Rentrée sociale : Entretien avec Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, à la Fête de l’Humanité

Interview du secrétaire du Parti communiste du Chili

Le secrétaire général du Parti communiste du Chili a déclaré qu’avec le retour de la démocratie, le Parti communiste a plaidé en faveur de sa légalité en faisant revivre ce slogan dans le pays. Cet interview a le mérite d’insister sur ce qui demeure la priorité du capital sous tous les climats et sa manière d’imposer ce qui est destructeur de l’avenir (ici la dette éducative qui frappe y compris la petite bourgeoisie en plein déclassement) par le fascisme présenté comme la liberté individuelle des “enragés” quand la classe ouvrière et les couches populaires ont été isolées, qu’il n’y a plus de parti communiste. Quand on l’a réduit comme en Europe, en France, en Italie à n’être plus qu’un groupuscule inféodé dans sa direction aux pires errances de la social démocratie, avoir détruit toute organisation, toute formation, s’être emparé de ses publications, avoir systématiquement éliminé tous les cadres du parti pour leur substituer des individus cyniques, bloquant par leur inertie toute intervention populaire, un modèle dont nous avons vu le rôle qu’il a joué en URSS avec Gorbatchev mais qui a été préparé de longue date. Au Chili, comme dans d’autres pays d’Amérique latine, les nécessités de la résistance ont joué un rôle a contrario, mais il est clair que comme dans tous les pays du sud, et désormais dans l’UE, la colère peut virer dans un sens ou un autre. C’est pourquoi partout le rôle d’un parti communiste est un enjeu qui dépasse tout aspect partisan. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsocieté)

 

Le 31 août 2023, le président du Parti communiste du Chili, Guillermo Teillier, a été enterré dans le cimetière historique de Recoleta. Dans ce cimetière reposent les restes d’une série de personnes importantes, de l’ancien président chilien socialiste Salvador Allende au chanteur communiste Victor Jara. Allende et Jara ont tous deux été victimes du coup d’État militaire qui a eu lieu il y a 50 ans, le 11 septembre 1973.

Teillier, qui a été torturé pendant plusieurs années en prison après le coup d’État, est entré dans la clandestinité après sa libération et a dirigé les efforts de reconstruction du Parti communiste (PC) clandestin (depuis son interdiction), de sa branche armée (El Frente Patriótico Manuel Rodríguez) et du mouvement populaire plus large qui a conduit à la restauration de la démocratie en 1990. Le président chilien Gabriel Boric a assisté au mémorial avant l’enterrement de Teillier et a appelé à deux jours de deuil national les 30 et 31 août pour marquer la perte de Tellier, qui, selon luia vécu une « vie digne ».

Lors des funérailles, le secrétaire général du Parti communiste, Lautaro Carmona, a souligné l’importance du leadership de Tellier – à un coût personnel élevé – dans la lutte contre la dictature militaire et dans la lutte des trois dernières décennies pour relancer un projet socialiste au Chili. Malgré les tentatives d’enterrer l’héritage de la gauche – y compris les avancées faites par le gouvernement d’Unité populaire dirigé par Salvador Allende (qui a été président de 1970 à 1973), les communistes – qui font partie du gouvernement de Boric – continuent de lutter pour faire avancer un programme visant à établir la souveraineté sur l’économie chilienne et à améliorer les conditions de vie quotidiennes de la population du pays.

Ce projet socialiste – qui est écrit sur les « las banderas Allendistas » (drapeaux de l’allendisme), comme Carmona l’a dit lors des funérailles – a récemment été violemment attaqué par les médias de droite chiliens et le centre-droit.

« Notre intérêt majeur est le cuivre » : la Grande-Bretagne a soutenu le coup d’État sanglant de Pinochet au Chili

https://orinocotribune.com/our-major-interest-is-copper-britain-backed-pinochets-bloody-coup-in-chile/embed/#?secret=fEJE5qYAVG#?secret=fAkuZ6rvBR

Pourquoi y a-t-il eu cette attaque féroce contre les communistes ? Lorsque nous avons parlé à Lautaro Carmona dans son bureau à Santiago, près de la Plaza de la Dignidad, il nous a fourni une explication détaillée du contexte social et politique du pays.

Il y a, nous a-t-il dit, une opinion répandue dans les médias de droite selon laquelle s’ils peuvent semer le doute au sein du gouvernement sur les politiques avancées par le Parti communiste, cela discréditerait l’influence du PC, déchirerait la gauche et permettrait à la droite de revenir au pouvoir pour plusieurs cycles électoraux.

Lors de l’élection du conseil constitutionnel chilien en mai 2023, la droite l’a emporté, mais parmi les partis libéraux et de gauche, le Parti communiste a obtenu la plus grande part des voix. Ce résultat et le rôle clé que jouent les communistes dans le gouvernement de Boric, nous a dit Carmona, est la raison pour laquelle les médias de droite ont commencé cette campagne féroce contre le Parti communiste.

L’impact de l’explosion sociale En 2019, des manifestations en cascade ont éclaté dans tout le Chili. Au cœur des manifestations se trouvait un sentiment général de désespoir social, nous a dit Carmona, qui a principalement ravagé la classe moyenne. C’était, a-t-il dit, « une accumulation de frustration » avec un système d’endettement permanent des ménages étant le seul moyen de maintenir un style de vie de base de la classe moyenne et de la classe moyenne inférieure.

L’un des éléments clés de cette dette a été la dette pour l’éducation, c’est pourquoi les manifestations ont exigé que le gouvernement trouve un moyen de lever ce « poids invisible » des épaules de la jeunesse chilienne.

Aucun gouvernement – pas même les gouvernements de centre-gauche de Michelle Bachelet (2014-2018) ou de Gabriel Boric (arrivé au pouvoir en 2022) – n’a été en mesure de résoudre ce problème de la dette éducative. Les propositions faites pour éliminer les prêts étudiants sont souvent liées à d’autres questions, comme la réforme fiscale, et elles font échouer tout mouvement d’allégement de la dette.

« Si vous voulez résoudre de votre vivant le problème de votre dette, vous devez contracter un autre prêt », a déclaré Carmona. La crise financière au Chili n’a pas encore d’impact sur le secteur financier, mais son coût affaiblit la vie de millions de Chiliens.

Ces protestations, a déclaré Carmona, doivent être comprises clairement. Ils démontrent qu’une grande partie de la population chilienne a un « niveau implicite de conscience » de leur situation. Le mécontentement à l’égard du système s’est manifesté de diverses manières, depuis les manifestations (qui ont été considérablement interrompues par la pandémie), depuis l’élection de Gabriel Boric en 2022 et par la revendication – imposée par la rue – d’une nouvelle constitution.

L’humeur du public est restée frustrée par le système de dette existant, mais l’incarnation politique de cet état d’esprit a oscillé de manière spectaculaire entre le soutien à la campagne électorale du Front large de centre-gauche en 2022 et le vote pour le Parti républicain de droite lors de la campagne de mai 2023 pour le Conseil constitutionnel.

Cinq nouveaux documents confirment le complot américain contre le Chilien Allende

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L’attaque contre les communistes
L’attaque contre le Parti communiste au Chili n’est pas nouvelle, comme l’a documenté Iván Ljubetic Vargas dans El Partido Comunista de Chile (2014). Fondé en 1912 en tant que parti ouvrier et rebaptisé Parti communiste en 1922, le PC a d’abord été interdit de 1927 à 1931, puis de nouveau de 1948 à 1958. Le 22 septembre 1973, onze jours après le coup d’État, l’armée a déclaré que tous les partis marxistes étaient illégaux. L’armée a assassiné six membres du comité central du PC et en a fait disparaître 11 autres en 1976.

L’attaque actuelle contre le PC s’appuie sur cette longue histoire de répression. L’aile droite, nous a dit Carmona, veut utiliser cette attaque contre le parti non seulement pour contester les vues du parti, mais aussi pour isoler le parti des autres secteurs avec lesquels le PC a construit des alliances.

Avec le retour de la démocratie au Chili, le Parti communiste a plaidé en faveur de sa légalité avec le slogan « Le Chili a besoin d’un Parti communiste ». Carmona nous a dit que le PC pourrait avoir besoin de relancer cette campagne parce qu’il ne devrait pas sous-estimer l’attaque contre lui. La droite veut approfondir le modèle néolibéral au Chili, un modèle que les communistes tentent de saper au sein du gouvernement de Boric.

Le parti, a déclaré Carmona, fait face à deux risques: « premièrement, en n’accordant pas assez d’importance à l’attaque, et deuxièmement en croyant que ce n’est pas parce que c’est une campagne basée sur des mensonges, qu’elle sera inefficace ».

Il y a un problème social auquel le Chili doit faire face. Seulement 30% de la population chilienne était en vie pendant les années du coup d’État, ce qui signifie qu’une majorité pourrait sous-estimer le danger de la droite, qui continue de défendre le coup d’État et ses politiques néolibérales. Le paysage médiatique global, avec ses programmes frivoles à la télévision et dans les journaux de droite, nous a dit Carmona, n’est pas sérieux au sujet des défis auxquels le pays est confronté.

Les mouvements sociaux et les syndicats, a-t-il dit, sont affaiblis et souvent passifs dans leur approche. Il n’est pas encore clair si le peuple chilien – ainsi que les communistes qui sont descendus dans la rue – sera en mesure de surmonter les profonds héritages du coup d’État.

 


Taroa Zúñiga Silva

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Taroa Zúñiga Silva est boursière d’écriture et coordinatrice des médias espagnols pour Globetrotter. Elle est co-éditrice avec Giordana García Sojo du Venezuela, Vórtice de la Guerra del Siglo XXI (2020). Elle est membre du comité de coordination d’Argos: Observatoire international sur la migration et les droits de l’homme et est membre de la Mecha Cooperativa, un projet de l’Ejército Comunicacional de Liberación.

Vijay Prashad

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Vijay Prashad est un historien, éditeur et journaliste indien. Il est rédacteur et correspondant en chef de Globetrotter, un projet de l’Independent Media Institute. Il est rédacteur en chef de LeftWord Books et directeur de Tricontinental: Institute for Social Research. Il a écrit plus de vingt livres, dont The Darker Nations: A People’s History of the Third World (The New Press, 2007), The Poorer Nations: A Possible History of the Global South (Verso, 2013), The Death of the Nation and the Future of the Arab Revolution (University of California Press, 2016) et Red Star Over the Third World (LeftWord, 2017). Il écrit régulièrement pour Frontline, The Hindu, Newsclick, AlterNet et BirGün.

 

Fabien Roussel face aux lecteurs de l’Huma : « Rassemblons-nous devant les préfectures »

L’Humanité a reçu le secrétaire national du PCF pour un dialogue a bâtons rompus avec plusieurs citoyens qui s’inquiètent de l’inflation, de la casse des services publics, de l’accès au logement, de l’ubérisation du monde du travail et d’un horizon bouché pour les étudiants comme les retraités, avec l’envie de trouver des solutions.

Fabien Roussel a répondu aux questions de cinq lecteurs : Andrée, Nathalie, Pascal, Kader et Estelle, le 11 septembre 2023, à Saint-Denis au siège de L’Humanité.

Autour de la table de conférence de rédaction, lundi, dans les locaux de l’Humanité, le dirigeant du PCF Fabien Roussel s’assoit aux côtés d’Andrée, Nathalie, Kader et Estelle. Et un débat démarre pendant une heure trente sur l’état du pays et la réalité des vies au quotidien. Compte rendu.

Andrée, retraitée et militante à la Confédération nationale du logement : En racontant que j’allais rencontrer Fabien Roussel, on m’a dit : « Dis-lui que nous ne pouvons plus manger de viande ou de poisson à cause de l’inflation. » Aux permanences de la Confédération nationale du logement (CNL), nous recevons des personnes dont les revenus ne suffisent plus pour vivre. Même moi, qui ai une retraite de 1 400 euros, je ne peux plus partir en vacances, je dois faire attention à tout. Que proposez-vous pour sortir de cette situation ?

Le constat que vous faites est partagé par des millions de Françaises et de Français. Quand on a une inflation à 20 % sur l’alimentation, 30 % sur l’électricité, l’essence à plus de 2 euros le litre, alors que les salaires et les pensions n’augmentent pas, c’est tout simplement intenable. La France est un pays riche et nous avons dans notre pays environ 10 millions de personnes en situation de pauvreté. C’est l’injustice de ce système. Continuer la lecture de Fabien Roussel face aux lecteurs de l’Huma : « Rassemblons-nous devant les préfectures »

Séisme au Maroc : le cauchemar du « petit peuple » de Marrakech + communiqué PCF

Un tremblement de terre d’une magnitude de près de 7 sur l’échelle de Richter ravage la cité historique et sa région, faisant plus de 2000 morts et des centaines de victimes parmi les personnes les plus exposées socialement, contraintes de vivre dans des habitations dépourvues du moindre équipement parasismique.

 

Les habitants de Marrakech et de ses alentours, au sud de la grande ville marocaine, ont vécu l’enfer dans la nuit du vendredi 8 au samedi 9 septembre. Frappé par un séisme d’une magnitude de 6,9 sur l’échelle de Richter, la plus élevée, semble-t-il qu’ait jamais relevé le royaume chérifien, ils ont vu leurs logements s’effondrer en partie ou en totalité. Des proches, des amis, ont été ensevelis sous les décombres. Les portés disparus risquent de venir rapidement grossir les chiffres des victimes de la catastrophe évalué à au moins 2000 morts ce 10 septembre à 11 heures. Continuer la lecture de Séisme au Maroc : le cauchemar du « petit peuple » de Marrakech + communiqué PCF

Sommet des BRICS : il y a urgence à agir pour un nouvel ordre du monde de paix et de coopération (PCF)

Le sommet des BRICS qui s’est tenu à Johannesburg du 22 au 24 août marque une étape majeure dans la possibilité d’une recomposition en cours du monde. Avec six nouveaux membres, dont deux producteurs majeurs d’hydrocarbures, les BRICS représenteront à partir de janvier 2024 plus du quart du PIB mondial (plus de 35% en mesurant les PIB en parité de pouvoir d’achat) et près de 50% de la population de la planète.

C’est donc un élément important dans la remise en cause de l’hégémonie états-unienne et occidentale et dans la contestation de ses outils que sont principalement le dollar et l’Otan. Le grand nombre de pays ayant le statut d’observateurs montre la volonté de peser dans la recomposition des rapports de force. Cela ouvre également au sein du groupe de nouvelles contradictions : fractures accrues du monde ou nouvelle unification pour un monde commun et un nouvel ordre économique mondial ?
Le monde est à la croisée des chemins et de nouvelles perspectives s’ouvrent renforçant le refus de l’engrenage des confrontations militaires, économiques, commerciales et énergétiques, de l’égoïsme climatique et appelant à l’action pour un monde de sécurité commune et de coopérations dans le respect de la souveraineté des peuples.

Nous appuyons l’exigence des BRICS de paix, de partage et de co-développement. Nous appuyons et appuierons leur exigence d’une réforme profonde du FMI : le droit de veto, de fait, des États-Unis au FMI doit être supprimé et les droits de vote doivent tenir compte du poids démographique des pays. Nous appuyons leur exigence d’une alternative au dollar des Etats-Unis.

Il est urgent d’agir pour un nouvel ordre du monde régi par la paix, la sécurité commune et par des rapports internationaux équitables, rompant avec la logique de blocs qui est celle que cherchent à imposer les États-Unis et à laquelle l’Union Européenne emboîte le pas, contre l’intérêt même de l’Europe et de ses peuples. Cela implique d’agir pour une véritable monnaie commune mondiale alternative au dollar à partir des droits de tirage du FMI panier de monnaies qui doit être réformé et élargi à d’autres monnaies. Le rôle du dollar doit reculer dans les échanges commerciaux comme dans les réserves mondiales ou le crédit. Contrairement au « pacte financier » conservateur et paternaliste proposé par E. Macron, il est urgent d’émettre massivement des financements mondiaux à taux très bas pour répondre aux besoins de développement de tous les peuples : affectés à la protection sociale, aux services publics, aux investissements écologiques et créateurs d’emploi.

L’essor et le juste partage des biens communs universels doivent être les forces motrices de la mise en place de ces coopérations internationales émancipatrices d’un nouveau type. Le PCF s’y emploiera et considère que c’est une responsabilité de l’ensemble des forces progressistes et communistes pour un monde et une humanité commune. La France et l’Union européenne ont une responsabilité majeure en ce sens, contre la montée des fractures dans le monde et contre la domination impériale du dollar et de sa logique de guerre et de divisions.


Lire aussi: L’élargissement des Brics l’aube d’un monde nouveau in Histoire & Société

 

« Encore un effort pour être républicain comme Ferdinand Buisson, monsieur le Président » C. Lelièvre

Claude Lelièvre, historien, a tenu à répondre à Emmanuel Macron dans cette tribune qu’il signe dans le Café pédagogique Il revient sur la référence du Président à Ferdinand Buisson. Un petit cours d’Histoire qui semble plus que nécessaire…

Une image contenant Visage humain, personne, homme, habits Description générée automatiquementDans votre interview au journal Le Point de mercredi dernier, vous avez affirmé qu’«il s’agit de faire des républicains, comme disait Ferdinand Buisson ». Compte tenu de l’importance de cette ambition que l’on peut tout à fait partager, encore faut-il que cela soit le plus clair possible. Or Ferdinand Buisson s’est longuement exprimé à ce sujet et le mieux est de saisir ce qu’il a dit dans toute sa force pour éviter les contrefaçons., et d’abord la vôtre. Continuer la lecture de « Encore un effort pour être républicain comme Ferdinand Buisson, monsieur le Président » C. Lelièvre

Le Parti communiste galvanisé par la popularité de Fabien Roussel

À Strasbourg, les militants communistes avaient le sourire. Renouvellement générationnel, nouvelles adhésions… Ils attaquent la prochaine campagne électorale avec l’objectif de faire leur retour au Parlement européen.

Fabien Roussel, lors de l'université d'été du PCF, le 26 août à Strasbourg. © Julien Jaulin

Fabien Roussel, lors de l’université d’été du PCF, le 26 août à Strasbourg. © Julien Jaulin

Strasbourg (Bas-Rhin), envoyé spécial.

Après trois jours de débats intenses à Strasbourg, les communistes entament leur rentrée « requinqués ». C’est le sentiment exprimé par la plupart d’entre eux, alors que leur parti lance déjà la mobilisation pour la campagne des européennes. « On est venus à six, dont cinq camarades qui ont adhéré il y a moins de trois ans », se réjouit Michèle, qui les décrit « enthousiasmés par les changements politiques au PCF ».

Depuis la candidature de leur secrétaire national, Fabien Roussel, à la présidentielle, les communistes se sont retrouvé une voix dans le débat politique national. Sa popularité, encore mesurée récemment par les sondages, n’est pas pour rien dans leur engouement à retourner militer sur le terrain. Continuer la lecture de Le Parti communiste galvanisé par la popularité de Fabien Roussel

À Strasbourg, Fabien Roussel tacle un président qui « ne vit pas en France » (Vidéo)

Le secrétaire national du PCF a prononcé son discours de rentrée samedi soir, à l’université d’été des communistes. Il a dressé les priorités de son parti, appelant les militants à se mobiliser pour la campagne des élections européennes.

La paix, le climat, la question sociale : ce sont les priorités du PCF pour cette rentrée, tracées par le secrétaire national Fabien Roussel ce samedi 26 août à Strasbourg. Le dirigeant communiste a pris la parole à l’issue de la deuxième journée de débats à l’université d’été de son parti. Un rendez-vous de fin d’été qu’il a qualifié de « nécessité, tellement les communistes ont une grande responsabilité ». Dans une salle qui a entonné l’Internationale avant la prise de parole de Fabien Roussel, ovationné les salariés en lutte de Clestra qui sont intervenus devant les communistes, le secrétaire national du PCF a choisi de démarrer son allocution par les « événements internationaux graves » liés à la guerre en Ukraine. Il a ainsi relancé son « plan de paix » en cinq points, qu’il a déjà proposé au président de la République. Continuer la lecture de À Strasbourg, Fabien Roussel tacle un président qui « ne vit pas en France » (Vidéo)

Pour une initiative de paix en Ukraine : courrier de Fabien Roussel au président de la République

Fabien Roussel s’est adressé au président de la République pour lui demander que la France prenne une initiative pour ramener la paix en Ukraine.

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Monsieur le Président de la République,

Voici plus de seize mois que le peuple d’Ukraine subit le désastre de la guerre injustifiable déclenchée par la Russie et qu’il en paie le prix tous les jours, avec des morts, des personnes blessées, déplacées, des destructions ainsi qu’une catastrophe humanitaire et écologique.

Cette guerre a des conséquences internationales.

De lourdes menaces pèsent sur l’accord sur les exportations de céréales conclu en juillet 2022. Or, l’approvisionnement en blé de la Corne de l’Afrique, déjà menacée de famine, en dépend en grande partie. La déstabilisation possible du pouvoir en Russie ouvre la porte à l’inconnu pour la maîtrise du deuxième arsenal nucléaire mondial, ce dont personne en responsabilité ne peut se réjouir. Il faut y ajouter la course aux surarmements en Europe ainsi que certaines tentations à l’Est de l’Europe d’un engagement militaire direct.

Ces surenchères guerrières peuvent vite devenir incontrôlables.

Nous sommes à la croisée des chemins. Soit nous comptons sur une victoire militaire de l’Ukraine pour libérer ses territoires, hypothèse aujourd’hui jugée hautement incertaine, et qui aurait en tout état de cause un coût humain et matériel insupportable pour le peuple d’Ukraine et revêtirait des risques incommensurables pour les peuples du continent ; soit nous empruntons une autre voie – certes étroite, mais pouvant permettre d’éviter le pire -, la recherche d’une solution politique et diplomatique.

Du fait de son histoire, la France a une voix singulière à faire entendre, en faveur de la sécurité humaine et de la paix, du droit international et de la coopération solidaire des nations et des peuples.

En toute souveraineté, elle doit jouer un rôle moteur et actif dans la sortie du conflit. En s’engageant sur ce chemin, au lieu de soutenir l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN lors du sommet de Vilnius, la France rejoindra ainsi les propositions de paix déjà formulées par de nombreux gouvernements tels ceux du Brésil, d’Afrique du Sud, de Chine, de Colombie, sans parler du Vatican.

Les principes de paix que la France peut proposer devront correspondre aux principes de la Charte des Nations unies et de la sécurité commune en Europe, respecter la souveraineté des peuples, et donner les garanties réciproques de sécurité assurant une paix durable.

Ils pourraient être les suivants :
• L’évacuation immédiate et inconditionnelle des territoires que la Russie occupe depuis le 24 février 2022 ;
• La négociation d’un statut de neutralité pour l’Ukraine dans le cadre d’une protection internationale sous l’égide de l’ONU, en contrepartie duquel l’Ukraine renoncerait à rejoindre l’OTAN ;
• Une négociation sur les réparations de guerre et un contrôle de leur utilisation afin qu’elles soient concrètement utiles au peuple ukrainien et qu’elles n’alimentent pas la corruption ;
• L’acceptation par la Russie et par l’Ukraine d’un référendum internationalement contrôlé sur le statut de la Crimée et du Donbass, où la guerre a fait, entre 2014 et 2022, plus de 15 000 morts. La Russie renoncerait, ce faisant, aux résultats des référendums unilatéraux et sans valeur qu’elle a convoqués en 2022 dans les territoires occupés, ainsi qu’à celui de 2014 en Crimée ;
• Le retrait des armes nucléaires déployées en Biélorussie et le renoncement par Moscou aux armes nucléaires tactiques qui menacent directement l’Europe, à la suite duquel les forces de l’OTAN déployées en Europe reviendraient immédiatement à leur niveau de février 2022. Les négociations sur un désarmement multilatéral des forces nucléaires déployées en Europe pourraient dès lors reprendre, sur la base du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.

Cela rendrait possible l’ouverture, dès que les conditions le permettront, d’une conférence paneuropéenne de sécurité collective en vue d’interrompre, sur tout le continent, la dynamique de militarisation au profit de mesures de confiance réciproque.

Monsieur le Président de la République, je formule ces propositions sans ignorer les difficultés de la situation. Chaque jour, les logiques de force et l’aggravation des haines attisent l’incendie.

Mais, à quelques jours du sommet de l’OTAN à Vilnius, pouvons-nous assister sans réagir à l’engrenage fatal qui peut mener demain l’Europe à une guerre généralisée, ou, pire, l’accompagner comme le fait l’Alliance atlantique ?

Représentant notre pays, vous pouvez faire grandir la pression politique et diplomatique en faveur d’une solution rapide au conflit.

Je suis convaincu que c’est ce qu’attendent les Françaises et les Français, parce que cela correspond à l’idée qu’ils se font du rôle de notre pays dans le monde.

Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l’assurance de ma haute considération.

Fabien Roussel
Secrétaire National du PCF
Député du Nord

Violences faites aux femmes : « L’État a la responsabilité d’organiser la prise en charge des hommes violents »

Alors qu’avait lieu le 20 août à Grigny (Essonne) un rassemblement en hommage à Armale, alias Deo, 75e femme assassinée par son compagnon depuis le début 2023, les journalistes Laurène Daycard et Mathieu Palain tentent d’expliquer les difficultés à faire évoluer les hommes violents.

Peut-on guérir les hommes violents ? À travers deux ouvrages distincts écrits à la ­première personne, les journalistes Laurène Daycard ( Nos absentes, Seuil) et Mathieu Palain ( Nos pères, nos frères, nos amis, Les Arènes) ont questionné le continuum de violences contre les femmes qui règne dans notre société, et mène tous les deux jours à un féminicide.

Pourquoi avez-vous voulu écrire sur les féminicides ?

Laurène Daycard : Cela m’est apparu comme une nécessité, journalistique et intime. Le féminicide est l’acmé d’un processus de continuum des violences sexistes et sexuelles. Mais c’est aussi un concept qui a permis de politiser ces violences. Le nombre de meurtres conjugaux a commencé à être publié par le gouvernement (1) en 2006. Avant cette date, on ne pouvait même pas parler de ce ratio d’une femme tuée par son conjoint tous les deux ou trois jours.

En tout, plus de 2 200 femmes sont mortes ainsi depuis 2006. Et malgré des lois comme la circonstance aggravante créée pour les meurtres conjugaux, les statistiques ne baissent pas. Le ratio est toujours de 110 à 130 femmes tuées chaque année.

Le féminicide est un meurtre à mobile misogyne. Il y a encore une méconnaissance à ce sujet, y compris pour les affaires non conjugales. Dans encore beaucoup trop de cas, les victimes décédées n’ont toujours pas droit à un traitement respectueux, digne, ou même juste « factuel ».

La prise en charge des victimes a-t-elle évolué ?

Mathieu Palain : J’ai rencontré beaucoup de femmes qui n’ont pas réussi à porter plainte. Les commissariats les refusent ou les forcent à déposer une simple main courante. Dans le livre, je raconte comment une femme, qui avait fait constater ses blessures et ses ecchymoses, n’a pu montrer ses photos à des policiers, sous prétexte que la clé USB qui les contenait pouvait faire sauter leur système informatique.

Cécile, dont l’histoire constitue le fil rouge de mon livre, a porté plainte dans un commissariat du 15e arrondissement de Paris, avec sa mère. Elle avait tenu à prévenir son copain mais, trois mois plus tard, il a contre-porté plainte. Il n’y avait aucun élément dans son dossier, mais la justice n’a pas voulu trancher. Elle les a tous les deux condamnés à suivre un stage de responsabilisation à la violence. Ce n’est pas anecdotique.

Les policiers ne sont pas forcément bienveillants à l’égard de femmes qui viennent porter plainte. De son côté, la justice estime encore parfois qu’il s’agit « d’histoire de couple », dont elle n’a pas à se mêler. Il y a pourtant des enquêtes à mener et des sanctions à prendre.

Laurène Daycard : Une petite dizaine d’affaires de féminicide conjugal sont présentées dans mon livre. Dans tous les cas, il s’agit de femmes qui avaient dénoncé des violences, partagé leur peur, mais qui n’ont pas été crues ou suffisamment entendues. On a par exemple le cas de Géraldine, tuée par son conjoint dans la montagne de Reims en 2016. Pourtant alertée par ses filles de la présence de fusils à domicile, la gendarmerie ne les a pas saisis et ils ont ensuite servi au meurtre.

Razia, elle, avait été mise à l’abri avec ses enfants à Besançon, grâce au réseau Solidarité Femmes, à la suite d’une plainte déposée à Marseille. Mais son ex-conjoint a reçu par erreur un courrier de l’Assurance-maladie mentionnant sa nouvelle adresse et a recommencé à la harceler. Razia a déposé sept plaintes contre lui au commissariat de Besançon, accompagnée par une travailleuse sociale de Solidarité Femmes. « Mais enfin, madame, c’est un père qui veut voir ses enfants », s’est-elle entendue dire par les gendarmes avant d’être tuée à coups de couteau à la sortie du tramway à Besançon par son ex.

L’État est-il responsable de cette situation ?

Mathieu Palain : L’État a la responsabilité d’empêcher les violences de perdurer et d’organiser la prise en charge des hommes violents. Trop peu sont condamnés, et même ceux qui le sont ne sont pas pris en charge. Ils font six mois dans une maison d’arrêt surpeuplée, enfermés vingt-deux heures sur vingt-quatre avec deux heures de promenade dans la journée.

Quand ils sortent, ils ont la rage, et n’ont rien appris du tout. Certains ont perdu leur boulot. Leur sentiment de déni est très fort, parfois couplé à un sentiment de vengeance. Alors, si le but de la prison était l’absence de récidive, c’est raté. Penser que ces hommes violents sont des monstres qui doivent rester dans l’ombre sans qu’on s’en occupe, c’est dangereux. C’est potentiellement les encourager à récidiver. Ils sont des centaines de milliers, voire un million dans ce pays. Or il n’y a pas un million de monstres.

Laurène Daycard : Un auteur de violence conjugale peut faire plusieurs victimes au cours de sa vie. La condamnation n’enraye pas la récidive, c’est une réalité statistique. J’ai même remarqué, au fil de l’immersion dans un stage de responsabilisation, qu’elle peut accentuer le sentiment de victimisation. L’inversion de la culpabilité est le mécanisme pernicieux au cœur des violences conjugales.

Les victimes se culpabilisent pour les violences qu’elles subissent. C’est l’une des raisons pour lesquelles il est compliqué d’aller porter plainte. À l’inverse, les conjoints-agresseurs se victimisent. Au début du stage que j’ai suivi, j’entendais : « Elle l’a bien cherché », « Moi aussi j’ai subi des violences et il faudrait que la justice l’entende », « J’ai du mal à me sentir coupable », etc. C’est tristement banal. Ces hommes se pensent victimes du système.

C’est pour ça que la responsabilisation est un des dispositifs de lutte contre la récidive, développée dans le cadre du Grenelle contre les violences conjugales, avec la création d’une trentaine de centres de prise en charge des auteurs de violences conjugales en France (CPCA), sur le modèle du Home des Rosati à Arras, où j’ai fait mon immersion.

Dans ces groupes de responsabilisation, comment lutte-t-on contre la récidive ?

Mathieu Palain : On ne peut pas assister à un groupe de parole en se disant que ces auteurs de violence vont en sortir guéris. Pour certains, une graine est plantée et va peut-être germer. Ça implique chez ces personnes une volonté d’avancer et la capacité de se dire : « J’ai un problème avec la violence, ça vient aussi de la manière dont j’ai été éduqué, d’une société qui encourage la violence comme moyen pour régler des conflits, mais il faut que je me prenne en charge. »

Je passe du temps à Grenoble dans une association qui prend en charge les hommes violents et met en place des thérapies sur le long terme. Car ça peut prendre plusieurs années d’entamer un travail de déconstruction pour revoir ses modèles et s’éloigner des stéréotypes autour de la virilité que tout homme hétérosexuel a connus à l’adolescence.

Vouloir régler les questions de violences conjugales, forcément liées aussi à un comportement sexiste extrêmement ancré dans la société, implique un travail de longue haleine, qui peut s’étendre sur dix ans.

À eux seuls, les groupes de parole ne peuvent pas servir à grand-chose. Mais ces hommes sont d’abord dirigés vers ce type d’association sous mandat de justice, où ils vont récupérer une attestation de suivi de stage, qui leur permet de ne pas retourner en prison. Sauf que ces injonctions de soins durent souvent six mois, de temps en temps un peu plus, jusqu’à deux ans.

En plus la qualité de l’accompagnement diffère d’un territoire à l’autre, selon qu’il y ait ou non des associations adhérentes à la Fnacav (Fédération nationale des associations et des centres de prise en charge des auteurs de violences), qui travaillent avec beaucoup de psychologues et de juristes.

Laurène Daycard : Dans mon livre, je fais la distinction entre hommes violents et auteurs de violences conjugales. Cette distinction est aussi faite dans la recherche en psychologie.

D’un côté, il y a ceux qui, comme le meurtrier de Seloua, sont des personnalités psychopathiques. Ils répondent structurellement par la violence. De l’autre, les auteurs de violences conjugales. C’est dans cette nuance que l’on peut trouver l’espoir d’un changement, même si ces comportements sont profondément enracinés dans l’éducation et la socialisation de ces hommes.

Un auteur de violences conjugales, directeur dans l’industrie de la grande distribution, me disait que sa grille de lecture machiste imprégnait toute sa vie. Il était considéré comme très coriace par les travailleurs et travailleuses sociaux. Il a fait l’objet d’une arrestation musclée chez lui par des policiers armés de la brigade anticriminalité. Mais un an après avoir été suivi au centre Clotaire à Arras, il a beaucoup avancé. Il s’est vraiment impliqué dans le groupe de responsabilisation et a continué ensuite une thérapie en individuel.

Détail significatif, il a pour la première fois embauché des femmes dans ses équipes au travail. Il en est même arrivé à dire qu’il remerciait sa femme d’avoir porté plainte parce que, sinon, ça se serait fini aux assises. C’était très fort de l’entendre dire ça. Mais ça ne l’empêche pas de savoir qu’il peut récidiver. C’est important d’avoir conscience de ce risque. C’est un des symptômes d’une prise de responsabilité.

Les hommes auteurs de violences conjugales peuvent-ils guérir ?

Mathieu Palain : Le fait d’être confronté à la parole de ses pairs peut fonctionner pour certains. Mais ça n’est pas systématique. Le premier groupe dans lequel je suis resté six mois était extrêmement virulent, composé de personnalités ancrées dans le déni. Leur discours était construit sur l’idée qu’ils n’étaient pas des hommes violents et n’avaient rien à faire là. Le dialogue a été très compliqué. La collégialité a moins d’intérêt quand on renvoie à ses pairs : « Vous êtes des monstres qui frappez les femmes, moi, je n’ai rien à voir avec ça. »

En revanche, il y a une possibilité d’avancer si les hommes sélectionnés dans le groupe sont sur un point de bascule et si, dès le premier tour de table, l’un d’eux dit : « J’ai honte de ce que j’ai fait, mais je sais que ça ne suffit pas pour dire je suis guéri parce que je vais peut-être recommencer. » Entendue par le groupe, cette parole peut en écho en déclencher d’autres comme : « J’attends de ce groupe de comprendre pourquoi je suis violent, pourquoi je dégaine vite, pourquoi je suis un nerveux. »

Dans ce type de cas, dix semaines ou six mois peuvent être bénéfiques, parce que la parole va être libérée. Les gars savent qu’ils sont entre eux, qu’ils ne seront pas jugés par les autres. S’ils sont là, c’est parce qu’ils ont tous la même condamnation, qu’ils sont ex æquo sur les faits.

Ces expérimentations ont-elles un réel impact ?

Laurène Daycard : Les professionnels estiment qu’elles peuvent faire tomber le risque de récidive de 40 à 50 %, voire jusqu’à 90 %, selon les données statistiques du parquet. Mais ce n’est pas une solution miracle.

Ce processus de responsabilisation n’est que l’amorce d’une réflexion introspective qui va durer sur des années, si possible avec un accompagnement thérapeutique. Mais il faut continuer à essayer, car pour le moment, des femmes sont victimes, certaines sont tuées, et des enfants grandissent dans ce contexte de violence. Perdre espoir est un luxe que nous ne pouvons pas nous permettre. L’espoir c’est politique.

Mathieu Palain : Il est évident que corriger le tir va prendre très longtemps, puisqu’on a derrière nous des siècles de domination masculine totale. Il y a peu (2), l’homme était dans la loi le chef de la famille. Il avait quasiment droit de vie et de mort sur tous ses membres. Mais notre société est en mouvement. La norme évolue.

Les féminicides sont médiatisés, il y a des collages sur les murs, des manifestations, des mouvements militants féministes radicaux qui se mobilisent justement pour que les hommes ne puissent plus exercer leur domination en toute tranquillité. C’est cette addition de pressions qui fait bouger la société. Ce mouvement est encore trop lent, mais nous partons de loin.

(1) La dernière « Étude nationale sur les morts violentes au sein du couple » date du 26 août 2022. (2) C’est la loi du 4 juin 1970 qui supprime le statut de « chef de famille » du Code civil.