Économie. Pourquoi l’inflation fait trembler patrons et financiers

La hausse des prix fait son retour en France et en Europe, accompagnée d’un discours catastrophiste. Pour les syndicats, les salaires doivent revenir au centre du jeu. 

Un spectre hante l’Europe, celui de l’inflation… À en croire de nombreux médias, la spectaculaire hausse des prix (+ 4,9 % sur un an en zone euro) constitue une bombe à fragmentation qui pourrait menacer la reprise économique, mettre les entreprises à genoux et miner le revenu des citoyens. Ces craintes sont-elles fondées ? L’inflation peut-elle servir de prétexte à des politiques économiques austéritaires ? Décryptage.

1. Aux origines d’un phénomène mondial

Jusqu’ici, avec la modération salariale et la concurrence entre travailleurs imposée par la mondialisation, les prix évoluaient peu. La crise du Covid a bouleversé ce contexte. Le circuit économique, mis à l’arrêt en 2020, est reparti aujourd’hui de plus belle. La demande, portée notamment par la Chine, les États-Unis et le continent européen, s’est accélérée. Une sorte de rattrapage à la suite de la fermeture des commerces pendant de longs mois. Ce boom de la consommation, alors que la pandémie est toujours active, a pris de court les usines. Les pénuries se sont accumulées et même amplifiées avec la désorganisation mondiale des chaînes de production et de livraison. Résultat : le prix des biens intermédiaires nécessaires à la production comme les semi-conducteurs a grimpé. À cela s’est ajoutée une explosion des tarifs des matières premières, dont ceux de l’énergie. Rien qu’en France, ils ont progressé de 21,6 % en un an, selon l’Insee. Continuer la lecture de Économie. Pourquoi l’inflation fait trembler patrons et financiers

Déclaration du PCF lors de la réunion internationale des Partis communistes et ouvriers

Dimanche 12 Décembre 2021

NDLR de MAC: 73 partis – dont le PCF – ont participé à la Conférence internationale des Partis communistes et ouvriers (IMCWP) Je vous propose la traduction (oui car le document était disponible en russe) de la déclaration faite par le Parti communiste français.

Déclaration du PCF lors de la réunion internationale des Partis communistes et ouvriers

Chers camarades,

Tout d’abord, je voudrais vous transmettre les salutations fraternelles de Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français.

La réunion de la Conférence internationale des Partis communistes et ouvriers se déroule dans le contexte difficile dans lequel se trouvent les peuples et les travailleurs-travailleuses du monde entier. Un défi civilisationnel est lancé à toute l’humanité.

Partout, la bourgeoisie essaie de faire reposer sur les épaules des travailleurs-travailleuses toutes les épreuves de la crise, une crise majeure de la mondialisation capitaliste. La bourgeoisie cherche à imposer de nouveaux reculs sociaux et démocratiques au monde du travail. Dans le même temps, la concentration du capital a atteint des proportions obscènes : le montant total des dividendes en France pour 2021 est de 60 milliards d’euros. Continuer la lecture de Déclaration du PCF lors de la réunion internationale des Partis communistes et ouvriers

Les réseaux sociaux, des outils de campagne utiles pour élargir l’audience, moins pour débattre

Les réseaux sociaux offrent aux politiques l’opportunité de gagner en visibilité, pour relayer leurs idées et capter les électeurs. S’ils offrent une audience large, ils ont a priori chacun leur cible. De Facebook à Instagram en passant par Twitter, passage en revue de ces nouveaux terrains de la politisation.

Facebook, davantage grand public

Créé en 2004 par Mark Zuckerberg, le F bleu est le réseau pionnier qui a fait entrer le monde dans l’ère du « social media », quand il est devenu grand public en 2007-2008. Il revendique 2,74 milliards d’utilisateurs dans le monde, en novembre 2021, dont 40 millions en France. Son concept ? Tisser des réseaux d’« amis » et de « groupes » d’intérêts communs. Continuer la lecture de Les réseaux sociaux, des outils de campagne utiles pour élargir l’audience, moins pour débattre

Comment les réseaux sociaux profitent à la droite

Via les algorithmes qui invitent à s’émouvoir plutôt qu’à raisonner, les réseaux sociaux imposent une politique de la réaction qui favorise l’invective, le clash. Une simplification à l’extrême propice à la circulation des idées conservatrices, dans ce qui se voulait au départ une agora ouverte et connectée.

C’est un peu comme si 20 000 affiches avaient été placardées dans toute la France en l’espace de quelques heures à peine, pour soutenir Éric Zemmour. Le 8 novembre dernier, 20 000 tweets sont postés en moins de vingt-quatre heures avec ce hashtag : #LesFemmes AvecZemmour. Il ne s’agit évidemment pas d’un élan féminin spontané autour de la presque candidature du polémiste d’extrême droite. La galaxie des comptes pro-Zemmour s’est coordonnée, ce jour-là, pour un « raid numérique ». C’est-à-dire une campagne de posts simultanés, afin de « faire monter le hashtag » sur la plateforme. Plus il est employé dans des posts, plus il est visible. Mission accomplie : sur la simple base de ce hashtag, les médias embrayent, le même jour, sur la question des femmes dans la campagne de Zemmour. Et donc parlent de lui.

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Appel Collectif: L’École ne doit pas être le laboratoire de la République capitaliste et de son monstre fasciste

 

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Texte collectif

Nous sommes enseignants, mais aussi CPE, AESH… Salariés modestes ou précaires de l’Éducation nationale, nous qui sommes sur le terrain, nous fulminons devant les propos proférés avec tant d’ignorance dans nombre de médias à l’égard de l’École.

Dans un climat qui se fascise, de faux amis qui « refusent la récupération de leurs combats » par l’extrême-droite prétendent défendre l’École sans dire un mot de ses destructeurs, des marchepieds des propagateurs de haine.

Pendant ce temps, nous sommes confrontés tous les jours aux difficultés d’une Éducation que les responsables politiques s’appliquent à dégrader et vilipender pour mieux l’achever.

Professionnels anonymes, nous ne nous rangeons derrière aucune autre fondation « républicaine » que celle de l’École.

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Présidentielle 2022. Appel à respecter la liberté de la presse

A cinq mois de l’élection présidentielle, alors que les actes de menaces et d’intimidations de l’extrême droite se multiplient contre la presse, des sociétés de journalistes dont celle de l’Humanité interpellent tous les candidats déclarés à l’élection présidentielle à s’engager publiquement à respecter le travail des journalistes.

La France est entrée dans une campagne électorale où passions et tensions s’exacerbent. Nous, sociétés de journalistes et sociétés de rédacteurs, déplorons la manière dont plusieurs de nos confrères ont été traités récemment par des militants ou des équipes de candidats : menaces, agressions, exclusions d’événements de campagne…

Dans un contexte où les menaces envers les journalistes sont de plus en plus fréquentes, nous appelons tous les candidats déclarés à l’élection présidentielle à s’engager publiquement à respecter le fait que tous les journalistes puissent couvrir la campagne dans des conditions satisfaisantes. Nous leur demandons solennellement de :

  • garantir, sans aucune discrimination, le libre accès aux diverses réunions et manifestations publiques, selon les conditions habituelles d’accréditation ;
  • s’abstenir de prendre la presse pour cible dans des termes susceptibles de créer un climat hostile préjudiciable à la liberté d’information ;
  • s’assurer que l’intégrité physique des journalistes soit pleinement préservée lors des événements dont ils ont la responsabilité.

Nous enjoignons les candidats à prendre la pleine mesure des conditions de plus en plus critiques dans lesquelles travaillent les journalistes. La santé démocratique de notre pays aurait tout à perdre d’atteintes répétées au libre exercice de leur métier.

Signataires : les sociétés des journalistes, des rédacteurs et/ou des personnels de l’AFP, APM, Arrêt sur Images, BFMTV, Challenges, CNews, Courrier International, Les Echos, L’Express, Le Figaro, France 2, France 3 National, FranceinfoTV, franceinfo.fr, L’Humanité, Le Journal du Dimanche (JDD), LCP, Les JT de M6, Marianne, LCI, Le Monde, L’Obs, Paris Match, Le Point, Premières Lignes, Public Sénat, Radio France, RTL, Sud Ouest, Télérama, TF1, La Tribune, TV5Monde, La Vie.

Fonction publique. Les syndicats se préparent à une réunion explosive sur les salaires

Le 7 décembre, à Créteil. Les agents territoriaux sont rassemblés devant la préfecture du Val-de-Marne pour protester contre la loi de transformation de la fonction publique. Guillaume Clément

Alors que l’inflation a fait repasser les plus basses rémunérations au niveau du Smic, les organisations sont reçues ce jeudi par le gouvernement. Si le ministère ne propose pas de hausse du point d’indice, elles quitteront les négociations.

Les agents de la fonction publique ont-ils enfin ­retenu l’attention du gouvernement ? Après des mois de tensions autour de la question salariale, la ministre de la Fonction publique a convoqué, ce jeudi, les représentants des syndicats représentatifs des agents à une rencontre, non prévue à l’agenda, au sujet de leur pouvoir d’achat. Alors même qu’aucun ordre du jour n’a été communiqué, la rencontre s’annonce sous haute tension. « Nous avons décidé en intersyndicale (CGT, FSU, Solidaires – NDLR) que nous nous autoriserons à quitter la salle si aucune annonce n’est faite dans le sens d’une augmentation générale des salaires  !  », lance d’emblée Natacha Pommet, secrétaire générale de la CGT services publics. Sur la question, l’ensemble des organisations offre un front commun. « Il n’y a pour nous qu’une seule solution, c’est d’augmenter le point d’indice et d’engager une refonte des grilles », ajoute Christian Grolier, secrétaire général FO fonction publique. Si le gouvernement n’est pas prêt à proposer 2 % d’augmentation du point d’indice au minimum, il se retrouvera seul autour de la table. Continuer la lecture de Fonction publique. Les syndicats se préparent à une réunion explosive sur les salaires

Valérie Pécresse et Fabien Roussel, projet contre projet…Présidentielle 2022

Mardi 14 Septembre 2021

Industrie, protection sociale, services publics… le candidat du PCF et la désormais candidate LR ont débattu sans concession lors de la dernière fête de l’Humanité.

Sous un chapiteau plein à craquer et dans une ambiance électrique, deux prétendants à l’Élysée ont confronté leurs propositions, en vue de 2022, au Forum social. À gauche, le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel. À droite, la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse.

Est-il possible de réindustrialiser le pays ?

Valérie Pécresse On a laissé se désindustrialiser la France, à gauche comme à droite. Les usines, ça polluait, ça exploitait, donc il fallait une France sans usines. Mais nous avons perdu la moitié de nos emplois industriels. C’est une catastrophe. On le voit encore plus avec la crise du Covid. Il faut donc réindustrialiser, c’est une question de souveraineté. Certains d’entre vous pensent qu’il faut produire moins, pour la planète. Mais il faut produire plus et mieux, en faisant la transition écologique, et en payant mieux ceux qui produisent.

Fabien Roussel J’entends bien tous les candidats dire qu’il faut produire en France. Mais, rappelez-vous que, le premier, c’était Georges Marchais. Quand Peugeot décide de délocaliser la C5 en Chine, ou Renault d’y produire la Dacia Spring, ils le font avec le soutien de l’argent public. Ça ne doit plus exister. Il faut un moratoire contre les délocalisations, les interdire tout de suite. Et chaque euro public doit être conditionné à la relocalisation, au maintien des emplois et des savoir-faire, à l’égalité professionnelle hommes-femmes et à la préservation de nos ressources naturelles. Cent cinquante milliards d’euros sont versés tous les ans, cette manne doit nous permettre de retrouver une industrie forte. Continuer la lecture de Valérie Pécresse et Fabien Roussel, projet contre projet…Présidentielle 2022

Pétition: Le racisme n’est pas une opinion c’est un délit : Inéligibilité !

La République a toujours été et demeure un combat. La France a progressé et rayonné chaque fois qu’elle a porté haut les valeurs de Liberté, d’Égalité et de Fraternité.

Elle est déshonorée chaque fois qu’en son nom ces valeurs sont trahies, défigurées, salies.

Défigurées par l’indécence des inégalités, la violence des discriminations, trahies par l’arrogance du pouvoir de l’argent, salies par le racisme visant à opposer les victimes de l’injustice sociale.

Le racisme n’est pas une opinion, c’est un délit.

On ne peut accepter qu’une personne condamnée pour racisme puisse être candidate à une élection.

C’est une exigence légitime, la République, qui doit être la garante du respect des droits fondamentaux de la personne et du principe d’égalité, ne peut participer d’une banalisation qui y porte atteinte.

Nous réclamons, dans le prolongement de la loi sur la presse et de la loi Gayssot (qui réprime l’incitation à la haine raciale et la négation des crimes contre l’Humanité), que soit rendue inéligible toute personne condamnée pour racisme.

TRIBUNE DE FABIEN ROUSSEL

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Santé. Laurence Cohen : « La situation des hôpitaux doit être au cœur de la présidentielle »

Aux urgences de Laval, le personnel soignant a entamé un mouvement de grève depuis le 9 octobre. Thierry Pasquet/Signatures
Aux urgences de Laval, le personnel soignant a entamé un mouvement de grève depuis le 9 octobre. Thierry Pasquet/Signatures

L’état de notre système de santé publique continue de se détériorer. La sénatrice PCF l’a constaté récemment en Mayenne, où elle a également avancé les solutions portées par les communistes pour sortir de cette crise durable.

Le projet de loi de finances de la Sécurité sociale 2022 (PLFSS 2022), qui doit être tout prochainement adopté, est loin de répondre aux besoins de l’hôpital public, dont la crise ne fait que s’aggraver. C’est ce qu’a dénoncé au Sénat Laurence Cohen (PCF), qui s’est ensuite rendue auprès des personnels hospitaliers mobilisés. Pourtant, des solutions à court et long terme existent.

En début de semaine, vous vous êtes rendue en Mayenne rencontrer les soignants. Qu’avez-vous pu constater sur l’état de l’hôpital public ?

Laurence CohenSénatrice PCF

Laurence Cohen Ce territoire, le troisième désert médical de France, illustre ce qui se passe pour l’ensemble du système de santé français. Les deux hôpitaux publics de ce département sont en grande difficulté. Dans celui de la ville de Mayenne, l’agence régionale de santé (ARS) veut supprimer l’activité de chirurgie conventionnelle et continue à supprimer des lits de surveillance, ce qui par ricochet met en danger le service de cardiologie et la maternité. L’ARS souhaite transférer la chirurgie conventionnelle vers l’hôpital de Laval, sans savoir s’il peut absorber ce surplus d’activité. De toute évidence non, puisque, depuis le début du mois de novembre, les urgences ont dû fermer leurs portes plusieurs nuits. Et lorsqu’elles sont ouvertes, les conditions d’accueil et de soins sont terribles. Ces deux derniers week-ends, les personnels ont dû tenir les urgences alors qu’ils n’avaient aucun lit disponible… Caroline Brémaud, la cheffe des urgences, m’a dit que « le premier médicament indispensable, c’est l’humain », mais ce contact n’existe plus. C’est dû au manque de personnel mais aussi à une gestion extrêmement administrative de l’hôpital. Ils sont en train de dégoûter les professionnels.

Olivier Véran assure que le PLFSS 2022 sera « celui de la sortie de crise ». Le texte du gouvernement peut-il permettre d’améliorer la situation ?

Laurence Cohen Non seulement il ne l’améliorera pas, mais il la détériore encore. À aucun moment dans le PLFSS on ne prévoit une réouverture de lits, un changement du mode de gouvernance, une tentative d’améliorer les conditions de travail… La boussole reste la même : faire des économies au niveau de la santé et de l’hôpital. C’est extrêmement important de rendre compte de la situation des hôpitaux et de la mobilisation des personnels parce que ce débat doit être au cœur de l’élection présidentielle. Les gens que j’ai rencontrés ne me parlent pas de sécurité, ils me parlent de pouvoir d’achat et de santé. Il y a notamment besoin de nouveaux financements pour la Sécurité sociale, ce qu’ont refusé à la fois Olivier Véran et la droite sénatoriale. Il faut mettre fin aux nombreuses exonérations de cotisations patronales qui existent et mettre à contribution les revenus financiers.

Faire appliquer la loi de l’égalité salariale entre les femmes et les hommes ferait de plus augmenter les cotisations, ce qui permettrait donc de faire entrer plusieurs milliards d’euros de recettes pour la Sécurité sociale.

Ces moyens suffiraient-ils pour ouvrir rapidement des lits ? L’exécutif rétorque que pour cela il faut davantage de personnels et donc du temps pour les former…

Laurence Cohen D’une part, quand on est au gouvernement, il faut avoir une vue à long terme. C’est donc dès maintenant qu’il faut mettre des moyens pour ces formations, ce qu’il ne prévoit pas. Des moyens pour que le numerus clausus en faculté de médecine soit réellement supprimé, mais aussi pour que des formations internes puissent se faire sans attendre. Une aide-soignante de Laval m’expliquait que le centre hospitalier, faute de budget, lui a refusé une formation d’infirmière pourtant prévue par son contrat…

Pour le court terme également, il faut revoir totalement l’organisation de l’hôpital, améliorer les conditions de travail et rendre celui-ci plus attractif. Avant la pandémie et encore plus depuis, énormément de personnels ont quitté les hôpitaux. Mais beaucoup reviendraient rapidement si on changeait de logique, en arrêtant les économies et la tarification à l’acte, en changeant le mode de gouvernance, en retrouvant de l’humanité dans ces métiers. Mais le gouvernement ne le veut pas et continue de considérer que notre système de santé est un coût qu’il faut réduire.