Danièle Linhart : « Osons penser le salariat en dehors du lien de subordination »

Premières chaînes de montage chez Ford, en 1913. © Costa/Leemage

Premières chaînes de montage chez Ford, en 1913. © Costa/Leemage

Le travail mute et se transforme, pas les modèles d’organisation, pointe Danièle Linhart. Dans « l’Insoutenable subordination des salariés », la sociologue examine la permanence de l’ordre taylorien, qui dépossède les travailleurs de leur savoir et de leur pouvoir, et invite à le combattre.

L'Insoutenable subordination des salariés, de Danièle Linhart

Avec la crise sanitaire, de nombreux salariés s’installent dans l’isolement du télétravail, les entreprises vantent les mérites de la résilience. Par-delà les discours lénifiants des ouvrages managériaux, la sociologue du travail Danièle Linhart met en évidence, dans « l’Insoutenable Subordination des salariés » (éditions Érès, 288 pages,17,99 euros), combien l’ordre taylorien qui a dépossédé les ouvriers de la maîtrise de leur travail, loin de disparaître, s’étend maintenant jusqu’aux professions intellectuelles. L’organisation du travail est pensée toujours plus loin du terrain, les cabinets de conseil internationaux ont remplacé les ingénieurs de méthodes. Comme un monstre, le capitalisme se nourrit de chaque remise en cause. Pour elle, la seule solution pour trancher ce nœud gordien, ce n’est pas de remettre en cause le salariat mais d’en finir avec le lien de subordination. Continuer la lecture de Danièle Linhart : « Osons penser le salariat en dehors du lien de subordination »

Sophie Vénétitay : « Jean-Michel Blanquer s’est enfermé dans un déni de réalité » (Video)

Face à l’explosion des cas de Covid-19 dans les établissements scolaires, le président Emmanuel Macron a annoncé mercredi soir leur fermeture pendant quatre semaines avec une réouverture prévue le 3 mai pour les collèges et les lycées.

Dans le détail, la semaine du 5 au 12 avril, les cours pour les écoles, collèges et lycées se feront à la maison, sauf pour les enfants des soignants et de quelques autres professions, de même que les enfants en situation de handicap », a-t-il précisé.

Elle sera suivie de deux semaines de vacances à partir du 12 avril, pour toutes les zones, avant une rentrée le 26 avril en présentiel dans les écoles et en distanciel pendant une semaine de plus dans les collèges et lycées.

Un cruel constat d’échec

« On touche enfin à l’école, avec des mesures de fermeture, qui jusqu’ici étaient complètement écartées. C’est donc un cruel constat d’échec car rien n’a été mis en place en amont dans les établissements pour l’éviter », a réagi Sophie Vénétitay, du Snes-FSU, premier syndicat du secondaire.

Depuis des mois, le Snes-Fsu rappelle qu’il fait régulièrement des propositions pour sécuriser les établissements scolaires d’un point de vu sanitaire et jamais Jean-Michel Blanquer n’a voulu les entendre, souligne la responsable syndicale.

Des tests salivaires inexistants

Elle précise également que des mesures concrètes sur le fonctionnement de la cantine scolaire, qui reste un moment où les étudiants ne portent pas de masques auraient dû être prises, ainsi que la mise en place d’actions efficaces pour favoriser une bonne aération des salles de classe.

« Les tests salivaires restent inexistants dans les collèges et les lycées et ils auraient permis de casser les chaînes de contamination bien plus rapidement…donc si vous ne pouvez pas tester, la stratégie alerter-protéger n’existe pas », souligne Sophie Vénétitay.

Amendement Unef : le Sénat vise les réunions non-mixtes, la gauche est piégée

NDLR de MAC: dont acte et à suivre!
© Bertrand Guay / AFP

© Bertrand Guay / AFP

Jeudi, les Sénateurs ont adopté, à l’unanimité des voix, la possibilité de dissoudre une association qui organiserait ce type de réunions. Si le texte a été très critiqué par les communistes et les écologistes, il n’a reçu aucun vote contre.

À l’occasion de l’examen, débuté cette semaine, du projet de loi « confortant le respect des principes de la République » (dit « séparatisme »), les Sénateurs s’en sont donné à cœur joie dans la surenchère discriminatoire.

Parmi les amendements votés par la chambre haute et sa majorité de droite, les interdictions du port de voile pour les accompagnatrices de sortie scolaire et les mineures dans l’espace public (lire notre article du 2 avril). Le 1 er avril au soir, les sénateurs ont également voté la possibilité pour le gouvernement de dissoudre des associations  « qui interdisent à une personne ou un groupe de personnes à raison de leur couleur, leur origine ou leur appartenance ou non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée de participer à une réunion ». Une référence directe à l’Unef (Union nationale des étudiants de France), dont la présidente Mélanie Luce expliquait, le 17 mars, que l’association organisait «  des réunions non mixtes sur les discriminations (… ) des groupes de paroles internes à l’organisation, pas des réunions publiques », créant une polémique largement alimentée par la Macronie et la droite.

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Bulgare = bruits… c’est l’équation RN du moment!

La semaine fut bien délicate pour nos arboriculteurs et ils sont peu nombreux à avoir pu dormir en toute tranquillité avec ces variations de températures en dessous de zéro qui faisaient sonner les alarmes.

Comme pour la vigne, il y a deux moments particuliers dans nos campagnes, les périodes de gel et celles de sécheresse. En cette sortie d’hiver, le gel fait de la résistance et la précocité des fleurs est devenue le soucis premier dans les vergers car pas question de perdre les fleurs promesses de récoltes abondantes. Alors armé de bougies paraffinées tous les 10 m dans les rangées et/ou d’aspersion de gouttelettes, le combat des arboriculteurs ne fut pas vain même si une forte odeur a pu stagner durant deux matinées sur la vallée avec de sombres nappes de fumées noircies.

Bref, le travail est exigeant et l’aide des équipes d’ouvriers agricoles en alerte depuis une dizaine de jours permettait un allumage en pleine nuit efficace et une vaporisation entre les arbres protégeant les fleurs et les premiers bourgeons naissant. Pour le coup, personne ne regarde l’origine des hommes qui ont peiné deux ou trois nuits pour sauver leur gagne pain et la richesse de notre territoire. Continuer la lecture de Bulgare = bruits… c’est l’équation RN du moment!

Lopez (RN) : et un ? et deux refus… très politiques !

Nous attendons le 3ème refus qui mettra fin à l’insoutenable crédo de M. Lopez sur son soi-disant apolitisme dans la gestion de la ville de Moissac.

En effet, il est affligeant de voir le 1er édile de la ville bouder la cérémonie de la fin de la Guerre d’Algérie le 19 mars. Pourtant, cela n’est pas faute de courir après toutes les commémorations possibles allant même jusqu’à utiliser la cour du collège privé local pour la cérémonie d’hommage à toutes les victimes d’attentats. Il y a un lien ?

Pour celle du 19 mars, l’explication est à chercher dans les récents tweets du monsieur qui relaie sans vergogne la prose révisionniste du chef de file aux régionales du RN, M. Garraud ou d’Aliot, préférant ainsi occulter 150 ans de colonialisme au Maghreb, mais aussi l’OAS, les exactions des militaires, la torture. Il ne peut résister à l’appel de ses mentors lepénistes…

Quand on vous dit que M. Lopez est apolitique comme… le RN !

Ensuite il y a un refus encore plus idéologique : le non à l’installation d’un bureau de vote pour les élections législatives bulgares le 4 avril prochain. Avec plus de 90 inscrits et près de 200 qui souhaitaient exprimer leur soutien à la démocratie, et alors que souvent les bulgares de cette communauté sont ignorés, voire ostracisés dans leur propre pays, l’ambassade Bulgare se montrait exemplaire a ce sujet en favorisant l’accès au vote.

Le non de M. Lopez est un déni de démocratie !

Pour le coup, il retrouve des accents démagogues en disant que ce serait un mauvais exemple pour toutes les communautés de Moissac. Les marocains, les algériens, les portugais et autres de la 1ère ou de la dernière génération apprécieront (dixit : « On ne va plus s’en sortir et on n’est pas là pour ça » !) Pourtant ils ont été nombreux à voter pour lui, juste retour des choses. Voter pour moi et pour moi seul….

Deux refus donc, et pas des moindres, qui permettent de resituer qui est M. Lopez et ses ambitions. Fini les poubelles dans les rues, nous rentrons dans le dur et la démocratie vient de se prendre un sacré crochepied !

Maximilien Reynès-Dupleix

Chez Chronodrive, une bien étrange mise à pied pour un tweet

Toulouse, le 12 février. Rozenn Kevel prend la parole lors d'un rassemblement de soutien, place du Capitole. © Hector Passat

Toulouse, le 12 février. Rozenn Kevel prend la parole lors d’un rassemblement de soutien, place du Capitole. © Hector Passat

Rozenn, une étudiante toulousaine, risque d’être licenciée après avoir dévoilé sur Twitter les mauvaises pratiques en matière de gaspillage alimentaire dans cette enseigne appartenant au groupe Auchan. Mais pour cette syndiquée CGT, cette affaire en cache une autre, liée à sa dénonciation du sexisme au sein de l’entreprise.

Quand Rozenn Kevel, employée au magasin Chronodrive de Basso-Cambo, à Toulouse (Haute-Garonne), est convoquée le 6 mars, elle tombe de haut. Son directeur de magasin lui annonce sa mise à pied à titre conservatoire en vue d’un potentiel licenciement. « Il m’a dit que ce n’était pas dû à la qualité de mon travail mais à des faits dans ma vie personnelle », raconte à l’Humanité l’étudiante de 19 ans.

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Présidentielle 2022. Ces syndicalistes qui souhaitent une candidature communiste

Pour les signataires de l’appel, le parti mené par Fabien Roussel tire sa légitimité de sa présence sur le terrain, auprès des travailleurs. Comme ici, le 2 mars, avec les salariés de Suez, mobilisés contre l’OPA hostile de Veolia. Eric Tschaen/REA

Pour les signataires de l’appel, le parti mené par Fabien Roussel tire sa légitimité de sa présence sur le terrain, auprès des travailleurs. Comme ici, le 2 mars, avec les salariés de Suez, mobilisés contre l’OPA hostile de Veolia. Eric Tschaen/REA

Militantes et militants d’entreprise considèrent qu’un candidat du PCF mettrait l’affrontement de classe au cœur des débats de la campagne. Ils appellent ce parti à proposer un candidat pour le scrutin de 2022.

« Nous demandons au Parti communiste français de proposer une candidature à la prochaine élection présidentielle. » 58 militants et militantes d’entreprise ont lancé un appel, ce 22 mars, afin que le PCF désigne un candidat issu de ses rangs en 2022. Ils sont fonctionnaires pour 11 d’entre eux, salariés du public pour 27 autres, et 20 issus du privé, dans 15 secteurs professionnels, de l’agroalimentaire aux transports, en passant par la construction et les travailleurs sociaux.

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Covid 19: Blanquer contesté sur sa gestion de la crise sanitaire in Caf. Péda.

Alors que l’épidémie de Covid 19 explose généralement en France et particulièrement dans les établissements scolaires, la gestion de la crise sanitaire par l’Education nationale est vivement critiquée. JM Blanquer maintient ses propos : « il y a moins de contamination dans les établissements scolaires que dans la population en général ».

Doublement des élèves malades

Mauvais chiffres pour l’Education nationale qui affiche un doublement du nombre des élèves contaminés lors de la semaine du 19 mars avec 15484 élèves contre 9221 la semaine précédente et 1809 personnels contre 1106. Encore ces nombres sont-ils nettement sous-évalués. Le ministère de la santé donne 8307 jeunes de 0 à 19 ans contaminés pour la seule journée du 15 mars.

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Culture à Moissac: Prise de Parole durant le rassemblement

NDLR de MAC: à l’appel du PCF et dans le cadre du CODEX 82 ( ATTAC 82, CGT 82, FSU 82, LDH 82, Montauban Citoyenne, PCF 82, NPA 82, FI 82, RESF 82, Solidaires 82, Union Antifasciste 82) le rassemblement a réuni plus d’une centaine de personnes pendant que l’association MCV tenait son assemblée générale. Le courage des élus de la majorité municipale est tel, qu’aucun d’entre-eux ne s’est rendu à cet AG. Une lâcheté qui évitait de répondre aux avanies égrenées par M. Lopez dans les colonnes du Petit Journal. Sur que de nombreux membres de MCV avaient des questions à poser à la hauteur de leur mécontentement. Par ailleurs, M. Lopez a la culture particulière, il propose via l’association « L’art s’invite à Moissac » des prix (de 300 à 1200 euros) pour un concours de peinture et de sculpture lors de la « fête du Chasselas ». Ethno-local et mercantile avec ça!

 

 

Mme Catherine Philippe, secrétaire départementale du PCF82:

L’action n’est pas le nombre mais il fallait marquer le coup, il va de notre dignité et de nos valeurs de citoyennes et citoyens pour aujourd’hui et pour demain.

Depuis des mois, la culture se résume à Netflix ou Amazon sur nos canapés, puisque la culture à contrario de l’activité économique, ne relève pas de l’essentiel pour nos dirigeants..

Depuis des mois, plus de théâtre, …. plus de concert, … plus de salle obscure, … plus de musée, … plus d’exposition,  … plus de festival car au nom de la crise sanitaire, nous sommes privés de ce que, pourtant nombre d’entre nous, considérons comme indispensable.

Ce ne sont pas quelques pièces de théâtre ou concert diffusé via le net qui remplaceront le spectacle vivant … une salle remplie d’hommes et de femmes partageant dans une même communion un spectacle avec des artistes sur scène ou une émotion devant une œuvre dans un musée. Continuer la lecture de Culture à Moissac: Prise de Parole durant le rassemblement

De Jaurès à Lénine, que faire de la Commune ?

Image extraite du film «La Commune (Paris, 1871)», film historique français en deux parties de Peter Watkins, 2000. © DocAnciens/docpix.fr

Image extraite du film «La Commune (Paris, 1871)», film historique français en deux parties de Peter Watkins, 2000. © DocAnciens/docpix.fr

La génération des militants politiques et du mouvement ouvrier, celle de la II e et jusqu’à la création de la III e Internationale, qui a suivi celle des communards, tirent des enseignements différents de l’expérience écrasée dans le sang.

Une des grandes questions qui se pose aux courants socialistes à la fin du XIX e siècle pourrait se résumer ainsi : que faire de la Commune ? Écrasée en mai 1871, sa mémoire est investie par de nombreux socialistes et anarchistes qui voient en elle une expérience politique unique. Elle s’achève, certes, sur un terrible échec, mais les communards exécutés sont célébrés comme des martyrs tombés au combat.

En France, bien sûr, où les survivants de la Commune (Louise Michel, Benoît Malon, Édouard Vaillant…) ou leurs soutiens en région (tel Jules Guesde qui était à Montpellier au moment des événements) vont jouer un rôle important dans la construction des divers courants socialistes. Mais aussi parmi de nombreux groupes militants dans toute l’Europe. Ainsi, le 18 mars est l’occasion de rappels, chaque année, des actions glorieuses des communards. Continuer la lecture de De Jaurès à Lénine, que faire de la Commune ?