Loi Rilhac : Des amendements pour la libéralisation intégrale de l’Ecole in Caf. Péda.

Que restera t-il des relations professeurs – directeurs d’école mercredi soir ? Alors que la loi Rilhac arrive en 2de lecture à l’Assemblée le 29 septembre, on connait déjà les amendements qui seront examinés. Sous l’impulsion du discours d’Emmanuel Macron à Marseille, plusieurs invitent à donner le pouvoir de recrutement aux directeurs d’école partout et dès maintenant. Certains vont encore plus loin en lui reconnaissant aussi le droit de fixer les rythmes, les récréations et même « la façon d’enseigner ». Après Marseille, la loi Rilhac est dépassée par l’élan libéral lancé par le président de la République dans une surenchère dévastatrice.

Le texte issu de la commission

Examinée en commission le 22 septembre, la loi Rilhac a vu la majorité faire bloc pour imposer un directeur d’école ayant autorité fonctionnelle sur les professeurs des écoles. « Il bénéficie d’une délégation de compétences de l’autorité académique pour le bon fonctionnement de l’école qu’il dirige. Il dispose d’une autorité fonctionnelle permettant le bon fonctionnement de l’école et la réalisation des missions qui lui sont confiées », affirme l’article 1 de la loi. En même temps la commission a retiré de la proposition de loi toutes les contraintes pour l’Etat. Les décharges ne sont plus fixées en fonction du nombre de classes mais en fonction de ce nombre et des « spécificités » de l’école, ce qui rebat les cartes. Continuer la lecture de Loi Rilhac : Des amendements pour la libéralisation intégrale de l’Ecole in Caf. Péda.

À Montauban, NousToutes82 met les femmes à l’honneur pour les journées du « matrimoine » in DDM

Les féministes du collectif NousToutes82 ont rebaptisé les noms des rues de Montauban, ce dimanche matin.
Les féministes du collectif NousToutes82 ont rebaptisé les noms des rues de Montauban, ce dimanche matin. DDM, Hélène Deplanque

Opération spéciale « Journées du matrimoine » pour les féministes du collectif NousToutes82, ce dimanche matin à Montauban.

En ce week-end des Journées du patrimoine, les membres du collectif NousToutes82 ont choisi de mettre les femmes à l’honneur. Très tôt ce dimanche matin, les féministes ont procédé à un collage spécial dans les rues autour du centre-ville. Objectif : rebaptiser plusieurs noms de rues de Montauban.  « Seulement 2% des rues en France portent le nom d’une femme. Avec cette initiative, l’idée est de se réapproprier l’espace public, en redonnant de la visibilité aux femmes », plaide le collectif.

 

NousToutes82 a procédé à une sélection de 40 femmes faisant autorité dans les milieux sportif, culturel, artistique, scientifique... Ici la footballeuse Amandine Henry.
NousToutes82 a procédé à une sélection de 40 femmes faisant autorité dans les milieux sportif, culturel, artistique, scientifique… Ici la footballeuse Amandine Henry. DDM, Hélène Deplanque

De Simone Veil à Céline Sciamma

Le choix des Journées du patrimoine semblait alors tout indiqué pour une telle action : « Nous faisons cela dans une logique pédagogique de prise de conscience. Mais nous voulons aussi de cette façon faire découvrir des talents, des engagements méconnus. »

NousToutes82 a donc procédé à une sélection de 40 femmes faisant autorité dans les milieux sportif, culturel, artistique, scientifique… « Nous avons essayé de faire le plus représentatif possible, en prenant des figures historiques comme Simone Veil ou l’auteure Virginia Woolf, mais aussi des personnalités plus contemporaines comme la chanteuse Yseult ou encore la réalisatrice Céline Sciamma », détaille le collectif féministe.

 

"Seuls 2% des rues en France portent le nom d’une femme. Avec cette initiative, l’idée est de se réapproprier l’espace public, en redonnant de la visibilité aux femmes", plaide le collectif. 
« Seuls 2% des rues en France portent le nom d’une femme. Avec cette initiative, l’idée est de se réapproprier l’espace public, en redonnant de la visibilité aux femmes », plaide le collectif.  DDM, Hélène Deplanque
Seuls 2% des rues en France portent le nom d’une femme.
Seuls 2% des rues en France portent le nom d’une femme. DDM, Hélène Deplanque

Hélène Deplanque

 

Sondage exclusif. Le peuple de gauche livre sa feuille de route pour 2022

Salaires, répartition des richesses, environnement… À sept mois de la présidentielle, la 8e vague de notre baromètre Ifop révèle les priorités et les attentes de sympathisants de gauche, plus nombreux que ce que laissent entrevoir les intentions de vote actuelles.

Par les temps qui courent, à gauche, la lecture d’un sondage s’accompagne toujours d’une dose d’appréhension. La 8e vague de notre baromètre Ifop « être de gauche aujourd’hui » échappe, au moins par certains aspects, à la règle. Alors que le spectre d’un remake Macron-Le Pen hante les enquêtes, à quelques mois de l’élection présidentielle, « le positionnement de gauche progresse symboliquement pour la première fois depuis 2016 », relève Frédéric Dabi, le directeur général de l’Ifop. Au total, 45 % des sondés affirment se situer à gauche de l’échiquier politique, soit une progression de 3 points par rapport à 2020. Un score dont la traduction en intentions de vote est loin d’être automatique quand le total de la gauche peine à atteindre les 30 % et son candidat le mieux placé à franchir la barre des 10 %. Continuer la lecture de Sondage exclusif. Le peuple de gauche livre sa feuille de route pour 2022

Rentrée scolaire : un mauvais remake d’Un jour sans fin (PCF)

Après deux années scolaires marquées par le COVID, l’enjeu de cette rentrée est de taille. Il s’agit, malgré la situation sanitaire qui reste tendue, de permettre à chaque jeune de renouer avec une scolarité à 100% en présentiel. Il s’agit de permettre à chaque élève de rattraper le « temps perdu » depuis 18 mois. Il s’agit de considérer l’école, au même titre que la santé, comme un enjeu de société de premier ordre.

La responsabilité du ministère est de donner aux écoles, aux enseignant-e-s et aux personnels d’éducation les moyens de raccrocher les élèves dont les difficultés se sont aggravées, celles et ceux qui n’ont que l’école pour réussir.

Il y a besoin de garantir la sécurité sanitaire des élèves, des personnels et de leurs familles.

Tout doit être fait pour permettre la vaccination des personnels et des élèves et pour cela entre autre reconstruire une médecine scolaire de qualité en capacité d’intervenir dans tous les établissements et auprès de chaque élève.

Depuis plus d’un an, le PCF propose également de réduire les effectifs par classe, de les dédoubler quand cela est possible et pour cela de recruter 90 000 enseignants en puisant chez les admissibles aux concours de l’enseignement, en recrutant les listes complémentaires, en titularisant des contractuels donnant satisfaction et en poste depuis plus de 3 ans.

Nous proposons en lien avec les communes, les départements un grand plan d’équipement des locaux scolaires en aérateurs, de permettre la création de classes avec des locaux supplémentaires, d’aménager les préaux et les cours de récréation, les salles dédiées à l’EPS, à l’éducation musicale notamment de manière à permettre de revenir à la normalisation des enseignements.

Les élèves après des mois de confinement ont perdu du temps de classe. Or, pour apprendre, il faut être en classe, il faut donc donner aux élèves, aux enseignants du temps pour apprendre.

Il y a besoin d’aménager les programmes scolaires, de regagner 27 heures hebdomadaires en maternelle et primaire, et d’aller ensuite vers les 32 heures de la maternelle au lycée.

Le PCF propose des mesures d’urgence pour répondre aux besoins que fait surgir la crise sanitaire, et au-delà il propose d’engager un véritable débat sur les nécessaires transformations de l’école pour garantir à chacune et chacun les moyens de réussir.

Pour cela il faut du temps pour apprendre, il faut plus de temps de classe, plus d’enseignants et mieux formés, il faut plus de temps pour d’autres pratiques, rééquilibrer les apprentissages, et garantir à chaque élève d’avoir du temps pour réussir sa scolarité.

Le PCF propose :

– vaccination de l’ensemble des personnels et des élèves de collège et lycée

– reconstruction d’une véritable médecine scolaire

– dédoublements des classes

– mise à disposition de locaux et équipement en aérateurs

Sur le plan des apprentissages, nous proposons de redonner du temps pour apprendre :

– 26h dans le premier degré et 32h dans le second

– plus de maîtres que de classes

– remplacement en nombre suffisant pour garantir la continuité des enseignements

– refonte des programmes, programme ambitieux mais réaliste, qui problématise les choses plutôt que d’être un catalogue interminable de notions techniques

– pas d’évaluations nationales qui obligent à faire la course au programme

Parti communiste français,

Marseille : Des directeurs en colère parlent in Caf. Peda.

Qui du président ou du candidat aux futures élections présidentielles s’est exprimé le 2 septembre dernier ? Une question qu’il est légitime de se poser à l’écoute des annonces faites lors du discours de clôture des trois jours de visite de la cité phocéenne. Loin d’apporter des réponses concrètes aux marseillais et marseillaises sur l’état de leurs écoles, Emmanuel Macron s’est prêté au jeu des slogans grandiloquents, « Marseille en grand », « École du futur » … Mais l’annonce de trop, celle qui fait sortir de leur gonds tous les syndicats, même les plus réformistes, c’est celle qui prévoit « plus de liberté aux directeurs » dans le choix de leur équipe pédagogique dans une cinquantaine d’écoles des quartiers nord marseillais. « Nos élèves ne sont pas des rats de laboratoire et n’ont pas besoin d’un traitement en dehors du cadre de la République » lui répond le SNUipp-FSU des Bouches-du-Rhône. Les remarques d’Anne Catherine Marigot et Benjamin – qui a préféré garder l’anonymat, tous deux directeurs d’école des quartiers nord, abondent dans le même sens.

L’état des écoles à Marseille, cela fait des années que tout le monde s’en offusque. Rats et cafards qui se baladent entre les chaises des élèves, plafond qui s’effondre à cause de la pluie… Il faudrait plus d’un milliard d’euros pour rénover toutes les écoles de la ville et reconstruire, les quelques 174 écoles vétustes, principalement situées dans les quartiers nord. Difficile de rattraper plus de trente ans d’abandon de l’ère Gaudin… En 2016, ce sont cinq millions d’euros qu’avait investi l’état dans la réhabilitation des écoles lors d’une visite de Najat Vallaud-Balkacem, alors ministre de l’Éducation nationale. Continuer la lecture de Marseille : Des directeurs en colère parlent in Caf. Peda.

E Macron lance à Marseille la transformation libérale de l’école 

Bonne nouvelle, l’Ecole va bien se retrouver au centre du débat de la présidentielle. Mauvaise nouvelle : E Macron va faire campagne sur un programme ultra libéral pour l’école publique. Présentant le 2 septembre son plan pour le Grand Marseille, le président de la République a annoncé un statut dérogatoire spécial pour 50 écoles marseillaises dès la rentrée 2022. Dans ces écoles, les directeurs choisiront les enseignants et disposeront d’une large autonomie pour adapter les horaires, les rythmes scolaires avec la participation  « d’acteurs extrascolaires ». Cette « école du futur » reprend le vieux projet libéral d’une école privatisée. On pouvait penser que le gouvernement stopperait ses réformes d’ici les élections. Il fait le choix inverse, d’aller plus loin dans la libéralisation de l’Ecole. Et probablement d’inscrire cette contre révolution libérale dans le programme d’E Macron aux présidentielles.

Les directeurs embaucheront les enseignants

On s’attendait à un plan d’investissement dans les écoles marseillaises. C’est ce que l’Elysée avait annoncé. Et le chiffre du milliard circulait pour rénover les 174 écoles marseillaises laissées à l’état de ruine par la municipalité précédente. On verra qu’il y a bien un plan à ce sujet. Mais il reste flou sur le concret et précis sur le politique car il vise surtout à lier la nouvelle municipalité de gauche à un projet libéral.

Ce qui est précis c’est la volonté de casser les règles de fonctionnement des écoles publiques pour les aligner sur celles des écoles privées. Et là dessus le président de la République veut aller très vite et très loin. Continuer la lecture de E Macron lance à Marseille la transformation libérale de l’école 

Rentrée : La FAQ sanitaire arrive avec les élèves in Caf. Péda.

Encore une fois, les enseignants auront attendu longtemps et jusqu’au bout la Foire aux questions (FAQ), ce document qui décrit en détail le fonctionnement des établissements. Elle a été publiée dans la journée du 1er septembre. Par suite peu d’établissements ont pu informer leur personnel à temps pour que ceux-ci puissent informer les élèves ce 2 septembre. La FAQ traite notamment des capteurs de Co2 et des purificateurs d’air, des personnels à risque, des autorisations d’absence, des cas contacts et de nombreux points pour lesquels des réponses étaient attendues : gymnases des collectivités, réunions de parents, périodes de formation et restaurant d’application pour l’enseignement professionnel. Tout cela arrive bien tard…

Cours de récréation

La FAQ tranche définitivement le décalage entre la communication du premier ministre et de l’Education nationale sur le port du masque dans la cour de récération. Il n’est obligatoire que sur décision préfectorale locale. Le brassage des élèves doit être limité entre groupes différents. Ces groupes peuvent être des classes ou des niveaux , ce qui élargit beaucoup la donne. Il n’y a pas de distanciation à exiger des élèves en cours de récréation entre élèves du même groupe.

Aération et capteurs de Co2 Continuer la lecture de Rentrée : La FAQ sanitaire arrive avec les élèves in Caf. Péda.

Affiches de l’éducation nationale. Jean-Louis Bianco : « La laïcité, c’est l’unité des citoyens dans la diversité »

Paris, le 26 août. Le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, présente sa campagne. Christophe Archambault/AFP

Les huit images de la campagne de promotion de la laïcité lancée par le ministère de l’Éducation nationale véhiculent en creux une idéologie qui désigne certaines communautés comme une menace au vivre-ensemble. Entretien.

Jean-Louis Bianco Président de la Vigie de la laïcité

Jean-Louis BiancoPrésident de la Vigie de la laïcité

Le ministre a dévoilé une campagne d’images représentant des enfants dans des situations diverses avec des textes comme « permettre à Sacha et Missa d’être dans le même bain, c’est ça la laïcité ». Pensez-vous que ces images vont permettre de bien défendre et expliquer ce qu’est la laïcité ?

Jean-Louis Bianco Ces images sont hors sujet. Nulle part il n’est question de ce qu’est la laïcité, à savoir la neutralité des services et des institutions publics, la séparation des Églises et de l’État et la liberté de conscience. Nager ensemble dans la piscine ou lire ensemble le même livre, comme le font les enfants dans cette campagne, ça n’a rien à voir avec la laïcité, dont la définition n’est donnée nulle part. Par ailleurs, c’est le ministère de l’Éducation qui lance cette opération, et on ne comprend pas pourquoi on ne nous montre que des enfants, alors que c’est aussi aux enseignants que s’imposent des obligations en matière de laïcité, en particulier le devoir de neutralité. On ne les voit pas alors que ce sont eux, avec l’ensemble des personnels de l’éducation nationale, qui transmettent les principes et les valeurs.

Si elles n’expliquent pas la laïcité, que disent ces images ?

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Stéphanie Roza : « La focalisation sur la race et le genre fait aujourd’hui écran aux questions sociales »

Philosophe spécialiste des Lumières et des précurseurs du socialisme, Stéphanie Roza vient de publier « La gauche contre les Lumières ? » (Fayard, 2020) dans lequel elle revient sur l’émergence, au sein de la gauche intellectuelle, d’une critique radicale contre les principes fondateurs des Lumières, au risque de jeter le bébé avec l’eau du bain. À l’heure où le rapport à l’universalisme, à la science ou au progrès sont au cœur du débat public, nous avons souhaité nous entretenir avec elle.

Le Comptoir : Dans votre livre, vous analysez la manière dont s’est développée dans une partie de la gauche, à partir des années 1970, une critique radicale contre l’universalisme, le rationalisme et le progressisme des Lumières. En quoi s’agit-il d’une rupture avec les critiques qui avaient déjà pu être observées depuis le XIXe siècle ?

Stéphanie Roza © Celine Nieszawer

Stéphanie Roza : Dès le XIXe siècle, il y a déjà des critiques du machinisme mais qui ne sont pas forcément dirigées contre le progrès en tant que tel. En revanche, au début du XXe siècle, des syndicalistes révolutionnaires en rupture de ban par rapport au mouvement socialiste et la Deuxième Internationale, comme Georges Sorel et un certain nombre d’intellectuels regroupés autour de la Revue socialiste, développent une critique très radicale du progrès. Ce dernier est accusé d’être une valeur portée par la République bourgeoise qui compromet le mouvement ouvrier avec la bourgeoisie républicaine. S’il s’agit d’une critique radicale de l’héritage des Lumières, ce n’est pas une critique du rationalisme. Sorel prend soin de distinguer le rationalisme des Lumières, critiquable car lié au progressisme, du rationalisme de Pascal au XVIIe siècle qui constitue à ses yeux le bon rationalisme. Continuer la lecture de Stéphanie Roza : « La focalisation sur la race et le genre fait aujourd’hui écran aux questions sociales »

Rentrée : Le bilan bidon de JM Blanquer in Caf. Peda.

Ne cherchez pas d’annonces dans la conférence de rentrée de JM Blanquer. Alors que traditionnellement, cette conférence dévoile des projets et des décisions, JM Blanquer n’avait pas grand chose à dire en ce domaine le 26 août et semble avoir déjà tourné la page. Devant les médias, il s’est livré à une campagne d’autopromotion, prenant parfois des libertés énormes avec la vérité. Un bel effort tout de suite contrarié par les reproches faits à la presse de trop écouter les syndicats. On ne se refait pas…

Spectacle

D’année en année, la conférence de rentrée perd en substance et gagne en spectacle. En 2018 JM Blanquer avait des décisions à annoncer et il le faisait de façon sobre. Cette année, le ministre n’avait rien à annoncer. Alors il multiplie les accessoires : ouvrages que l’on brandit sous les flashs, affiches que l’on déplie (mais qui restent illisibles), partenaires féminines de plus en plus nombreuses qui forment l’arrière plan (une ministre et deux secrétaires d’Etat). Continuer la lecture de Rentrée : Le bilan bidon de JM Blanquer in Caf. Peda.