200 euros) pour un concours de peinture et de sculpture lors de la « fête du Chasselas ». Ethno-local et mercantile avec ça!

 

 

Mme Catherine Philippe, secrétaire départementale du PCF82:

L’action n’est pas le nombre mais il fallait marquer le coup, il va de notre dignité et de nos valeurs de citoyennes et citoyens pour aujourd’hui et pour demain.

Depuis des mois, la culture se résume à Netflix ou Amazon sur nos canapés, puisque la culture à contrario de l’activité économique, ne relève pas de l’essentiel pour nos dirigeants..

Depuis des mois, plus de théâtre, …. plus de concert, … plus de salle obscure, … plus de musée, … plus d’exposition,  … plus de festival car au nom de la crise sanitaire, nous sommes privés de ce que, pourtant nombre d’entre nous, considérons comme indispensable.

Ce ne sont pas quelques pièces de théâtre ou concert diffusé via le net qui remplaceront le spectacle vivant … une salle remplie d’hommes et de femmes partageant dans une même communion un spectacle avec des artistes sur scène ou une émotion devant une œuvre dans un musée. Continuer la lecture de Culture à Moissac: Prise de Parole durant le rassemblement

De Jaurès à Lénine, que faire de la Commune ?

Image extraite du film «La Commune (Paris, 1871)», film historique français en deux parties de Peter Watkins, 2000. © DocAnciens/docpix.fr

Image extraite du film «La Commune (Paris, 1871)», film historique français en deux parties de Peter Watkins, 2000. © DocAnciens/docpix.fr

La génération des militants politiques et du mouvement ouvrier, celle de la II e et jusqu’à la création de la III e Internationale, qui a suivi celle des communards, tirent des enseignements différents de l’expérience écrasée dans le sang.

Une des grandes questions qui se pose aux courants socialistes à la fin du XIX e siècle pourrait se résumer ainsi : que faire de la Commune ? Écrasée en mai 1871, sa mémoire est investie par de nombreux socialistes et anarchistes qui voient en elle une expérience politique unique. Elle s’achève, certes, sur un terrible échec, mais les communards exécutés sont célébrés comme des martyrs tombés au combat.

En France, bien sûr, où les survivants de la Commune (Louise Michel, Benoît Malon, Édouard Vaillant…) ou leurs soutiens en région (tel Jules Guesde qui était à Montpellier au moment des événements) vont jouer un rôle important dans la construction des divers courants socialistes. Mais aussi parmi de nombreux groupes militants dans toute l’Europe. Ainsi, le 18 mars est l’occasion de rappels, chaque année, des actions glorieuses des communards. Continuer la lecture de De Jaurès à Lénine, que faire de la Commune ?

150 ans de la Commune. Toutes «descendantes de pétroleuses», par Mathilde Larrère

Mathilde Larrère, historienne. © Magali Bragard

Mathilde Larrère, historienne. © Magali Bragard

À la veille de l’insurrection parisienne, le féminisme se réveille doucement mais sûrement de sa traversée du désert impérial. D’un coup, on défend le droit à l’instruction, au divorce, au travail… Un récit de l’historienne Mathilde Larrère.

« Citez-moi un nom qui vous évoque la Commune de Paris… – Louise Michel ! » Non seulement on raconte de moins en moins la Commune uniquement au masculin, mais le communeux le plus célèbre… est une femme !

Des révolutionnaires à part entière

Mais si les communeuses sont désormais reconnues comme des révolutionnaires à part entière, encore faut-il les réintégrer pleinement dans l’histoire des luttes féministes.

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Ventes d’armes : +44 % en 4 ans, le business florissant de la France

NDLR de MAC: Plus que jamais, la folie guerrière des hommes pèse de tout son poids dans le monde et le bruit des bottes s’intensifie chaque jour. Ou en est le mouvement pacifiste mondial? Grèce, Syrie, Lybie, Amérique Latine, Birmanie, Sub-Sahara, Yémen…. Partout, ce sont les peuples qui subissent et qui payent un lourd tribu!Le 7 janvier au Yémen, les chars Leclerc de fabrication française sont déployés, lors d’une opération militaire contre des rebelles houthis et leurs alliés. © Saleh Al-Obeidi/AFP

Le 7 janvier au Yémen, les chars Leclerc de fabrication française sont déployés, lors d’une opération militaire contre des rebelles houthis et leurs alliés. © Saleh Al-Obeidi/AFP

La stagnation du commerce des armes, une première depuis le début du siècle, selon l’Institut international de recherche sur la paix (Sipri), cache une explosion des ventes chez les principaux fournisseurs, dont la France, ainsi qu’une augmentation de la production locale. Les chiffres d’un marché où règne la plus grande opacité.

Le commerce international des armes se serait stabilisé au cours des cinq dernières années, une première depuis le début du siècle et la période 2001-2005, indique le dernier rapport de l’Institut international de recherche sur la paix (Sipri), basé à Stockholm (Suède), et qui fait autorité sur la question, en dépit de l’opacité qui règne généralement dans ce secteur.

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Dépêche du Midi : Mais en êtes-vous capable…

DDM du 7 mars 2021

le rédacteur de la dépêche ne se grandit pas : additionner les bassesses et jeter l’opprobre sur une personne de gauche est plus facile que combattre les effets délétères de la politique RN de M. Lopez.

Et ce d’autant plus que le billet de ce dimanche ne porte pas de signature et a valeur de « blague de comptoir ». Vivement que les cafés rouvrent, cela laissera à M. le fâcheux le temps de transposer ses indiscrétions en bons mots pour quidam aviné.

Au demeurant, il est évident que la dernière séquence qui a vu M. Le Rédacteur de la DDM épinglé par son propre syndicat pour son manque de déontologie dans la séquence « Barèges » a laissé des traces. Après avoir été mis à en difficultés par ses pairs (mais là pas d’indiscrétion) au cours au moins d’une réunion de rédaction, il ne doute pas une seconde que ses amalgames nauséabonds font le lit du RN dans nos contrées. Pour preuve, il y a quelques semaines, il fallut une intervention auprès du médiateur de la DDM pour que soient supprimés des commentaires diffamatoires à l’égard de M. Reynès-Dupleix qui ont depuis fait l’objet d’une plainte. M. Le Rédacteur a mis presque 2 jours avant de s’en excuser.

Ses diatribes répétées et son anti-communisme qui fleure bon les années passées, semblent être ses seules armes pour débattre. Son aveuglement est tel, qu’il va jusqu’à fragiliser le potentiel retour de son mentor sur la scène politique Tarn et Garonnaise, M. Baylet qui semble ne pas vouloir se lancer dans la bataille des départementales (nous l’apprenons ce dimanche soir mais cela est à vérifier !).

Tout à sa hargne, M. le Rédacteur en sait plus sur le fonctionnement du parti communiste que les militants qui le composent eux-mêmes. Il annonce des aspects minoritaires, se gausse de comparaisons inutiles pour finalement livrer la sentence : « il s’autolike » en parlant du responsable de gauche qui combat (et pas seul !) sur le terrain les effets de la politique du Rassemblement National et la désastreuse dérive libérale du gouvernement LREM.

Finalement, ses indiscrétions sont bien pratiques car elles ne permettent pas un droit de réponse et limitent le débat au niveau des poubelles si chères à M. Lopez. Encore un point qui les rassemble tous les deux. Au moins nous comprenons la modification des choix d’abonnements à la bibliothèque de la ville de Moissac ou la Dépêche trône désormais entre le Petit Journal et le Figaro puisque le Monde, entre autres, a été jugé inutile en ce lieu (peut-être trop à gauche ?).

Enfin, sachez M. le discoureur du dimanche, que le poids d’une action politique ne se mesure pas à l’aune d’une élection mais plutôt à l’émergence d’idées et d’outils de compréhension et d’actions mis à disposition de nos concitoyens-nes pour leur propre émancipation. L’école et la santé, sécurité au travail de ses acteurs, la santé avec la défense de l’hôpital et la création de Centres de Santé Publics, la défense de l’environnement avec le combat contre les décharges sauvages et les nuisances industrielles, l’action culturelle et le soutien aux travaux de mémoires et d’histoire… sont autant d’éléments qui pèsent sur la vie publique et qui confortent les actions collectives dans lesquelles le « Che Guevarra », comme vous dites, prend toutes ses responsabilités.

Merci de braquer le projecteur ainsi, il met en lumière vos choix contestables, contestés et vous pouvez continuer à ménager le RN/FN qui vous le rend si bien, cela ne vous grandit pas. A force de couplets plus ou moins bien tournés, vous finissez par croire à vos propres écrits, c’est bien ! Mettre votre plume au service de combats plus nobles, contre l’ignorance, le populisme et la haine, serait mieux ! Mais en êtes-vous capable…

Maximilien Reynès-Dupleix, Responsable départemental et Secrétaire de la section PCF Castel/ Moissac/Pays de Serres, Syndicaliste FSU, Libre Penseur

autre exemple de ce même jour:

Lire aussi:

« Dépêche du Midi »: Arrangements… Par Alain Raynal in Les nouvelles 82 N°605

Un billet indigne à «La Dépêche du Midi»: Pas en notre nom, ni en celui de la démocratie! (SNJ)


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Table ronde. Quels sont les combats féministes pour aujourd’hui ?

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Rappel des faits La lutte pour l’égalité des droits entre les hommes et les femmes constitue une composante essentielle de celle pour l’émancipation, qui concerne l’humanité entière et se mène sur tous les terrains. Avec Fatima-Ezzahra Cofondatrice de l’association les Effronté-es Benomar Martine Storti Journaliste et écrivaine (1) Hélène Bidard Adjointe PCF à la maire de Paris chargée de toutes les questions relatives à l’égalité femmes-hommes

Quel état des lieux dressez-vous de l’égalité des droits entre les hommes et les femmes dans nos sociétés ?

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atima-Ezzahra Benomar Dans le monde du travail, dont on a l’impression qu’il est devenu un univers mixte, la moitié des femmes actives en France sont cantonnées dans seulement 12 des 85 catégories socioprofessionnelles répertoriées par l’Insee : femmes de ménage, femmes de chambre, caissières, vendeuses, infirmières, secrétaires, des métiers dont la pénibilité est souvent ignorée, les contrats précaires, les salaires bas, le temps partiel non choisi, et qui aboutissent à des pensions de retraite modiques. Sans compter que cette situation les expose aux violences, en témoigne le cas des femmes de chambre grévistes de l’hôtel Ibis Batignolles.

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La Fête du Cochon. Chronique 7 de Marcel Duvel

 « Un futur dirigeant politique ne peut se dispenser de senraciner dans une culture et une histoire pour simprégner de linconscient du peuple, de sa mentalité et de ses moeurs en vue de lui donner un cap auquel il adhérera. » Cette sentence extraite d’un texte que Marion Maréchal a publié sur le site web de l’ISSEP, le centre de formation qu’elle dirige, Romain Lopez peut entièrement la prendre à son compte.

Romain Lopez, le maire de Moissac, a d’ailleurs fait ses armes en politique auprès de l’ex-députée Rassemblement National. Et en ce début de mars 2021, il s’est senti prêt à donner un cap à son peuple moissagais en décidant que désormais la ville de Moissac assurera directement sa programmation culturelle. Déjà lors de la rupture unilatérale de la convention qui liait la ville à Arène Théâtre, le maire annonçait qu’il avait « d’autres ambitions culturelles pour Moissac » (sic). Quelques mois plus tôt, c’était le Festival des Voix qu’il voulait remettre au pas, contre la volonté des autres villes impliquées dans le projet.

Au sein de sa formation politique, les exemples de main mise sur la culture ne manquent pas. Il pourra s’inspirer du maire d’Orange qui avait imposé des livres nationalistes et révisionnistes à la bibliothèque municipale. Ou de celui de Marignane qui avait décidé d’exclure la presse de gauche des rayons de la médiathèque. Ou de celui de Vitrolles qui avait fermé brutalement et illégalement un café-théâtre au prétexte d’éliminer une programmation musicale trop «cosmopolite » à son goût.

Mais pour faire adhérer le peuple, les mairies RN aiment rassembler leurs habitants lors de fêtes populaires qui glorifient les valeurs ancestrales de la France. Hénin-Beaumont a son festival « Les Médiévales » qui rend hommage au passé de la ville, Mantes-la-Ville a son « Festi’ville » qui chaque année célèbre un thème qui fleure bon l’ancien régime (celui d’avant 1789), et Hayange a sa « Fête du Cochon » qui veut rassembler autour des bonnes vieilles traditions françaises.

Romain Lopez prépare une nouvelle formule de la Fête du Chasselas qui sera emblématique de sa nouvelle programmation culturelle. J’ai du mal à cacher mon impatience…

Marcel Duvel