Facture d’électricité : la grande arnaque des fournisseurs privés

Jouant de la hausse des prix, les concurrents d’EDF font exploser les factures, tout en profitant d’une énergie produite par cette dernière, vendue à prix bradé.

Alors que le mégawattheure s’échange aujourd’hui à plus de 470 euros, l’énergéticien français est obligé de fournir à ses concurrents une électricité à 42 euros du MWh. Laurent Grandguillot / REA

Alors que le mégawattheure s’échange aujourd’hui à plus de 470 euros, l’énergéticien français est obligé de fournir à ses concurrents une électricité à 42 euros du MWh. Laurent Grandguillot / REA

Il a d’abord cru à une mauvaise blague. Début août, lorsque Karim reçoit un SMS d’Ohm Énergie, le fournisseur chez qui il a souscrit un mois plus tôt un abonnement couplé gaz et électricité, il l’a lu et relu pour être sûr de l’avoir bien compris. « Suite à l’augmentation des prix de l’électricité et de votre grille de prix en vigueur le 1er septembre 2022, nous sommes contraints d’augmenter vos mensualités. (…) Cette augmentation prendra effet dès votre prélèvement de septembre », indique le message.

S’ensuit un aride calcul : « Ancienne mensualité : 124,99 euros. Nouvelle mensualité : 253,99 euros ». Ulcérée, sa compagne poste son agacement sur les réseaux sociaux. Elle recevra en réponse, une avalanche de témoignages similaires. Continuer la lecture de Facture d’électricité : la grande arnaque des fournisseurs privés

Été 2022, une répétition générale ?

Écologie Les catastrophes climatiques des dernières semaines ont mis en lumière les défaillances dans la gestion des crises. Des cataclysmes dont il faut tirer les leçons.

Le Massegros (Lozère), le 9 août. En une journée, ce sont 700 hectares qui ont été incendiés. Valentine Chapuis/AFP

Le Massegros (Lozère), le 9 août. En une journée, ce sont 700 hectares qui ont été incendiés. Valentine Chapuis/AFP

Le futur est déjà là, ou presque.

Incendies à répétition, canicules à la chaîne, sécheresses durables, tempêtes imprévisibles, inondations soudaines, effondrement d’un glacier de l’autre côté des Alpes… L’été 2022 a été un avant-goût des prochaines décennies. « Les projections montrent que les températures pourraient augmenter de 1 degré d’ici à 2050 et que les événements climatiques extrêmes seront plus intenses, explique le climatologue Jean Jouzel. Un été comme celui qu’on connaît aujourd’hui sera un été moyen des années 2040. » Et, à l’heure actuelle, nous sommes loin d’être prêts à y faire face. Continuer la lecture de Été 2022, une répétition générale ?

Abject: La droite extrême relance ses attaques contre le Planning familial

Droits humains. Une affiche présentant un homme enceint, dans le cadre d’une campagne visant à sensibiliser aux problématiques de la communauté LGBTQIA+, sert de prétexte à un assaut de violences et de menaces contre l’association féministe et d’éducation populaire.

 

Il est dans le collimateur des droites extrêmes depuis sa création, en 1956 : le Planning familial se voit confronté, depuis la semaine dernière, à de nouvelles attaques haineuses venues de l’hémisphère droit du monde politico-médiatique. La cause, ou plutôt le prétexte : un visuel publié le 17 août sur Twitter par son auteur, l’illustrateur Laurier The Fox. Cette affiche, ­réalisée dans le cadre d’une campagne nationale du Planning pour sensibiliser aux problématiques de la communauté LGBTQIA+, représente un couple composé d’une femme barbue et d’un homme qui attend manifestement un enfant. Le slogan : « Au Planning, on sait que des hommes aussi peuvent être enceints. »

Techniquement, rien n’est plus vrai : une personne transgenre, considérée comme femme à la naissance puis ­devenue homme, mais sans ­opération qui altère ses capacités reproductrices, peut tout à fait être enceinte. Mais ce simple rappel à la réalité a suffi à faire fondre les fusibles de la droite anti-choix, qui a multiplié les appels au désubventionnement, voire à la dissolution. Continuer la lecture de Abject: La droite extrême relance ses attaques contre le Planning familial

Fruits et légumes : à qui profite la hausse des prix ?

Des augmentations de 11 % en un an, des salaires qui stagnent, des épisodes climatiques extrêmes… Un cocktail explosif pour les consommateurs et les producteurs. Pourtant des solutions existent, assurent le PCF et le Modef.

Des tomates achetées aux producteurs entre 1,10 et 1,20 euro se retrouvent à 5 euros dans les supermarchés. Cherchez l’erreur !
Cet été, les prix ont pris le melon. La pastèque ? + 40 %. Le poivron ? + 37 %. La pêche ? + 25 %. Les fruits et légumes ont atteint « un niveau de prix record », ces dernières semaines, d’après l’observatoire de Familles rurales qui publiait, fin juillet, son baromètre. En un an, leurs prix ont bondi de 11 %. C’est près de deux fois plus que le niveau de l’inflation. Et ils sont nombreux, devant les étals, à avoir constaté un trou dans leur portefeuille. « Quand je vois des tomates à 5 euros le kilo, je ne peux pas les acheter, même si je voudrais manger plus sainement », regrette Laura, étudiante de 19 ans au budget mensuel de 150 euros, rencontrée sur le marché de Barbès (Paris).

 

Entre l’explosion du prix des intrants agricoles, la sécheresse et la canicule, les agriculteurs voient leurs coûts de production flamber. Suffisant pour expliquer l’inflation galopante de ces denrées de première nécessité ? Pas selon le Modef, qui pointe plutôt la responsabilité de la grande distribution et des centrales d’achats. En réponse à ce modèle qui détruit à la fois la planète, le pouvoir d’achat des consommateurs et les exploitations agricoles, le syndicat et le PCF s’associent, comme chaque année, pour une vente solidaire de fruits et légumes, à partir du 18 août. « Cette initiative prend une dimension toute particulière dans une période où le pouvoir d’achat des Français est exsangue », justifie Ian Brossat, porte-parole communiste. Continuer la lecture de Fruits et légumes : à qui profite la hausse des prix ?

SÉCHERESSE 2022 – QUAND L’EXCEPTIONNEL PEUT DEVENIR LA RÈGLE (FNE82)

Communiqué de presse par G. Deltour, président de la FNE82 – Lundi 15 Aout 2022

La sécheresse 2022 s’annonce déjà historique. Le département du Tarn-et-Garonne, placé en niveau d’alerte renforcé, est concerné par des mesures de restriction des usages de l’eau. Outre le manque de pluie de ces derniers mois et du dernier hiver, cette sécheresse est aussi la conséquence d’une gestion de l’eau inadaptée à la réalité de nos ressources et incohérente par rapport aux connaissances scientifiques. Mauvaise gestion de l’eau et réchauffement climatique : France Nature Environnement 82 revient sur les ingrédients de cette sécheresse gravissime pour notre département et vouée à se répéter dans les prochaines années. La sobriété, la remise en cause du modèle agricole et la préservation des écosystèmes s’imposent aujourd’hui comme les seules solutions de sortie de crise.

Sécheresse : de quoi on parle ? Continuer la lecture de SÉCHERESSE 2022 – QUAND L’EXCEPTIONNEL PEUT DEVENIR LA RÈGLE (FNE82)

Climat. Le carnage écologique des ultrariches

Dans un monde où la sobriété s’impose aux plus pauvres du fait de la hausse des températures, les milliardaires continuent, eux, de polluer sans compter. Jets privés, yachts, tourisme spatial : leurs activités de luxe hypothèquent notre futur.

 D’après une étude du Laboratoire des inégalités mondiales de décembre 2021, les 1 % les plus fortunés émettent plus de dioxyde de carbone que les 50 % les plus modestes. © Getty Images

D’après une étude du Laboratoire des inégalités mondiales de décembre 2021, les 1 % les plus fortunés émettent plus de dioxyde de carbone que les 50 % les plus modestes. © Getty Images

Ils prennent un jet privé, un yacht, un hélicoptère comme on prend un train, un bus, un vélo. Ils voient le monde comme leur terrain de jeu, les frontières n’existent plus et monter à 12 500 mètres d’altitude pour une demi-heure de vol est leur quotidien. Avec un kérosène moins taxé que l’essence de M. et Mme Tout-le-Monde, s’il vous plaît. « Ils », ce sont les ultrariches.

Ceux qui, au mépris de l’urgence climatique et parce qu’ils en ont les moyens, se comportent comme si l’humanité ne vivait pas déjà à crédit, ayant consommé, dès le 28 juillet cette année, l’ensemble des ressources que la Terre peut régénérer en une année. « Ils » s’appellent Bernard Arnault, Xavier Niel, Vincent Bolloré, Jeff Bezos, Elon Musk ou encore Mark Zuckerberg et composent une élite capitaliste s’affichant en une des magazines financiers comme un modèle de réussite. Leur fortune pourrait sauver la planète (et l’espèce humaine avec), mais ils passent leur temps à la saccager. L’équation est des plus simple : plus on est riche, plus on pollue. Continuer la lecture de Climat. Le carnage écologique des ultrariches

Alors que l’inflation s’envole, le groupe français TotalEnergy affiche 18 milliards d’euros en super profits

Une station-service TotalEnergies à Paris, en France [Photo par Chabe01 / CC BY-SA 4.0]. [Photo by Chabe01 / CC BY-SA 4.0]
Samuel Tissot 5 août 2022
Tout ce qui paraît incompréhensible dans la géopolitique aujourd’hui si l’on considère les faits à la racine des profits devient beaucoup plus clair. Un mode de production qui exaspère les concurrences jusqu’à leur contradiction le pouvoir sans limite des monopoles financiarisés qui s’empare des Etats, détruit les nations tout en jouant sur les divisions dites nationales pour créer la guerre dont il se nourrit. C’est une dialectique, un mouvement qui dévore les êtres humains et leur environnement. Ceux qui nous gouvernent, en France, aux Etats-Unis, en Ukraine sont eux-mêmes les otages de cette folie destructrice. Ici la relation entre l’Etat français, Macron en tant qu’homme des monopoles et Total éclate au grand jour. Il existe désormais impulsée par la lutte des classes, une exaspération des contradictions dans lesquelles des peuples -et parfois leur oligarchie qui veulent conserver leurs ressources- affrontent le capital dominant à sa phase impérialiste et cela donne la tension vers un monde multipolaire. Mais dans le même temps, les Etats qui cherchent à se débarrasser du joug impérialiste, en général les Etats du sud sont comme les nations impérialistes, elles-mêmes prises dans les contradictions de leur propre classe dirigeante, le prétexte démocratique, les formes conservatrices, voire les fascismes. Tout cela est une manière de masquer la manière dont la bourgeoise de chaque nation joue son tropisme vers le capitalisme vainqueur tout en subissant la pression populaire. Il y a aussi le rôle de la Chine et des formes d’intervention de la dictature du prolétariat face à la dictature de la bourgeoisie qui doit être étudié parce que la “chute de l’empire américain” n’a pas lieu dans un simple contexte impérialiste c’est ce que perçoit ce courant trotskiste à l’inverse du courant européen et français. (note de Danielle Bleitrach)

Le 28 juillet, le géant français de l’énergie Total a annoncé un bénéfice de plus de 17,7 milliards d’euros (18,8 milliards de dollars) pour le premier semestre 2022, soit trois fois plus qu’à la même période l’année dernière. La société a invoqué la hausse des prix du pétrole et du gaz induite par la guerre entre l’OTAN et la Russie en Ukraine pour justifier une énorme flambée des prix des carburants. En réalité, elle se sert de la crise ukrainienne pour soutirer des milliards aux travailleurs en France et à l’étranger.

Ce phénomène n’est pas limité à Total ou à la France.

De multiples sociétés pétrolières et énergétiques ont affiché des bénéfices records au deuxième trimestre 2022. En trois mois seulement, Exxon Mobile a réalisé des bénéfices de 17,9 milliards de dollars, Chevron de 11,6 milliards de dollars et Shell Oil de 11,6 milliards de dollars.

Le taux d’inflation de 6,1 pour cent enregistré en France à la fin du mois de juillet est le plus élevé jamais enregistré. Les prix des carburants ont été l’un des principaux moteurs de la hausse des coûts. Les moyennes nationales des prix de l’essence ont culminé à 2,12 euros par litre début juin avant d’atteindre 1,85 euro par litre début août, soit une augmentation de 0,30 euro par rapport à l’année précédente.

Bien que le président français, Emmanuel Macron, ait dénoncé de manière démagogique, lors de la réunion du G7 en juin, les «profiteurs de guerre» qui chercheraient à utiliser la guerre en Ukraine pour augmenter leurs profits, son gouvernement apporte un soutien total aux profiteurs de guerre de Total.

Lors d’un débat au Sénat, alors qu’une motion visant à imposer une piteuse «contribution exceptionnelle de solidarité» sur les bénéfices records de Total était rejetée, le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire a défendu Total. Il a déclaré que les entreprises «supportent aussi le poids de l’inflation», affirmant que «la meilleure façon pour une entreprise d’aider la société n’est pas de se faire taxer, mais d’augmenter les salaires de ses employés».

Ces deux affirmations sont grotesques.

L’augmentation des bénéfices de Total de plus de 300 pour cent en glissement annuel au cours des six premiers mois de 2022 est 50 fois plus importante que le taux d’inflation de 6,1 pour cent en France. Pendant ce temps, Total Energy n’a pas augmenté les salaires des travailleurs d’un centime malgré l’inflation; depuis 2020, la société a supprimé 6.500 emplois à l’international, dont 1.100 en France.

Analysant les «super profits» et les pratiques d’évasion fiscale de Total, l’économiste Maxime Combes explique comment ses «profits augmentent à toutes les étapes de son processus de production, sans que la société ait à changer quoi que ce soit dans son processus de production». En d’autres termes, les profits records de Total sont entraînés automatiquement par la hausse du pétrole sur les marchés financiers mondiaux. Outre l’exploitation accrue de sa main-d’œuvre en refusant de lui accorder des augmentations alors que les prix s’envolent, elle n’a rien fait pour obtenir ces bénéfices exceptionnels.

Les bénéfices records de Total pour 2022 suivent sa politique d’«optimisation fiscale», populaire auprès de la plupart des multinationales qui opèrent en France, qui consiste à déclarer des pertes artificielles en France tout en réalisant des milliards de bénéfices dans des pays où les taux d’imposition sont plus faibles. Ainsi, Total n’a pas payé un seul euro d’impôt sur les sociétés en France au cours des 24 derniers mois en raison de ses pertes en 2020 (bien qu’elle ait tout de même versé 7,6 milliards d’euros à ses actionnaires cette année-là).

Pour apaiser la colère populaire grandissante face à cette arnaque flagrante, les dirigeants de Total ont promis une réduction insultante de 20 centimes du prix des carburants du 1er septembre au 1er novembre. Leurs poches déjà remplies de milliards mal acquis, les dirigeants et les actionnaires de Total s’enrichiront massivement malgré cette mesure pitoyable.

Rien n’indique que les prix à la consommation des carburants et de l’énergie ou les bénéfices records de Total vont baisser de sitôt. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les multinationales de l’énergie pourraient enregistrer «des bénéfices excédentaires pouvant atteindre 200 milliards d’euros dans l’Union européenne en 2022.» Selon Combes, les bénéfices propres de Total pourraient ainsi atteindre 35 milliards d’euros pour cette année.

Total n’est pas la seule entreprise à distribuer des milliards de bénéfices à ses actionnaires, alors que la grande majorité de la population souffre de la pandémie, de l’inflation galopante et des conséquences économiques de la guerre entre l’OTAN et la Russie en Ukraine.

La semaine dernière, les entreprises cotées à la bourse de Paris, qui sont incluses dans l’indice CAC-40, ont annoncé un record de 174 milliards d’euros de bénéfices en 2021, soit plus du double des 80 milliards d’euros enregistrés en 2019 avant la pandémie de COVID-19. C’est presque le double des bénéfices records de 100 milliards d’euros enregistrés en 2007, à la veille de la crise financière de 2008.

Outre Total, les sociétés les plus rentables sont le groupe de médias Vivendi, qui a réalisé plus de 24,6 milliards d’euros, et le groupe de luxe LVMH, détenu par l’homme le plus riche de France, Bernard Arnault, qui a réalisé 12,7 milliards d’euros.

Bien que l’industrie automobile se trouve face à une pénurie de semi-conducteurs depuis plus de 3 ans, le constructeur Stellantis, qui exploite plusieurs usines en France, a enregistré des bénéfices de 18 milliards d’euros en 2021, soit une augmentation de 34 pour cent par rapport à l’année précédente.

Parallèlement à Total, les bénéfices des entreprises continuent de bondir en 2022 malgré une inflation record, les impacts économiques de la guerre en Ukraine et les avertissements d’une récession imminente en France et dans toute la zone euro. Au premier trimestre, LVMH a annoncé un bénéfice de 6,5 milliards d’euros pour le premier trimestre de 2022, soit une augmentation de 23 pour cent par rapport à 2021. Stellantis a annoncé des bénéfices de 8 milliards d’euros pour les six premiers mois de l’année.

Partout dans le monde, la classe dirigeante agit selon la devise «il ne faut jamais gaspiller une bonne crise». Après le premier, et à ce jour le seul véritable confinement contre la COVID-19, en mai 2020, les entreprises européennes ont été renflouées par des centaines de milliards de dollars avec l’approbation de la CGT et d’autres syndicats franco-allemands.

Parallèlement à la mise en œuvre d’une politique de retour au travail, qui a entraîné des millions de morts et de multiples vagues du virus, cela a créé les conditions d’une envolée massive de la bourse, de bénéfices records pour les sociétés et d’une augmentation sans précédent de la richesse des super-riches. En pleine vague d’inflation, de la guerre en Ukraine et d’une récession imminente, ce processus ne fait que s’accélérer.

Tant au niveau international qu’en France, la classe dirigeante n’a jamais été aussi bien lotie.

Pour ne citer qu’un exemple éloquent, pendant la pandémie et la crise économique qui l’a accompagnée, l’homme le plus riche de France, Bernard Arnault, a vu sa richesse plus que doubler selon l’indicateur de richesse Forbes, passant de 76 milliards de dollars en 2020 à 166 milliards de dollars au 1er août 2022.

D’autre part, la classe ouvrière fait face à une hausse des coûts, parallèlement à des coupes dans des aides sociales déjà très insuffisantes. En réponse à l’inflation, le gouvernement Macron a adopté une augmentation de 4 pour cent des pensions de retraite et des allocations familiales, une réduction effective compte tenu du taux d’inflation de 6,1 pour cent.

Même si les bénéfices de Total sont largement perçus avec indignation et dégoût, aucun grand parti n’a proposé de mesure qui les remet en question, et encore moins qui menace, la capacité des dirigeants d’entreprise à accumuler des milliards. Si le théâtre politique de la «contribution de solidarité» était passé à l’Assemblée nationale et au Sénat, cela n’aurait été qu’une goutte d’eau dans l’océan des centaines de milliards versés chaque année aux super riches.

Comme c’est le cas pour les super profits des compagnies pétrolières du monde entier, la capacité de Total à rançonner toute la population pour le carburant et à s’emparer de milliards, reflète la réalité de la domination de classe en France. Les gouvernements capitalistes défendent impitoyablement la richesse inimaginable des super riches tandis que la misère sociale grandit parmi les travailleurs.

Ce régime corrompu ne peut être renversé que par l’instauration du pouvoir ouvrier et du socialisme, et la fin du système anarchique du profit.

(Article paru en anglais le 2 août 2022)

 

Petit sujet : « LE TRAIN SNCF est-il trop cher ? ». Réponse : Oui… et non…

Par Laurent BRUN, cheminot, militant syndical CGT

 

D’abord des éléments factuels : un célèbre comparateur me donne les éléments suivants :

Pour 1 personne, sur un trajet Marseille-Strasbourg (c’est un commentaire d’usager mécontent qui me fait choisir ce trajet) Avec un départ le 13 août et un retour le 27 août :

– en bus 140 euros, 12h de trajet

– en avion aucun vol direct 474 euros avec une escale à Biarritz (sic !) 25 h à l’aller 16 h au retour, évidemment classe économique, sinon pour 12h de trajet il faut monter au delà de 560 euros… Je n’aborde même pas la question environnementale…

– en train (TGV) 193 euros 6h de trajet. Bon en réalité, quand on est redirigé sur SNCF Connect, le prix c’est 226 euros (1ère classe à l’Aller er 2e au retour). Mais ça montre que déjà le TGV est incroyablement plus intéressant en terme de temps de trajet, de confort, et même de tarif…

Donc si on se base sur la logique du marché, non le train n’est pas cher.

Beaucoup des gens qui critiquent la SNCF sont des fanatiques ou des fatalistes du marché. Donc ils ne devraient pas se plaindre. Ils ont le prix que leur système produit…

Au delà du comparatif factuel, il faudrait rajouter les coûts induits (pollution, occupation des sols, accidentologie…). Le train intègre déjà une grosse partie de ces coûts puisqu’il assume son infrastructure, sa police ferroviaire, etc… ce que ne font pas les autres modes. Et en plus c’est le moins polluant… Continuer la lecture de Petit sujet : « LE TRAIN SNCF est-il trop cher ? ». Réponse : Oui… et non…

Jour du dépassement : comment faire reculer cette date fatidique

Ce jeudi 28 juillet marque le « jour du dépassement », date à laquelle l’humanité a épuisé les ressources que la Terre peut fournir en un an, selon les calculs du Global Footprint Network. L’ONG américaine et le WWF pointent du doigt un système agricole et alimentaire insoutenable.

 « Nous consommons autant que 1,75 planète. » Laetitia Mailhes, Global Footprint Network. © A. Francisco Nunes Ribeiro / EyeEm

« Nous consommons autant que 1,75 planète. » Laetitia Mailhes, Global Footprint Network. © A. Francisco Nunes Ribeiro / EyeEm

Selon l’ONG Global Footprint Network, nous atteignons ce jeudi 28 juillet le « jour du dépassement », date où l’humanité a épuisé l’ensemble des ressources biologiques que la Terre peut générer en un an. Depuis les années 1970, cette date grignote toujours plus de jours – à l’exception d’années de crise comme 2020. En 2021, ce jour intervenait le 29 juillet, soit un jour plus tard.

En 2002, il y a vingt ans, il tombait deux mois plus tard. Laetitia Mailhes, porte-parole du Global Footprint Network, explique : « Nous consommons autant que 1,75 planète. On produit plus de CO2 que ce que les forêts et les océans ne peuvent absorber. On prélève plus de poissons que ce que le système aquatique peut régénérer, et on déforeste plus qu’on plante. » Nous entamons alors jusqu’à la fin de l’année les ressources du capital naturel de la planète. Continuer la lecture de Jour du dépassement : comment faire reculer cette date fatidique

Total, Engie, Stellantis, LVMH… Le filon inexploité des superprofits des crises

Alors que Total et Stellantis viennent d’annoncer des résultats record, responsables politiques et ONG appellent à ponctionner les profits indus des multinationales.

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CREDIT PHOTO/AGENCE Julia ZIMMERMANN/LAIF-REA

 

Il parait que les arbres ne grimpent pas jusqu’au ciel. Mais on se demande si, à ce rythme, les grands groupes ne finiront pas par faire mentir le proverbe. Total vient d’annoncer 18,5 milliards d’euros de bénéfices au premier semestre, en hausse de 200 % par rapport au premier semestre 2021. Cette envolée doit tout à la flambée délirante des cours du pétrole et à celle des marges de raffinage, multipliées par 13,3 en un an, conflit ukrainien oblige.

Cette semaine, d’autres groupes ont publié des résultats semestriels canon, parmi lesquels le géant du luxe LVMH (6,5 milliards d’euros de bénéfices, + 23 %). Voilà qui relance le débat sur la taxation des « profiteurs de crise », ces entreprises réalisant des résultats faramineux en pleine tempête géopolitique.

La proposition d’une taxe exceptionnelle de 25 % Continuer la lecture de Total, Engie, Stellantis, LVMH… Le filon inexploité des superprofits des crises