Une monstruosité médiatique : LCI

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Cet article dit ce qu’il y a à dire sur ce que représente cette émission incroyable. En fait tout se tient, il s’agit d’une perte de crédibilité globale. La prétention universaliste occidentaliste a fait long feu. Dans toutes les instances internationales, théoriquement à vocation globale, la dictature occidentale a fait craquer le vernis universaliste. Citons-les en vrac : la Cour pénale internationale, les instances olympiques, le système financier international, le FMI et la Banque mondiale, le prix Nobel de la paix etc. Toutes désormais en déficit de crédibilité, comme l’information basée sur la censure pour mieux nous offrir cet extraordinaire spectacle d’indignité et de monstruosité médiatique mais qui repose sur un consensus général qui va dans le même sens. La monstruosité n’est pas seulement LCI mais bien ce qui permet qu’il n’y ait rien d’autre… et ce qui le permet ne vient pas de nulle part, ici LCI c’est Bouygues et le marché de la reconstruction après la guerre, c’est Bolloré et la manière dont il “tient” le transport portuaire africain avec la concurrence chinoise, c’est Dassault et la vente des rafales, c’est mister K l’oligarque qui met la main sur le feu nucléaire, bref c’est le capital avec son bras armé les Etats-Unis. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)


Par Djamel LABIDI

Dans la propagande occidentale sur la guerre en Ukraine, les medias lourds français, officiels et officieux, à part quelques exceptions, se font particulièrement remarquer dans un soutien sans nuance au pouvoir ukrainien. En France la palme revient incontestablement à la chaine d’information continue LCI.

Pour qui veut connaitre ce monde fou où nous vivons, dans cette hantise d’une probable Troisième Guerre mondiale, je recommande de suivre cette chaine d’information. Chez eux aucune trace de cette hantise. Pour eux c’est de la propagande, du “bluff russe”. Ils se réjouissent de chaque escalade dans les armements, de chaque pas en avant vers le gouffre. Ils en rient même souvent, tranquillement installés sur les plateaux, visionnant parfois une vidéo dont on a expurgé pour les téléspectateurs les scènes trop sanglantes. Continuer la lecture de Une monstruosité médiatique : LCI

50 ans après la mort de John Ronald Reuel Tolkien, retour sur ses terres… In Huma Dimanche

Il a popularisé la fantasy au niveau mondial. Il a passé sa vie à écrire les contes et légendes de la Terre du Milieu, transmettant cet héritage à sa famille, qui, bien après sa mort, a continué de le publier. John Ronald Reuel Tolkien nous a quittés il y a cinquante ans, mais son œuvre demeure vivace et continue de distiller tolérance et respect. Si l’œuvre de J. R. R. Tolkien puise allègrement dans les récits nordiques, germaniques et anglo-saxons, ses chapitres les plus sombres sont hantés par ses souvenirs des horreurs de la Grande Guerre. Une éloge du pacifisme et de la tolérance qui trouvera écho jusque dans la contre-culture hippie, chez les Beatles et Led Zeppelin.

La saga "Le Seigneur des anneaux” de Peter Jackson.

La saga « Le Seigneur des anneaux” de Peter Jackson. Crédit : Photo12/7e Art/New Line Productions

« Je voulais écrire “le Seigneur des anneaux”. Le problème était qu’on l’avait déjà écrit. » Lors d’un discours de 2004, le pourtant talentueux Neil Gaiman (« American Gods », « Sandman ») résumait ce que peut ressentir n’importe quel auteur face à un monument de la littérature mondiale. De son vivant, J.R.R. Tolkien en aurait rougi, lui qui ne prisait que peu la notoriété. Il avait pourtant déjà vendu des millions d’exemplaires de ses livres.

Depuis son premier récit, à 7 ans (une histoire de dragon, évidemment), à son décès en septembre 1973, John Ronald Reuel Tolkien n’a jamais cessé d’écrire. On a tendance à circonscrire son œuvre aux légendes de la Terre du Milieu, mais il a laissé un nombre considérable de productions. Un « continent littéraire », comme l’évoque Vincent Ferré, fin connaisseur de l’univers de l’auteur. Ou plutôt, « une forêt, un iceberg dont on n’a connu que deux faces principales du vivant de J.R.R. Tolkien : “le Hobbit” (1937) et “le Seigneur des anneaux” (1954-1955) ». Beaucoup de textes inachevés, de notes ont été triés, retravaillés par son fils Christopher, son exécuteur littéraire, qui a préservé et continué l’œuvre paternelle jusqu’à sa mort en 2020. En 2007, il a même réussi à achever et publier « les Enfants de Húrin », un roman de son père commencé en 1918 ! Suivront « Beren et Lúthien » en 2017 et « la Chute du Gondolin » en 2018. C’est dire si l’œuvre de J.R.R. Tolkien, publiée de son vivant ou à titre posthume, est riche. Continuer la lecture de 50 ans après la mort de John Ronald Reuel Tolkien, retour sur ses terres… In Huma Dimanche

Tous ces privilèges qui restent à abolir, l’analyse

Le 4 août 1789, l’Assemblée constituante votait la fin des privilèges de l’Ancien Régime. Mais pour atteindre l’idéal révolutionnaire d’une société égalitaire, il en reste encore quelques-uns à faire tomber. Liste non exhaustive des bénéfices et passe-droits des plus aisés.

Photo Eric TSCHAEN/REA

Photo Eric TSCHAEN/REA

À l’hôtel des Menus-Plaisirs de Versailles, la nuit du 4 août 1789 est agitée. Dans un de ces moments d’effervescence que seules les révolutions savent offrir, l’Assemblée constituante vote la fin des privilèges féodaux. La fougue politique du club des Bretons, futurs Jacobins, emporte avec elle les fondements de l’Ancien Régime. Pourtant, 234 ans plus tard, les fractures perdurent. C’est qu’un ordre inégalitaire, capitaliste et bourgeois, en a remplacé un autre. Il reste des privilèges à précipiter au tombeau. « L’Humanité magazine » vous en fait l’inventaire (non exhaustif).

L’héritage, le nerf de la guerre

Dans plusieurs de leurs travaux, les sociologues Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon ont montré combien la transmission d’un patrimoine, financier ou matériel, était cruciale dans la perpétuation des dynasties fortunées. Depuis une trentaine d’années, l’héritage a tendance à s’accroître au point de devenir la première cause d’inégalité en France. Le système actuel de taxation, progressif, n’est pas exempt de critiques, en raison notamment de ses nombreux dispositifs d’exonération et d’exemption. Le 0,1 % des plus riches hérite en moyenne de 13 millions d’euros par tête… soit 180 fois l’héritage médian de l’ensemble des Français. Continuer la lecture de Tous ces privilèges qui restent à abolir, l’analyse

La classe ouvrière et le pacte républicain face à l’arrogance de caste

Pour la France de Macron:
il est inacceptable que l’on viole “la démocratie” au Niger, celle qui garantit à la France un uranium à un prix dérisoie, mais il est tout à fait acceptable que celui qui « soustrait » son uranium n’ait pas d’électricité chez lui. Moins de 20 % de la population au Niger dispose de l’électricité. C’est dire ce qu’est leur démocratie et le lâche consensus sur lequel il repose… ce consensus, cette union sacrée autour de l’envoi d’armes pour l’OTAN.

Cette France-là est chassée d’Afrique, est méprisée de tous pour son impuissante vassalité, elle a trahi son peuple comme tous les autres peuples, son secteur manufacturier s’effondre et la bourse chute parce que leur démocratie n’est que tyrannie et que les capitaux fuient comme toujours.

Il y eut jadis d’autres voix rocailleuses qui tonnèrent à l’Assemblée Nationale au nom de la classe ouvrière, Il interpellait malicieusement Queuille en pleine guerre de Corée et lui disant : “taisez-vous Correzien du Sud…” Ce qui ne manquait pas de sel quand on sait le partage de la Corrèze entre ceux qui respectaient les maitres du château et les rebelles…
ou encore s’adressant à l’Assemblée Nationale à ceux qui par leur atlantisme trahissaient la France et qui pour masquer leur trahison se déchaînaient en propos anticommunistes:
“Nous sommes bien sûrs de valoir autant que vous et quand je dis autant je suis sûr de ne pas exagérer… Vous parlez de démocratie pour masquer votre arrogance de caste..” Ce discours de Jacques Duclos dont nous publions ci-dessous des extraits a été prononcé alors que les événements se précipitaient en Indochine “Ce qui se dégageait de la marche des événements, c’était d’abord la volonté du gouvernement français d’empêcher l’unité du Vietnam en maintenant la Cochinchine sous un régime autonome et en recherchant d’autres partenaires que le camarade Ho chi Minh” et Duclos ajoute “Ainsi, la IVe République allait faire ses débuts avec à son flanc une situation en train de s’aggraver en Indochine et qui devrait prendre peu à près un caractère d’extrême gravité. On peut dire que la guerre d’Indochine qui a fait tant de mal au peuple vietnamien et qui a été ruineuse pour notre pays a eu pour cause la rapacité des colonialistes et le manque de courage et de clairvoyance de dirigeants politiques qui se laissèrent manoeuvrer par des personnages totalement imperméables à la compréhension de la volonté de libération des peuples colonisés et figés dans l’attitude coloniale la plus rétrograde et la plus stupide”. (1)

Un mot encore, je me suis toujours demandée pourquoi alors que la social démocratie avait toujours trahi partout, pourquoi non seulement Jaurès ne trahit pas, pourquoi dans la Commune de Paris viennent y compris des officiers qui refusent la défaite, je crois que c’est parce qu’il y a la Révolution française avec Robespierre, celui qui porte la République le plus loin, en faisant du peuple la boussole… le principe jacobin celui à partir duquel se dessinera la dictature du prolétariat.

Il suffit d’écouter ce discours de Duclos et le double contexte dans lequel il est prononcé à savoir au plan intérieur face aux manœuvres qui vont finir par détruire la IV république et qui – déjà sous la pression des Etats-Unis – vont évincer les communistes du gouvernement et à travers eux chasser la classe ouvrière le peuple français de l’exercice de la démocratie, ils n’entendent pas plus les peuples qui exigent souveraineté et libération internationale que chez eux celle du peuple. Ils baptisent démocratie ce qui n’est qu’une arrogance à courte vue de caste…

il est à noter que si on lit ce texte: Jaurès n’est pas le modèle offert aux communistes, il est seulement la preuve qu’il existe dans notre pays des Républicains sincères avec qui on peut gouverner. Ce qui est aux antipodes de la manière dont on tente de transformer le parti de Maurice Thorez en parti de Jaurès et qui confirme le choix social démocrate qui alors peut se contenter du parlementarisme et d’un strapontin pour la classe ouvrière… Jaurès est un appel aux socialistes baptisés en l’occurrence des “républicains sincères”

En revanche, oui le parti communiste français part de ses traditions héritées de la Révolution française et de son roman national pour donner à la classe ouvrière son rôle émancipateur et souverain, patriote, du jacobinisme vers le socialisme qui a triomphé avec l’URSS et qui vient de ré-affirrmer son rôle dans la lutte contre le nazisme.

Le pacte républicain dont faisait état Jacques Duclos a été brisé : chaque président de la Ve République a eu à cœur d’aggraver la facture qu’il soit de droite ou de gauche, la part du patrimoine hérité est remontée de 34% en 1970 à 60% aujourd’hui.
La moitié des Français reçoivent moins de 70 000€ en héritage, mais les 0,1% les plus aisés reçoivent au moins 12,5 millions, soit au minimum 180 fois plus. Le taux d’épargne des 40% les moins aisés est inférieur à 5%. Ceux-là n’ont pas le choix : ils consomment la quasi-totalité de leur revenu et subissent de plein fouet l’inflation. Leur Europe est sans perspective autre que celle de la mise en concurrence des forces de travail et la gloire des marchés financiers et des marchands d’armes. La zone euro est entrée en récession. Les salaires ne suivent pas l’inflation, d’où la contraction de la consommation, et l’investissement (dont l’immobilier) est aussi en berne. La guerre et le pillage néocolonial n’aide même plus à assurer le dit pacte républicain, il est à la base d’un exode qui devient seulement un argument sécuritaire. Le consensus qui tend à s’établir autour de ce pillage et de l’UE en est de plus en plus infâme.

Quand le PCF revendiquait le pouvoir au nom de la classe ouvrière et dénonçait “leur” démocratie comme une arrogance de caste menant à la catastrophe …

“Nous avons conscience d’avoir autant de mérites, autant de droits que vous ; et quand je dis “autant”, je suis bien sûr de ne pas exagérer.

La classe ouvrière, dont nous avons conscience d’être les représentants essentiels, a fait son devoir, alors que les fausses élites sombraient dans la lâcheté et le déshonneur.

Cela on le reconnaissait hier : on l’oublie aujourd’hui. Pendant la clandestinité, un académicien, qui maintenant est de service au Figaro écrivait : la classe ouvrière seule, dans sa masse, aura été fidèle à la France profanée.”

Mais cet élan de sincérité hier est oublié aujourd’hui. Et l’on voit transparaître la haine de classe chez ceux-là même qui parlent d’amour pour cacher leur mépris du peuple et qui parlent de démocratie comme pour cacher un esprit de caste.

Ce qui reste, mesdames, messieurs, c’est que le parti qui représente la plus large fraction de la classe ouvrière est considéré comme un parti de seconde zone, et cela parce qu’il est représentatif de la classe ouvrière.

Les ouvriers, c’est bon pour produire, c’est bon pour se battre, c’est bon pour payer, c’est bon pour se faire tuer, mais ce n’est pas bon pour gouverner au même titre que les autres citoyens !

Les postes de premier plan sont interdits à une catégorie de Français. Le peuple servant de piédestal à une aristocratie méprisante et hautaine, voilà la philosophie politique que certains semblent vouloir faire triompher.

C’est ce qu’on a ressenti au cours des événements de ces derniers jours et l’on a la sensation de voir se dérouler ici des intrigues dont on a pas de mal à deviner qu’elles se nouent en dehors de l’enceinte du Palais Bourbon.

A côté des Républicains attachés à la démocratie et décidés à jouer le jeu parlementaire, il est des hommes qui ont associé leur destin moins peut-être au destin de la République qu’à un destin personnel. Et le plan de ces hommes est de discréditer la démocratie, dans l’espoir de frayer la voie à je ne sais quelle autre forme de pouvoir.

(…) On réfléchit aujourd’hui dans les usines, dans les mines, dans les chantiers, dans les boutiques, dans nos campagnes. On réfléchit à ce fait nouveau que, pour certains, la haine de classe prime l’intérêt de la patrie. Le peuple ne peut pas ne pas comprendre, devant l’interdit qui frappe le Parti communiste, que lorsque ces gens parlent d’union nationale, c’est simplement une comédie, ce n’est pas sincère.

La France veut aller de l’avant dans la voie du progrès. Elle ne veut pas que les conquêtes sociales de la dernière période soient remises en question. Elle ne veut pas que les nationalisations effectuées soient abolies pour le plus grand profit des puissances d’argent.

Elle ne veut pas que les forces d’obscurantisme reprennent le dessus.

Elle ne veut pas, la France, que plus de cent cinquante ans après la proclamation des droits de l’homme et du citoyen, on puisse établir chez nous des catégories entre Français et ériger en principe qu’aux hommes du peuple les fonctions supérieures sont à jamais interdites.

La France ne veut pas cela ! La France ne veut pas retourner aux mœurs féodales, au règne du bon plaisir et de l’arbitraire!

Nous sommes sûrs en défendant ces principes fondamentaux de la démocratie, d’être à l’unisson du pays républicain tout entier.

Nous représentons la partie la plus agissante la plus ardente de nos populations ; nous représentons les couches profondes de la nation dont Jaurès pouvait dire “qu’elles sont la vérité en mouvement, la vie elle même dans son évolution nécessaire”.

Le peuple de France ne permettra pas qu’on essaie de nous conduire à contresens de l’histoire et, avant de terminer, je veux faire appel à l’union de tous les Républicains que peu vent séparer des barrières de partis, mais qui doivent se retrouver unis pour assurer la marche paisible de la France vers l’affairmissement des institutions républicaines et pour barrer la route aux chercheurs d’aventurs quels qu’ils soient.

Jaurès que je me permets de citer disait :

“La société d’aujourd’hui est menacée par le retour offensif de toutes les forces du passé. C’est le devoir des socialistes, quand la liberté républicaine est en jeu, de marcher avec ceux qui ne veulent pas revenir en arrière”.

(1 ) Mémoires de Jacques Duclos. 1945-1952 ; p.169, 170, 171. Nous sommes dans le gouvernement provisoire de Léon Blum, mais la IVe République se met en place avec l’élection du président de la République par l’Assemblée nationale qui est fixée le 14 janvier 1947.

Karl Marx et Friedrich Engels : en lettres capitales

Riche de milliers de missives, la correspondance entre Karl Marx et Friedrich Engels témoigne de leur amitié et de leur collaboration intellectuelle étroite. Un véritable laboratoire théorique où sont formulées, dès 1847, des propositions concernant le futur Manifeste du Parti communiste.

Dans la correspondance partagée entre Friedrich Engels (à gauche) et Karl Marx, on trouve aussi bien les traces de l’activité publique des deux auteurs que des témoignages irremplaçables sur leur vie privée © Photo12

Dans la correspondance partagée entre Friedrich Engels (à gauche) et Karl Marx, on trouve aussi bien les traces de l’activité publique des deux auteurs que des témoignages irremplaçables sur leur vie privée © Photo12

La correspondance de Marx et Engels représente une part tout à fait considérable de leurs écrits. Les deux auteurs envoyaient des lettres presque tous les jours à de multiples destinataires et sur tous les sujets possibles.

On en a conservé plusieurs milliers, auxquelles il faudrait ajouter toutes celles qui ont été perdues pour se faire une image exacte de leur activité d’épistoliers. Nombre de ces textes n’ont pas encore été traduits en français, mais on dispose déjà de 13 volumes de correspondance qui couvrent une période allant de 1835 à 1880, publiés par les Éditions sociales depuis les années 1970.

Brouillons et ratures constituent les marques d’une pensée vivante

Au sein de ce massif de lettres, on trouve aussi bien les traces de l’activité publique des deux auteurs que des témoignages irremplaçables sur leur vie privée. Sans cette correspondance, il aurait sans doute été impossible de retracer leur biographie avec autant de précision. Continuer la lecture de Karl Marx et Friedrich Engels : en lettres capitales

Est-ce que la politique a encore besoin du marxisme?

Je ne suis pas du tout convaincue que l’anti-Dühring dont il est question dans l’article qui suit, rende le marxisme abordable pour tous, effectivement les aspects polémiques sont souvent fastidieux et c’est un “pavé”. Mais la question que pose cet article est bien réelle : dans l’état d’inculture théorique où se trouvent aujourd’hui la masse des militants et la quasi totalité des dirigeants politiques, la théorie marxiste en Europe, et singulièrement en France n’a plus d’influence sur le débat politique. Personne ne semble avoir jamais lu une ligne de Marx, peut-être les trois premières pages du Manifeste, même si le marxisme connait un regain d’intérêt auprès des chercheurs. Après l’eurocommunisme et la contrerévolution avec “la trahison de la “gauche”, le niveau du débat, les propositions programmatiques sont en rupture totale avec le niveau le plus basique du marxisme, même pas du léninisme ou des autres penseurs. Comme ça parait plus facile, ce qui est inexact, on a vaguement assimilé quelques pages de Gramsci, nous en sommes à un socialisme de la distribution, “un moralisme” dans l’analyse du capital, toute chose étrangère à l’analyse marxiste. Il serait presque rassurant de constater à quel point la social démocratie allemande pourtant sous la direction d’Engels était majoritairement la proie de courants aussi dévoyés que Dühring après Lassalle, (Dühring, aussi violemment antisémite que Proudhon, annonce le nazisme et pas seulement parce qu’il est antisémite). l’héritier d’Engels étant Kautsky, sans parler du socialisme français où le “marxiste était Guesde qui s’est rallié à l’union sacrée. Le vrai problème est que cette coexistence en particulier face à la guerre ou au colonialisme s’est toujours traduite (sauf dans le cas de Jaurès) en trahison. l’antidühring se bat pour une dialectique matérialiste en sciences, dénonce le positivisme et Engels montre comment se fait jour à travers le succès des théories confuses d’universitaire comme Dühring, l’exigence d’une vision globale qui peut être aussi une éducation au marxisme. Actuellement, en France, en Europe, dans une période de développement scientifique, cette soif d’une vision globale débouche sur à la fois l’anti-science, les délires complotistes, et dans le même temps on retrouve ce besoin d’une compréhension globale dans une situation d’inculture de masse. Est-ce qu’il y a une exigence théorique ? Comment initier au matérialisme non seulement historique mais dialectique des gens qui ne lisent plus. Comment reconstruire la capacité à des raisonnements qui admette au moins le développement des contradictions? Un autre aspect important est le choix de Engels et de Marx, dont nous avons déjà fait état à propos du programme de Gotha, celui de la coexistence – mais séparée en deux courants – entre un socialisme de la distribution, et à côté le marxisme, il y a là une question qui se pose en théorie et en pratique même si elle rarement abordée en tant que telle. Mais pour répondre à ma question : oui la politique a plus que jamais besoin de théorie et de Marx en premier lieu, mais ce besoin visiblement est totalement ignoré et chacun s’estime socialiste, communiste, sans que ce besoin effleure sa conscience. Pourtant dans une société, l’idéologie dominante étant celle de la classe dominante on voit mal comment y échapper sans travailler son mode de pensée spontanée, de celui qui nous fait percevoir que le soleil tourne autour de la terre, on le travaille par les luttes contre l’exploitation mais en intégrant l’expérience de celle-ci dans une conception de monde au-delà de la conscience spontanée qu’on en a. (note de Danielle Bleitrach dans histoireetsociete) .

Marxisme – L’Anti-Dühring de Friedrich Engels rend le marxisme abordable par tous ?

mercredi 26 juillet 2023, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 26 juillet 2023).

Portée de l’« Anti-Dühring » Version PDF de L’Anti-Dühring : http://mai68.org/spip2/IMG/pdf/anti… 

https://assawra.blogspot.com/2023/0…

Portée de l’”Anti-Dühring”
Par Émile Bottigelli dans Avertissement, “Anti-Dühring” par Friedrich Engels
Éditions sociales – 1971

Si nous essayons de nous remémorer la situation dans laquelle Engels a entrepris de répondre de façon aussi magistrale à Dühring, il faut reconnaître qu’elle n’était pas pour lui une grande source d’encouragement. Certes l’Allemagne possédait un parti socialiste qui avait surmonté le stade de la secte lassallienne. A chaque élection le nombre de voix socialistes augmentait. Le parti possédait près de quarante organes de presse et était en mesure d’utiliser le Reichstag comme tribune de propagande à l’échelon national. Mais l’unité s’était réalisée à Gotha sur des bases qui trahissaient la faiblesse idéologique des dirigeants. Il était clair que le Manifeste communiste ou Le Capital étaient à peine connus. La lutte souvent héroïque du parti se situait sur un plan strictement politique. Continuer la lecture de Est-ce que la politique a encore besoin du marxisme?

L’uniforme à l’école, prémices de la patte Gabriel Attal

Le nouveau ministre Gabriel Attal, a dévoilé sa feuille de route pour l’Éducation nationale jeudi 27 juillet. Parmi ses priorités : un appel du pied à la droite, avec la volonté d’expérimenter le retour de l’uniforme dans les établissements scolaires.

Gabriel Attal arrive au palais de l'Elysée à Paris le 19 juillet 2023.

Gabriel Attal arrive au palais de l’Elysée à Paris le 19 juillet 2023.
AFP / Bertrand GUAY

« L’ordre, l’ordre, l’ordre », martelait Emmanuel Macron en guise de feuille de route, lundi dernier, depuis Nouméa. Message bien reçu par Gabriel Attal, choisi pour remplacer Pap Ndiaye au ministère de l’Éducation nationale il y a une semaine.

Parmi les premières propositions du nouveau ministre, détaillées ce jeudi dans le Midi Libre , on retrouve ainsi une vieille marotte de la droite : le port de l’uniforme. Celui-ci ferait son retour sous la forme d’une expérimentation, d’abord, « si la communauté éducative d’un établissement le demande ». Mais on sait ce qu’il advient des expérimentations en Macronie. Elles ont une fâcheuse tendance à être généralisées, à l’image de la mise en place du RSA conditionné à minimum 15 heures d’activité, testée dans 18 départements, avant que cette mesure apparaisse dans le projet de loi dit « plein-emploi », voté au Sénat le 11 juillet dernier. Continuer la lecture de L’uniforme à l’école, prémices de la patte Gabriel Attal

Mort de Sinéad O’Connor, l’incomparable

La chanteuse irlandaise, voix sublime et écorchée vive, est décédée mercredi 26 juillet dans sa cinquante-septième année après plusieurs épisodes dépressifs. Elle aura marqué la décennie 90 de sa présence solaire, de ses convictions inébranlables et de projets discographiques remarquables.

Une photo non datée de la fin des années 1980 montre Sinead O'Connor se produisant à Vancouver, au Canada.

Une photo non datée de la fin des années 1980 montre Sinead O’Connor se produisant à Vancouver, au Canada.
AFP

On savait la gueule d’ange en proie à des démons. Ils auront finalement eu sa peau, à 56 ans seulement, âge absurde pour mourir. Sinéad O’Connor, promesse de la scène musicale des années 1990, aura refusé toutes les convenances, jusqu’à se perdre dans ses négations et dénégations. Si la figure en est devenue tragique, il serait dommage d’en rester là et d’oublier la voix qu’elle fut, bouleversante et courageuse.

La chanteuse, née en 1966 dans la banlieue de Dublin, subit quelques sévices familiaux avant de se risquer à voler à l’étalage. Direction la maison de correction et le pensionnat. Elle s’en évade pour pousser la chansonnette dans quelques bars dublinois. Sa voix assurée parvient jusqu’aux oreilles de The Edge, la guitariste du groupe U2, qui la fait chanter sur la bande originale du film  The Captive. Un an plus tard, elle sort, quasi seule, le superbe Lion and the Cobra (1987). La chanteuse a bien un peu du fauve et du serpent avec son allure sans concession, yeux de biche et crâne rasé. Continuer la lecture de Mort de Sinéad O’Connor, l’incomparable

Police et pouvoir : pourquoi ces liaisons dangereuses

Les propos tenus par le directeur général de la police nationale en début de semaine, que refuse de condamner l’exécutif, relancent le débat sur les réponses à apporter au malaise dans la profession, loin des outrances très droitières d’une partie de ses syndicats.

Le directeur général de la police, Frédéric Veau, (à gauche) a estimé qu'« avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison ». Ici, avec son ministre de tutelle, Gérald Darmanin, qui, lui, garde le silence total sur le sujet. © AFP

Le directeur général de la police, Frédéric Veau, (à gauche) a estimé qu’« avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison ». Ici, avec son ministre de tutelle, Gérald Darmanin, qui, lui, garde le silence total sur le sujet. © AFP

Une interview en forme de coup de pression. Pour le directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Veaux, un policier ne doit pas dormir en prison dans l’attente de son procès, « même s’il a commis une faute grave ». Une façon explicite de demander la libération de l’agent de la BAC détenu après des faits de violences policières commis à Marseille.

Des propos d’une extrême gravité qui ont suscité l’indignation et la colère de tous ceux qui, attachés à l’État de droit, considèrent qu’un policier est un justiciable comme un autre et que la police ne saurait exercer quelque pression que ce soit à l’endroit de l’institution judiciaire.

Des élus de gauche, le Syndicat de la magistrature, l’ancien procureur de la République François Molins se sont notamment élevés contre ce qu’ils considèrent être une dérive claire. Les principaux syndicats de policiers ont, de leur côté, applaudi la prise de position de leur chef. Continuer la lecture de Police et pouvoir : pourquoi ces liaisons dangereuses

A propos de la tribune dans le journal Le Monde, par Franck Marsal

NDLR de MAC: Nous sommes capables d’un vrai débat sur les questions de la paix, à condition de s’en donner la peine. Le congrès a entamer ce débat, il faut poursuivre à la lumière d’une pensée marxiste retravaillée. Ce n’est faire l’injure à personne de croire que nous pouvons sortir des réflexions simplistes guidées par les intérêts politiques du moment. La guerre est l’apanage du capital, construisons la Paix. Nous versons ce texte de F. Marsal au débat!

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Fabien Roussel, en tant que député du Nord et secrétaire national du PCF a signé une tribune dans le journal Le Monde, appelant à des négociations pour sortir de la guerre en Ukraine. Cette tribune soulève un certain nombre de questions en elle-même, par son contenu, mais il faut aller au-delà et envisager nos difficultés à élaborer collectivement sur les questions internationales et continentales.

Le premier problème que nous avons a résoudre à mon sens, c’est que nous menons des discussions, tant en interne qu’en externe, sans utiliser sérieusement aucun des concepts clés du marxisme. Lors du dernier congrès, j’avais proposé un amendement, soutenu par ma section et, si mes souvenirs sont bons, par le congrès fédéral, qui introduisait dans le préambule une référence directe et explicite à la phrase de Marx selon laquelle “l’histoire de toute société jusqu’à nos jours est l’histoire de la lutte des classes”. Cet amendement a été retoqué au niveau national. En soi, ce n’est pas grave. Il y a eu des milliers d’amendements, beaucoup plus ont été refusés qu’acceptés, on voulait un préambule court etc etc … Continuer la lecture de A propos de la tribune dans le journal Le Monde, par Franck Marsal