Risques sanitaires, manque de moyens, agressions… les droits de retrait ont bondi chez les enseignants

Le nombre d’enseignants ayant exercé leur droit de retrait a fortement augmenté en 2022, selon les chiffres du ministère de l’Éducation nationale, relayés par franceinfo mardi 19 décembre. La hausse est de 15 % dans le premier degré (écoles) et de 66 % dans le secondaire. En cause : l’absence de protection face au Covid, le manque de moyens et les violences exercées à leur encontre.

En 2022, moins de 48 000 candidats se sont présentés aux concours – ils étaient plus de 67 000 en 2018.
Ben Birchall/PA Wire

Les remous autour de « l’affaire du tableau de nus » dans un collège des Yvelines avaient révélé, début décembre, l’ampleur de la détresse des enseignants face aux tentatives d’intimidation et aux menaces proférées par des parents d’élèves. Un mois plus tôt, des syndicats de l’Éducation nationale avaient alerté Gabriel Attal sur les campagnes de harcèlement en ligne exercées par l’association d’extrême droite les Parents vigilants, sur fond de conditions de travail qui ne cessent de se détériorer en raison du manque de personnels et de moyens. Continuer la lecture de Risques sanitaires, manque de moyens, agressions… les droits de retrait ont bondi chez les enseignants

La compagnie Jolie Môme virée de son théâtre à Saint-Denis

Après plus de dix-neuf années de travail et d’engagement au Théâtre la Belle Étoile, la compagnie se voit évincée par la municipalité socialiste. Retour sur les prémices de ce lieu singulier.

 

Les comédiens du théâtre la Belle Étoile s’activent. Sous sa veste violette, une technicienne empile des chaises avant de réparer des spots lumineux. Au-dessus de sa tête s’étend une guirlande qui éclaire de tout son long un drapeau rouge ainsi qu’une pancarte où est inscrite « Une seule patrie : l’humanité ! ». De l’autre côté, un bar tapissé de photographies, de tracts, d’un portrait de Louise Michel, d’une bande dessinée sur Madeleine Riffaud. Accoudée au comptoir, une comédienne sert des cafés à ses collègues et amis de la compagnie Jolie Môme. Comment croire que ce théâtre aussi vivant était autrefois une salle des fêtes en ruines ?

« En 2004, quand Jolie Môme est arrivée à Saint-Denis, le bâtiment était aussi délabré et laissé à l’abandon que le quartier. Le pire, c’était le sous-sol », explique le fondateur de la compagnie, Michel Roger. Matelas et seringues jonchaient le parquet craquelé. « On a nettoyé toute la crasse de cet ancien squat avec nos mains », continue l’homme au feutre gris en arpentant le tiers-lieu. Du hall d’entrée à la salle de représentation, tout a été refait à neuf et transformé en théâtre. Un travail titanesque, réalisé par la compagnie. Continuer la lecture de La compagnie Jolie Môme virée de son théâtre à Saint-Denis

Extrême droite : L’inquiétante bascule de l’opinion (notre dossier)

NDLR de MAC: Et bien entendu l’opération de communication des ministres Véran et RimaAbdulMalak en visite dans la cité Uvale offrent une tribune au roitelet RN de Moissac qui en profite pour distiller son venin, bien content de trouver là une audience de portée nationale a ces propos fascisants. Cela était tellement prévisible que cela en est pathétique!

Les communistes font bien de ne pas se compromettre dans ce genre de confrontation stérile. Ils préfèrent porter la contradiction sur le terrain dans les entreprises, les quartiers, les villages pour redonner de l’espoir et du sens, lutter pour garantir les droits conquis et en gagner d’autres. Ils font le choix de combattre le capitalisme dont le RN n’est autre que le bras armé qui préside à la peur, à l’ignorance et au repli sur soi.

 

La progression du Rassemblement national dans les urnes et dans les sondages est-elle la conséquence d’une adhésion grandissante à ses idées fondamentalement xénophobes et autoritaires ? Les études sociologiques montrent une réalité plus complexe. Un enseignement utile pour mieux le combattre.

Ici Marine Le Pen accueillie par des sympathisants du Rassemblement National à son arrivée au bureau de vote d’Hénin-Beaumont.

 

Le constat est indéniable : l’extrême droite monte. Dans les urnes, Marine Le Pen a fait progresser, au premier tour de 2022, le score de son père en 2002 de 140 %, avant de faire élire 89 députés. Depuis, les sondages se suivent et empirent. Aidée par la complaisance médiatique et les « plateaux d’argent » offerts par la Macronie – selon les mots de la députée Renaissance Nadia Hai à propos de la loi immigration, lundi 11 décembre –, l’image du Rassemblement national n’a jamais été aussi radieuse. Pour la première fois depuis 1984, les Français sont plus nombreux à penser que le Rassemblement national ne présente pas de danger pour la démocratie (45 %) que le contraire (41 %), selon l’institut Verian-Epoka. Les différentes listes d’extrême droite sont annoncées autour de 35 % aux élections européennes de juin et Jordan Bardella, président du RN, ferait même « un bon premier ministre de cohabitation » pour 46 % des Français, selon un sondage Elabe publié mercredi. Continuer la lecture de Extrême droite : L’inquiétante bascule de l’opinion (notre dossier)

Le Youtubeur d’extrême droite Papacito en garde à vue après des menaces contre un maire

Le Youtubeur d’extrême droite Papacito a été placé en garde à vue mardi 12 décembre dans le cadre d’une enquête de la division de lutte contre les crimes de haine. En mai 2023, il avait publié une vidéo ciblant le maire de Montjoi (Tarn-et-Garonne), Christian Eurgal.

Capture d’écran de la vidéo datant de juin 2021 où le youtubeur Papacito tire sur un mannequin censé représenter un militant de La France insoumise. Capture d’écran Youtube

Le youtubeur d’extrême droite Papacito, de son vrai nom Ugo Gil Jimenez, a été placé en garde à vue, mardi 12 décembre, dans le cadre d’une enquête de l’OCLCH (Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité et la haine en ligne), après la diffusion de vidéos de menaces envers le maire de Montjoi (Tarn-et-Garonne), a fait savoir le parquet de Paris à franceinfo, confirmant des informations de Libération. Continuer la lecture de Le Youtubeur d’extrême droite Papacito en garde à vue après des menaces contre un maire

Rétablir Barbara OLIVIER-ZANDRONIS à l’antenne de RCI Guadeloupe (Pétition)

La journaliste Barbara OLIVIER-ZANDRONIS ne présentera plus de journal sur RCI Guadeloupe jusqu’à nouvel ordre, à l’antenne de RCI Guadeloupe après avoir interviewé Jordan BARDELLA, président du Rassemblement National ( ex FN), vendredi 8 décembre sur le média radio RCI Guadeloupe.

En tant que fervents défenseurs de la liberté d’expression et du respect pour l’histoire coloniale récente de la Guadeloupe, nous, Guadeloupéens, sommes profondément troublés par la suspension de Barbara OLIVIER-ZANDRONIS.

Large leader avec 50,3% de part d’audience, RCI Guadeloupe est un média de référence, important dans le paysage médiatique de nos îles. Cette suspension sonne comme une menace pour la liberté d’expression et de la presse en France et particulièrement en Guadeloupe. La censure est un problème grave qui touche à l’un des fondements les plus importants de notre démocratie : le droit à la parole libre et sans entrave.

Selon Reporters sans frontières, la France se classait 34ème au monde pour la liberté de presse en 2021. Il est triste que dans un pays qui se targue d’être le berceau des droits de l’homme, nous devons nous battre pour que chaque voix soit entendue, surtout celles qui osent poser des questions difficiles.

En tenant compte du passé colonial récent en Guadeloupe, il est essentiel que nous soutenions les journalistes qui cherchent à donner une voix à tous les aspects politiques et sociaux qui affectent notre communauté.

Pour rappel, de multiples membres du FN ( devenu RN ) ont écopé de condamnations pour incitation à la haine raciale.

Nous demandons donc le rétablissement de notre journaliste, Barbara OLIVIER-ZANDRONIS, à l’antenne. (Pétition)

 

Laïcité : Macron crée la polémique en célébrant Hanouka à l’Élysée

Le président de la République a participé jeudi 7 décembre à une cérémonie d’Hanouka, depuis le palais de l’Élysée. Une initiative qui contrevient au principe de laïcité et suscite la polémique.

Emmanuel Macron, le 7 décembre 2023 à l’Élysée, avant d’accueillir Viktor Orban, le premier ministre hongrois. Firas Abdullah/ABACAPRESS.COM

 

Pour la toute première fois de l’histoire, une cérémonie de la fête juive d’Hanouka a été organisée au Palais de l’Élysée, résidence officielle du président de la République française. Ce jeudi, Emmanuel Macron lui-même a participé à l’événement, en présence du grand rabbin de France Haïm Korsia, qui a allumé sur place la première bougie de cette fête religieuse. L’épisode, qu’Emmanuel Macron a voulu « dans un esprit qui est celui de la République et de la concorde », contrevient pourtant au principe de laïcité, comme l’ont dénoncé de nombreux responsables politiques. Continuer la lecture de Laïcité : Macron crée la polémique en célébrant Hanouka à l’Élysée

Crépol : des policiers auraient livré la liste des suspects et de leurs proches aux militants d’extrême droite

Selon des révélations du « Canard enchaîné », le parquet de Valence mène l’enquête sur les fuites au sein de la police, dont des agents auraient livré à des militants d’extrême droite, pressés d’en découdre, la liste détaillée des suspects impliqués dans la mort de Thomas, à Crépol. Des faits qui révèlent la porosité entre police et extrême droite.

Le parquet de Valence soupçonne que des fuites au sein de la police ont facilité l’expédition punitive de l’extrême droite le 25 novembre, quelques jours après la mort de Thomas devant une salle des fêtes de Crépol. © Forian Poitout/ABACAPRESS.COM

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Les violences conjugales progressent encore de 20 % en 2023 dans le Tarn-et-Garonne in DDM

Le procureur de la République de Montauban, Bruno Sauvage
Le procureur de la République de Montauban, Bruno Sauvage DDM, Max Lagarrigue

Avant le dévoilement des chiffres consolidés des violences faites aux femmes, le procureur de Montauban Bruno Sauvage a confirmé la tendance et ses axes d’action pour réduire ce fléau national.

Année après année, les chiffres des violences conjugales sont en hausse. Au niveau national, un doublement des plaintes est constaté entre 2016 et 2022.

Le département n’est pas épargné par ce fléau confirme le procureur de la République de Montauban qui nous a livré la tendance, avant les chiffres consolidés dévoilés lors de l’audience solennelle judiciaire en janvier. Continuer la lecture de Les violences conjugales progressent encore de 20 % en 2023 dans le Tarn-et-Garonne in DDM

Cop 28 : Étudions Le document du PCF et de la revue Progressiste par G. Le Puill

 

Alors que la Cop 28 se déroule actuellement chez les rois du pétrole à Dubaï et suscite bien des polémique, il convient de rappeler que le Part Communiste Français et la revue Progressiste ont rendu public le 6 novembre un texte commun, conçu pour être soumis au débat de auprès de toutes les personnes souhaitant s’impliquer afin de garder une planète vivable pour les générations futures. Cet article est le premier d’une série de cinq consacrés à l’étude de ce texte. Continuer la lecture de Cop 28 : Étudions Le document du PCF et de la revue Progressiste par G. Le Puill

« La Maison du Peuple ne vous appartient pas » : vives tensions au conseil municipal de Montauban autour de l’avenir d’un bâtiment symbole in DDM

Une page s'est tournée pour la Maison du Peuple jeudi soir au conseil municipal de Montauban: la majorité a voté pour la désaffectation et le déclassement de ce bâtiment emblématique... ce qui ouvre la voie à sa mise en vente.
Une page s’est tournée pour la Maison du Peuple jeudi soir au conseil municipal de Montauban: la majorité a voté pour la désaffectation et le déclassement de ce bâtiment emblématique… ce qui ouvre la voie à sa mise en vente. DDM – ERIC THERON

l’essentiel Le déclassement de la Maison du peuple a cristallisé les débats au conseil municipal de Montauban, ce jeudi soir 30 novembre. L’opposition a voté contre après une salve de réactions hostiles. Une manifestation a même réuni une quarantaine de personnes devant les grilles de l’hôtel de Ville, essentiellement des membres de la CGT.

C’était attendu et on n’a pas été déçu. Alors que quelques représentants de la CGT battaient le pavé sous la pluie devant l’hôtel de ville de Montauban, l’ordre du jour du conseil municipal de ce jeudi 30 novembre a rapidement évoqué le sort futur de la Maison du Peuple. Fermé depuis le 1er septembre 2020 après le départ des syndicats (CGT, FO, UNSA), le bâtiment a longtemps fait l’objet d’un contentieux entre la mairie et la CGT.

Après avoir réalisé des travaux, notamment un désamiantage pour un coût de 1 à 2 M€ dixit Brigitte Barèges, il était question de faire du site un tiers lieu numérique. Mais devant le coût de la remise en état, la municipalité a renoncé au projet, préférant miser sur une location, vente totale ou partielle du bâtiment. Ce jeudi, il n’était pas encore question de location ou de vente mais de « constater la désaffectation de la Maison du Peuple », qui n’abritera plus de syndicats et de « prononcer son déclassement ».

La Maison du Peuple rejoint la longue liste des bâtiments communaux enlevés à l’usage public. C’est une erreur et une faute, considère Jeanine Meignan.

Malgré l’absence de Rodolphe Portoles, l’opposition l’a joué collective pour dénoncer ces décisions. À commencer par Cathy Philippe (Montauban Citoyenne). « Fermer les portes d’un bâtiment aussi symbolique n’est pas une bonne chose. La Maison du Peuple ne vous appartient pas. C’est un bien commun qui a été le poumon de notre démocratie. Vous enlevez à la ville l’un de ses derniers bâtiments publics pour l’offrir au privé. »

A lire aussi : 1er Mai : « On reprendra un jour la Maison du Peuple »

Jeanine Meignan a à son tour pris la balle au bond. « La Maison du Peuple rejoint la longue liste des bâtiments communaux enlevés à l’usage public. C’est une erreur et une faute. Ce n’est pas un bâtiment comme les autres. Il a été construit grâce à des dons d’un million de francs de l’époque offert par les habitants de la ville de Paris suite aux crues de 1930 pour créer des activités populaires. C’est pourquoi nous demandons de la conserver dans le bien commun. »

« Allez-vous nous refaire le coup pour la cathédrale ? » demande Arnaud Hilion.

Arnaud Hilion, qui piaffait d’impatience, ne pouvait pas laisser passer ce dossier sans broncher. « C’est avec une certaine tristesse que je vous vois pousser cette logique contre la Maison du Peuple. Tout ne se vend pas, tout ne s’achète pas. Vous nous dites qu’elle est fermée depuis trois ans. Allez-vous nous refaire le coup pour la cathédrale ? »

De la tristesse, on est passé à la colère dans la bouche d’Olivier Fournet. « La politique, c’est aussi des symboles et la Maison du Peuple représente la résilience de Montauban. C’était un lieu de rencontre et de lutte sociale et c’est là que vous avez fêté votre victoire de 2001… »

« Redonner un nouvel élan à ce bâtiment »

Étonnamment magnanime, Brigitte Barèges a répondu point par point aux allégations de ses opposants. « Je suis attachée au droit syndical, mais nous avons longtemps maintenu une coutume qui consistait à loger des syndicats départementaux alors que ce n’est pas une obligation légale. En 2001, la Ville était très endettée et nous avons dû vendre des bâtiments. Depuis, on a rénové et construit. M. Hilion vous êtes triste, M. Fournet vous êtes en colère, mais il y avait encore pour plusieurs millions de travaux à effectuer. Nous ne nous interdisons rien. Il manque une locomotive en centre-ville, des salles de réunion ou de conférence. Nous voulons donner un nouvel élan à ce bâtiment. Ce ne sera peut-être pas avec des galas de la CGT, mais la Maison du Peuple sera ouverte au public. »

Sans surprise, l’opposition a voté contre à l’unisson. Une page d’histoire locale s’est définitivement tournée ce jeudi soir.


Manifestation devant la mairie de Montauban : « Non à la vente de la Maison du Peuple »

Pas trop de monde, mais de la colère, beaucoup d’amertume et aussi de la nostalgie.
Pas trop de monde, mais de la colère, beaucoup d’amertume et aussi de la nostalgie. DDM – Hugues de LESTAPIS

l’essentiel Avant la séance du conseil municipal qui devait entériner la désaffectation et le déclassement du bâtiment de la Maison du Peuple, plusieurs dizaines de personnes se sont réunies devant l’hôtel de Ville de Montauban. Pour réclamer que ce bâtiment symbolique reste un bien public.

À l’initiative de plusieurs organisations syndicales, l’UD CGT 82 en tête, puis relayée par les élus du groupe d’opposition L’alternative pour Montauban, une manifestation a eu lieu ce jeudi soir 30 novembre devant la mairie à 18 heures, à l’amorce du conseil municipal, pour dénoncer « la future vente » de la Maison du Peuple.

A lire aussi : « La Maison du Peuple ne vous appartient pas » : vives tensions au conseil municipal de Montauban autour de l’avenir d’un bâtiment symbole

Une cinquantaine de personnes se sont retrouvées sous une pluie battante, pour dire en substance leur « stupeur » d’avoir appris que dans l’ordre du jour de ce conseil du 30 novembre, « Brigitte Barèges entendait faire voter une délibération lui donnant les pleins pouvoirs pour vendre la Maison du Peuple ». Et de rappeler, à qui l’ignorerait, que ce bâtiment historique a été construit avec les dons de la commune de Paris pour y héberger les organisations syndicales d’ouvriers et les associations venant en aide aux populations.

Un haut lieu de rassemblement

Les conditions qui ont permis la construction de la Maison du Peuple faisaient suite aux terribles inondations de 1930. L’endroit est devenu, « un haut lieu de vie et de rassemblement des Montalbanaises et Montalbanais, et bien au-delà. Depuis 1945, ce bâtiment a vu se dérouler toute l’histoire sociale, politique et associative du département. Un « forum » de construction des luttes syndicales, de manifestations culturelles, humanitaires, associatives, bref elle appartient à tous ! ».

Les drapeaux de la CGT étaient ce jeudi soir les plus visibles. Ce rassemblement a été aussi l’occasion, pour de vieux militants, de se remémorer des souvenirs politiques, dont la victoire de Louis-Jean Delmas à la mairie en 1965. « Lui, en tout cas, il aimait le peuple ».