Elections: Une démocratie malade?

A entendre les cris d’orfraies des commentateurs politiques des matinales au lendemain de ce 2ème tour, nous pourrions légitimement nous interroger sur l’unanimité de leurs propos qu nous  pourrions ainsi résumer:

  • les électeurs boudent les urnes car ce n’est pas une élection nationale (comprendre le duel Macron-Lepen aura bien lieu)
  • le RN s’effondre mais nous ne saurons jamais combien d’élus ils perdent (comprendre le duel Macron-Lepen aura bien lieu)
  • La REM n’arrive pas à s’implanter localement (comprendre le duel Macron-Lepen aura bien lieu)
  • La FI a perdu, mais on ne parle des communistes que pour citer la perte du Val de Marne (comprendre le duel Macron-Lepen aura bien lieu)
  • La droite a trop de prétendants (comprendre le duel Macron-Lepen aura bien lieu)

Et derrière cette langue de bois politique, rien sur le basculement de La Réunion qui sera dirigée par une ancienne députée communiste, rien sur le nombre important de cantons conquis par les communistes associés ou non avec d’autres forces de gauche, rien sur le quasi-doublement du nombre de conseillers régionaux communistes, rien…

La surdité et l’aveuglement des médias, y compris locaux, sur les réalités de ce scrutin laissent pantois et leurs servants plumitifs en sont des détracteurs zélés. Nous vous invitons cependant à y regarder de plus près.

Le choix des communistes de porter la candidature de Fabien Roussel à la présidentielle s’est accompagné de la désignation partout en France de candidatures communistes aux Départementales et aux Régionales avec la conviction que le PCF ne devait plus s’effacer. Pari gagné et avec cette abstention record, nous pouvions craindre que l’électorat populaire ou traditionnellement le notre ne serait pas aux rendez-vous.

Ce ne fut pas le cas si l’on en croit le nombre de voix enregistrées dés le 1er tour et les augmentations sensibles en voix pour le 2nd.

En effet, chaque fois qu’un binôme communiste a été en situation de ballotage favorable ou pas, son score a progressé et même il est sorti vainqueur à bien des reprises, surtout face à la droite et au RN (quand ils n’étaient pas ensemble). En l’absence de leur présence au 2nd tour, les électeurs qui avaient choisi les communistes au 1er ont participé à faire battre la droite et le RN et pour autant nous ne pourrions parler de discipline républicaine. C’est bien le retour d’un électorat conscient, ancré dans des valeurs de gauche qui avec des candidats identifiés et identifiables sans ambiguïtés ni manœuvres politiciennes, a porté le vote communiste comme se fut le cas à Castelsarrasin (la progression du candidat fasse au LR/RN est quasi identique au nombre de voix du binome PCF du 1er tour) et dans bon nombre de cantons en Tarn et Garonne. Les portes à portes, les tractages, les contacts avec des militants déterminés ont conforté les choix de beaucoup, parfois mieux qu’au travers des réseaux sociaux (qui restent incontournables).

Mieux, dans nos villages et dans certains quartiers, cela signifie le retour de cet électorat vers des valeurs de gauche chèrement défendues.

Mieux, le combat mené par les communistes contre le RN, partout est reconnu et validé par ce vote, amplifié par le fait que les communistes sont en première ligne et ce ne sont pas les résultats de Moissac qui diront le contraire ou là, plus qu’ailleurs, l’absence d’une opposition unie et claire, débarrassée des cuisines internes aurait permis de battre Lopez et sa clique. Autant fallait-il en, avoir la volonté. Le glissement vers le centre et la droite a laissé là, une grande partie de l’électorat de gauche démuni et sans possibilité de s’exprimer dans les isoloirs.

Le temps des responsabilités est venu, le temps d’une nouvelle construction aussi!

A l’analyse plus fine des résultats, on détecte une vraie corrélation entre le vote aux départementales et aux régionales. C’est le cas pour la ville sous préfecture ou l’appel des communistes à battre la droite et l’extrême droite trouve écho dans les presque 500 voix de plus obtenues par la liste Delga. Car ce ne sont pas les 2 apparitions furtives de l’équipe de Campagne qui n’a eu de cesse d’éviter les militants communistes locaux qui peuvent expliquer ce score sans appel, mais bien la conviction et le travail de la section PCF pour garantir l’élection d’un conseiller régional sous nos couleurs: Rodolphe Portolés.

Enfin, comment ne pas s’interroger une fois de plus sur une abstention massive qui dessert la démocratie et fragilise les indispensables processus électoraux. Absence de visibilité, incompréhension du type de scrutin, doute sur le rôle de ces élus et des conséquences sur le quotidien.. Il y a beaucoup de cela et il y a aussi des confusions savamment entretenues dans les professions de foi diffusées a chacun: mettre du sécuritaire, parler de sévérité pour le RSA, confondre nécessaire santé pour tous et annonce d’embauche de médecins, parler MDPH et ne pas défendre l’APAH à l’assemblée nationale…. Bref, une absence de clarté préjudiciable et peu porteuse d’une envie de s’exprimer avec un bulletin de vote.Et un vote des jeunes très timoré, cela est inquiétant pour l’avenir.

Il est  temps de refonder notre constitution!

Il est grand temps en effet de revoir nos institutions, notre modèle électoral centré sur les présidentielles qui éloigne les électeurs des sujets de fond. Le capitalisme se satisfait à n’en pas douter de cette situation car il n’a pas intérêt à une large expression du peuple et des travailleurs sur leur devenir. Le jeu entre Macron et Le Pen sert les intérêts de la finance et remettre à plat notre constitution serait pour le coup un outil anticapitaliste. Une 6ème constitution intégrant la proportionnelle à tous les niveaux, la validation d’un vote blanc (voire d’une obligation de vote), la non présidentialisation du pouvoir avec renforcement des chambres représentatives, voilà une solution pour répondre à cette crise démocratique. L’expression populaire ne doit pas être l’absence de vote, le refus d’aller voter. Notre démocratie est malade, soignons la!

Pour y remédier, continuons à faire le lien entre les luttes et les batailles que nous menons au quotidien pour les salaires, contre la casse des services publics, pour de meilleures retraites, pour des conditions de travail dignes, pour le respect des hommes et des femmes et de leur environnement… Pour plus de social, plus de solidarité et plus d’écologie!

Désormais dans le Tarn et Garonne, nous aurons à nos côtés un conseiller régional PCF pour nous y aider au quotidien.

Maximilien Reynès-Dupleix


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Votez et faite voter

Le 20 Juin : créer la surprise !

Dans une triangulaire qui oppose une fois encore les 2 têtes de liste des dernières municipales dans un face à face aux accents d’une partition jouée plusieurs fois, les forces citoyennes et communistes ne pouvaient rester en retrait.

Entre un LR soutenu par le RN, aux propositions démagogiques (mélange municipal, départemental et régalien…) et un sortant qui a appliqué durant 6 ans un programme néo-libéral, la gauche de Castelsarrasin se devait de porter une autre vision pour le canton, le département. Les communistes ont pris leurs responsabilités en désignant leurs candidats en toute démocratie.

Alexandra Tricottet, Marie Line Cavaillé et Maximilien Reynès-Dupleix, Pierre Mayanobe (Candidats et Remplaçants sur le canton de Castelsarrasin)

Après plusieurs appels, auxquels une partie de la gauche a répondu favorablement, c’est tout le peuple progressiste qui portant des valeurs humaines, solidaires et écologiques peut chambouler un scénario qui n’est pas écrit d’avance.

Pour nos candidats, avec la force militante qui s’est déployée, pas de shows avec vedettariat, pas de promesses sur papier glacé mais des rencontres quotidiennes, individuelles, de la conviction et l’agréable surprise d’un accueil intéressé et solidaire de nos concitoyens.

Notre candidature n’est pas « de témoignage », elle est étayée par des réalités locales qui nécessitent de redonner du sens à l’intervention citoyenne, à l’exigence de plus de démocratie, de transparence dans la conduite de notre département. Exigeants pour nous même, nous le sommes pour l’avenir de notre canton.

Avec une grande partie de la gauche déjà rassemblée, votez et faites voter le 20 juin 2021 pour ne pas laisser notre canton entre les mains de la droite et de l’extrême droite !

Avec Vous,

Pour un Tarn et Garonne Social, Solidaire et Ecologiste, Per far un Tarn-e-Garòna social, solidari e ecologista,

Soutenu par 


Liste des soutiens: Pourquoi nous, gens de gauche dans leur diversité, soutenons-nous ces candidatures au Conseil départemental ?

Je refuse de laisser mon canton aux mains du RN et de ses acolytes Angles et Beorchia, j’apporte mon soutien à la seule liste de gauche,

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Front national : les raisons d’une ascension, par Jean-Vincent Holeindre

Bien sûr on peut être d’accord avec toutes ces interprétations qui toutes reviennent à l’idée que la gauche ne jouant plus son rôle auprès des classes populaires l’extrême-droite se fait une place. Mais cela ne va pas assez loin pour moi, on reste à la surface. Ce n’est pas un hasard si c’est Mitterrand qui fait monter tactiquement le FN. Non pas à cause de la réalité du personnage mais parce que son élection consacre l’absence de stratégie vers le socialisme, l’alignement sur les USA et l’UE, et donc l’affaiblissement du PCF qui perd sa raison d’être de parti révolutionnaire. Aujourd’hui alors qu’une nouvelle période historique s’ouvre avec une possibilité accrue de guerre, la classe ouvrière, le peuple sait confusément à quel point tout cela ne mène nulle part, l’abstention, le vote RN est une sorte de no future face auquel un “rassemblement” sans contenu ne saurait s’opposer. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

In Histoire et société

Le parti dirigé par Marine Le Pen n’a jamais semblé aussi fort dans l’opinion. Comment expliquer un tel succès ? Le FN a-t-il changé ? 
Des chercheurs en science politique renouvellent le débat.

C’était il y a presque trente ans. Le Front national (FN) réussissait son premier coup d’éclat électoral d’envergure, obtenant près de 11 % des suffrages lors des élections européennes de 1984. Depuis, le parti longtemps dirigé par Jean-Marie Le Pen s’est installé sur la scène politique française. Certes, il n’a jamais gouverné au niveau national, et n’a exercé que rarement le pouvoir au niveau local. Mais il a multiplié les scores à deux chiffres et ses thèmes de prédilection – immigration, chômage, corruption des élites – orientent l’agenda politique. Comment expliquer le succès d’un parti qui s’est toujours situé à la marge du système politique, mais qui entend jouer les premiers rôles dans la compétition électorale ? Continuer la lecture de Front national : les raisons d’une ascension, par Jean-Vincent Holeindre

Castelsarrasin: les masques tombent, la respectabilité aussi… ( + Bulletin de soutien)

Pendant que certains continuent de tergiverser sur l’éventuel soutien à apporter aux seuls candidats de Gauche dans les élections départementales des 20 et 27 juin prochain, le stratège Lopez poursuit son offensive en annonçant son soutien, et celui du RN aux candidats Angles & Beorchia.

Dans un tweet reprenant le tract distribué sur Castelsarrasin (Sur les comptes de campagne de M. Angles , nous l’espérons!), le RN appellent à voter pour cette liste de « rassemblement des droites » faisant « exploser » le vernis du soi-disant « républicain ». Dans une période ou l’extrême droite poursuit une offensive démagogique et dangereuse pour la démocratie, dans une période ou les atteintes à la République se font jour, le soutien du RN à M. Angles est insupportable.

Il sera donc dit que cette droite a perdu son patronyme républicain au profit d’un aventurisme nauséabond. Disons le tout net: « M. Angles, vous venez de vous vendre et l’emballage du cadeau que vous voulez faire au canton est définitivement à vomir! »

Il reste une semaine aux forces de gauche pour se rassembler et empêcher l’effroyable main-mise du RN sur la ville de Pierre Perret, grand humaniste s’il en est!. Les candidats Alexandra Tricottet et Maximilien Reynès-Dupleix combattrons jusqu’au bout cette alliance néfaste. D’ici au soir du 20 juin, ils espèrent pouvoir compter sur l’appui explicite des acteurs politiques locaux et départementaux, des associatifs, des syndicalistes, des sportifs, des personnalités et des artistes pour se hisser au second tour, battre le RN et sa marionnette locale. Une 1ère liste de 120 personnalités qui soutiennent déjà cette gauche qui ne lâche rien sera présentée dans les prochains jours.

Avant ce 1er tour des départementales, nous serons comme toujours présents dans les quartiers, les villages et les campagnes à la rencontre de nos concitoyens.

Nous ne lâcherons rien, soyons encore plus nombreux!

Pour un Tarn et Garonne Social, Solidaire et Ecologiste, Per far un Tarn-e-Garòna social, solidari e ecologista,

Pour Alexandra Tricottet, Marie Line Cavaillé et Pierre Mayanobe

Maximilien Reynès-Dupleix

Les candidats restent à votre disposition : 82socialsolidaireecologiste@gmail.com

 


Je refuse de laisser mon canton aux mains du RN et de ses acolytes Angles et Beorchia,; j’apporte mon soutien à la seule liste de gauche, « Pour un Tarn et Garonne Social, Solidaire et Ecologiste, Per far un Tarn-e-Garòna social, solidari e ecologista,« 

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Banalisation de l’extrême droite : la cote d’alerte est franchie + Appel pour la Marche des Libertés

NDLR de MAC: La meilleure réponse à apporter est un vote massif les 20 et 27 juin pour les candidats présentés par la gauche et/ou des partis progressistes partout en France! En Tarn et Garonne, à Castelsarrasin et Moissac, partout, endiguer dés le premier tour la vague Lepéniste et ses alliés comme Angle et consorts.
Maximilien Reynès-Dupleix candidat aux départementales, « Pour un Tarn et Garonne Social, Solidaire et Ecologiste, Per far un Tarn-e-Garòna social, solidari e ecologista »

La dédiabolisation du Rassemblement national et de la fachosphère a atteint des sommets tels que la gauche est aujourd’hui présentée comme étant plus dangereuse que Marine Le Pen par des intellectuels et des élus. Même les mises en scène macabres sur le Web ne suscitent pas un tollé général.

Marine Le Pen est donnée qualifiée une seconde fois au second tour de l’élection présidentielle. Et beaucoup détournent les yeux. Le Rassemblement national est en passe de remporter la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Et beaucoup détournent les yeux. De plus en plus de chaînes télévisées déroulent le tapis rouge à l’extrême droite. Et beaucoup détournent les yeux. Des militaires factieux appellent au coup de main. Et beaucoup détournent les yeux. La Macronie reprend les éléments de langage du RN. Et beaucoup détournent les yeux. Des intellectuels ayant pignon sur rue apportent, l’air de rien, un soutien à Marine Le Pen. Et beaucoup détournent les yeux… mais pas tous. Certaines voix s’élèvent. Mais il faut bien mesurer le niveau d’apathie du pays face à la montée permanente des idées et candidats d’extrême droite dans notre République. Continuer la lecture de Banalisation de l’extrême droite : la cote d’alerte est franchie + Appel pour la Marche des Libertés

« Atteinte à la République » Communiqué des communistes de Castelsarrasin/Moissac/pays de Serres

Atteinte à la République

Communiqué des communistes de Castelsarrasin/Moissac/pays de Serres

Au cri de « Montjoi St Denis », un individu s’en est pris aujourd’hui au président de la République.

Cela survient dans un climat de tensions entretenues par la droite extrême et ses corollaires du Rassemblement National comme nous le voyons chaque jour sur le terrain et sur les réseaux sociaux où leur haine s’étale jusqu’à mimer l’exécution d’un militant de gauche dans une vidéo. Par ailleurs, certains animateurs TV ne sont jamais en reste pour alimenter les propos les plus vils.

Nous condamnons de toutes nos forces cet acte et demandons que les groupuscules royalistes, identitaires et néonazis soient dissout partout où ils sévissent, comme c’est le cas dans nos cantons avec leurs affichages révisionnistes sur Pétain.

Nous condamnons cette atteinte à la République et appelons les citoyens-nes à se rendre au rassemblement du samedi 12 juin à 11h00 à Moissac pour combattre les idées d’extrême droite et dans les isoloirs les 20 et 27 juin prochain pour marquer leur attachement aux valeurs que nous portons Liberté, égalité, solidarité et fraternité.

Pour un Tarn et Garonne Social, Solidaire et Ecologiste, Per far un Tarn-e-Garòna social, solidari e ecologista,

Pour Alexandra Tricottet, Marie Line Cavaillé et Pierre Mayanobe

Maximilien Reynès-Dupleix

Les candidats restent à votre disposition : 82socialsolidaireecologiste@gmail.com

 

Comment le complotisme s’est fait l’ennemi caché de l’anticapitalisme

L’extrême droite surfe sur les indignations. Comme ici, à Paris, lors d’un défilé des « Patriotes », le parti de Florian Philippot, contre les « covidistes ».

Les théories du complot qui ont fleuri pendant la crise sanitaire reposent en partie sur une critique du libéralisme, des multinationales et des pouvoirs politiques néolibéraux. Un dévoiement qui brouille les messages de la gauche et empêche les réflexions construites et constructives.

Bill Gates, vaccins, 5G, nouvel ordre mondial… La crise sanitaire liée au Covid-19 a fait gonfler l’audience de certaines théories du complot et de contrevérités, de plus en plus difficiles à déconstruire, en raison notamment de la confusion scientifique et même politique qui continue d’accompagner l’épidémie.

Des thèses qui se nourrissent d’indignations légitimes, de questionnements nécessaires autour des privations de liberté et d’une gestion autoritaire de la crise, parfois qualifiée de « dictature sanitaire », ou encore du poids de Big Pharma et des autres profiteurs de la crise. Le tout dans un contexte d’accroissement des inégalités sociales. Continuer la lecture de Comment le complotisme s’est fait l’ennemi caché de l’anticapitalisme

Dérives factieuses dans l’armée et la police : quel danger pour la République ?

Manifestation de la police nationale à Paris, le 19 mai 2021. © Matthieu de La Rochefoucauld

Manifestation de la police nationale à Paris, le 19 mai 2021. © Matthieu de La Rochefoucauld

L’appel de généraux en retraite et la tribune de militaires parus dans Valeurs actuelles, ainsi que les déclarations de syndicalistes policiers lors du rassemblement devant l’Assemblée nationale, le 19 mai, suscitent de fortes inquiétudes.

Pour en débattre, les contributions de :

  • Sophie Wahnich, historienne
  • Dominique Rousseau, professeur de droit public
  • Ariane Vidal-Naquet, professeure agrégée de droit public.

Un marchepied pour l’extrême droite

Sophie Wahnich, historienne. © Patrick Nussbaum

Par Sophie Wahnich Historienne, directrice de recherche au CNRS

La dissémination des idées défendues par les généraux et les cadres militaires depuis le 21 avril 2021 s’est faite avec un ordre efficace pour l’extrême droite. Les réseaux sociaux ont constamment relayé, souvent avec des images de la Légion étrangère déjà vues au moment des tentatives de l’extrême droite de récupérer toute la colère des gilets jaunes. « Force et honneur » était le slogan qui permettait de faire lien entre toutes sortes de composantes de ce mouvement quand les généraux prétendent défendre l’honneur et la patrie.

En intervenant de la sorte dans l’espace public, ces généraux créent une guerre des interprétations sur la nature du pays qui déstabilise la mémoire, l’histoire et les institutions républicaines.

Rappelons que sur le plan des principes, le pouvoir militaire, même dans les institutions de la V e République, doit toujours être subordonné au pouvoir civil. C’est pourquoi les militaires, s’ils peuvent lancer des alertes de dysfonctionnement au sein de leur institution et par voie hiérarchique, n’ont pas le droit de s’adresser comme militaires à l’opinion publique.

Les révolutionnaires français, qui avaient de fait fondé en 1792 l’armée républicaine, savaient le danger qu’elle constituait et mettaient en garde contre la « stratocratie », ou le pouvoir des généraux. Face à ce pouvoir, les citoyens. C’est pourquoi faire appel à la Marseillaise comme dans la deuxième tribune pour s’en réclamer, c’est falsifier l’histoire. La carrière évoquée est celle des citoyens-soldats, non des professionnels des armes. Se réclamer de ce professionnalisme fait lien avec le vocabulaire néolibéral où la profession est l’alpha et l’oméga de la légitimité experte, loin de toute éthique citoyenne.

La République démocratique s’oppose chez ces généraux à la France éternelle, associée à une France indivisible, une signalétique républicaine flirte ainsi avec une mystique installée hors le temps historique, mystique dont on sait désormais qu’elle fut la référence et de Vichy et d’un certain nombre de résistants nationalistes, y compris du côté gaulliste.

La Résistance de la Seconde Guerre mondiale est donc elle aussi enrôlée. Or, l’extrême droite défendait cette France éternelle, non pas aux côtés des militants républicains mais à côté d’eux et ce, pendant fort longtemps. Cette confusion des idéologies n’a guère été éclaircie après coup, car le résistancialisme a aussi servi à cela, faire oublier que la Résistance était si composite qu’elle était d’abord pour la plupart une défense du pays, de la nation sans être une défense des principes républicains. Une fragile restauration républicaine et non une refondation après 1945, avait conclu Anne Simonin dans son travail sur l’indignité nationale.

La référence à la « génération du feu » fait lien pour ces généraux avec les poilus, ces résistants nationalistes et les Croix-de-Feu. La banalisation supposément républicaine de ces derniers orchestrée par l’establishment historien français ne laisse pas beaucoup de lucidité dans ce qui se trame là.

La date du 21 avril, soixante ans après le putsch des généraux félons d’Alger, est passée moins inaperçue. Elle est inquiétante car le « on » d’un supposé recours à l’armée ne dit pas que ce « on » est le pouvoir du seul chef des armées en France, à savoir le président. Mais si Marine Le Pen prend effectivement le pouvoir par les urnes, elle aura beau jeu de se poser en sauveur qui fait légitimement appel à l’armée.

Ces tribunes, pétitions, émissions sont donc des tests, le pays sera-t-il consentant ?

Si les signataires sont 250 000, une infime part du pays donc, un sondage Harris affirme que 49 % des Français considèrent que l’armée devrait intervenir pour garantir l’ordre, même sans la sollicitation du gouvernement.

Les principes républicains les plus ordinaires ne font donc plus sens commun et c’est sans doute là que réside l’information la plus alarmante. Il n’y a plus désormais de boussole historique républicaine.

Dernier livre paru : Stridences en conjoncture trouble. Notre situation historique, Excès, 2021

Dossier Tribunes des généraux : tous nos articles sur le sujet


Les démocrates peuvent légitimement s’inquiéter

Par Dominique Rousseau Professeur de droit public à l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne

« On peut tout faire avec les baïonnettes, sauf s’asseoir dessus », disait Talleyrand. C’est pourquoi quand les militaires menacent de les sortir, ils deviennent un danger pour la démocratie, qui « fonctionne » au droit. Et, sur cette tension entre la force et le droit, la France est un bon laboratoire. C’est le général Bonaparte qui, le 18 brumaire, sort les baïonnettes pour mettre fin à la République ; c’est son neveu, également général, qui, le 2 décembre 1851, abolit la II e République. C’est le général Boulanger qui, le 27 janvier 1889, hésite et renonce à marcher sur l’Élysée après avoir attaqué pendant trois ans les institutions de la III e République. Et il faut se souvenir que la V e République est née d’une forte pression de l’armée sur le président de la République René Coty pour qu’il ne nomme pas un premier ministre favorable à l’indépendance de l’Algérie et fasse appel au général de Gaulle, qui, en réponse, « se déclare prêt à assumer les pouvoirs de la République ». Et quelques années plus tard, le 21 avril 1961, des militaires encore font sécession à Alger contre ce même général de Gaulle parce qu’il veut donner l’indépendance à l’Algérie.

Les temps ont sans doute changé et l’armée ne cherche pas à prendre le pouvoir. Mais elle continue de peser sur la définition de la politique budgétaire de la défense en faisant savoir publiquement ses critiques et en manifestant publiquement son désaccord par des démissions. Ainsi de l’amiral André Patou, chef d’état-major de la marine, en 1960, de Jean Delaunay, chef d’état-major de l’armée de terre, en 1983 et, le 19 juillet 2017, de Pierre de Villiers, chef d’état-major des armées, qui avait critiqué la politique du président de la République. «  Je suis votre chef, avait répliqué Emmanuel Macron, si quelque chose oppose le chef d’état-major des armées au président de la République, le chef d’état-major des armées change. » Et le président de la République avait raison. L’article 15 dit clairement que « le président de la République est le chef des armées ». Traduction : la Constitution soumet les forces armées au pouvoir civil.

Dès lors, quand des militaires, même à la retraite, accusent les élus du peuple de laisser la France « se déliter » et même de participer à ce « délitement », quand ils les invitent à changer radicalement de politique et les menacent, s’ils ne le font pas, « d’une intervention de nos camarades d’active dans une mission périlleuse de protection de nos valeurs civilisationnelles et de sauvegarde de nos compatriotes sur le territoire national », ils affirment, contre la Constitution, la volonté de soumettre le pouvoir civil aux forces armées. Quand, quelques jours plus tard, lors d’une manifestation de policiers devant l’Assemblée nationale, un syndicaliste déclare qu’il faut faire « céder les digues, c’est-à-dire les contraintes de la Constitution », il avoue que la police voudrait bien pouvoir agir à l’abri du regard constitutionnel des citoyens.

Et quand les sondages montrent que militaires et policiers manifestent une forte préférence pour le Rassemblement national, les démocrates peuvent légitimement s’inquiéter.

S’inquiéter et donc agir. Avec des principes simples : une politique sociale qui met en scène la richesse de la diversité française (article 1 er de la Déclaration de 1789) ; l’affirmation que si une force publique est nécessaire elle doit servir à garantir les droits de l’homme et du citoyen (article 12) ; et le droit de la société de demander compte à tout agent public de son administration (article 15). Il faut donner force au droit pour que les baïonnettes deviennent intelligentes.


Une dérive anticonstitutionnelle

Ariane Vidal-Naquet, professeure agrégée de droit public.

Par Ariane Vidal-Naquet Professeur agrégée de droit public, faculté de droit et de science politique, Aix-en-Provence (1)

La grande muette peut-elle parler politique ? Parues récemment dans « le magazine de la droite qui s’assume », les deux tribunes émanant de militaires et dénonçant le délitement de la France et la lâcheté des autorités politiques méconnaissent non seulement les obligations résultant du statut des militaires mais encore le principe constitutionnel de la subordination du pouvoir militaire au pouvoir civil.

L’article L 4111-1 du Code de la défense pose que « l ’armée de la République est au service de la nation  » et que « l’état militaire exige en toute circonstance esprit de sacrifice, pouvant aller jusqu’au sacrifice suprême, discipline, disponibilité, loyalisme et neutralité ». Cette neutralité se traduit de différentes manières. Elle implique, en premier lieu, une obligation de réserve dans l’expression des opinions. Si cette dernière s’impose à tous les fonctionnaires, elle est renforcée pour les militaires. L’article L 4121-2 du Code de la défense indique que « les opinions ou croyances, notamment philosophiques, religieuses ou politiques, sont libres », mais ne peuvent être exprimées « qu’en dehors du service et avec la réserve exigée par l’état militaire », et que «  cette règle s’applique à tous les moyens d’expression ». Pèse, en outre, sur eux une obligation particulière de discrétion pour les faits ou informations dont ils auraient connaissance dans ou lors de l’exercice de leurs fonctions. À cette limitation de la liberté d’expression s’ajoute la restriction des droits politiques. À plusieurs reprises dans l’histoire, les militaires ont été privés du droit de vote – d’où l’appellation de grande muette –, jusqu’à ce qu’il soit rétabli en 1945. Mais ils ne peuvent pas, encore à l’heure actuelle, adhérer à des groupements ou associations à caractère politique. S’ils peuvent être candidats à une fonction élective, ils ne peuvent pas exercer de mandat politique national, notamment parlementaire, sauf en position de détachement. Les militaires ne sont donc pas des fonctionnaires ni même des citoyens comme les autres, ce que reconnaît d’ailleurs l’article L 4121-2 du Code de la défense : « L es militaires jouissent de tous les droits et libertés reconnus aux citoyens. Toutefois, l’exercice de certains d’entre eux est soit interdit, soit restreint. »

Ces obligations trouvent leur fondement dans le principe constitutionnel « de libre disposition de la force armée » par le pouvoir civil. Sous des formes variables, de nombreuses Constitutions françaises ont affirmé le principe de séparation et, plus encore, le principe de subordination du militaire au civil. La première Constitution de 1791 pose le principe selon lequel «la force publique est essentiellement obéissante» et la place entre les mains du pouvoir législatif. Sous la V e République, en revanche, l’armée est à la disposition de l’exécutif. L’article 15 de la Constitution précise que le président de la République est le chef des armées ; l’article 21 indique que le gouvernement dispose de la force armée. S’appuyant notamment sur ces deux articles, le Conseil constitutionnel a consacré un principe de « nécessaire libre disposition de la force armée » dans deux décisions rendues en 2014. Ce principe constitutionnel républicain justifie les obligations pesant sur les militaires, et notamment leur neutralité politique, qui exclut toute prise de position, surtout pour critiquer l’action de l’exécutif. Si la grande muette parle politique, c’est anticonstitutionnellement.

(1) Chargée de mission lutte contre le racisme et l’antisémitisme

Tribunes de militaires : l’extrême droite met la pression

Deux textes publiés dans Valeurs actuelles menacent d’une intervention de l’armée en cas de guerre civile. Une opération menée pour paver la voie à l’extrême droite.

Comme il l’avait annoncé, l’hebdomadaire d’extrême droite « Valeurs actuelles » a récidivé le 9 mai en publiant une nouvelle tribune signée, selon le journal, par 2 000 militaires, cette fois en situation d’active. Ses auteurs y affirment « entrer dans l’arène pour avoir simplement l’honneur d’y dire la vérité » après leurs « aînés » qui avaient déclenché la polémique en signant un appel de la même teneur le 21 avril dernier, date anniversaire du putsch des généraux en avril 1961.

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