Ministère Ndiaye : Qui pilote l’Education nationale ? in Caf. Peda.

Ministre très novice et remarquablement silencieux, Pap Ndiaye a t-il un cabinet qui puisse l’aider à développer sa politique éducative ? Faute d’une personnalité marquante, le cabinet reflète, quand on l’analyse, la juxtaposition de plusieurs projets politiques. Si la réforme macronienne de la voie professionnelle est très bien portée par plusieurs membres du cabinet, une autre source d’inspiration guide le cabinet. Il est remarquable de voir comment la Cour des Comptes y est, pour la première fois, fortement représentée aux postes clés. Or, quelques mois avant l’élection présidentielle, la Cour a publié pas moins de 4 rapports sur l’Ecole appelant tous à la même réforme : la privatisation de l’Ecole, c’est à dire sa soumission à une nouvelle gestion issue du privé. Avec un ministre novice et le cabinet actuel , cette réforme devrait avancer rapidement.

Le cabinet d’un ministre novice

 Pour le moment 12 membres du cabinet de P. Ndiaye sont connus. Tous ont en commun d’avoir été choisis en haut lieu. Mais tous n’ont pas le même parcours. Ce cabinet d’un ministre novice semble composé d’écoles différentes. Continuer la lecture de Ministère Ndiaye : Qui pilote l’Education nationale ? in Caf. Peda.

Pierre Merle : « L’école du futur » et les fausses solutions du New Public Management in caf. péda.

Début juin, après sa réélection, E. Macron a présenté son « école du futur ». Pour l’essentiel, les chefs d’établissement choisiraient les professeurs de « leur équipe » et les expérimentations pourraient être multipliées au niveau local. Telle qu’elle est définie, cette école du futur n’est pas une idée neuve. Elle reprend les thèses de l’ouvrage de J.-M. Blanquer L’école de demain (2016). Inspirée du New Public Management, cette école du futur, loin de résoudre les difficultés récurrentes de l’école française, risque fort de les accentuer.

Illusions et contradictions du projet macronien

Premièrement, les recherches n’ont pas montré que les résultats des élèves sont meilleurs et l’inégalité moins grande lorsque les chefs d’établissement disposent d’un pouvoir hiérarchique qui leur permet de choisir « leurs » professeurs. Cette école du futur ne peut donc résoudre deux des problèmes chroniques de l’école française : fortes inégalités et compétences trop moyennes des élèves. Il en est de même du principe d’autonomie des établissements associé au choix des professeurs. Son intérêt n’a pas été montré. Hattie (2009), à partir de l’analyse de plus de 800 méta-analyses représentant plus de 50 000 études, a conclu à l’absence d’effet de l’autonomie des établissements sur la réussite des élèves. Ce résultat a été confirmé par d’autres méta-analyses. Certaines recherches ont nuancé ce résultat (Inspection générale, 2019), sans toutefois le remettre en cause. Imaginer une école du futur qui serait plus juste et plus efficace alors que ses principes cardinaux ne sont pas confortés par la connaissance scientifique est une illusion. Continuer la lecture de Pierre Merle : « L’école du futur » et les fausses solutions du New Public Management in caf. péda.

Législatives. Le PCF en lice pour 32 seconds tours

Avec plus de candidats qualifiés qu’en 2017, les communistes pourraient voir leur groupe se renforcer à l’Assemblée nationale.

Dans le Puy-de-Dôme, c’est le président sortant du groupe GDR, André Chassaigne, qui, face à un candidat du RN, est favori après ses 49,13 % du premier tour. © Richard Damoret/Rea

Dans le Puy-de-Dôme, c’est le président sortant du groupe GDR, André Chassaigne, qui, face à un candidat du RN, est favori après ses 49,13 % du premier tour. © Richard Damoret/Rea

Sur les 50 candidats présentés aux législatives par le PCF, dans le cadre de la Nupes, pas moins de 32 disputeront le second tour le 19 juin. Un chiffre en nette progression par rapport à 2017, où 12 de ses prétendants s’étaient qualifiés. Parmi ces communistes en lice dimanche prochain figurent ceux des 11 circonscriptions sortantes du PCF, soit 9 députés qui sollicitent un nouveau mandat, et 2 passages de relais. Le premier en Seine-Saint-Denis : Soumya Bourouaha remplace Marie-George Buffet, devenue sa suppléante, et est arrivée avec 36,13 % devant le dissident Azzédine Taïbi (21,43 %). Le second dans l’Allier : Jean-Paul Dufrègne, élu en 2017, a laissé sa place de titulaire à Yannick Monnet, qui, fort de 30,57 % des voix, affrontera Michel Barbarin (LaREM, 19,44 %). Dans le département voisin, c’est le président sortant du groupe GDR, André Chassaigne, qui, face à un candidat du RN, est favori après ses 49,13 %. Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, réalise également un bon score dans sa circonscription du Nord, avec 34,13 %, face au RN (32,64 %). Soit un bond de près de 11 points par rapport au premier tour de 2017 (23,61 %). Continuer la lecture de Législatives. Le PCF en lice pour 32 seconds tours

Cachez cette extrême-droite que je ne saurais voir… in Histoire et Société

Par Danielle Bleitrach

Décidément la macronie a une étrange propension à ignorer l’extrême-droite quand ça l’arrange. En Ukraine, on le savait il n’y a pas de nazis que des braves gens un peu folklorique avec leurs croix gammées tatouées mais on leur pardonne tout puisqu’ils défendent l’OTAN et sa mission anticommuniste. Même si ces braves gens multiplient tel un boomerang les attentats et s’arment, ils bénéficient de bureau de recrutement à Paris et leur légion étrangère est encadrée par des militaires de carrière.

En France, après avoir sommé chaque candidat de gauche de se prononcer sur le vote contre MARINE LE PEN quand se jouait le sort de Macron président, voici que les mêmes refusent de se prononcer comme si tout à coup la gauche et le RASSEMBLEMENT NATIONAL étaient devenus les mêmes. Le discours est devenu le refus des extrêmes, là encore on poursuit la propagande européenne, atlantiste, celle qui identifie communisme et nazisme, refait l’histoire pour mieux préserver les fascistes. Continuer la lecture de Cachez cette extrême-droite que je ne saurais voir… in Histoire et Société

POURQUOI le silence sur ORADOUR SUR GLANES, le poète n’a plus raison en FRANCE, pourquoi ?

Alors qu’aujourd’hui nous aurions dû voir de multiples reportages sur le massacre d’Oradour, rien… Rien sur ce quI s’est passé ce jour-là, rien sur la division Das Reich qui s’est livrée au massacre d’enfants et de leurs parents, faut-il s’en étonner vu qu’au même moment les héros que la FRANCE se donne sont les régiments néo nazis qui revendiquent leurs liens avec cette sinistre division qui depuis huit ans massacre les populations civiles dans le Donbas sans que cela n’émeuve plus que cela “nos âmes nobles” et les blondes hyènes ukrainiennes qui sévissent sur nos chaînes médias en continu et dont certaines en d’autres temps exhibaient fièrement les drapeaux d’Hitler.

Rien sur les néonazis à l’œuvre en Ukraine qui ont repris à leur compte l’idéologie et l’insigne de cette sinistre division SS.

« Martyrs d’Oradour, nous ne vous oublierons jamais » dit Aragon et nous avec lui. Triste mois de Juin 2022….

Malheureusement le poète n’a plus toujours raison et la FRANCE ne chantera pas avec ARAGON cette chanson:

 

CHANSON DE LA CARAVANE D’ORADOUR

 

Nous n’irons plus à Compostelle

Des coquilles à nos bâtons

A saints nouveaux nouveaux autels

Et comme nos chansons nouvelles

Les enseignes que nous portons

 

Que nos caravanes s’avancent

Vers ces lieux marqués par le sang

Une plaie au cœur de la France

Y rappelle à l’indifférence

Le massacre des Innocents

 

Vous qui survivez à vos fils

En vain vous priez jour et nuit

Que le châtiment s’accomplisse

Et la terre en vain crie justice

Le ciel lui refuse la pluie

 

Ô mamans restées sans amour

Sur les tombes de vos héros

La même lumière du jour

Baigne les ruines d’Oradour

Et les yeux vivants des bourreaux

 

Aux berceaux d’Oradour demain

Pour qu’on ne revoie plus la guerre

Semer la mort comme naguère

Dans le monde entier se liguèrent

Près d’un milliard de cœurs humains

 

Que la paix ouvre enfin ses vannes

Et le peuple dicte ses lois

Nous les faiseurs de caravanes

T’apportons Oradour-sur-Glane

La colombe en guise de croix

 

ARAGON, Juin 1949

Rodolphe Portolès : « Des politiques régionales utiles à nos jeunes comme à leurs familles »

Elu l’an dernier sur la liste de Carole Delga aux élections régionales, le communiste Rodolphe Portolès est venu pour la troisième fois ce jeudi à la rencontre des militants et citoyens de Castelsarrasin rendre compte de son travail au conseil régional.

Président de la commission éducation au conseil régional, c’est évidemment sur ce sujet qu’il a lancé la discussion. « Je suis très fier de faire parti d’une majorité de gauche, qui dans sa diversité, est en capacité de mettre en œuvre des politiques utiles à nos jeunes comme à leurs familles. Je pense particulièrement à la carte jeune pour les lycéens, à l’ordinateur pour tous les élèves de seconde, aux transports scolaires gratuits, autant de dispositifs régionaux qui font de l’Occitanie la rentrée scolaire la moins chère de France », a détaillé Rodolphe Portolès, rappelant également que désormais les lycéens, via la carte jeune, peuvent être formés gratuitement aux premiers secours. Continuer la lecture de Rodolphe Portolès : « Des politiques régionales utiles à nos jeunes comme à leurs familles »

Macron et « l’inévitable » privatisation de l’École in Caf. Péda.

Pour Emmanuel Macron, l’évolution de l’Ecole est visiblement une priorité. Après sa visite marseillaise du 2 juin, il est revenu sur la question scolaire dans un entretien publié par la presse régionale le 3 juin. Présentée comme une « révolution culturelle » pour l’Ecole à l’aide d’une « réorganisation nationale », la réforme macronienne devrait être de plus grande ampleur que ce qui semblait. Avec la réélection d’E Macron, sauf surprise aux législatives, la France va entrer dans le mouvement qui emporte les pays occidentaux dans une privatisation accélérée des systèmes éducatifs.

Liberté, flexibilité

Liberté, flexibilité : E Macron a répété ces mots à propos de l’Ecole le 2 juin à Marseille. « Quand je dis on inverse la pyramide… c’est ça la révolution culturelle. Le mot a été prononcé au début de notre table ronde, c’est une révolution culturelle », répète-il le 2 juin. Il parle aussi de « réorganisation nationale ». Des propos qui auraient pu faire réagir son ministre. Mais tout le monde a pu constater le 2 juin que le vrai ministre habite l’Elysée…

Que sait-on de cette révolution culturelle ? E Macron veut « généraliser » l’expérimentation marseillaise. Il la définit ainsi. D’abord plus de liberté : « des enseignants qui soient plus libres… des chefs d’établissements qui sont plus libres de proposer, d’innover… La possibilité pour les directrices et directeurs d’établissement (sic) de s’assurer qu’on partage un projet qu’il porte et où il y a aussi plus de liberté qu’on va essayer de donner aux enseignants ». Continuer la lecture de Macron et « l’inévitable » privatisation de l’École in Caf. Péda.

Boris Cyrulnik, «l’arme de la dictature, c’est le conformisme»

Dans sa quête de compréhension des malheurs du monde, le neuropsychiatre de renom Boris Cyrulnik analyse la tentation confortable de céder au dangereux aveuglement de l’embrigadement et lui oppose la pensée guidée par l’expérience sensible et le questionnement, l’esprit libre de ceux qui creusent leur propre sillon. Brûlant d’actualité.

Le père de la résilience, concept surexploité à l’insu de son créateur, poursuit sa quête de vérité : comment donner un sens à l’insensé ?

Surtout connu pour avoir développé le concept de résilience, le neurologue et psychanalyste, qui, à 7 ans, a échappé à la mort que lui promettait une idéologie meurtrière, poursuit son exploration des mécanismes de la psychologie humaine. Dans son dernier ouvrage, « le Laboureur et les Mangeurs de vent », il tente d’expliquer les mécanismes qui conduisent certains à se repaître de rassurants discours totalitaires jusqu’à l’aveuglement, au meurtre ou au génocide, tandis que d’autres s’emploient à penser par eux-mêmes, portés vers l’heuristique et l’empathie.

Quand et comment vous est apparue la distinction entre ceux qui ont une pensée ancrée dans le réel et ceux qui adhèrent à des discours préfabriqués ?

Boris Cyrulnik

Neuropsychiatre

C’est un problème que je me pose depuis mon enfance. Je me demande pourquoi certains parmi nous peuvent avoir des idées complètement coupées de la réalité. J’ai subi la guerre de 1940 et j’ai connu celle d’Algérie. J’ai pu constater à chaque fois qu’il y a deux manières d’aborder ces crises majeures. On peut les comprendre parce que l’on connaît l’autre, on le rencontre, on débat avec lui. C’est ce qu’Hannah Arendt appelle le récit enraciné. Au contraire, on peut aussi adhérer à un récit coupé de la réalité sensible. C’est ce que j’appelle aujourd’hui le délire logique. Le mot « délire » se décompose ainsi : « de » privatif, qui signifie « sans », et « lira », qui est « le sillon creusé dans la terre ». Et j’ajoute « logique », puisqu’il s’agit en général de discours très cohérents et qu’il n’est pas nécessaire d’être psychotique pour être délirant. Continuer la lecture de Boris Cyrulnik, «l’arme de la dictature, c’est le conformisme»

À Montargis, le collectif Ibiza se jette à l’eau pour la Nupes

Campagne L’Humanité a décidé de suivre la confrontation entre Bruno Nottin et l’ex-ministre de l’Éducation nationale, à Montargis, dans le Loiret.

samir maouche

Montargis (Loiret), envoyé spécial.

Une petite foule s’est rassemblée sur les gradins qui bordent le canal de Briare, en plein cœur de Montargis, pour le meeting de Bruno Nottin, candidat PCF-Nupes pour les législatives. Et soudain, devant eux surgit… Jean-Michel Blanquer lui-même ! Le ministre défroqué – au sens littéral du terme puisque sous sa veste de costume il porte un simple caleçon de bain – toise le public avec mépris puis lance un tonitruant : « Bonsoir les gauchistes ! » Et tout le monde éclate de rire.

Car tous savent déjà que ce Blanquer-là est en réalité « Jean-Michel Planquer », ou Nour Durand-Raucher dans la vraie vie, conseiller EELV de Paris mais surtout parfait sosie du vrai Blanquer et âme du collectif Ibiza. Ce groupe informel de militants s’est fait connaître en dansant en maillot­ de bain en plein mois de janvier sous les fenêtres du ministère de l’Éducation nationale, afin de dénoncer ce ministre en vacances à Ibiza à la veille d’une rentrée sous la menace d’une nouvelle vague de Covid. Continuer la lecture de À Montargis, le collectif Ibiza se jette à l’eau pour la Nupes

Recrutement des enseignants : chronique d’une crise organisée

C’est un grand « décrochage » qui sonne l’alarme. La dernière session de concours des professeurs, désertée par les candidats, annonce des classes sans enseignants à la rentrée. L’éducation publique est un noble et dur métier que la Macronie démonétise par des salaires lamentables et une formation au rabais.

Un tel niveau d’imprévoyance laisse les syndicats d’enseignants perplexes. Malgré leurs nombreuses alertes, il est quasi certain que de nombreuses classes n’auront pas d’enseignant devant elles à la rentrée. En cause, la baisse sans précédent du nombre de candidats admissibles aux concours (donc avant les épreuves orales, qui décident des admissions définitives) que laissent apparaître les premiers résultats, publiés le 10 mai par le ministère. C’est en mathématiques que les chiffres sont les plus inquiétants : seulement 816 potentiels professeurs ont réussi l’écrit du concours, en attendant l’oral, quand 1 035 devaient être recrutés. En allemand, on ne trouve que 83 admissibles pour 215 postes. Sans connaître un déficit aussi criant, d’autres disciplines jusque-là moins atteintes affichent cette année un taux d’admissibilité à peine suffisant par rapport au nombre de postes ouverts. C’est le cas en sciences économiques et sociales, avec 175 admissibles pour 121 postes, ou en lettres, avec 720 pour 755 postes. Les chiffres des admis définitifs seront encore plus faibles, et c’est donc « plus d’un millier de postes dans le second degré, soit entre un poste sur cinq et un sur quatre, qui ne trouveront pas preneur », estime le site spécialisé le Café pédagogique. Continuer la lecture de Recrutement des enseignants : chronique d’une crise organisée