À la suite du plafonnement des tarifs de l’intérim médical, de nombreux services hospitaliers ont vu leurs difficultés accrues par le départ de ces blouses blanches.
L’effondrement continue. Un mois après le décret d’application de l’article 33 de la loi Rist, le 3 avril, plafonnant le tarif de l’intérim médical à 1 390 euros pour 24 heures, les alarmes se multiplient.
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Selon le Syndicat national des médecins hospitaliers remplaçants (SNMHR), au 23 avril, 214 structures de soins et plus de 365 services étaient concernés par de grandes difficultés, des perturbations de fonctionnement ou des fermetures.
« C’est dramatique ! » lance Éric Réboli, urgentiste et président du SNMHR, précisant que « de nombreux intérimaires refusent toujours de travailler à ces conditions tarifaires ».
« On en bave comme des chiens »
Robert (1), anesthésiste intérimaire, après une longue carrière de praticien à l’hôpital public, ne compte effectivement pas ressortir la blouse du placard : « Si j’avais vraiment voulu faire de l’argent, je serais allé dans le privé. L’intérim ne devrait pas exister, mais si ce phénomène a augmenté depuis dix ans, c’est bien à cause des conditions de travail dégradées. On en bave comme des chiens. »
Si des dérives salariales minoritaires ont existé, Robert assure ne jamais avoir vu les prix prohibitifs brandis par le ministre de la santé, François Braun, stigmatisant des « mercenaires » touchant 4 000 euros pour 24 heures de garde. Continuer la lecture de Loi Rist : « Ils sont en train de flinguer l’hôpital public »