A propos des élections chiliennes (Vidéo)

L’analyse des élections chiliennes demanderait d’autres développements encore, sur le rôle destructeur de la social-démocratie, et sur le retour de la doctrine Monroe, mais voici l’essentiel de ce qu’il faut savoir au préalable (article signalé par Danielle Bleitrach, note et traduction de Marianne Dunlop)

Oleg Yasinsky

Il y a environ 15 ans, nous parcourions avec une équipe de tournage de la télévision ukrainienne la ville argentine de Bariloche à la recherche de traces de fascistes en fuite. On y trouvait l’hôtel nazi « Campana », acheté par Reinhard Kopp, qui avait participé à l’extermination des habitants des Balkans et de Hongrie et organisé la fuite des fascistes vers l’Amérique du Sud. Dans les années 50, Josef Mengele, le « docteur la mort » qui menait des expériences sur les prisonniers à Auschwitz, y avait ses quartiers, tout comme Adolf Eichmann, « l’architecte en chef de l’Holocauste », responsable dans l’Allemagne nazie de la logistique de la « solution finale de la question juive », qui s’est ensuite installé dans la capitale, où il a été découvert par le Mossad, qui l’a enlevé et transféré en Israël pour y être jugé et exécuté.

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Comment la Fondation Kairos, le lobby des écoles privées hors contrat cherche à séduire Vincent Bolloré et Pierre-Édouard Stérin

Derrière les échanges nourris auxquels l’Humanité a eu accès, c’est bien une forme de proximité qui transpire entre Anne Coffinier, égérie des écoles privées hors contrat, et les proches de Vincent Bolloré et Pierre-Édouard Stérin, les deux principaux milliardaires qui mènent la bataille culturelle et politique en faveur des droites extrêmes.

 

Cela ne fait pas un pli : l’univers de la Fondation Kairos et de son appendice Créer son école, c’est un monde qui n’aime pas la gauche, l’éducation nationale ou l’enseignement public. Mais c’est aussi une mouvance qui doit tirer son épingle du jeu face à des concurrents installés sur le même secteur et, là, il n’est pas rare, comme le démontrent les échanges que dévoile aujourd’hui l’Humanité, de voir les boutiques se livrer une âpre concurrence pour obtenir des faveurs, ou nouer toutes les alliances, même les moins avouables. Continuer la lecture de Comment la Fondation Kairos, le lobby des écoles privées hors contrat cherche à séduire Vincent Bolloré et Pierre-Édouard Stérin

Grenoble. S’éveiller à la Chine, la proposition de Marianne Dunlop

Que se passe-t-il en Chine ? C’était un peu la question posée lors de la soirée organisée le 8 décembre par la section communiste de Grenoble, avec la contribution de l’universitaire Marianne Dunlop, professeur de chinois et de russe. Une rencontre qui a permis d’entrevoir l’ampleur des bouleversements d’un pays sorti en quelques décennies du sous-développement pour devenir un acteur majeur de l’économie et de la politique mondiales.

Par Luc Renaud

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Marianne Dunlop, polyglotte, agrégée de russe, professeur de linguistique chinoise à l’université d’Arras, traductrice.

Que se passe-t-il en Chine ? C’était un peu la question posée lors de la soirée organisée le 8 décembre par la section communiste de Grenoble, avec la contribution de l’universitaire Marianne Dunlop, professeur de chinois et de russe. Une rencontre qui a permis d’entrevoir l’ampleur des bouleversements d’un pays sorti en quelques décennies du sous-développement pour devenir un acteur majeur de l’économie et de la politique mondiales. Continuer la lecture de Grenoble. S’éveiller à la Chine, la proposition de Marianne Dunlop

Écologie et marxisme: Interview de John Bellamy Foster (in H & S)

Temps de lecture 23 minutes et temps d’analyse: une vie entière!

Histoire et société s’est orientée vers une confrontation tout azimut des courants se réclamant du « marxisme » en réponse aux défis de cette ère de basculement historique. Il y a une idée qui nous est chère, Marx ne crée pas une économie mais une critique de l’économie. La critique marxiste de l’économie politique du capital est essentielle à toute analyse écologique marxiste, et sa critique écologique est cruciale pour comprendre la stagnation économique actuelle. Elle participe à ce que nous élaborions une politique qui s’ancre sur la culture, la civilisation, elle en est le complément indispensable. On ne peut les dissocier, même si nous sommes souvent contraints de le faire pour des raisons analytiques. Elles constituent plutôt différents aspects de la crise matérielle de notre époque.

Écologie, 24 novembre 2025, John Bellamy Foster

LE MARXISME ÉCOLOGIQUE DANS L’ANTHROPOCÈNE

Xu Tao et Lv Jiayi : Vous exercez une grande influence sur le marxisme écologique. Vos textes sont des lectures essentielles pour les chercheurs marxistes du monde entier. Cependant, à notre connaissance, vos premiers travaux portaient sur l’économie politique marxiste et la théorie du développement capitaliste, en particulier la théorie du capital monopolistique de Paul M. Sweezy et Paul A. Baran. Qu’est-ce qui vous a amenés à réorienter vos recherches vers le marxisme écologique ? Avez-vous d’autres centres d’intérêt ou projets de recherche au sein de l’économie politique marxiste contemporaine ?

John Bellamy Foster : Vous avez raison, mes travaux se sont de plus en plus concentrés sur l’écologie, même si ce changement s’est inscrit davantage dans la continuité de mes recherches antérieures en économie politique qu’il ne s’agit d’une véritable réorientation. J’ai été attiré par la question écologique après avoir constaté que le capitalisme engendrait une crise écologique mondiale, enracinée dans son système d’accumulation de classes, et menaçant de plus en plus l’humanité tout entière. Parallèlement, j’ai continué à publier des travaux importants en économie politique. L’économie politique et l’écologie ne sont pas des domaines fondamentalement distincts. La critique marxiste de l’économie politique du capital est essentielle à toute analyse écologique marxiste, et sa critique écologique – aujourd’hui connue sous le nom de théorie de la rupture métabolique – est cruciale pour comprendre la stagnation économique actuelle. À mon sens, on ne peut les dissocier, même si nous sommes souvent contraints de le faire pour des raisons analytiques. Elles constituent plutôt différents aspects de la crise matérielle de notre époque.

À bien des égards, une grande partie de l’analyse économique associée à la  revue Monthly Review  , qui traite du lien entre stagnation et explosion financière  (Stagnation et explosion financière  , titre de l’ouvrage de Harry Magdoff et Paul M. Sweezy paru en 1986), a été généralisée depuis la grande crise financière de 2007-2010. Or, étant donné que ces problèmes sont manifestement inhérents à l’accumulation au service du capital financier monopolistique, le système manque de réponses et cherche constamment à détourner l’attention de la contradiction fondamentale : le capital lui-même. Actuellement, les questions de militarisme, d’impérialisme et d’environnement planétaire, qui constituent ensemble une crise existentielle pour l’humanité, prennent souvent le pas sur l’analyse directe de la crise économique, bien qu’elles soient intrinsèquement liées. Continuer la lecture de Écologie et marxisme: Interview de John Bellamy Foster (in H & S)

MAC devient « Démocrite, de la vie de la cité à l’actualité internationale »

Depuis 2008, Moissac Au Cœur s’est imposé dans le paysage politique local!

Sa définition actuelle n’a plus lieu d’être et en devenant Démocrite « de la vie de la cité à l’actualité internationale », ce site va essayer de répondre aux besoins de débats, de compréhension et d’appréciations de l’actualité tant locale que nationale et au delà.

Chercher et croiser des informations, alimenter les internautes en contenus, le site continuera son rôle de mise à disposition d’une réflexion qui échappe aux médias dominants.

Peut-être que dans un avenir proche, il évoluera vers une communication plus moderne. Pour autant, prendre le temps de lire, s’est déjà comprendre le monde sans les artifices de l’immédiateté si prisés sur les réseaux sociaux de nos jours!

Enfin, le changement de nom de domaine est en cours, ainsi que les différentes extensions nécessaires.

Merci de rester fidèles!

« La CCAS est la preuve qu’un modèle de gestion ouvrière est possible », analyse Fabrice Coudour secrétaire général de la FNME-CGT

La CGT a obtenu 45,52 % des voix lors des élections des CMCAS (caisses mutuelles complémentaires et d’action sociale), tenues du 13 au 19 novembre. Elle pourra continuer de proposer son projet socialisé de gestion des actions sociales des plus de 600 000 bénéficiaires des industries électriques et gazières.

Fabrice Coudour dirigeant de la Federation nationale des Mines et de l’Energie CGT (FNME-CGT).  © Arthur HERVE/REA

 

La CGT est arrivée en tête des élections de CMCAS 2025, tenues du 13 au 19 novembre. Elle se voit donc confier à nouveau la gestion de la Caisse centrale des activités sociales (CCAS) des industries électriques et gazières, avec 9 sièges sur 18 au conseil d’administration. L’organisation syndicale entend poursuivre son projet socialisé d’accès à la culture pour ses 680 000 bénéficiaires. Entretien avec Fabrice Coudour, secrétaire général de la FNME-CGT et Anthony Juan, candidat CGT à la présidence de la CCAS.

Comment réagissez-vous aux résultats du scrutin ? Continuer la lecture de « La CCAS est la preuve qu’un modèle de gestion ouvrière est possible », analyse Fabrice Coudour secrétaire général de la FNME-CGT

Entre soutien clientéliste et ingérence la ligne de démarcation est faible…

Puisqu’il est possible que j’aille parler de la Chine et du monde multipolaire en Algérie, je réfléchis beaucoup à la manière dont on peut se conduire dans une telle problématique. Le monde multipolaire a été conçu essentiellement par des pays du sud qui tentaient d’échapper à la pression des échanges inégaux infligé par le monde occidental. Mais ce que je défend est l’idée que le jour où la France s’éveillera, elle comprendra qu’il lui faut rejoindre ce monde multipolaire. Parce que celui qui existe aujourd’hui sous leadership des USA est mortifère, belliciste, et nous conduit à la catastrophe.

Cette démarche a été celle d’un livre qui continue son effet, mais aujourd’hui j’ai besoin d’aller plus avant parce que le dialogue qu’a suscité ce livre m’y oblige, qu’est ce que ce choix y compris celui de l’adhésion aux BRICS, ce qui est frappant est la manière dont le problème est pris spontanément, c’est comme si nous faisions une grâce à ceux que nous prétendons rejoindre, comme si la Chine sollicitait un soutien depuis l’occident.. Mais c’est encore pire quand nous nous adressons à ceux qui sont déjà dans ce monde multipolaire qui cherche ses marques. Continuer la lecture de Entre soutien clientéliste et ingérence la ligne de démarcation est faible…

Michèle Audin, écrivaine, mathématicienne, est décédée

La mathématicienne, fille de Maurice et Josette Audin, était aussi écrivaine, membre de l’Oulipo, et historienne passionnée par la Commune de Paris. Elle est décédée le 14 novembre à 71 ans.

Michèle Audin à la Fête de l’Humanité en 2016.
© Bruno ARBESU/REA

 

Il y a les littéraires. Il y a les matheux. Et puis il y avait Michèle Audin, qui savait jouer avec brio de ces deux langues. Mêler les chiffres et les lettres, inventer des structures alliant rigueur, poésie et travail mémoriel était devenu son terrain d’art et d’expérimentation. Dans son équation personnelle, il y avait d’abord eu un gros manque, un moins l’infini même : son père, le mathématicien et militant communiste Maurice Audin, torturé et assassiné par l’armée française pendant la guerre d’Algérie, en 1957. Elle avait seulement trois ans. Il avait eu le temps de lui apprendre à lire, à écrire, et à compter, un peu.

Ce sont les chiffres qu’elle explore d’abord, professionnellement en tout cas, en devenant une brillante mathématicienne, spécialiste de la géométrie symplectique et professeure à l’Institut de recherche mathématique avancée de Strasbourg à partir de 1987. Pour sa « contribution à la recherche fondamentale en mathématique et à la popularisation de cette discipline », le président de la République Nicolas Sarkozy lui propose en 2008 la Légion d’honneur. Michèle Audin la refuse aussi sec. La raison ? Un an auparavant, sa mère Josette Audin avait écrit à l’Élysée, demandant que vérité soit faite sur le meurtre de Maurice Audin, dont le corps et les assassins n’ont jamais été retrouvés. Le chef de l’État n’avait même pas daigné répondre. Il faudra attendre 2018 pour qu’Emmanuel Macron reconnaisse enfin la responsabilité de l’État et de l’armée française dans ce crime colonial. Une victoire à l’issue de la si longue quête de la famille Audin pour la justice, même si bien des zones d’ombre demeurent.

Membre de l’Oulipo

Plus tôt, en 2013, Michèle Audin avait écrit Une vie brève (Gallimard – Collection l’Arbalète), récit pudique consacré à ce père assassiné à 25 ans, et ce qu’il reste de lui tel qu’il était. « Ni le martyr, ni sa mort, ni sa disparition ne sont le sujet de ce livre. C’est au contraire de la vie, de sa vie, dont toutes les traces n’ont pas disparu, que j’entends vous parler ici », racontait-elle. Mais c’est son tout premier récit, sur Sofia Kovalevskaïa, grande mathématicienne victime de sexisme, qui lui vaut immédiatement d’être repérée par l’Oulipo, l’ouvroir de littérature potentielle fondé par Queneau, où elle est élue en 2009.

Dès lors, Michèle Audin s’autorise toutes les audaces, en croisant prose et arithmétique, en inventant la très géométrique contrainte littéraire de Pascal et en usant d’onzine et de sixtine, jusqu’au roman La formule de Stokes (Cassini, 2016), où l’héroïne est carrément une formule mathématique ! À l’entrelacement des disciplines, va très vite s’ajouter celui des époques. Passé, présent et futur sont des temps métissés. Michèle Audin, prise de passion par la Commune de Paris, y consacre à la fois des romans, des travaux d’historienne, et un blog passionnant, d’une érudition phénoménale, reprenant le fil de la révolution de 1871 en la racontant au jour le jour pour le cent-cinquantenaire de la Commune, en 2021. Une entreprise titanesque, qui avait trouvé écho sur le site de l’Humanité, avec une chronique quotidienne.

Avec le peuple de 1871

D’où lui venait cet intérêt ? D’elle-même, Michèle Audin faisait le lien avec ses parents et l’Algérie. « J’ai été élevée dans une famille communiste. Une certaine idée de la Commune de Paris faisait partie de la culture ! », nous lançait-elle en 2021. Ou encore : « Comme l’a dit l’homme responsable du massacre des communards : » Le sol de Paris est jonché de leurs cadavres. Ce spectacle affreux servira de leçon, il faut l’espérer, aux insurgés qui osaient se déclarer partisans de la Commune. « Il s’agissait de terroriser la population, pour interdire d’autres insurrections. C’est analogue, par exemple, aux massacres menés en Algérie, eux aussi par l’armée française, à Sétif et Guelma en mai 1945. »

C’est aussi le peuple révolutionnaire de 1871 et son ambition démocratique et sociale qui happe Michèle Audin, ce peuple en mouvement du roman Comme une rivière bleue (Gallimard, 2017). Ce peuple vaincu qui se cache après la défaite dans Josée Meunier, 19 rue des Juifs (2021), où l’écrivaine, à la manière de Georges Perec, « épuise » la litanie méticuleuse d’une perquisition, et décortique la vie d’un immeuble, d’un appartement à l’autre, et d’une révolution à l’autre : 1830, 1848, 1871… Ici, elle invente une histoire d’amour au sujet d’un personnage réel, Albert Theisz, délégué à la poste de la Commune de Paris, et témoin de mariage entre Charles Longuet et Jenny Marx.

Historienne de la Semaine sanglante

Sa rigueur toute mathématique la pousse parallèlement à devenir pleinement et très efficacement historienne. Michèle Audin avait déjà édité des textes d’Eugène Varlin, publiés en intégralité pour la première fois grâce à elle (Libertalia 2019). Elle avait aussi exhumé les lettres d’Alix Payen, ambulancière de la Commune (2020). Mais en 2021, elle se lance, avec l’ouvrage La semaine sanglante, dans un décompte précis des victimes. « Bizarrement, personne n’a fait cette histoire depuis Du Camp et Pelletan (1879-1880). À part une revitalisation des comptes de Du Camp par Tombs aussi tardivement qu’en 2010 », s’étonnait-elle alors.

La voilà plongée dans les archives, les registres de chaque cimetière, les documents des pompes funèbres. « On s’aperçoit vite qu’il n’est pas possible d’arrêter de » compter les morts « le 30 mai, comme l’ont fait Du Camp, puis Tombs. Par exemple, rien qu’au cimetière Montmartre, arrivent, le 31 mai, 492 nouveaux corps d’inconnus », signale-t-elle, avant de calculer, registres à l’appui, que 10 000 personnes ont été inhumées « pendant et après » la Semaine sanglante. À la fin, Michèle Audin est formelle : « il y a eu certainement 15 000 morts » lors de la répression versaillaise. Tout chiffre en dessous n’est pas sérieux.

Elle était la fois discrète, respectueuse et directe, sans filtre quand elle avait quelque chose à dire. Michèle Audin avait plus récemment publié une belle géographie des luttes avec Paris, Boulevard Voltaire (2023) et s’était penchée sur le quotidien de Strasbourg sous l’Occupation, avec La maison hantée (Les Éditions de minuit, 2025). Une capitale alsacienne qu’elle connaissait bien, et où elle morte. Elle avait 71 ans. 71, comme l’année de la Commune.

Déclaration de Fabien Roussel – 11 novembre 2025

Publié le 11 novembre 2025

La France commémore aujourd’hui l’Armistice du 11 novembre 1918.

Au cours de ces quatre années terribles du premier conflit mondial, 10 millions de militaires ont trouvé la mort. 9 millions de civils ont également été tués. 21 millions de femmes et d’hommes ont été blessés. Des générations entières ont été sacrifiées dans des proportions jusqu’alors inconnues dans l’histoire de l’Humanité.

Des dizaines de millions de vies brisées, sacrifiées et mutilées sur l’autel des nationalismes et des rivalités impérialistes entre puissances pour le partage du monde, de ses richesses et de ses débouchés commerciaux.

Alors que cette commémoration devrait être une opportunité politique pour dénoncer l’abomination de la guerre et réaffirmer collectivement que le combat pour la paix est la seule des batailles que l’Humanité a le droit et le devoir de mener, le Président de la République et une partie de la classe politique française entretiennent dans l’opinion publique, à dessein, un climat de peur et préparent les esprits à la guerre, justifiant ainsi la mobilisation de dizaines de milliards d’euros pour financer une nouvelle course à l’armement.

Après le doublement du budget des Armées, passé de 32 milliards en 2017 à 64 milliards d’euros prévus pour 2027, la ministre des Armées a même annoncé des crédits supplémentaires de 6,7 milliards d’euros pour l’année 2026.

Autant de richesses confisquées au détriment du développement de l’ensemble de nos services publics et de la promesse d’égalité et de solidarité qu’ils permettent d’incarner ; au détriment aussi d’une transition écologique urgente et vitale pour toute l’Humanité.

Cette participation de la France au réarmement massif en cours partout sur la planète alimente le cycle meurtrier de conflits dont les peuples sont, en 1914 comme en 2025, invariablement les premières et les seules victimes.

La défense nationale et la souveraineté de la France doivent être garanties. Ni la course à l’armement, ni l’inféodation militaire à l’OTAN et aux intérêts des États-Unis d’Amérique ne permettent de répondre à ce double impératif. Bien au contraire, elles alimentent la grande déstabilisation du monde et risquent fort d’entraîner notre pays dans un conflit qui pourrait bien être fatal à l’Humanité tout entière.

À l’heure où les morts s’amoncellent déjà par centaines de milliers, en Ukraine, au Soudan ou en Palestine, la paix devrait être au cœur des efforts diplomatiques de la France, au cœur des échanges et de l’action de la communauté internationale.

Mais la xénophobie, l’obscurantisme, les logiques de puissance et les profits des industriels de l’armement continuent, aujourd’hui comme hier, d’alimenter les politiques bellicistes et de saper tous les efforts de celles et de ceux qui tentent de bâtir un monde de paix et de sécurité humaine collective.

Le Parti communiste français continuera de porter haut l’ambition universelle de l’égalité entre les peuples et l’exigence de la résolution pacifique des conflits. Elles sont, toutes deux, les conditions de notre Humanité et indissociables du projet politique que nous portons depuis plus de 100 ans.

Fabien Roussel
Le 11 novembre 2025

Face aux guerres, le parlementarisme est une impasse…. Le PCF ne peut regagner des forces qu’en dehors de la vie parlementaire…

Je dois dire mon plein accord avec ce texte de Pierre Alain Millet (PAM)… Pas plus que notre camarade de Venissieux qui est en ce moment en pleine campagne des municipales, nous ne négligeons la nécessité d’être présent sur le terrain électoral en particulier quand il s’agit d’une municipalité communiste mais il a parfaitement raison de dénoncer le « parlementarisme ». Il le définit lui-même et aujourd’hui note ce que nous n’avons cessé de dénoncer, l’exclusion du champ des préoccupations « parlementaires » du poids de la guerre sur le budget alors que c’est un problème central économique, politique et qui concerne la souveraineté de la France. (note de danielle Bleitrach pour histoireetsocieté)

Le désordre politique continu et la médiatisation du processus budgétaire au parlement amplifie la crise profonde de la gauche, son incapacité à sortir du piège entre gauchisme et réformisme. Engels avait montré l’impasse que constitue cette vie parlementaire qui croit être le lieu des rapports de forces, ce qu’il appelait le « crétinisme parlementaire » qui faisait croire à des députés du peuple qu’ils allaient changer la société en négociant des accords pour des votes majoritaires à l’assemblée… Les socialistes disent pouvoir obtenir de la macronie quelques mesures positives, les insoumis disent pouvoir obtenir la chute du gouvernement et donc une nouvelle dissolution, ce qu’espère aussi le RN et une partie de LR, les écologistes hésitent, et les communistes sont entendus à la hauteur de leur force à l’assemblée… plus que faible ! Continuer la lecture de Face aux guerres, le parlementarisme est une impasse…. Le PCF ne peut regagner des forces qu’en dehors de la vie parlementaire…