L’exécutif voudrait réaliser des économies sur le dos des agents de la fonction publique, en augmentant le nombre de jours de carence, qui passerait d’un à trois. Un projet populiste, unanimement dénoncé par les syndicats.
Stigmatisation des fonctionnaires, épisode 292. Le gouvernement de Michel Barnier a enfin précisé la manière dont il comptait procéder pour réaliser 5 milliards d’euros d’économies supplémentaires pour boucler le budget 2025. S
Par Thomas Vacheron, secrétaire confédéral de la CGT.
Comme dit dans une précédente tribune de l’Humanité, seul le travail produit de la richesse. Au-delà de Marx, même le site du ministère de l’Économie indique que « la valeur ajoutée traduit le supplément de valeur donné par l’entreprise par son activité (le travail) ». Le travail est donc central, «lavaleur ajoutée est répartie entre les revenus du travail et du capital ». Cette répartition de la richesse produite par le travail se fait entre les profits pour quelques-uns et les salaires pour tous les autres, car 88 % des 30 millions d’actifs de ce pays sont des salarié·es. Continuer la lecture de Le salaire net, c’est pour le mois, le salaire brut, c’est pour la vie
En plein débat parlementaire, Fabien Roussel a présenté le contre-budget du PCF. Avec un objectif : changer de logique en faisant le choix de l’emprunt pour créer les recettes de demain.
Dans les discussions autour du budget 2025, il y a deux camps. D’abord, celui de l’austérité, représenté par le gouvernement, ses troupes et le Rassemblement national. Il n’a qu’un mot en tête : économies. En particulier du côté des services publics.
NDLR de MAC: dans ce texte contributif à la conférence nationale du 14 décembre, Franck Marsal apporte un éclairage sans concession sur le PCF et donne quelques clés pour l’avenir. Un texte long mais qui de l’actualité internationale à la réalité quotidienne du rôle des militants balaye avec objectivité une situation politique à la fois difficile mais aussi porteuse d’espoir. A lire en prenant le temps d’analyser les arguments proposés à la lumière de nos propres expériences de luttes et de nos débats. Temps de lecture estimé: 22 minutes
« Mon parti m’a rendu les couleurs de la France
Mon parti, mon parti, merci de tes leçons
Et depuis ce temps-là, tout me vient en chansons
La colère et la joie l’amour et la souffrance
Mon parti m’a rendu les couleurs de la France »
Du poète à son parti, La Diane Française, Louis Aragon, 1944
Contribution de Franck Marsal (Fédération de la Gironde) pour la conférence nationale du PCF.
Le Conseil National du Parti Communiste Français a décidé de lancer un grand débat au sein du parti. Trois questions sont posées : l’analyse électorale ; la lutte contre l’extrême-droite, les politiques capitalistes et les victoires révolutionnaires et enfin, l’organisation du parti.
Comme le note la résolution du CN elle-même, pour répondre à ces trois questions cruciales, on ne peut éviter de procéder à une analyse globale, et notamment, d’examiner les racines internationales de la crise. Le monde change. Plus précisément, il a déjà beaucoup changé. Il y a 50 ans, le monde connaissait sa croissance démographique la plus importante. Au plus fort de cette croissance, en 1967, le rythme était d’un doublement de la population du globe tous les 30 ans. Des 3 milliards d’habitants, atteints en 1961, nous sommes parvenus à 8 milliards en 2023. Cette population nouvelle, située dans les anciennes colonies et semi-colonies de l’occident s’est maintenant urbanisée, elle s’industrialise et s’éduque, malgré tous les obstacles que l’occident a mis sur sa route. Comptant des milliards d’actifs, salariés, ouvriers, employés, prolétaires donc, elle porte avec elle désormais des changements profonds de l’ordre du monde. Les pays du Sud, les BRICS, aspirent à changer les rapports mondiaux, et eux-mêmes changent rapidement sous l’effet d’une lutte de classes qui s’intensifie partout. Les classes opprimées, partout, innovent, expérimentent et cherchent des réponses, dans leur action et dans leur expérience historique. La France, par son histoire et sa géographie, est questionnée par ces changements. Pour les classes dominantes, c’est une nouvelle marginalisation avec la nostalgie de l’empire colonial. Pour les couches populaires, c’est l’opportunité de bâtir une nouvelle grande étape de modernisation, de changement social et de nouveaux liens internationaux. Nous devons nous en saisir à pleines mains.
Depuis que la France a libéralisé le marché de l’électricité, Bruxelles somme Paris d’ouvrir les barrages hydrauliques à des opérateurs extérieurs. Au Forum social de la Fête de l’Humanité, quatre intervenants ont débattu de l’avenir de ces équipements.
Des débatteurs hors normes : le secrétaire général adjoint de la CGT mines et énergie, Fabrice Coudour ; la secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier ; Luc Rémont, président-directeur général d’EDF, et Albane Crespel, cofondatrice du collectif Construire l’écologie. Enfin, le public du Forum social de la Fête de l’Humanité, farouche dès qu’on touche à des biens communs comme l’eau et l’électricité.
Dans son discours de politique générale, le Premier ministre fait le choix de la poursuite de la politique du président de la République qui a échoué et a été massivement sanctionnée dans les urnes par les Françaises et les Français.
Une boussole est au cœur des annonces de Michel Barnier : mener une politique d’austérité confirmant que les deux tiers de la réduction du déficit public, plus de 20 milliards d’euros, seront assurés par la réduction des dépenses de l’Etat et des collectivités, affaiblissant ainsi les services publics de proximité et l’ensemble de notre économie. Il confirme ainsi un cap : servir le capital, au détriment du travail et de la réponse aux besoins des Français et des Françaises en métropole comme dans les Outre-Mer, des TPE-PME dont le nombre de faillites atteint un record, et des collectivités dont les ressources ne cessent d’être amputées.
Les salariés, leurs salaires et retraites, sont les grands absents de cette déclaration.
Des millions de salariés demandent de véritables hausses de salaire pour un travail qui paie, et ils obtiennent pour seule réponse une revalorisation minimale anticipée du Smic et les fausses recettes libérales que sont l’intéressement et la participation salariée.
Des millions de salariés demandent l’abrogation de la réforme des retraites, et celle-ci est rejetée par le Premier ministre qui confirme qu’aucun moyen supplémentaire ne sera dégagé au nom de « l’équilibre financier ».
Quant aux enseignants et soignants mobilisés au quotidien au service de nos concitoyennes et concitoyens, ils n’obtiennent rien d’autre qu’une vague promesse de renforts de bénévoles retraités !
Et aucune mesure n’est annoncée pour l’avenir de la jeunesse du pays, traitée sous le seul angle de la délinquance, celle-ci se voit stigmatisée et la justice des mineurs menacée de destruction.
En matière d’immigration, le Premier ministre cède à l’argumentaire du Rassemblement national, comme en témoigne notamment sa volonté de renforcer Frontex et ses pratiques contraires aux droits humains.
Pire, le Premier ministre décide d’aller plus loin dans l’austérité comme en témoignent les plafonds de dépenses prévus dans le cadre du budget 2025, en baisse de 10 milliards d’euros, touchant massivement le travail et l’emploi.
Au regard de ces choix, la surtaxe sur les grandes entreprises — qui n’est en fait qu’un retour, pour une petite minorité de grandes entreprises, sur certains cadeaux fiscaux accordé par Emmanuel Macron – vise à masquer cette nouvelle cure d’austérité. L’heure est à une remise à plat total de la politique d’exonérations et d’aides publiques aux entreprises, pour servir le progrès social et écologique.
Nous combattrons de toutes nos forces le choix de l’austérité. La France a besoin d’un nouveau mode de développement, éradiquant le chômage etgarantissant un emploi de qualité pour tous et toutes et la formation, davantage de dépenses orientées vers une nouvelle industrialisation sociale et écologique du pays et le développement des services publics.
En matière de politique étrangère, la voix de la France ne sera pas plus forte avec Michel Barnier, alors même que la situation européenne et mondiale, les risques d’escalade en Ukraine et au Proche-Orient appellent plus que jamais une voix indépendante de la France et une diplomatie au service de la paix.
Aux côtés de nos parlementaires qui appellent à censurer ce gouvernement, le PCF salue les organisations syndicales qui ont organisé une première journée d’action interprofessionnelle. Il appelle à amplifier la mobilisation pour combattre la politique du gouvernement Barnier.
Les salariés et les employés se sont beaucoup abstenus. Mais quand ils ont voté, ils ont été nombreux à choisir l’extrême droite. Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, et la candidate du NFP à Matignon, Lucie Castets, livrent leur analyse et dessinent des pistes pour la gauche et les syndicats.
Sans tirer des leçons en profondeur de la séquence électorale, « le sursaut ne sera qu’un sursis », prévient Sophie Binet. Le Rassemblement national (RN), entre les mains duquel s’est placé le nouveau gouvernement, reste en embuscade, prêt à conquérir le pouvoir. Il prospère sur les divisions du monde du travail orchestrées par le capitalisme contemporain.
Réunis au stand du Conseil national du PCF, à la Fête de l’Humanité, les deux responsables politiques et la syndicaliste alertent sur l’urgence de rassembler pour obtenir des victoires et appellent la gauche à se réconcilier avec les classes populaires.
Paritarisme, partage de la valeur, transition écologique, montée de l’extrême droite. Samedi 14 septembre, la secrétaire générale de la CGT et le président du Medef ont débattu à la Fête de l’Humanité, devant un Forum social comble. Malgré des positions irréconciliables, le patron des patrons a fini par reconnaître la légitimité des revendications salariales.
Le face-à-face entre Sophie Binet et Patrick Martin au Forum social de la Fête de l’Humanité le 14 septembre.
Il a relevé le défi. Et il a apprécié, puisqu’il pense revenir l’année prochaine. Patrick Martin a accepté l’invitation de Sophie Binet à débattre samedi 14 septembre au Forum social, devenant ainsi le premier patron des patrons à croiser le fer devant le public de la Fête de l’Humanité avec la secrétaire générale de la CGT.
Tantôt à fleurets mouchetés, tantôt sabre au clair, leurs échanges confirment la volonté de la dirigeante de la centrale syndicale comme celle du président du Medef de reprendre la main sur un paritarisme et des négociations sociales affaiblies par sept années d’ingérence macroniste.
Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, appelle la gauche et les Français à résister face à l’alliance conclue entre les macronistes et l’extrême droite. « La coalition du Nouveau Front populaire sera toujours là, et prête à gouverner », assure le responsable communiste, qui rencontrera la candidate à Matignon, Lucie Castets, et la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, à la Fête de l’Humanité.
« La coalition du Nouveau Front populaire sera toujours là, et prête à gouverner », assure Fabien Roussel.
Fabien Roussel ne décolère pas : la nomination de Michel Barnier à Matignon constitue un « hold-up » démocratique. Mais, pour le dirigeant communiste, pas question de baisser les bras : ni sur le combat que devra mener la gauche pour arracher des avancées en direction du monde du travail, ni sur le défi des « jours heureux » que veut construire le Parti communiste français. À ses yeux, il est possible d’éradiquer le chômage et de créer un « droit opposable à l’emploi ».
Que dit la nomination de Michel Barnier à Matignon de la droite française et des classes dirigeantes aujourd’hui ?
Elle relève du choix du président de la République, qui refuse d’entendre ce qu’ont dit les Français dans les urnes. Il n’admet pas qu’il a été battu et qu’il faut changer de politique. C’est un choix clairement assumé de sa part de nommer un premier ministre qui va poursuivre sa politique.
Michel Barnier va la prolonger, avec le soutien de l’extrême droite. D’après les macronistes, il s’agit d’« une alliance de circonstance ». Mais quand on s’allie avec l’extrême droite, nous appelons ça de la collaboration. Nous, nous faisons le choix de la résistance.
On doit saluer cet article de Robert Kissous, paru dans l’Humanité, un article qui tranche positivement sur l’ordinaire de l’international sous la férule et l’enfumage permanent de Kamenka et son adhésion aux thèses de l’OTAN. Mais cela nous paraît refléter l’exigence qui s’est manifestée dans l’université d’été et dont nous avons rendu compte. Malicieusement on se dit qu’on pourrait faire lire cet article à l’incroyable Clémentine Fauconnier qui s’est permis 45 minutes sur le thème Où va la Russie? en ignorant ce qu’étaient les BRICS… et n’ayant jamais entendu parler de la campagne du KPRF contre la réforme des retraites, comme elle ignorait le rôle de l’OTAN après la fin du pacte de Varsovie, et son avancée malgré les promesses de n’en rien faire. Si l’Humanité pouvait enfin être une aide pour recycler les conférenciers proposés par le secteur international du PCF ce serait une avancée incontestable pour les militants et ce serait plus “sérieux” que tout ce qui existe aujourd’hui dans le domaine politico-médiatique … (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Par Robert Kissous, économiste, militant associatif. Publié le 28 août 2024
Les cinq pays du BRICS ont vu leur poids dans l’économie mondiale croître sans cesse et leur PIB dépasser, en parité de pouvoir d’achat (PPA), celle du G7 : 20 % en 2003 à 32 % en 2023 tandis que la part du G7 a reculé sur la même période de 42 % à 30 %. La part des BRICS + (élargis à dix Etats membres au 1er janvier 2024) dans le PIB (PPA) mondial est de 35 % contre 30 % pour le G7. En 2023, le G7 représentait 43,7 % du PIB (nominal) mondial contre 75 % à la fin des années 1990. En une trentaine d’années le recul du poids du G7 dans l’économie mondiale est considérable.
Plus généralement les pays du Sud global sont devenus le lieu où se créent de plus en plus les richesses, développant leur propre dynamique, leur poids dans l’économie mondiale croissant sans cesse. Les pays émergents sont les moteurs du développement économique mondial.Continuer la lecture de Guerre commerciale ou coopération ? In l’Humanité