En mettant la réforme de la voie professionnelle au rang de ses priorités, avec un projet de loi annoncé d’ici à l’été, Emmanuel Macron ravive les inquiétudes des défenseurs de la filière.
« Pour Emmanuel Macron, le lycée pro doit uniquement servir à l’insertion, afin de servir son objectif du plein-emploi à l’horizon 2027 », explique Catherine Prinz, de la CGT Éduc’action. NICOLAS MESSYASZ/SIPA
Si les récentes annonces de l’exécutif sur le « pacte » et la rémunération des enseignants ont été abondamment commentées, celles qui concernent l’avenir des lycées professionnels sont – c’est hélas habituel – passées presque inaperçues.
Maintes fois annoncé par le ministre, le plan en faveur de la mixité scolaire se fait attendre. Il y a pourtant urgence à rebattre les cartes pour enrayer la ségrégation à l’école. Fuite vers le privé, ghettoïsation de l’enseignement public… la mixité sociale est en danger. Face aux logiques de marché, l’état doit imposer un cadre et mobiliser les moyens, maintenant.
On dirait le dernier gadget éducatif à la mode, surtout depuis que, fin février sur France Culture, Pap Ndiaye a prévenu qu’il allait bientôt faire des annonces « pour favoriser la mixité scolaire ». Un thème présenté comme prioritaire. Mais depuis, ces annonces ont été sans cesse repoussées, et sans doute reportées pour de bon, leur avenir suspendu – comme, peut-être, celui du ministre lui-même – à l’issue de la crise sociale et démocratique provoquée par la réforme des retraites.
Pourtant la mixité scolaire, c’est tout sauf un gadget. C’est même le cœur du problème dans une France où l’école républicaine peine à tenir ses promesses d’égalité, où un véritable séparatisme social s’exprime dans la fréquentation des établissements, et où l’origine sociale demeure un facteur déterminant de la réussite scolaire. Continuer la lecture de La mixité sociale à l’école est une urgence
En déplacement dans l’Hérault, le chef de l’État a annoncé des augmentations de salaire pour les professeurs, conditionnées ou pas à des contreparties. Déçus, les syndicats refusent le « pacte » du gouvernement.
L’accueil a une fois de plus été très mouvementé, avec des centaines de manifestants chantant « on est là » et scandant « Macron démission » devant la mairie de Ganges, petite commune de 4 000 habitants au nord de Montpellier (Hérault). Ce jeudi 20 avril, Emmanuel Macron, accompagné du ministre de l’Éducation Pap Ndiaye, était attendu au collège Louise-Michel afin de s’entretenir avec des professeurs, élèves et parents d’élèves. C’est finalement dehors – sur des chaises installées à la hâte – que cette rencontre a eu lieu, la CGT énergie ayant coupé l’électricité de l’établissement.
Malgré l’interdiction de « dispositifs sonores portatifs », les manifestants se sont fait entendre à Ganges où le président de la République a poursuivi ce jeudi son opération de com pour tenter de tourner la page des retraites.
Comme la veille en Alsace, un comité d’accueil attendait Emmanuel Macron à son arrivée à Ganges dans l’Hérault, où le président s’est rendu pour continuer son opération diversion, cette fois sur le thème de l’éducation. Après la sortie du chef de l’Etat la veille sur les casseroles qui ne feront pas « avancer la France », les gendarmes ont tout de même empêché leur entrée dans le village. Les « dispositifs sonores portatifs » ont été interdits par un arrêté préfectoral, et les manifestants ont été fouillés à leur arrivée.
Comment alimenter le conflit social ? Lors de son allocution, le 17 avril, Emmanuel Macron a donné rendez-vous aux Français le 14 juillet pour évaluer les réformes qu’il va lancer dans trois domaines. Au premier chef, le président de la République veut accélérer la réforme du lycée professionnel qu’il lie complètement au monde du travail. Il annonce aussi le remplacement « systématique » des enseignants et leur revalorisation dès la rentrée prochaine. Sur ces deux points, les propositions d’E Macron et de ses ministres se heurtent pourtant à une opposition syndicale quasi unanime. La réponse des syndicats ne s’est pas fait attendre : l’intersyndicale de la voie professionnelle annonce annuler sa participation à une réunion avec C Grandjean prévue aujourd’hui. Macron récidive…
Macron accélère ses réformes éducatives
Intervenant après des mois d’opposition d’une intersyndicale unie contre une réforme des retraites rejetée par la population et adoptée à coup de 49.3, Emmanuel Macron, le 17 avril, a lancé trois grands chantiers : le travail, auquel il lie la réforme de la voie professionnelle, la justice et l’ordre et le mieux vivre, auquel il associe la réforme de l’éducation nationale.
Evoquant le travail, le président de la République annonce : » je veux engager la réforme du lycée professionnel pour que le plus grand nombre de nos adolescents et de nos jeunes accède soit à des formations qualifiantes soit à l’emploi« . Continuer la lecture de Macron accélère ses réformes scolaires
La section du PCF de Castelsarrasin, Moissac et du Pays de Serres s’est réunie samedi en Assemblée Générale à la suite du congrès national qui s’est tenu à Marseille le week-end dernier.
A cette occasion, les militants communistes ont réaffirmé leur soutien à l’intersyndicale mobilisée depuis trois mois contre le projet de réforme des retraites. Le parti communiste tient également à souligner l’exemplarité de l’intersyndicale.
« Nous avons à apprendre de l’intersyndicale. D’abord ils sont capables de se rassembler sans qu’aucune composante n’écrase personne, sans sectarisme et avec respect de tous. Ensuite, depuis trois mois, ils mobilisent dans les métropoles comme dans les petites villes et villes moyennes, ce que nous n’avons pas été capable de faire aux dernières élections législatives. Enfin, cette intersyndicale mobilise sur les enjeux du travail, et elle montre qu’il y a une majorité dans notre pays pour porter une certaine conception du travail, celui qui permet de vivre dignement, de se sentir utile à la société, des questions que porte Fabien Roussel depuis des mois », a déclaré pour l’occasion Maximilien Reynes Dupleix, secrétaire de la section du PCF. Continuer la lecture de Castelsarrasin. Les communistes appellent à construire un nouveau Front Populaire
La majorité de droite du Sénat a adopté le 11 avril la proposition de loi Brisson « pour l’école de la liberté, de l’égalité des chances et de la laïcité ». Elle durcit tous les marqueurs idéologiques du texte par exemple pour tout ce qui concerne la conception droitière de la laïcité. Seul le port obligatoire de l’uniforme par les élèves a été retiré du texte. Le texte doit maintenant passer à l’Assemblée. Son adoption mettrait en concurrence les établissements publics, mettrait à mal l’éducation prioritaire et ramènerait la formation des professeurs des écoles 30 ans en arrière. L’Ecole se retrouve au cœur du combat politique de la droite et de la reconstruction politique de la majorité présidentielle.
« Le Gouvernement étant bloqué, incapable de proposer des textes structurants, la droite passe à l’offensive. Avec ce texte, elle entreprend méthodiquement de déstructurer l’école républicaine et de faire prospérer ses lubies réactionnaires. Nous sommes inquiets lorsque le Gouvernement explique qu’il ne faut pas aller si vite : c’est ce qu’il disait ces dernières années à propos de l’amendement sur les retraites… Ce texte ferait-il partie d’un futur deal avec la droite ? Nous sommes soucieux pour l’avenir de l’école » .Continuer la lecture de Loi Brisson : Le Sénat explose l’Ecole
Si la nomination de Pap Ndiaye avait pour but de renouer contact entre le président de la République et les enseignants, il semble que les illusions de cette ouverture à gauche se soient envolées. La recomposition gouvernementale lancée après le dernier 49.3 se fait vers une droite qui a décidé de faire de l’éducation son terrain de bataille. Dans cette nouvelle configuration, quelle place pour Pap Ndiaye ?
Dorénavant trop assimilé à son prédécesseur par les enseignants, le ministre de l’éducation nationale reste une cible pour la droite qui dépose contre lui une proposition de loi qui sera examinée le 11 avril. Pap Ndiaye n’est il plus que la trace d’un épisode politique dépassé ?
L’échec de l’ouverture vers les enseignants
Lundi 6 mars 2023, après seulement une heure de discussion, la totalité des organisations syndicales de l’éducation nationale claquent la porte. Elles quittent la table des négociations sur ce qui devait être l’instrument de la reconquête de l’électorat enseignant : la revalorisation. Dans un rarissime communiqué commun, elles dénoncent le « nouveau pacte » que Pap Ndiaye propose. Elles y voient « un instrument qui ne répond en rien aux attentes des collègues et aux besoins de l’Ecole« . « Le Pacte va conduire à un alourdissement de la charge de travail des personnels. Aucune réponse n’est apportée à la question des inégalités salariales femmes / hommes« , dénoncent-elles. « Le Pacte standard c’est 24 h face élèves, dont les remplacements de courte durée auxquelles on ajoute 24 h de découvertes des métiers et 24 h dans le cadre des projets CNR« , précise S Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU. « C’est donc au moins 50 h de travail sans compter la préparation pour 3750 € annuels bruts« . Soit moins de 100€ par mois pour 1h30 par semaine devant élèves. La revalorisation, annoncée depuis des années, ne fait pas que s’éloigner au fur et à mesure des années. Son montant fond au fil des précisions ministérielles et des mois d’inflation. Continuer la lecture de Pap Ndiaye : Un ministre devenu un poids mort ? in Caf. Péda.
Le Gouvernement mise clairement sur la peur et le fatalisme pour pouvoir passer à autre chose et définitivement acter sa réforme des retraites. Et il cherche à faire diversion pour pouvoir passer à autre chose mais l’essentiel est que le mouvement est proche de gagner et qu’il doit maintenir la pression sur le refus du projet des retraites. “Si nous maintenons la pression, ce gouvernement n’aura plus d’autre choix que de reculer ! Mobilisons nous massivement mardi 28 mars pour montrer qu’il n’y a ni peur ni fatalisme chez nous !Tou.tes en grève et en manifestation !” (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Pour la peur, il a clairement ordonné aux forces de police de franchir un cap. Un cheminot éborgné, un camarade qui a perdu un doigt, des charges à répétitions, un déluge de gaz, des arrestations préventives et mise en garde à vue pour des motifs futiles… tout cela vise à impressionner, à faire peur, à dissuader de continuer à manifester. Les dérives de la BRAV ne sont qu’une interprétation de cette directive, qui conduit certains policiers à penser qu’ils peuvent se défouler sans crainte de sanction, puisque cela va dans le sens de ce que le Gouvernement veut… il ne s’agit pas de dérive individuelle, mais de dérive du pouvoir d’Etat. Continuer la lecture de Laurent Brun : le gouvernement mise sur la peur et le fatalisme
Pour cette 9e journée nationale de mobilisation contre la réforme des retraites, l’intersyndicale du Tarn-et-Garonne organise depuis tôt ce matin un blocage du lycée Bourdelle à Montauban et du lycée François-Mitterrand à Moissac. Une nouvelle manifestation est programmée à 10 heures à Montauban, au départ de l’esplanade des Fontaines