Plus de 15 000 personnes ont défilé hier après-midi au centre de Montauban, sous la pluie. C’est le cortège le plus fourni à Montauban depuis le début du mouvement social contre la réforme des retraites.
Il est des journées qui marquent l’histoire sociale d’une ville, d’un département. Ce 7 mars 2023 aura sa place, c’est certain, dans cette mémoire collective avec, dans les rues de Montauban, une mobilisation exceptionnelle.
Combien étaient-ils à s’élancer vers 14h20 de l’esplanade des Fontaines, en direction des allées Mortarieu et de la côte de Sapiac? « 20000, affirmera deux heures plus tard Christophe Couderc, de la CGT. « On a rempli le pont de Sapiac et le pont Vieux. ça valait le coup de se lever à 4 heures du matin », soufflait-il. Une journée qui avait commencé dès potron minet, avec des barrages filtrants (et même bloquants, comme au rond-point de l’abattoir route de Castelsarrasin) marquant la volonté de l’intersyndicale de passer à la vitesse supérieure. Au micro, un cadre de la CGT revendiquera deux actions coup de poing de la branche énergie ayant visé la zone commerciale de Sapiac et les installations photovoltaïques de la zone de Montbartier.
« Motivés » comme jamais, les opposants au projet de réforme des retraites. Et ravis d’avoir su mobiliser… malgré l’arrivée de la pluie, vers midi, qui aurait pu en décourager certains. C’est une mer de parapluies multicolores et d’oriflammes des centrales syndicales que les riverains de Sapiac, de Villebourbon et de Villenouvelle ont vu passer, pendant deux bonnes heures avec, pour mettre l’ambiance notamment, le tour de chant des enseignantes juchées sur le camion plateau de la FSU.
« Oui, vraiment, je ne m’attendais pas à une telle mobilisation, d’autant que des collègues ont dû rester sur des piquets de grève et d’autres sont montés à Paris ou Saint-Nazaire », débriefait Eliane Teyssié, la secrétaire de l’UD-FO. A bien y réfléchir, la Réalvilloise « n’avait jamais vu autant de monde dans les rues de Montauban. Je pense qu’on n’était pas loin de 15000. C’est plus qu’en 1995. »
Au volant du véhicule électrique de la CDFT, Daniel Villa Vega a lui aussi le sentiment d’avoir vécu quelque chose de grand. « Dire combien on était, c’est compliqué. Bien plus de 10000. Ce que je retiens, c’est que tout s’est bien déroulé. Cela nous renforce pour la suite du mouvement. »
Car évidemment, cet acte 6 ne sera pas sans lendemain. Hier soir, l’intersyndicale du Tarn-et-Garonne attendait les consignes nationales pour se réunir en visio et décider de la suite du mouvement. « On avait évoqué une date autour du 20 mars mais ce sera peut-être dès samedi », avançait Daniel Villa Vega.( NDLR de MAC: samedi à 10h00 à Montauban…)
« Je suis encore prête à me mobiliser, comme toutes celles et ceux qui étaient là aujourd’hui. On ne lâchera pas. Cette réforme est injuste. Même si ce texte venait à passer, je suis prête à faire la grève de la mémoire », lançait Eliane Teyssié.
Ce mercredi, l’intersyndicale s’associera à la manifestation organisée par le collectif « NousToutes82 ». Le rendez-vous est fixé à 18 heures, au kiosque des allées Mortarieu.