« 150 millions d’euros sur les dix prochaines années » pour promouvoir des « valeurs clés » de l’extrême droite, « servir et sauver la France » : le projet Périclès, dont l’Humanité publie les détails, fixe les ambitions du milliardaire Pierre-Édouard Stérin pour porter le RN au pouvoir.
Patron d’Otium Capital, de Smartbox et du Fonds du bien commun, Pierre-Édouard Stérin continue à démentir. Catholique, conservateur, libertarien et exilé fiscal – il s’est installé en Belgique en 2012 –, celui que l’Humanité Magazine présentait en début d’année comme le « saint patron de l’extrême droite », n’en démord pas. « Je suis engagé, écrit-il à l’Humanité, mais mon engagement n’est pas partisan, à ce titre je revendique cette neutralité. Comme vous avez pu le voir, j’échange et soutiens des personnalités de différents partis et sensibilités de la droite. »
150 millions d’euros pour faire gagner l’extrême droite dans les urnes et dans les têtes
Le président du groupe Gauche démocrate et républicaine, André Chassaigne, déplore les dissensions à gauche sur la proposition de nom de premier ministre du Nouveau Front populaire. Il souhaite un vote des parlementaires de gauche.
L’Assemblée nationale va désigner, jeudi 18 juillet, son ou sa présidente. Qu’est-ce qui se joue dans cette élection ?
Elle désignera l’autorité suprême de l’Assemblée nationale, mais pas seulement. Ce scrutin déterminera aussi quelles seront la majorité et l’opposition au sein de cette assemblée : la sensibilité du Nouveau Front populaire (NFP), celle de la Macronie associée à d’autres, ou celle du Rassemblement national (RN).
La France Insoumise vient de décider de ne plus participer aux discussions menées jusqu’à présent avec le PCF, le PS et les écologistes dans le cadre du Nouveau Front Populaire visant à proposer au Président de la République, un nom pour le poste de Premier ministre.
Le PCF alerte sur le danger de mettre fin à ces discussions.
Aucune position n’est figée, de part et d’autre. Notre responsabilité est immense. Il serait incompréhensible que l’une des forces quitte les discussions que nous avons depuis des semaines, au risque de laisser le camp présidentiel reprendre la main.
Si nous partageons l’incompréhension du refus de la candidature d’Huguette Bello, nous continuons de partager l’ objectif de présenter une candidature unique du NFP – communiste, socialiste, écologiste ou insoumise – pour la présidence de l Assemblée nationale et nous portons avec le PS et EELV une proposition commune pour le poste de Premier ministre visant à rassembler toute la gauche et la société civile.
Nous demandons à nos partenaires, à l’issue de la réunion des groupes parlementaires, de reprendre au plus vite les négociations pour aboutir à une solution partagée.
Oui, il faut de la clarté et répondre à l’immense attente de nos électeurs comme celle de tous les Français.
Pas d’ultimatum, pas de veto, soyons responsables.
Soulagement pour André Chassaigne qui va pouvoir retrouver son siège à l’Assemblée nationale et entamer son sixième mandat de député. Avec 55,27 % des voix, le député communiste sortant l’a emporté ce dimanche lors du second tour des législatives devançant la candidate RN Brigitte Carletto, qui a obtenu 44,73 % des suffrages. Les résultats à l’issue du premier tour étaient très serrés, Chassaigne et Carletto n’étant séparés que par 542 voix (37,78 % contre 37,02 %). Le député considéré comme un véritable service public a fini par l’emporter alors que d’autres étaient emportés par la même vague… Parce que c’est bien les bastions traditionnels du PCF et du PS de tradition ouvrière qui sont envahis par un assaut militant et souverainiste,. Cette circonscription, qui comprend notamment les villes de Thiers et Ambert, avait déjà connu la même affiche de second tour lors des législatives de 2022. André Chassaigne avait remporté le duel haut la main, avec 69,4 %. Continuer la lecture de Les terres ouvrières et paysannes de la France profonde subissent l’assaut du RN, le combat d’André Chassaigne + Vidéo
Mesdames et messieurs les élus, Monsieur le Maire,
A toi Serge et à toute ta famille réunie,
Dans cette période trouble, notre émotion est vive depuis que nous avons appris la disparition de Gilbert dans sa 98ème année. Je dis « notre » car, c’est bien toute la famille progressiste, syndicaliste et plus particulièrement communiste qui s’attache aujourd’hui à rendre hommage à un grand monsieur, un monsieur qui entre ainsi au panthéon des luttes, des combats pour un monde meilleur. Un monsieur qui serait fier aujourd’hui de la résistance démocratique face aux forces obscures et fascisantes qui a vu le jour dans notre pays, même si localement les réalités sont pl us difficiles.
Gilbert, fils d’agriculteur né en 1926, d’un père communiste et militant paysan dans le canton de Lauzerte ou la famille survivait en fermage, combat les injustices et plus particulièrement le fascisme dès son plus jeune âge, rencontre Demeurs, l’instituteur moissagais et résistant, se maria avant d’être tour à tour ouvrier dans les scieries ou d’entretien aux Ponts et Chaussées de Moissac, ouvrier à la TARGA. C’est à Lauzerte que son fils Serge naquit !
Ouvrier, paysan, il trouve sa place à la CGT pratiquant un syndicalisme combatif, toujours au service du plus grand nombre et son entrée à la TARGA marquera à jamais le paysage syndical départemental faisant trembler et céder les patrons à plusieurs reprises sur les revendications légitimes, recréant une section CGT dans l’entreprise forte de 120 membres dans un premier temps…. Mais il convient sur ce point de laisser la parole à nos camarades du syndicat !
Gilbert, c’était ce sympathique bonhomme, toujours souriant, qui montait sur un tas de gravier pour prendre la parole dans la cour de l’usine en assemblée générale et que craignait par-dessus tout les patrons pour la précision de ses arguments, sa farouche volonté et sa détermination à mener un combat de classe de tous les jours. Un vrai leader syndical …
Pas simple alors d’être un père de famille, militant politique aussi qui n’hésitait jamais à distribuer un tract dans les cités de Castel avec les 3 Michel (Bonnet/Métais/Bertrand), à coller de nuit, de jour pour le Parti avec Christian, avec Georges, à manifester chaque fois que nécessaire pour la paix, pour la solidarité entre les peuples, pour les salaires, le temps de travail… On lui doit tant !
Dès 1984, il fut un conseiller attentif, curieux et passionné pour la gestion municipale apportant sa pierre à la construction de notre ville… et puis il y eu, avec la section de Castelsarrasin, les fêtes du Parti au cours Foucault, à Verdun, à Albias…. La fête de l’Huma ou il vint longtemps en compagnie de Juliette son épouse, pour le montage à la Courneuve, toujours prêt à faire vivre les idées communistes comme dans les quartiers et dans les entreprises.
Abonné de toujours au journal l’Humanité, aux Nouvelles du 82, jusqu’au bout il a souhaité qu’on lui lise l’édito ou quelques bonnes feuilles et jamais il n’aurait accepté de ne pas aller voter. Nous pouvons saluer ici sa volonté de glisser un bulletin dans l’urne lors des dernières européennes et je remercie Serge d’avoir accompagné jusqu’au bout cet acte imminemment citoyen.
Enfin, que dire de sa présence à nos côtés à l’Espace Métais tous les jeudis, jour de marché, ou il aimait rencontrer les camarades, les sympathisants, les amis-es et ils étaient fort nombreux à l’image de l’assistance d’aujourd’hui. Il s’était fait rare ces derniers mois.
Gilbert, c’était aussi l’humain, celui qui n’oublie pas et qui connait l’histoire pour ne pas vouloir la répéter. Il y a quelques années, j’eu la chance de l’accompagner pour un hommage à Jean-Louis Demeurs, face à l’auberge du Belvédère sur le carré ou ses cendres furent épandues. Un trajet ou chaque portion de route permettait à Gilbert de me conter une anecdote de sa jeunesse. Un trajet qu’il aimait parcourir en longues balades en vélo avec ses camarades… Il aimait partager, c’est indéniable !
Paul Ardouin, Marcel Guiche, et Gilbert Durrens mais aussi Michel Métais, des noms qui seront à jamais indissociables de l’histoire de notre commune, de notre département.
A ce propos, il y a 12 ans je rencontrais les 3 premiers lors d’une assemblée générale du PCF à Castelsarrasin. Ils s’étaient assis tous les 3 face à moi au premier rang… J’avoue n’avoir jamais été aussi impressionné que lors de mon intervention liminaire, bafouillant mon texte, buttant sur les mots et puis ces 3 là m’ont donné une leçon politique en prenant la parole l’un après l’autre sous l’œil amusé de Michel Bonnet qui connaissait bien les vieux briscards. Vocabulaire, intonation de voix, indignation et propositions concrètes, nous eûmes droit à toute la panoplie et nous repartîmes toutes et tous rhabillés de communisme pour les batailles à venir… Ils nous manquent aujourd’hui !
C’est dire combien les communistes, à travers cet hommage souhaitent exprimer leur grande fierté d’avoir eu la chance de côtoyer, militer, discuter, chanter, rigoler, ripailler, coller, tracter avec Gilbert tout au long de ces années.
C’est dire combien les communistes d’aujourd’hui, celles et ceux de demain auront à cœur de faire vivre l’héritage politique de Gilbert au travers de leurs actions.
C’est dire combien les communistes sont et seront toujours les porteurs de l’espoir que Gilbert nous a transmis pour un monde meilleur, un monde de paix, un monde pour l’humain d’abord.
A la veille des résultats de cette élection du 7 juillet, il y a eu un certain nombre de prises de position dans lesquelles je me suis reconnue. Celle de Benjamin Amar et cette proclamation ci dessous d’un certain nombre de communistes responsables, élus dirigeants. Ces déclarations, comme nous l’avons noté nous-mêmes approuvaient l’intervention de Fabien Roussel après le premier tour mais insistaient sur ce qu’il fallait que les communistes dans le PCF mais aussi au-delà apportent au réflexe antifasciste. Nous rappelons quelques données de cette proposition après les résultats du second tour et nos propres appréciations, en tenant compte de la nouveauté que représente le résultat de ce deuxième tour.
Les résultats laissent apparaître que les votes ont été favorables à l’Union de la Gauche (dénomination utilisée par le ministère) laquelle obtient 178 sièges à l’Assemblée Nationale, auxquels s’ajoutent ceux des Écologistes (1), du Parti Socialiste (2) et des Divers Gauche (12), soit un total de 193 députés.
Le parti présidentiel obtient quant à lui 150 sièges, complétés par ceux du parti Horizons (6), des Divers Centre (6) et de l’Union des Démocrates et Indépendants (3), ce qui lui offre 165 représentants.
Après avoir obtenu 37 députés au premier tour de l’élection, le Rassemblement National en ajoute 88, et reste le premier parti en nombre de suffrages exprimés ce dimanche 7 juillet avec 8 745 144 voix (32,05 %). L’Union de l’extrême droite décroche 17 sièges et l’extrême droite 1.
Les Républicains parviennent de leur côté à envoyer 39 élus au Palais Bourbon, tandis que les Divers droite obtiennent 27 parlementaires. 9 députés Régionalistes rejoignent aussi l’Hémicycle.
L’appel rédigé par des dirigeants et militants du “réseau” disait les choses suivantes et publié ce 7 juillet en anticipant le résultat des élections et ces résultats confortent la pertinence de l’analyse (1)
:
1. Des élections à haut risque, celui de voir le fascisme s’installer et durablement
Porter un signal d’avenir en direction des classes populaires et de la jeunesse !Pour ouvrir une issue à la crise, les communistes se tournent vers notre peuple pour faire reculer l’extrême-droite Ce 7 juillet les élections sont à hauts risques. Le président Macron, de sa seule initiative, sans consulter aucun groupe parlementaire, ni parti, a dissout l’assemblée nationale, créant une opportunité historique pour le courant fasciste français et une menace vitale pour l’ensemble du mouvement progressiste et humaniste. La gauche a organisé la riposte sous la forme du Nouveau Front Populaire, sur la base de la dénonciation du danger, du refus de la politique libérale et d’un projet esquissé de progrès social. Mais elle n’a pu formuler la nécessité d’une rupture franche avec le capitalisme et les institutions bourgeoises ni dénoncer les liens multiples entre la finance, le pouvoir et le courant fasciste qui se développe impunément dans notre pays depuis 40 ans. Pourtant, la classe dominante, avec l’aide des sociaux libéraux, de ses médias, de ses intellectuels, déploie depuis des décennies sa stratégie qui amène au pouvoir les fascistes.
2. Le danger de croire qu’une coalition “élargie” et sans principe pourrait faire autre chose que reporter le danger et le rendre irrésistibleet le fait que le NFP ait la majorité et soit en situation de gouverner…
La gauche a organisé la riposte sous la forme du Nouveau Front Populaire, sur la base de la dénonciation du danger, du refus de la politique libérale et d’un projet esquissé de progrès social. Mais elle n’a pu formuler la nécessité d’une rupture franche avec le capitalisme et les institutions bourgeoises ni dénoncer les liens multiples entre la finance, le pouvoir et le courant fasciste qui se développe impunément dans notre pays depuis 40 ans. Pourtant, la classe dominante, avec l’aide des sociaux libéraux, de ses médias, de ses intellectuels, déploie depuis des décennies sa stratégie qui amène au pouvoir les fascistes. Bolloré confirme que le capital n’a plus besoin de la démocratie. Le 1er tour, dans la foulée des européennes du 7 juin, a montré une immense colère, malheureusement exprimée dans le vote RN et secondement dans le vote NFP. L’extrême-droite double ses voix de 2022, en tête partout en France hors métropoles. La gauche ne mobilise qu’un inscrit sur 5. Elle en mobilisait 1 sur 4 en 2012, plus d’1 sur 3 en 1981.En rejetant dos à dos les votes RN et NFP, la bourgeoisie accentue son mépris de classe et sa domination, son hégémonie sur le monde du travail. Elle a même le culot d’appeler à un gouvernement élargi.Dans ce contexte, ni une participation, ni un soutien à un gouvernement, toujours aux mains du capital ne permettront de changer la vie des travailleurs ni de résoudre la crise profonde que traverse la France. Pire cela renforcera la colère et continuera à propulser les forces obscurantistes vers la victoire dès les prochaines élections. Le PCF doit refuser clairement de discuter d’une telle éventualité. Il doit s’engager et être 100 % disponible pour la construction d’une opposition forte et d’une voie alternative répondant réellement à la crise historique.Il nous faut aussi tirer le bilan de ces dernières années. La recherche de simples réformes et d’alliances électoralistes nuisent au Parti et ne sont pas des réponses aux attentes légitimes de celles et ceux qui produisent les richesses. C’est ce que disent ces élections ! Et quelle qu’en soient les résultats, les communistes doivent décider des choix de leur part
Le résultat du deuxième tour nous confronte avec la nouveauté de la situation qui veut que non seulement la mobilisation du peuple français ait repoussé le Rassemblement national mais ait placé le Nouveau Front populaire comme le parti qui a une majorité relative et qui peut revendiquer son droit à gouverner pour appliquer son programme, sans se livrer à aucun marchandage comme certains l’espéraient pour aboutir à une majorité absolue qui l’obligerait à gouverner avec ceux que le peuple a totalement désavoué, la macronie qui d’ailleurs a totalement éclaté et qu’il s’agisse d’Attal ou d’autres. Ils ne peuvent pas ignorer qu’un certain nombre d’entre eux ne doivent leur élection qu’au barrage contre l’extrême droite proposé et animé par le Nouveau Front populaire. Une telle coalition avec la macronie, comme l’a reconnu Olivier Faure serait brader le capital de confiance du vote, capital reconquis sur des décennies de dérive du parti socialiste et de la gauche.
Le travail de terrain et de contact a apporté une connaissance de la réalité des souffrances et des colères. Tous ceux qui ont mené ce contact et encore plus ceux qui étaient ailleurs que dans les métropoles ont vécu ce constat de Ruffin qui a fini par être réélu et ce député nouvellement réélu a d’ailleurs bientôt un ton plus grave, détonnant avec l’ambiance générale : « Maintenant, je dis attention aux illusions. En Picardie sur les 17 députés élus, 13 sont issus du Rassemblement national. Nous parlons d’un bassin minier ravagé où certes, le front de la Somme n’a pas craqué mais a perdu 8 points en deux ans. Perdre les ouvriers est très grave car quand la gauche perd les ouvriers ce n’est pas seulement ses électeurs qu’elle perd mais son âme. »
C’est un constat qui a été porté par Fabien Roussel et qu’il a réitéré, la gauche tout entière telle qu’elle a été depuis des décennies n’a pas été jugée apte à offrir une voie à la colère populaire qui s’est reportée sur le fascisme. Ce constat a-t-il vraiment été changé par le vote de ce 7 juillet, oui et non ! Les Français se sont emparés de l’outil qui leur était offert, mais ce n’est qu’un répit.
Fabien Roussel a dit beaucoup de choses justes ce soir et il est clair que pour le moment le secrétaire national du PCF perçoit bien dans ses déclarations le fond de la situation, qu’il s’agisse du rôle nouveau du parlement et du rôle du Nouveau Front Populaire qui n’est pas la NUPES. Quoiqu’ait voulu en dire Mélenchon avec le talent oratoire qui est le sien, la situation est différente les Français ont pris l’instrument de lutte qui s’est constitué pour vaincre l’extrême-droite et l’ont utilisé sans se faire d’illusion. La FI est un groupe important mais non majoritaire dans le NFP, les décisions doivent en tenir compte. Et surtout du fait que cette union doit faire la preuve dans son fonctionnement dans ses ambitions qu’elle poursuit ce travail qui a été approuvé et qu’elle ne se contente pas d’un simple répit.
Il a dessiné le noyau de l’entente et l’on ne pouvait qu’être frappé de la manière dont il établissait quatre forces: le parti communiste, le parti socialiste, la France insoumise et les écologistes qui se sont entendus sur une mission et une seule : répondre à l’exigence des Français à partir du programme de la NFP, ajoutant à ces forces fondatrices Place publique qui n’est pas le PS et dont les déclarations d’alliance avec Ensemble (l’ex parti présidentiel qui a marqué avec Attal son autonomie).
Ce qui était positif était l’unanimité des interventions dans le sens de la volonté pour le Nouveau Front populaire de porter son programme et de ne pas se lancer dans les transactions avec une majorité déconsidérée mais ce qui a été perçu à travers une campagne de terrain peut très bien se perdre dans les illusions des jeux politiciens dans les couloirs de l’Assemblée où la nécessité d’innover dans les procédures peut prendre le pas sur le nécessité de renouer des liens avec les ouvriers, les couches populaires.
Rien n’est résolu mais se dessine une autre manière de gouverner dans laquelle l’affaiblissement du président de la République crée des conditions nouvelles pour tâche extraordinairement difficile qui est de fait poursuivre la reconquête d’un peuple français qui a été prêt de se lancer dans l’aventure fasciste.
Fabien Roussel a déclaré qu’il existait d’ores et déjà un groupe communiste, il faudra voir ses contours mais il est clair que Chassaigne sait gérer ce genre de groupe mais ce ne sera pas sur un tel groupe que pourra se constituer un parti communiste indispensable à la lutte sur le fond contre l’extrême-droite utilisant le désespoir des couches populaires, de la classe ouvrière, des territoires désertés par les service publics. Cette leçon-là à savoir l’existence d’un groupe et le fait qu’il ne sera pas à lui seul le lieu de l’intervention populaire doit rester au centre de nos réflexions et de celle du secrétaire national et des instances dirigeantes du PCF.
Comment ignorer que partout dans les terres jadis ouvrières du parti communiste français en particulier dans les Bouches du Rhône, on voit Garanne Meyreuil confirmer la suprématie du RN, la défaite du candidat communiste à Arles toujours au profit du RN et le plus douloureux, Martigues perdre son député Dharéville au profit toujours du Rassemblement National. Les camarades ne sont pas en cause mais quelles leçons faudra-t-il tirer de la manière dont la gauche a perdu son âme ?
3. Maintenant il y aurait un danger à limiter la nécessité de la résistance à de nouvelles formules parlementaires. L’essentiel ne se joue pas au parlement… sur les bases de l’entente et du programme d’urgence… Il faut offrir une perspective.
Il y a beaucoup de leçons à tirer de la situation, d’abord le fait que la Ve avec le pouvoir présidentiel et sa majorité godillot n’existe plus et qu’il va falloir innover : le fait que effectivement il y ait un déplacement sur le parlement peut être un renouveau démocratique mais aussi un danger si tout reste centré sur le parlement et si les conditions de l’intervention populaire ne sont pas réalisées en lien et par ailleurs.
Et de ce point de vue la radicalité de Mélenchon une fois de plus économise la question de l’organisation de la résistance dans les couches populaires, dans la classe ouvrière et dans le monde du travail en général.
A ce jour, notre discours ne nous permet pas assez de nous différencier des forces sociales-démocrates et pro-atlantistes ! Notre critique de la France Insoumise ne porte pas sur la question de classe, la nécessité de l’unité du peuple contre ceux qui exploitent ses divisions, l’internationalisme et la perspective d’une société socialiste, critiques indispensables pour éclairer sa nature social-démocrate. Dans l’appel « Répondre à l’urgence, construire l’avenir ! » du 25 juin dernier, nous citions Marx dans le manifeste :« Les communistes combattent pour les intérêts et les buts immédiats de la classe ouvrière ; mais dans le mouvement présent, ils défendent et représentent en même temps l’avenir du mouvement. »Nous avons besoin de porter l’avenir pour les milieux populaires. Il nous faut une analyse et des propositions à la hauteur du chaos qui s’installe ! C’est pourquoi, il y a urgence, dans cette guerre de classe exacerbée, que le PCF ouvre des axes nouveaux et offensifs :La rupture avec le capitalisme et avec les institutions bourgeoises, système barbare et parasitaire qui n’est absolument ni soutenable, ni réformable.L’ouverture d’une autre voie de développement interne pour la France, d’un autre projet de société dans laquelle les travailleurs détiendront les moyens de productions, pas qualitatif vers le socialisme (première phase du communisme), un système économique, politique et social qui abolit enfin, l’exploitation capitaliste, les aliénations et les oppressions.La rupture avec l’impérialisme dont la prédation sans limite, propose une mondialisation intégrée exclusive sous l’égide étasunienne avec l’aide de l’OTAN, entrainant misère et guerre sur toute la planète. Pour la France, c’est la soumission, l’abandon des diverses dimensions de souveraineté et la camisole libérale.Une place retrouvée pour la France dans le monde, solidaire internationaliste, ouverte aux coopérations et complémentarités avec le Sudglobal et de nouveaux rapports mondiaux doit être notre priorité.Il n’y aura jamais de changement en France sans un Parti communiste fort. Il n’y aura pas de renforcement du parti sans un signal puissant adressé prioritairement aux salariés et à la jeunesse affirmant que nous sommes décidés à attaquer les choses à leur racine. Parallèlement, nous devons montrer notre capacité à mener le travail sur nous même, à tirer les leçons du passé et à renforcer notre organisation. Nous voulons faire du PCF l’outil du combat de classe, pour engager un véritable changement de société !
Ces réflexions jetées à la hâte doivent être débattues dans le PCF, au sein des adhérents pour avancer mais il faudra trouver les moyens d’associer à cette réflexion comme l’a esquissé là encore Fabien Roussel tous les collectifs syndicaux, associatifs qui s’intéressent à cette orientation d’un parti communiste et là il faudra bien passer du défensif à une perspective qui corresponde au basculement historique que vit non seulement la France mais la planète, elle aussi à la recherche d’un monde qui veut la paix, la justice sociale et refuse le fascisme qui est la guerre. A nous de nous unir pour convaincre et gagner notre peuple au socialisme et à l’internationalisme. Il faut mesurer l’extrême difficulté de ce choix et la manière dont il exige de FAIRE et pas seulement de bavarder…
Histoire et societe continuera à apporter des éléments de réflexion et de débat, Marianne prend huit jours bien mérités de vacances mais nous avons en réserve un certain nombre de textes qu’elle nous a laissé. Et nous vous annonçons la publication grâce à Catherine Winch qui a accepté d’en assurer la traduction de textes d’un groupe de marxistes chinois dans lequel intervient Jean-Claude Delaunay, des textes qui nous aideront dans cette réflexion face aux travaux pratiques ouverts par cette volonté du peuple français.
Le Nouveau Front populaire est arrivé en tête des législatives, dimanche soir, écartant la menace de l’extrême droite et s’imposant comme la première alternative au macronisme. Découvrez, circonscription par circonscription, les chiffres définitifs de ministère de l’Intérieur, avec les Dom-Tom et les Français de l’étranger. Visualisez aussi le futur visage de l’Assemblée.
Cette carte des résultats du second tour des législatives a été réalisée à partir des données du ministère de l’Intérieur. La couleur affichée correspond à la coalition ou au parti arrivé en tête dans chaque circonscription.
Vous trouverez sous la carte de l’hexagone un focus sur l’Île-de-France.
Depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, notre pays traverse une crise politique majeure : l’extrême droite et ses alliés sont désormais aux portes du pouvoir. Dans ce contexte, le Café pédagogique appelle à faire barrage à l’extrême droite et à voter pour le Nouveau Front Populaire. La comparaison des programmes d’éducation et des projets de société est édifiante : plus que jamais, il s’agit de se mobiliser pour une société plus juste et solidaire, pour une École de la liberté, de l’égalité et de la fraternité.
« En cherchant à attirer les électeurs séduits par l’extrême droite, la Macronie a installé le Rassemblement National au cœur de notre vie politique et lui a ouvert la porte du pouvoir » écrit Philippe Meirieu dans cette tribune qu’il signe pour le Café pédagogique. « Choisir l’éducation contre la complicité des fatalismes est plus que jamais nécessaire » prévient le célèbre chercheur. « Car, nos enfants auront un futur – le futur arrive toujours, c’est la mécanique de l’horloge -, mais il n’est pas certain, qu’ils aient un avenir : une société où, selon le vœu des Lumières, on puisse « penser par soi-même » et « construire du commun ». Et cet avenir est bien entre nos mains ».
« La bataille culturelle et politique se joue avant tout à l’école », avait prévenu Éric Zemmour. Et nous en avons déjà fait l’expérience. En effet, avec le limogeage de Pap Ndiaye, l’arrivée de Gabriel Attal à l’Éducation nationale et les déclarations répétées d’Emmanuel Macron sur le retour à l’ordre, on a assisté, comme l’a montré Grégory Chambat, à « la victoire culturelle de l’extrême droite sur l’Éducation nationale ». Certes « le choc des savoirs » est encore assez loin de l’intégralité du programme éducatif du Rassemblement National, mais il nous en a déjà donné un petit avant-goût. En témoignent, d’ailleurs, les propos de Roger Chudeau, ancien inspecteur général de l’Éducation nationale et chargé des questions éducatives au Rassemblement National, qui affirmait, après la présentation de la réforme du collège par Gabriel Attal en décembre 2023, que « ces mesures [sont ]exactement celles qui figuraient dans le programme éducatif de Marine Le Pen en 2022 ».
En témoigne également l’affirmation de son collègue, Jean-Philippe Tanguy, député R.N. de la Somme, qui lors de la séance de l’Assemblée nationale du 5 février 2024, félicitait Gabriel Attal, devenu entre-temps Premier ministre, en ces termes : « Avec vous à Matignon, nos victoires idéologiques s’accélèrent. Ce ne sont plus seulement nos constats et nos diagnostics qui s’imposent à vous, mais désormais nos valeurs et nos propositions. »
L’extrême droite au centre du jeu
On voit ainsi à quel point la présentation des enjeux électoraux actuels par la minorité présidentielle est mensongère. Loin d’avoir été un rempart contre l’extrême droite, elle en a banalisé les thèmes et légitimé l’idéologie. Elle tente de se présenter aujourd’hui comme une « force d’équilibre » et prétend incarner la voie de la raison contre deux « extrêmes » mis scandaleusement sur le même plan : comme si une formation politique créée dans la continuité des ligues fascistes des années 1930 pouvait être comparée avec l’alliance de celles et ceux qui se revendiquent des idéaux du Conseil National de la Résistance ! En réalité, en cherchant à attirer les électeurs séduits par l’extrême droite, la Macronie a installé le Rassemblement National au cœur de notre vie politique et lui a ouvert la porte du pouvoir. Elle peut maintenant faire croire qu’elle veut en protéger les Français, elle n’a plus aucun crédit. Car, en abandonnant les services publics au « nouveau management » concurrentiel, en laissant se creuser les inégalités entre les territoires, en s’attaquant à des acquis sociaux fondamentaux, en organisant des parodies de consultations démocratiques, elle a nourri l’amertume et le ressentiment qui font aujourd’hui le lit de ceux qu’elle prétend combattre.
Évitons toute ambiguïté : nous sommes nombreux à avoir voté Emmanuel Macron afin d’écarter résolument le Rassemblement National du pouvoir et on ne peut pas nous accuser aujourd’hui de pratiquer l’amalgame. Nous savons que l’extrême droite est infiniment plus dangereuse que ne l’était le gouvernement de Gabriel Attal. Et nous prendrons à nouveau nos responsabilités chaque fois que le danger d’une victoire du Rassemblement National se profilera. Gageons que les macronistes feront de même… même si de fâcheux et récents précédents pourraient laisser penser le contraire.
Car les groupes de niveau, malgré les contorsions de l’actuelle ministre, ne sont en rien une mesure technique parmi d’autres : ils marquent la fin du projet de l’école unique né après la première guerre mondiale quand les Compagnons de l’Université Nouvelle affirmaient : « Les pères ont veillé dans les mêmes tranchées, les fils doivent s’asseoir sur les mêmes bancs ». Ils sonnent aussi la fin de la recherche en matière de différenciation pédagogique dans la classe telle que l’avait engagée Louis Legrand dans les années 1970 et telle que l’avait proposée Alain Savary en 1981 lors de « la rénovation des collèges ». Ils marquent un changement de cap radical : l’école où l’on apprend les savoirs requis pour s’émanciper et où l’on découvre les comportements qui permettent de « faire société » laisse définitivement la place à une école du tri… un tri qu’effectuait déjà le clivage « privé / public » et qui va devenir le mode de fonctionnement officiel, sans retenue ni culpabilité, de tout le système.
Mais, allons plus loin. En réalité, toutes les mesures du « choc des savoirs » relèvent de la même logique. L’uniforme, le redoublement, l’orientation de plus en plus précoce, les conseils de discipline à l’école primaire, l’assujettissement de l’enseignement professionnel aux seules entreprises, la labellisation des manuels scolaires, le renforcement des évaluations et des contrôles, la rémunération au mérite, la mise au pas de la formation des enseignants… tout cela renvoie à une même idéologie : celle du primat de la sélection, de la répression et de l’exclusion sur l’éducation.
L’extrême droite contre l’éducation
Car la sanction, ici, devient la reine. Elle n’est plus un moyen de rappeler le sujet à sa responsabilité et de lui permettre de se réintégrer dans un collectif dont il s’est exclu par sa faute, elle devient le principe du gouvernement. La prévention n’est plus le cœur d’une politique qui parie sur la possibilité pour tous les humains d’accéder à la culture et de vivre une vie digne, elle est identifiée à une « lâcheté coupable » ou à un « égalitarisme pervers ». Le soin dû aux personnes fragiles ou en souffrance, aux accidentés et aux exclus est regardé comme un « compassionnisme stérile » qui « fabrique des assistés ». Les enfants et les adultes ne sont pas considérés comme des êtres qu’il faut appeler à la liberté mais comme des individus tous potentiellement dangereux qu’il faut « dresser » et « contrôler ». L’étranger est systématiquement suspecté d’être un ennemi dont il faut se méfier tant ses intentions seraient, par nature, mauvaises. On méprise, en réalité, le peuple dont on ne cesse de se réclamer et qu’on veut en réalité soumettre à l’ordre imposé par un pouvoir qui ne se pose jamais le problème de sa légitimité.
Or n’en doutons pas : c’est bien l’idéal des Lumières qu’on foule ici aux pieds. On a beau se prétendre « républicain », citer Condorcet, se référer à Buisson… on abdique sur l’essentiel : le principe d’éducabilité de chacun et chacune dans une société solidaire qui garantit la liberté de toutes et tous. On ne croit plus, que, comme le disait Pestalozzi en 1795[1], c’est en « anoblissant les humains qu’on peut mettre des limites à la misère et aux fermentations des peuples ainsi qu’aux abus du despotisme, soit de la part des princes, soit des multitudes. » On croit et on affirme haut et fort que seules la peur de la sanction et la menace de l’exclusion pourraient mettre au travail des enfants ou des adultes naturellement enclins à la « flânerie systématique », comme disait Taylor, le promoteur de « l’organisation scientifique du travail ». On clame qu’il suffit de « restaurer l’autorité » pour résoudre tous les problèmes éducatifs, mobiliser les élèves sur les apprentissages, faire adhérer les citoyens aux valeurs de la République, se débarrasser, une bonne fois pour toutes, de toute forme d’incivilité et remettre, enfin, la France sur ses rails.
« Rallumons les Lumières! »
Au bout de cette logique, c’est bien la négation de l’éducation, de la formation et même de la culture qui se profile. C’est la « pédagogie noire » des dystopies qui menace, celle du Meilleur des Mondes d’Huxley où les êtres sont sélectionnés et programmés pour obéir où celle de 1984 d’Orwell où les individus sont sous l’emprise de Big Brother. Pas pour demain, bien sûr. Mais on aurait tort d’en négliger le risque tant l’histoire nous a montré que, si « le pire n’est pas toujours sûr », il reste, hélas, possible. Face à cela, choisir l’éducation contre la complicité des fatalismes est plus que jamais nécessaire. Car, nos enfants auront un futur – le futur arrive toujours, c’est la mécanique de l’horloge -, mais il n’est pas certain, qu’ils aient un avenir : une société où, selon le vœu des Lumières, on puisse « penser par soi-même » et « construire du commun ». Et cet avenir est bien entre nos mains.
… et envoyer un premier ministre de gauche à Matignon ?
Face au calcul cynique d’Emmanuel Macron et au risque d’une majorité d’extrême droite, les forces progressistes ont su se rassembler et ont l’opportunité historique d’imposer une cohabitation de gauche au chef de l’État. Deux ans après la Nupes, la situation a bien changé. Voici pourquoi la victoire est possible.
L’élan historique l’emporte de loin sur la fatigue. Jeudi 13 juin dans la soirée, les dirigeants des quatre principales forces de gauche (la France insoumise, le Parti socialiste, les Écologistes, le Parti communiste français), les traits tirés, sortent du huis clos des négociations qui les occupaient jour et nuit depuis l’annonce de la dissolution par Emmanuel Macron, quatre jours plus tôt. L’accord scellant le Nouveau Front populaire est enfin bouclé ! Le peuple de gauche, qui avait manifesté à plusieurs reprises, à Paris et dans d’autres grandes villes, pousse un grand ouf de soulagement. « Nous partageons tous l’espoir immense que suscite notre démarche dans le pays, mesure le coordinateur de la FI, Manuel Bompard. Cette situation nous oblige. »« Ils attendent de nous que nous soyons à la hauteur, complète le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel. Je fais le serment qu’on reste unis pour changer la vie. »« C’est soit eux (le RN – NDLR), soit nous. Cela doit être nous. Cela va être nous ! » lance son homologue des Écologistes, Marine Tondelier.