Pour une coalition internationale pour la paix en Ukraine : reprenons la main sur la défense et la sécurité européennes

Déclaration de la liste Reprenons la main en France et en Europe conduite par Léon Deffontaines

Il y a deux ans, le régime réactionnaire, autocratique et chauvin du président russe Vladimir Poutine envahissait l’Ukraine. Nous avions alors immédiatement condamné sans réserve cette violation de l’intégrité territoriale de l’Ukraine et du droit international, que rien ne pouvait justifier. Depuis, les bombes ne cessent de s’abattre sur les villes ukrainiennes, faisant chaque jour davantage de victimes civiles. Des millions de réfugiés ont été contraints de fuir leur pays. Des villes et des civils russes sont également victimes de ce conflit abominable. Le coût humain en est effroyable. Cette guerre a des répercussions mondiales, accélérant la militarisation des rapports de force internationaux. La course aux armements est relancée. L’approvisionnement en céréales et en engrais de nombreux pays est instrumentalisé et menacé. Continuer la lecture de Pour une coalition internationale pour la paix en Ukraine : reprenons la main sur la défense et la sécurité européennes

La Cérémonie, retour sur une entrée au Panthéon Par olivier Barbarant

 

 

Le poète Olivier Barbarant, spécialiste de Louis Aragon et membre du comité de rédaction de Commune, faisait partie des invités à la cérémonie de panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian. Il nous livre un témoignage éminemment personnel sur ce grand moment d’hommage à la résistance immigrée et communiste et aux héros de l’Affiche rouge.

L’entrée au Panthéon de Missak et Mélinée Manouchian (et à travers eux de l’ensemble des 23 martyrs de l’Affiche rouge, comme de la résistance de la « Main d’œuvre immigrée », voire pour la première fois de la résistance communiste) n’a pas attendu ce pluvieux 21 février 2024 pour occuper les esprits. Depuis plusieurs mois, dans les collèges et les lycées, on apprend leur histoire, on étudie les biographies des « Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant », on analyse l’admirable renversement par lequel une propagande a vu se retourner l’affiche conçue pour susciter la haine, cherchant « un effet de peur sur les passants », en stèle d’hommage, parce que « des doigts errants/ avaient écrit sous vos photos ’Morts pour la France’ »… L’École de la République, grâce à l’investissement de ses maîtres, les associations de mémoire de la résistance, les syndicats, le Parti communiste, les collectifs arméniens ont nourri depuis des mois ce dont la cérémonie est à la fois la source et l’aboutissement. Dans ce seul mois, deux rencontres ont eu lieu à la Place du Colonel Fabien, les 5 et 20 février, faisant toutes deux salle comble.

On a raconté la vie des apatrides, passant d’une guerre à l’autre dans leur exil, comme Celestino Alfonso sortant de la guerre contre Franco pour combattre le fascisme dans un pays dont on sait comment il y fut accueilli… C 215 a peint dans la prison de Fresnes les portraits des héros étrangers.

On a honoré leur mémoire sans que l’étude cédât au culte, sans que la précision historique fût enveloppée dans les brumes d’un rituel ne servant que les intentions du jour –ce qui était à craindre. La science aussi a progressé dans la foulée de cet élan : les carnets manuscrits de Missak Manouchian, redécouverts au musée d’art et de littérature d’Erevan par sa petite-nièce Katia Guiragossian, désormais mis en ligne par les Archives nationales, rejoignent les dossiers de naturalisation, ceux des filatures, les organigrammes reconstitués par la police de Vichy… Continuer la lecture de La Cérémonie, retour sur une entrée au Panthéon Par olivier Barbarant

Discours de Fabien Roussel devant la dernière planque des Manouchian – 21 février 2024

Monsieur le vice-président du Sénat, cher Pierre Ouzoulias, Mesdames, Messieurs les parlementaires,
Madame la Secrétaire générale de la Confédération Générale du Travail, chère Sophie Binet,
Mesdames, Messieurs les présidents d’association, Mesdames, Messieurs,

Nous sommes rassemblés ici, rue de Plaisance, devant ce lieu où, clandestins, Missak et Melinée Manouchian vécurent au plus dur de la guerre. Une petite rue toute simple, comme il y en a tant dans notre pays, une rue où frémissait un amour, une rue où grandissait un espoir, celui, formidable, de la Résistance à l’oppresseur et du triomphe de la liberté.

Nous sommes ici pour rendre hommage à cet homme, Missak Manouchian et à cette femme, Mélinée Manouchian ; à leurs frères et à leurs sœurs de combat

Celestino, Olga, Joseph, Georges, Rino, Thomas, Maurice, Spartaco, Jonas, Emeric, Léon, Szlama, Stanislas, Cesare, Armenak, Marcel, Roger, Antoine, Willy, Amedeo, Wolf, Robert et les dizaines de milliers d’autres, ceux qui furent arrêtés plus tôt, ceux qui furent arrêtés ensuite, ceux qui furent déportés et qui ne revinrent jamais, ceux qui survécurent. Tous ces hommes et ces femmes, nés ici ou ailleurs, qui coururent tous les risques pour que nous vivions libres et debout. En pleine humanité. Continuer la lecture de Discours de Fabien Roussel devant la dernière planque des Manouchian – 21 février 2024

« Sa présence serait insupportable » : les descendants des résistants de l’Affiche rouge vent debout contre la présence de Marine Le Pen au Panthéon

La représentante du Rassemblement national a annoncé qu’elle se rendrait à la cérémonie de panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian, mercredi 21 février. Des descendants de résistants fusillés l’appellent à y renoncer.

Les descendants politiques de ceux qui ont fusillé Missak Manouchian veulent participer à son entrée au Panthéon. Un crachat à la mémoire du résistant communiste et internationaliste, confirmé ce lundi par le Rassemblement national : « Marine Le Pen se rendra à la cérémonie d’hommage solennel de la nation à Missak Manouchian et ses camarades de résistance. »

Georges Duffau-Epstein, fils de Joseph Epstein, chef des FTP de la région parisienne, fusillé au Mont-Valérien le 11 avril 1944, s’en émeut vivement : « Sa présence serait insupportable. » Le nom de Joseph Epstein sera gravé sur une plaque à l’entrée du caveau numéro 13 dans lequel reposeront Missak et Mélinée Manouchian, « ce qui vaut panthéonisation », selon l’Élysée. Continuer la lecture de « Sa présence serait insupportable » : les descendants des résistants de l’Affiche rouge vent debout contre la présence de Marine Le Pen au Panthéon

Russie : « La mort de Navalny confirme de sombres perspectives »

En détention dans l’Oural polaire, Alexeï Navalny est décédé vendredi, à l’âge 47 ans, dans des circonstances non élucidées. Alors que débute la campagne présidentielle, l’opposant, blogueur, aux penchants xénophobes et nationalistes, qui avait été arrêté en 2021 dès son retour en Russie n’aura pas survécu à cette troisième année de prison.

Entrepreneur, libéral, opposant, blogueur, ultranationaliste, Alexeï Navalny est décédé le vendredi 16 février dans la colonie pénitentiaire de Kharp, dans l’Oural polaire. Après son incarcération en 2021, l’ancien militant anticorruption y purgeait une peine de dix-neuf ans de prison pour « extrémisme » et neuf ans pour fraude. Il avait été transféré en novembre 2023 de la région de Vladimir, au nord-est de Moscou, dans ce lieu reculé de l’Arctique.

À Moscou, Saint-Pétersbourg, Nijni Novgorod, Novossibirsk, Kazan, Tula, l’annonce de sa mort par les autorités carcérales, qui n’ont pas précisé les causes du décès, a donné lieu à plusieurs démonstrations d’hommages. Dans la capitale, au pied du « mur du deuil » près de l’avenue Sakharov, traditionnel lieu de rassemblement de l’opposition, des fleurs et des lettres ont été déposés, appelant à ne « pas abandonner », ni à « oublier ». Le site OVD-info évoque des centaines d’arrestations en 48 heures. Continuer la lecture de Russie : « La mort de Navalny confirme de sombres perspectives »

Missak Manouchian et l’Affiche rouge : « La propagande nazie s’est retournée contre ses initiateurs »

L’historien du communisme et du régime de Vichy Denis Peschanski et le documentariste Hugues Nancy cosignent « Manouchian et ceux de l’Affiche rouge », un film-événement « tout archives ». Ce remarquable travail vient combler les zones d’ombre qui subsistent autour de la lutte, la traque et la fin de ces mythiques combattants FTP-MOI.

L’histoire est connue. Mais elle révèle encore des détails que seul le travail minutieux des historiens peut mettre en lumière. Aux nazis, il fallait une tête d’affiche pour dénoncer les « terroristes » qui voulaient libérer leur pays : ce sera Missak Manouchian, requalifié en « chef de bande » de « l’armée du crime ». Mais grâce à cette affiche rouge dont Aragon et Ferré feront un signe de ralliement, lui et ses 22 camarades combattants des FTP-MOI entreront à jamais dans la lumière.

Ils le méritent, comme cette entrée prochaine au Panthéon, par leur amour immense pour leur patrie d’adoption : on apprend ainsi, dans le film coécrit par l’historien Denis Peschanski et le documentariste Hugues Nancy, que Manouchian avait déposé deux demandes de naturalisation, pour pouvoir s’enrôler dans l’armée. Il trouvera finalement un autre moyen de défendre son pays. Comme lui, les communistes étrangers, pour les Allemands coupables à double, parfois triple titre (nombre d’entre eux étaient juifs, il y avait même des femmes) du délit d’altérité, ont clamé cet amour en versant leur sang. Ce rappel pour mémoire (collective) n’était pas inutile. Continuer la lecture de Missak Manouchian et l’Affiche rouge : « La propagande nazie s’est retournée contre ses initiateurs »

Comment faire disparaître des paysans ? Par Jean Paul Damaggio

in Vie de la Brochure

 

Marx a su analyser les contradictions du capitalisme sauf qu’il en est une qui lui est apparu négligeable. Le capitalisme a à la fois besoin de faire disparaître des paysans tout en ayant besoin d’eux pour nourrir la société et en partie aussi ses industries (pour le textile par exemple).

Or Marx était bien placé en Angleterre pour découvrir le résultat des conséquences des contradictions du capitalisme, sur l’agriculture, à savoir la disparition des paysans cultivateurs au bénéfice des paysans industriels.

Mais au cours du XIXème siècle le capitalisme n’était encore qu’un embryon et la paysannerie dominait la vie humaine pour la simple et bonne raison qu’avant d’accumuler du capital, il faut avoir de quoi manger, un abri et faire ainsi société. Continuer la lecture de Comment faire disparaître des paysans ? Par Jean Paul Damaggio

« Même les animaux ne sont pas traités comme ils l’ont fait avec nous » : des Gazaouis racontent les sévices infligés par l’armée israélienne + appel à un cessez le feu

Le 16 décembre, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme révélait avoir reçu « de nombreuses informations inquiétantes » du nord de Gaza faisant état « de détentions massives, de mauvais traitements et de disparitions forcées » qui concerneraient des milliers de Palestiniens, dont des mineurs. Depuis, ces arrestations arbitraires se sont multipliées, du nord au sud du territoire palestinien. Difficile d’en évaluer le nombre exact. Certains ont été relâchés.

Wadjeeh Abou Zarefah, Sherin Abou Hawar et Saed Abou Zarefah, journalistes palestiniens, les ont rencontrés. Ils racontent en exclusivité pour l’Humanité le calvaire subi pendant des jours et des jours. Un mois et demi pour l’un d’entre eux, pédiatre dans un hôpital.

Mais beaucoup d’autres ont disparu. Les autorités israéliennes refusent de communiquer à leur sujet au mépris de toutes les règles de droit. Le 20 décembre dernier, Amnesty International insistait dans un communiqué : « Il faut enquêter sur les disparitions forcées et les traitements inhumains infligés aux détenus palestiniens de Gaza. » Continuer la lecture de « Même les animaux ne sont pas traités comme ils l’ont fait avec nous » : des Gazaouis racontent les sévices infligés par l’armée israélienne + appel à un cessez le feu

Gouvernement Attal : enquête sur ces millionnaires qui nous gouvernent + Vidéo

D’après les éléments rassemblés par l’Humanité, la moitié des ministres, au moins, disposent d’un patrimoine de plus d’un million d’euros. Mieux : un tiers du nouveau gouvernement pourrait être classé parmi le 1 % de Français le plus fortuné. De quoi expliquer la guerre de classe promise parmi les priorités fixées ce week-end par Gabriel Attal ?

Sur les 34 ministres présents au premier séminaire du gouvernement Attal, il y avait 17 millionnaires.
© MIGUEL MEDINA / AFP

Il fallait le faire, et Emmanuel Macron l’a très probablement fait : désormais au complet – avec 34 membres au total –, le gouvernement dirigé par Gabriel Attal compte, en proportion, autant et même vraisemblablement plus de millionnaires que celui d’Élisabeth Borne en 2022.

À l’époque, déjà, les patrimoines des ministres dépassaient ceux des gouvernements d’Édouard Philippe et de Jean Castex qui, eux-mêmes, écrasaient ceux des ministres socialistes et apparentés sous François Hollande.

Les données officielles et stabilisées ne seront pas connues avant plusieurs longs mois, le temps que les responsables politiques fassent leur déclaration d’intérêts et de patrimoine à la Haute Autorité pour la transparence de la vie politique (HATVP). Et que celle-ci, dans la foulée, procède à leur examen avant de demander, si nécessaire, des précisions ou des modifications.

Vidéo de réponse aux éditorialistes de droite Continuer la lecture de Gouvernement Attal : enquête sur ces millionnaires qui nous gouvernent + Vidéo

Belloubet : Reset ?